Niouserrê
Niouserrê Ini (en grec Rathurês, ´Ραθούρης) est le sixième souverain de la Ve dynastie pendant l'Ancien Empire. Il régna aux alentours du XXVe siècle avant notre ère[1]. Niouserrê était le fils cadet du roi Néferirkarê et de la reine Khentkaous II, et le frère du roi éphémère Néferefrê. Il a peut-être succédé directement à son frère, comme l'indiquent des sources historiques beaucoup plus récentes. Alternativement, Chepseskarê aurait pu régner entre les deux, comme le préconisait Miroslav Verner, mais seulement pour quelques semaines ou quelques mois tout au plus. La relation de Chepseskarê avec Néferefrê et Niouserrê reste très incertaine. Niouserrê fut à son tour remplacé par Menkaouhor, qui aurait pu être son neveu et un fils de Néferefrê.
Niouserrê | |
Statue de Niouserrê conservée au Brooklyn Museum de New York | |
Période | Ancien Empire |
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Dynastie | Ve dynastie |
Fonction | Pharaon |
Prédécesseur | Chepseskarê |
Successeur | Menkaouhor |
Famille | |
Grand-père paternel | Sahourê |
Grand-mère paternelle | Méretnebty |
Père | Néferirkarê |
Mère | Khentkaous II |
Conjoint | Rêpoutnoub |
Enfant(s) | ♀ Khâmerernebty ♀ Sheretnebty ♂ Un fils au nom perdu ♂ Menkaouhor ? ♂ Djedkarê Isési ? |
Fratrie | ♂ Néferefrê ♂ Iryenrê |
Sépulture | |
Nom | Pyramide de Niouserrê |
Type | Pyramide à faces lisses |
Emplacement | Abousir |
Niouserrê fut le bâtisseur le plus prolifique de sa dynastie, ayant construit trois pyramides pour lui-même et ses reines et trois autres pour son père, sa mère et son frère, toutes dans la nécropole d'Abousir. Il construisit le plus grand temple solaire construit pendant l'Ancien Empire, nommé Shesepibrê ou « Celui qui réjouit le Cœur de Rê », situé à Abou Ghorab. Il a également achevé le Nekhenrê, le temple solaire d'Ouserkaf à Abou Ghorab et le temple de la vallée de Mykérinos à Gizeh. Ce faisant, il fut le premier roi depuis Chepseskaf, dernier souverain de la IVe dynastie, à prêter attention à la nécropole de Gizeh, ce qui aurait pu être une tentative de légitimation de son règne à la suite de la mort inattendue de son frère Néferefrê.
Il y a peu de preuves d'une action militaire sous le règne de Niouserrê ; l'État égyptien a continué à entretenir des relations commerciales avec Byblos sur la côte levantine et à envoyer des expéditions d'extraction dans le Sinaï et la Basse-Nubie. Le règne de Niouserrê voit la croissance de l'administration et la naissance effective des nomarques, gouverneurs provinciaux qui, pour la première fois, sont envoyés vivre dans les provinces qu'ils administrent plutôt qu'à la cour du pharaon.
Comme les autres pharaons de l'Ancien Empire, Niouserrê bénéficie d'un culte funéraire établi à sa mort. Dans le cas de Niouserrê, ce culte officiel parrainé par l'État a existé pendant des siècles, survivant à la première période intermédiaire chaotique et durant jusqu'à la XIIe dynastie du Moyen Empire. Parallèlement, un culte populaire spontané est apparu, avec des gens vénérant Niouserrê sous son nom de naissance Ini. Dans ce culte, Niouserrê jouait un rôle semblable à celui d'un saint, étant invoqué comme intercesseur entre le croyant et les dieux. Ce culte a laissé peu de traces archéologiques et semble s'être poursuivi jusqu'au Nouvel Empire, près de mille ans après sa mort.
