Nino Rota

Giovanni Rota Rinaldi, dit Nino Rota (né le à Milan et mort le à Rome), est un compositeur et chef d'orchestre italien, réputé pour ses compositions pour le cinéma (musique originale pour environ 170 films), notamment pour les films de Federico Fellini. Il est également le compositeur de 4 symphonies, 11 opéras, 9 concertos ainsi que d'une musique de chambre abondante.

Pour les articles homonymes, voir Rota.

Nino Rota
Nino Rota en 1923.
Nom de naissance Giovanni Rota Rinaldi
Naissance
Milan (Italie)
Décès
Rome (Italie)
Activité principale Compositeur de musique classique,
compositeur pour le cinéma

Œuvres principales

Biographie

Nino Rota est né le à Milan dans une famille de musiciens. Il étudia, dès son enfance, au conservatoire de Milan, sous la direction d'Ildebrando Pizzetti.

Il acquit une certaine renommée en tant que compositeur et chef d'orchestre dès son enfance, son premier oratorio, L'infanzia di San Giovanni Battista, ayant été par exemple représenté à Milan et à Paris en 1923, alors qu'il n'avait que douze ans.

En 1929, il intégra le conservatoire Sainte-Cécile, à Rome, où il étudia sous la direction d'Alfredo Casella.

Le chef d'orchestre Arturo Toscanini lui conseilla alors d'aller se perfectionner à Philadelphie (Pennsylvanie). Rota y obtint une bourse d'études au Curtis Institute, où il étudia, de 1930 à 1932, sous la direction de Fritz Reiner (direction d'orchestre) et de Rosario Scalero (composition).

De retour à Milan, il poursuivit ses études en étudiant la littérature à l'université de Milan. Il publia également une thèse consacrée à Gioseffo Zarlino, compositeur de la Renaissance.

Il s'orienta ensuite vers une carrière d'enseignement de la musique, à partir de 1937, qu'il mena de front avec son œuvre de compositeur, et qui le conduisit à prendre la direction, en 1950, du conservatoire de Bari, qu'il poursuivit jusqu'à sa mort en 1979.

Nino Rota (à gauche), Riccardo Bacchelli (au centre) et Bruno Maderna en 1963.

Nino Rota écrivit ses premières partitions pour le cinéma dès 1933 pour Treno popolare de Raffaelo Matarazzo, puis pour Zazà (1944), film réalisé par Renato Castellani. Il travailla aussi pour Edgar G. Ulmer, Alberto Lattuada, Henry Cass, Luigi Comencini, Terence Young et Henri Verneuil. Il fit la connaissance du réalisateur Federico Fellini, alors que celui-ci travaillait sur son premier film, Le Cheik blanc (Lo sceicco bianco, 1952). Ce fut le début d'une fructueuse collaboration entre le réalisateur et le compositeur, incluant, entre autres, les musiques des films Les Vitelloni, La strada, La dolce vita. La bande sonore du film Huit et demi est ainsi fréquemment citée comme un des éléments les plus marquants du film, lui donnant une certaine « cohérence ». Il compose également la musique du Satyricon, d'Amarcord, du Casanova de Fellini et de deux des quatre sketches de Boccace 70 dont l'un fut tourné par le « maître ». Son dernier travail avec Fellini est Répétition d'orchestre (Prova d'orchestra) en 1978, un de ses chefs-d'œuvre[1]. La relation Rota - Fellini a été si importante qu'aux funérailles d'État à Rome auxquelles Fellini a eu droit, le célèbre trompettiste italien Mauro Maur joua devant une foule immense l'œuvre « l'Improvviso dell'Angelo » de Nino Rota[2].

Parmi les partitions les plus célèbres de Nino Rota, citons également celles du Parrain (dont un motif musical est proche du thème de la Force du destin de Verdi) et du Parrain II, réalisés par Francis Ford Coppola, et de Roméo et Juliette, réalisé par Franco Zeffirelli ou celles du Guépard ou de Rocco et ses frères de Luchino Visconti.

En dehors de ses travaux pour le septième art, Nino Rota a également composé dix opéras, cinq ballets et beaucoup d'autres œuvres instrumentales, dont le Concerto Soirée (pour piano et orchestre) (1962).