Famille
Ascendance
Niouserrê est le fils cadet de Néferirkarê Kakaï et de Khentkaous II[2],[3],[4]. C'est ce que montre un relief trouvé dans le temple mortuaire de sa mère, montrant Khentkaous II et Niouserrê représentés de la même taille[3].
Il était également le frère cadet de Néferefrê[5] et avait un autre frère nommé Iryenrê[6],[7].
Épouses
Niouserrê semble avoir eu au moins deux épouses, comme en témoignent deux petites pyramides situées à l'extrémité sud du champ pyramidal d'Abousir[8]. Connus aujourd'hui sous les noms de Lepsius XXIV et Lepsius XXV qui leur ont été donnés par Karl Richard Lepsius dans sa liste de pyramides, les deux monuments sont fortement ruinés et les noms de leurs propriétaires ne peuvent être identifiés[8]. L'une de ces deux reines aurait pu être Rêpoutnoub[9], la seule reine connue de Niouserrê. Son existence et sa relation avec Niouserrê sont attestées par une statuette d'albâtre fragmentaire d'elle[10],[note 1] découverte dans le temple de la vallée[11] du complexe pyramidal de Niouserrê[12]. Des morceaux de relief de la tombe du vizir Ptahchepsès donnent les titres d'une reine et bien que son nom soit perdu, ces titres sont les mêmes que ceux que Rêpoutnoub portait[13], ce qui conduit les égyptologues à proposer que ceux-ci se rapportent à elle[14],[12].
Descendance
Niouserrê et Rêpoutnoub eurent probablement une fille en la personne de la princesse Khâmerernebty[5],[15],[note 2], comme le suggère son titre de « Fille du Roi » ainsi que son mariage avec le puissant vizir Ptahchepsès[16],[17]. Cela reste conjectural jusqu'à ce qu'une preuve directe de cette relation puisse être découverte[13]. En particulier, le seul lien connu entre Rêpoutnoub et Khâmerernebty sont les reliefs de la tombe de Ptahchepsès, dont la présence semble naturelle[18],[13] si Rêpoutnoub était la mère de Khâmerernebty[19].
En 2017, la tombe de Cheretnebty, fille jusqu'alors inconnue de Niouserrê, a été fouillée à Abousir-Sud par une équipe sous la direction de Miroslav Bárta. Elle était mariée à un important fonctionnaire égyptien, dont le nom a disparu. Selon Bárta, ce type de mariage reflète le népotisme croissant de l'élite égyptienne et la dilution progressive du pouvoir du roi[20].
Niouserrê est connu pour avoir eu au moins un fils : son premier-né, dont le nom est perdu, est représenté sur plusieurs fragments en relief[21],[22] du temple funéraire de son complexe pyramidal[12]. Au-delà du titre d'Iry-pat et de « Fils aîné du Roi », il possédait probablement deux titres sacerdotaux : « Prêtre lecteur »[23] et « Prêtre de Min »[note 3],[24]. Bien que le nom du fils aîné de Niouserrê soit perdu, Michel Baud observe qu'un fragment de relief comporte un "r[e]", peut-être une partie du nom du prince. Dans ce cas, il se distinguerait de Menkaouhor, le successeur de Niouserrê[26].
La relation précise entre Niouserrê et Menkaouhor reste incertaine mais les preuves indirectes du mastaba de Khentkaous III, découvert en 2015, favorisent l'hypothèse que Menkaouhor était un fils de Néferefrê et donc un neveu de Niouserrê plutôt que son propre fils[27]. Khentkaous III est appelée « Épouse du Roi » et « Mère du Roi » dans les inscriptions laissées par les constructeurs de sa tombe. Étant donné l'emplacement du mastaba, près de la pyramide de Néferefrê, son mari était probablement ce pharaon[28],[29]. Puisqu'elle était aussi mère d'un roi et que Niouserrê était frère de Néferefrê, le fils en question est très probablement le futur Menkaouhor, qui aurait ainsi succédé à son oncle[27].
Quoi qu'il en soit, la succession de Niouserrê semble s'être bien passée. Un sceau portant les noms de Niouserrê et de Menkaouhor a été découvert dans le complexe funéraire de la mère de Niouserrê, Khentkaous II[30][31]. Un autre sceau porterait les noms de Niouserrê et de Djedkarê Isési, ce dernier étant le deuxième successeur de Niouserrê[32],[31]. Pris ensemble, ces sceaux révèlent qu'à tout le moins, Menkaouhor et Djedkarê Isési ne percevaient pas Niouserrê comme un antagoniste[33],[34],[35].
Règne
Durée du règne
Sources historiques et contemporaines
L'Ægyptiaca de Manéthon a indiqué que Niouserrê avait régné quarante-quatre ans[36], un chiffre qui est rejeté par les égyptologues, qui lui attribuent environ trois décennies de règne[37] en raison de la pénurie de dates sûres pour son règne[note 4],[39]. La ligne du Canon royal de Turin concernant Niouserrê est endommagée et la durée de son règne est difficile à lire avec certitude. Après l'étude du Canon royal de Turin par Alan Henderson Gardiner en 1959[40], des chercheurs tels que Nigel Strudwick ont attribué à Niouserrê onze ans de règne[41],[note 5]. La lecture du Canon royal de Turin par Gardiner a ensuite été réévaluée à partir de fac-similés, donnant un chiffre de vingt-quatre à vingt-cinq ans pour le règne de Niouserrê. Cette durée est acceptée par certains chercheurs dont Nicolas Grimal[43]. Des analyses plus récentes du papyrus original menées par Kim Ryholt ont montré que la longueur du règne de Niouserrê, telle que rapportée sur le document, pourrait également être de 11-14, 21-24, ou 31-34 ans[44],[note 6],[44]. Les égyptologues, dont Strudwick et Verner, sont maintenant en faveur de ce dernier chiffre[39].
L'opinion selon laquelle Niouserrê a régné plus de vingt ans est d'ailleurs étayée par des preuves archéologiques, ce qui laisse présager un règne assez long pour lui. Verner, qui fouille la nécropole d'Abousir pour le compte de l'université de Prague depuis 1976, souligne en particulier les nombreuses constructions de Niouserrê, dont pas moins de trois nouvelles pyramides, l'achèvement de trois autres, la construction du plus grand temple solaire construit sous l'Ancien Empire et des travaux plus petits comme la rénovation du complexe funéraire de Mykérinos[45].
Fête-Sed de Niouserrê
L'hypothèse d'un règne de plus de trois décennies pour Niouserrê est soutenue, bien qu'indirectement, par des reliefs découverts dans son temple solaire le montrant participant à une fête-Sed. Cette fête avait pour but de rajeunir le roi et était normalement célébrée pour la première fois après trente ans de règne. Les représentations de la fête faisaient partie des décorations typiques des temples associés au roi pendant l'Ancien Empire[45] et les simples représentations de la fête n'impliquent pas nécessairement un long règne[note 7]. Par exemple, un relief montrant Sahourê dans la tunique de la fête-Sed a été trouvé dans son temple mortuaire[46],[47], bien que les sources historiques et les preuves archéologiques s'accordent à dire qu'il a gouverné l'Égypte pendant moins de quatorze années complètes[48],[49],[50]. Pourtant, dans le cas de Niouserrê, ces reliefs ainsi que les preuves archéologiques ont convaincu la plupart des égyptologues que Niouserrê a connu plus de trente ans de règne et que « les scènes de la fête-Sed d'Abou Ghorab reflètent très probablement le trentième anniversaire de l'accession du roi au trône »[45].
Les reliefs de la fête-Sed de Niouserrê offrent un rare aperçu des actes rituels réalisés lors de cette cérémonie. En particulier, le festival semble avoir comporté une procession dans une barque au-dessus d'un plan d'eau[51],[52], un détail qui soit n'a pas été représenté, soit a été perdu dans toutes les représentations ultérieures jusqu'à celle du règne d'Amenhotep III, plus de mille ans après celui de Niouserrê[52].