Il meurt le à Rome d'une thrombose coronaire. Son décès survient juste après l'enregistrement de la bande sonore de Répétition d'orchestre de Federico Fellini.

Le conservatoire de musique de Monopoli, près de Bari dans les Pouilles lui est dédié.

Œuvre

Concertos

  • Concerto pour violoncelle n° 0 (1925)
  • Concerto pour harpe en sol (1947)
  • Andante sostenuto pour le concerto pour cor K412 de Mozart (1959)
  • Concerto pour piano n° 1 en do (1960)
  • Concerto-Soirée pour piano (1962)
  • Concerto pour trombone en do (1966)
  • Divertimento Concertante pour Contrebasse (1968-1973)
  • Concerto pour violoncelle n° 1 (1972)
  • Concerto pour piano n° 2 en mi (1978)
  • Concerto pour violoncelle n°2 (1973)
  • Ballade pour cor et orchestre Castel del Monte (1974)
  • Concerto pour basson (1977)

Symphonies

  • Symphonie n° 1 (1935-1939)
  • Symphonie n° 2 en fa (1937-1940)
  • Symphonie n° 3 en do (1957-1959)
  • Symphonie n° 4 « Sopra una canzone d'amore » (1972)

Opéras

  • Il principe porcaro (1926)
  • Ariodante (1942)
  • Torquemada (1943)
  • Il cappello di paglia di Firenze (1946) d'après Un chapeau de paille d'Italie
  • I due timidi (1950)
  • Il cappello di paglia di Firenze (1955)
  • Scuola di guida (1959)
  • La notte de un nevrastenico (1959)
  • Lo scoiattolo in gamba (1959)
  • Aladino e la lampa magica (1968)
  • La visita meravigliosa (1965-1969)
  • Napoli milionaria (1973-1977)

Musique orchestrale

  • Infanzia di S. Giovanni Battista, oratorio pour solistes, orchestre et chœur (1922)
  • Fugue pour quatuor à cordes, orgue et orchestre à cordes (1923)
  • Sérénade pour orchestre en quatre temps (1931-1932)
  • Balli pour petit orchestre (1932-1934)
  • Sonate pour orchestre de chambre n.1(1935)
  • Sonate pour orchestre de chambre n.2 (1937-1938)
  • Variation et fugue pour orchestre (1950)
  • Variation pour orchestre (1953)
  • Méditation pour chœur et orchestre (1954)
  • Concerto en fa pour orchestre (1958-1961)
  • Fantasia sopra dodici note del "Don Giovanni di Mozart" pour piano et orchestre (1960)
  • Concerto pour cordes (1964-1965)
  • Due momenti (1970)
  • Guardando il Fujiyama, pensées pour Hiroshima (1976)
  • Rabelaisiana pour voix et orchestre (1977)
  • Concerto pour basson et orchestre (1977)
  • Valses

Ballets

  • La Fiera di Bari (1963)
  • La Strada (1966)
  • Le Molière imaginaire (1976-1978)

Musique vocale

  • Perché si spense la lampada (Quando tu sollevi la lampada al cielo) ()
  • Le Prime Battute di 6 Canzoni e un Coro per "L'Isola Disabitata" (avril 1932)
  • Ballade et sonnet de Pétrarque (1933)
  • Tre liriche infantili pour chanteurs (soprano, ténor) et piano/Three childrens' lyrical poems for voice and piano (1935)
  • Vocalise pour soprano et piano (1957)
  • Mater fons amoris pour soprano (ou ténor) solo, chœur de femmes et orgue (1961)
  • Voix et Piano (1972)