Attestations
En plus des monuments d'Abousir, diverses attestations de Niouserrê, parfois dans des contextes de réemplois :
- À Tanis, des restes de colonnes papyriformes en granite rouge d'Assouan portant sa titulature ont été découverts dans les années 1950. Ces colonnes monolithiques proviennent certainement d'un autre site et ont été ultérieurement déménagées à Tanis lors de la Troisième Période intermédiaire soit plus de deux mille années plus tard, démontrant l'exceptionnelle longévité des monuments de la Ve dynastie que l'on n'a pas hésité dès le Nouvel Empire à remployer aux fins de nouvelles constructions aux noms de nouveaux souverains[53].
- À Memphis, William Matthew Flinders Petrie a découvert deux montants et le linteau cintré d'une porte en granite rouge qui appartenait à un monument de Niouserrê et dont la décoration indique probablement que ces matériaux remployés dans le temple de Ptah proviennent du temple solaire du roi à Abou Ghorab.
- À Karnak, une statue de Niouserrê a été découverte suggérant qu'il y a fondé un sanctuaire, ce que d'aucuns pensent être le plus ancien témoin d'un monument royal à Thèbes. Découverte par Georges Legrain en 1904, dans la cour de la cachette du temple d'Amon-Rê, cette statue est désormais exposée au Musée du Caire.
Accession au trône
Deux hypothèses concurrentes existent en égyptologie pour décrire la succession des événements allant de la mort de Néferirkarê, troisième roi de la Ve dynastie, au couronnement de Niouserrê, sixième souverain de la Ve dynastie. S'appuyant sur des sources historiques, notamment la table de Saqqarah et l'Ægyptiaca de Manéthon, où Néferefrê aurait succédé à Chepseskarê, de nombreux égyptologues tels que Jürgen von Beckerath et Hartwig Altenmüller ont toujours cru[54] que la succession royale suivante avait eu lieu : Néferirkarê → Chepseskarê → Néferefrê → Niouserrê. Dans ce scénario, Néferefrê serait le père de Niouserrê, qui serait devenu pharaon après la mort inattendue du premier[15],[55].
Ce point de vue a été contesté, notamment par Miroslav Verner en 2000 et 2001[56],[57],[58], à la suite des fouilles de la nécropole d'Abousir, qui ont indiqué que le prétendu prédécesseur de Néferefrê, Chepseskarê, n'aurait régné probablement que quelques mois entre Néferefrê et Niouserrê. Verner propose que la succession royale ait été Néferirkarê → Néferefrê → Chepseskarê → Niouserrê. À l'appui de cette hypothèse est l'observation de Verner que Néferefrê et Niouserrê étaient des frères, tous deux fils de Néferirkarê[note 8]. Il existe également des preuves que Néferefrê était le fils aîné de Néferirkarê et dans sa vingtième année au décès de son père, et aurait donc été susceptible d'hériter du trône.[61]. Ces observations, ainsi que d'autres preuves archéologiques telles que l'absence d'une pyramide de Chepseskarê et la position de Néferefrê, ont convaincu Verner que Néferefrê a directement succédé à son père, décédé après un très court règne d'environ deux ans[61].
Niouserrê était alors encore enfant et, dans cette hypothèse, sa prétention au trône se heurtait à un sérieux défi en la personne de son éventuel oncle Chepseskarê qui aurait pu être un fils de Sahourê. Par ailleurs, Chepseskarê peut avoir été un fils supposé de Néferefrê[62] ou, moins probablement, un usurpateur extérieur à la famille royale[63]. En tout cas, Chepseskarê aurait réussi à porter la couronne pendant une courte période. Niouserrê l'emporta finalement, soit à cause de la mort prématurée de Chepseskarê, soit parce qu'il était soutenu par de puissants hauts fonctionnaires et membres de la famille royale[64], au premier rang desquels sa mère Khentkaous II et Ptahchepsès[60]. Cette dernière hypothèse est motivée par les positions élevées que les deux individus semblent avoir appréciées. Le temple mortuaire de Khentkaous II a été conçu pour imiter celui d'un roi, par exemple en incorporant sa propre pyramide satellite et ayant un alignement sur un axe est-ouest[65]. Ces caractéristiques, ainsi que le titre particulier de Khentkaous II de Mout Nisou bity Nisou bity bity, traduit à l'origine par « Mère du roi de Haute et Basse-Égypte [exerçant la fonction de] roi de Haute et Basse-Égypte » ont conduit certains égyptologues, dont Verner, à proposer qu'elle pourrait même avoir régné en son propre nom[65]. Cette hypothèse est maintenant jugée peu probable, et son titre est plutôt traduit par « Mère de deux rois de Haute et Basse-Égypte »[note 9]. Ptahchepsès devint vizir sous Niouserrê[66], dont il épousa la fille, reçut le titre honorifique de « Fils du Roi »[note 10] et fut enterré dans une des plus grandes tombes privées d'Égypte[68]. Selon Verner et Nigel Strudwick, les éléments architecturaux de ce tombeau[69], tels que ses colonnes à boutons de lotus semblables à celles utilisées dans le temple de Niouserrê, les fosses à bateaux et la disposition de la chambre funéraire[70],[68], démontrent la faveur accordée par ce roi à son beau-fils[70],[68],[71].
Activités en Égypte
Le règne de Niouserrê a été témoin de la croissance ininterrompue de la prêtrise et de la bureaucratie d'État[60],[72], phénomène qui avait commencé au début de la Ve dynastie[73], en particulier sous Néferirkarê[74]. Les changements intervenus dans l'administration égyptienne au cours de cette période se sont traduits par une multiplication du nombre de titres, reflétant la création de nouveaux bureaux administratifs[74]. Celles-ci, à leur tour, reflètent un mouvement visant à mieux organiser l'administration de l'État avec de nouveaux titres correspondant à des charges attachées à des fonctions très spécifiques[74].
Le pouvoir du roi s'affaiblit lentement à mesure que la bureaucratie s'étendait[note 11], bien qu'il demeurât un dieu vivant aux yeux de ses sujets[60]. Cette situation est restée incontrôlée jusqu'au règne du second successeur de Niouserrê, Djedkarê Isési, qui a mis en œuvre les premières réformes globales du système des titres de classement et donc de l'administration[79].
Il y a deux preuves directes d'activités administratives sous le règne de Niouserrê. La première est que les annales royales de l'Ancien Empire, dont il ne reste que des fragments, sont censées avoir été composées sous son règne ou celui de son père. Les annales, qui détaillent les règnes des rois à partir de la Ire dynastie année après année, sont endommagées[80] et sont brisées après le règne de Néferirkarê. Le deuxième élément de preuve de l'activité administrative concerne l'administration provinciale. Pendant l'Ancien Empire, l'État égyptien était divisé administrativement en provinces, appelées nomes. Ces provinces ont été reconnues comme telles depuis l'époque de Djéser, fondateur de la IIIe dynastie, et probablement remontent aux royaumes prédynastiques de la vallée du Nil[81]. Les premières listes topographiques des nomes de Haute et Basse-Égypte remontent au règne de Niouserrê[81], un cortège de nomarques personnifiés étant représenté sur des reliefs du temple solaire de Niouserrê[82]. C'est également à cette époque que les nomarques ont commencé à résider dans leur province plutôt qu'à la résidence royale[73].
Commerce et expéditions minières
Au nord de l'Égypte, les contacts commerciaux avec Byblos sur la côte levantine, qui existaient pendant une grande partie de la Ve dynastie, étaient apparemment actifs sous le règne de Niouserrê, comme le suggère un fragment de vase cylindrique en albâtre portant son nom découvert dans la ville[83],[84].