Musique pour piano

  • 1919 : Il mago doppio - Suite pour quatre mains
  • 1920 : Trois pièces
  • 1922 : Prélude et fugue pour piano à 4 mains
  • 1924 : Illumina tu, o fuoco
  • 1924 : Io cesserò il mio canto
  • 1924 : Ascolta o cuore june
  • 1925 : Il Presàgio
  • 1925 : La figliola del re
  • 1930 : Ippolito gioca
  • 1931 : Campane a festa
  • 1933 : Campane a sera
  • 1935 : Il pastorello e altre due liriche infantili
  • 1938 : La passione
  • 1941 : Bagatelle
  • 1945 : Fantaisie en sol
  • 1946 : Fantaisie en do
  • 1954 : Azione teatrale
  • 1964 : 15 Préludes
  • 1971 : Sette pezzi difficili per bambini
  • 1972 : Cantico en mémoire de Alfredo Casella
  • 1975 : Deux valses sur le nom de Bach
  • 1975 : Suite du Casanova de Fellini

Duos

  • Pièce pour cor en fa et contrebasse (1931)
  • Sonate en ré pour clarinette et piano (1945)
  • Sonate pour cuivre et orgue (1972)
  • Cinq Pièces faciles pour flûte et piano (1972)
  • Trois Pièces pour 2 flutes (1972-73)
  • Allegro danzante pour clarinette et piano (1977)

Pour cordes et piano

  • Improvizzo en ré mineur pour violon et piano (1947)
  • Improvizzo pour violon et piano (Un diavolo sentimentale) (1969)
  • Intermezzo pour alto et piano (1945)
  • Sonate en sol pour alto et piano (1934-35, révisé 1970)
  • Sonate pour alto et piano de la Sonate en ré pour clarinette et piano (1945)
  • Sonate pour violon et piano(1936-37)

Pour vents et piano

  • Castel del Monte - Ballade pour cor et piano (1974)
  • Cinq Pièces faciles pour flute et piano (1972)
  • Elégie pour hautbois et piano (1955)
  • Pièce en ré pour clarinette et piano (1977)
  • Sonate en ré pour clarinette et piano (1945)
  • Toccata pour basson et piano (1974)

Pour flute et harpe

  • Sonate pour flûte et harpe (1937)
  • Cadence pour le Concerto K299 de Mozart pour flûte et harpe (1962)

Trios

  • Trio pour clarinette, violoncelle et piano (1973)
  • Trio pour flûte, violon et piano ()

Quatuors

  • Invention pour quatuor à cordes (1932)
  • Quatuor à cordes (1948-54)

autres

  • Il Presepio (Le Berceau) : Quatuor à cordes avec voix (1929)
  • Il Richiamo (L'Appel) : Quintette à cordes avec voix (1923)
  • Menuet (1931)
  • Nonette, pour flûte, hautbois, clarinette, basson, cor, violon, alto, violoncelle et contrebasse (1959, 1974, 1977)
  • Piccola Offerta Musicale (Petite Offrande musicale) pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson (1943)
  • Quintette pour flûte, hautbois, alto, violoncelle et harpe (1935)
  • Romance (Aria) (1968)
  • Sarabande et toccata pour harpe (1945)
  • Sonate pour orgue (1965)
Années 1940
Années 1950
Années 1960
Années 1970
Téléfilms
Séries télévisées
Documentaires
  • 2001 : Francis Coppola's Notebook (court métrage documentaire vidéo) de Kim Aubry
  • 2002 : Fellini, je suis un grand menteur (Fellini sono un gran bugiardo) de Damian Pettigrew
  • 2004 : Le monde magique du souvenir Fellinien (court métrage documentaire vidéo) d'Angela Romboni
  • 2011 : La visita meravigliosa. Viaggio in Italia sulle tracce di Nino Rota de Mauro Gioia
  • 2013 : Sur les traces de Fellini de Gerald Morin

Comme acteur

Récompenses

Liste non exhaustive des « nominations » et récompenses.

Notes et références

  1. Il y apparaît également à l'écran, dans un rôle de second plan, même si son nom n'est pas crédité au générique.
  2. L'Improvviso dell'Angelo de Nino Rota aux Funérailles de Fellini
  3. (en) « Why was Nino Rota's score for 'The Godfather' disqualified from the 1972 Oscars? », sur Classical Music (consulté le )
  4. Gaudéric Grauby-Vermeil, « Comment Nino Rota est entré dans la légende avec la BO du "Parrain" », sur www.franceinter.fr, (consulté le )

Liens externes

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