À l'est de l'Égypte, Niouserrê a commandé au moins une expédition au Ouadi Maghara dans le Sinaï[85], où les mines de cuivre et de turquoise étaient exploitées pendant une grande partie de l'Ancien Empire[86]. Cette expédition a laissé un grand relief rocheux, aujourd'hui au Musée égyptien du Caire[note 12]. Le relief montre Niouserrê « frappant les Bédouins de toutes les terres étrangères, le grand dieu, seigneur des deux terres »[87]. À droite de Niouserrê se trouve une dédicace à « Thot, seigneur des terres étrangères, qui a fait des libations pures »[87]. Cette expédition a quitté l'Égypte depuis le port d'Ain Sukhna, sur la rive ouest du golfe de Suez, comme en témoignent les empreintes de sceaux portant le nom de Niouserrê trouvées sur le site[88]. Le port comprenait de grandes galeries creusées dans le grès qui servaient de logement et de lieu de stockage. Le mur d'une de ces galeries a été inscrit avec un texte à l'encre mentionnant l'expédition au Sinaï et la datant de l'année du second recensement des bovins - peut-être la quatrième année de Niouserrê sur le trône[89].
Au sud de l'Égypte, en Basse-Nubie, Niouserrê exploite les carrières de gneiss de Gebel el-Asr près d'Assouan, qui fournissent les matériaux pour les bâtiments et les statues, comme en témoigne une stèle fragmentaire en pierre portant le nom d'Horus de Niouserrê, découverte dans un établissement adjacent à ces carrières[90].
Expéditions militaires
Il y a peu de preuves d'une action militaire sous le règne de Niouserrê. William Christopher Hayes a proposé que quelques statues fragmentaires en calcaire de prisonniers de guerre agenouillés et ligotés, découvertes dans son temple mortuaire[91],[92], attestent peut-être de raids punitifs en Libye à l'ouest ou dans le Sinaï et la Palestine à l'est sous son règne[93]. L'historien de l'art William Stevenson Smith a fait remarquer que ces statues étaient des éléments habituels[91] de la décoration des temples royaux et des mastabas, ce qui suggère qu'elles ne sont peut-être pas immédiatement liées aux campagnes militaires actuelles. Des statues similaires et de petites figures en bois de captifs agenouillés ont été découvertes dans les complexes mortuaires de Néferefrê[94], Djedkarê Isési[95], Ounas[96], Téti[97], Pépi Ier[98] et Pépi II[91] ainsi que dans la tombe du vizir Senedjemib Mehi[99],[100].
Temple solaire de Niouserrê
Niouserrê fut l'avant-dernier pharaon égyptien à construire un temple solaire. Ce faisant, il suivait une tradition établie par Ouserkaf qui reflète l'importance primordiale du culte de Rê sous la Ve dynastie. Les temples solaires construits pendant cette période étaient destinés à jouer pour Rê le même rôle que la pyramide jouait pour le roi : ils étaient des temples funéraires pour le dieu soleil, où son renouvellement et son rajeunissement nécessaires pour maintenir l'ordre du monde pouvaient avoir lieu. Les cultes pratiqués dans le temple concernaient donc principalement la fonction créatrice de Rê ainsi que son rôle de père du roi. De son vivant, le roi nommait ses fonctionnaires les plus proches à la direction du temple, leur permettant ainsi de bénéficier des revenus du temple et d'assurer leur loyauté. Après la mort du pharaon, le revenu du temple du soleil sera associé au complexe pyramidal, soutenant le culte funéraire de Niouserrê[101].
Situé à Abou Ghorab, au nord d'Abousir, le temple solaire de Niouserrê est le plus grand et le mieux préservé de son genre[15], ce qui conduit certains égyptologues comme Jürgen von Beckerath à considérer le règne de Niouserrê comme le sommet du culte solaire[102], une affirmation qui, selon Nicolas Grimal, est exagérée[103]. Le temple était connu sous le nom de Chesepibrê par les anciens Égyptiens[note 13], qui a été traduit par « Celui qui réjouit le Cœur de Rê »[15], « Lieu préféré de Rê »[105], « Délice de Rê »[106], ou « Lieu agréable pour Rê »[107]. Curieusement, le temple solaire de Niouserrê fut d'abord construit en briques de terre[106], puis reconstruit entièrement en pierre[106]. C'est la seule structure de ce type à recevoir ce traitement[note 14],[103],[102], grâce auquel une grande partie des éléments architecturaux et des reliefs ont survécu jusqu'à ce jour[103],[108]. Bien que la raison de ce renouveau reste incertaine, Mark Lehner a proposé qu'il soit lié à la fête-Sed de Niouserrê, ou à une certaine évolution de l'idéologie entourant les temples du soleil[106].
L'accès au temple se faisait par le côté est par une longue chaussée qui partait d'un temple de vallée situé plus près du Nil. Ce temple servait surtout de porte d'entrée vers le temple supérieur et abritait un portique à pilastres en briques de terre encastré dans du calcaire jaune[106]. Le temple supérieur se composait d'une grande cour rectangulaire à laquelle on accédait par cinq portes en granit situées sur son côté est. Un autel était situé au centre de la cour, que l'on peut encore voir aujourd'hui. Il a été construit à partir de cinq grands blocs d'albâtre, l'un en forme de hiéroglyphe pour Rê et les autres en forme de glyphe pour Hotep. Ils étaient disposés de manière à lire Râ-Hotep, c'est-à-dire « Que Râ soit satisfait »[109], des quatre points cardinaux[105]. Le signe pour Hotep signifie aussi « offrande » ou « table d'offrandes » en égyptien ancien, de sorte que l'autel était littéralement une table d'offrandes à Rê[110].
À l'extrémité ouest de la cour rectangulaire se trouvait un obélisque géant, symbole du dieu Soleil Rê. Il a été construit sur un piédestal avec des côtés inclinés et un sommet carré, comme une pyramide tronquée, qui était de vint mètres de haut[110] et a été construit en pierre calcaire et en granit rouge autour de la base. Le sommet de l'obélisque était encore haut de trente-six mètres, entièrement construit en calcaire[106].
Le temple était orné de nombreux beaux reliefs représentant la fête-Sed de Niouserrê, ainsi que d'une « chapelle des saisons » attachée au piédestal de l'obélisque, ornée de représentations des activités humaines au fil des saisons[111],[106].
Temple solaire d'Ouserkaf
Ouserkaf, fondateur de la Ve dynastie, fut aussi le premier pharaon à construire un temple à Rê à Abou Ghorab. Le temple a été appelé Nekhenrê en égyptien ancien, qui signifie « l'Enclos de Rê », et construit en quatre phases par trois rois. Ouserkaf a d'abord construit une enceinte rectangulaire avec un monticule en son centre. Sahourê[112] ou Néferirkarê[113] ont ensuite transformé ce monticule en obélisque de granit sur un piédestal, ajoutant deux sanctuaires près de sa base. Les deux dernières phases de construction ont été entreprises sous le règne de Niouserrê. Niouserrê a d'abord ajouté une enceinte intérieure en calcaire dans la cour préexistante, étendu l'enceinte extérieure et achevé ou entièrement construit le temple de la vallée. Dans la dernière phase de construction, Niouserrê a encastré l'enceinte intérieure en briques de terre, a ajouté un autel et cinq bancs de pierre à la cour centrale, et a construit une annexe au temple[113].
Pyramide de Néferirkarê
La pyramide de Néferirkarê devait être beaucoup plus grande que celle de ses prédécesseurs de la Ve dynastie, avec une base carrée de cent-cinq mètres de côté et une hauteur de soixante-douze mètres. Bien que bien avancée à la mort du pharaon, la pyramide n'avait pas encore son revêtement extérieur en pierre calcaire et le temple funéraire qui l'accompagne devait être construit. Néferefrê avait commencé à couvrir la surface de la pyramide de calcaire et avait construit les fondations d'un temple de pierre du côté est de la pyramide ; Niouserrê acheva le complexe pyramidal de leur père[114], bien qu'il le fit plus parcimonieusement que son frère. Il abandonna la tâche de recouvrir complètement la pyramide et termina le temple mortuaire avec des matériaux moins chers que ceux qui étaient normalement utilisés pour de tels bâtiments. Ses murs étaient faits de briques de terre plutôt que de calcaire et son sol était fait d'argile battue[115]. La partie extérieure du temple a été construite pour comprendre un portique à colonnes et une cour à pilastres, toutes les colonnes étant en bois plutôt qu'en granit comme d'habitude[115]. Le temple et la pyramide étaient également entourés d'un mur de briques. Probablement pour des raisons d'économie, la chaussée menant au temple mortuaire au pied de la pyramide n'a jamais été construite, aucune pyramide satellite n'a été ajoutée au complexe mortuaire et le temple de la vallée est resté inachevé[116]. En conséquence, le prêtre du culte mortuaire de Néferirkarê vivait sur les lieux du temple, dans des habitations de briques de terre et de joncs, plutôt que dans la ville pyramidale plus proche de la vallée du Nil[116].
Pyramide de Néferefrê
Les travaux de construction de la pyramide de Néferefrê venaient juste de commencer lorsque Néferefrê mourut inopinément au début de la vingtaine. Au moment de l'ascension de Niouserrê sur le trône, une seule marche du noyau de la pyramide de Néferefrê avait été achevée. Les infrastructures, construites dans une grande fosse à ciel ouvert au centre de la pyramide, n'étaient peut-être pas terminées non plus. Niouserrê compléta à la hâte[117] la pyramide en la transformant en un monticule stylisé primitif[117] ressemblant à un mastaba : les parois de la couche centrale déjà en place étaient couvertes de calcaire et le sommet était rempli d'argile et de pierres provenant du désert local[118].
Le temple mortuaire qui l'accompagnait, qui ne comprenait alors qu'une petite chapelle de pierre probablement construite par l'éphémère Chepseskarê[54], fut achevé par Niouserrê[119]. S'étendant sur toute la longueur de la pyramide (soixante-cinq mètres), le temple fut construit en briques de terre et comprenait la première salle hypostyle de l'Égypte antique, son toit étant soutenu par des colonnes en bois. La salle abritait une grande statue en bois du roi décédé[119]. Niouserrê a également construit des entrepôts au nord du hall et, à l'est, le « Sanctuaire du Couteau » où les animaux étaient rituellement abattus. Une cour à colonnes complète l'entrée du temple, ornée de deux colonnes en pierre et de vingt-quatre colonnes en bois[119].
Pyramide de Khentkaous II
Les travaux de la pyramide et du temple mortuaire de la mère de Niouserrê, Khentkaous II, avaient commencé sous le règne de son mari Néferirkarê, mais ont été arrêtés au cours de la dixième année de son règne[65], alors que seul le noyau de la pyramide était encore intact[120]. Après un retard de douze ans[121], Niouserrê a repris les travaux de construction et a consacré beaucoup d'efforts[122] à l'achèvement de la majeure partie de la construction[123],[124], peut-être pour légitimer son règne après la mort prématurée de Néferefrê et l'éventuel défi de Chepseskarê[125].
La pyramide est située à Abousir, à côté de celle de Néferirkarê[122]. Une fois terminée, la pyramide mesurait dix-sept mètres de haut, avec un côté de vingt-cinq mètres à la base et une pente de cinquante-deux degrés[65]. Sa chambre sépulcrale abritait probablement un sarcophage de granit rouge. Aujourd'hui, la pyramide est un monticule de gravats de quatre mètres de haut[121].
Le temple mortuaire de la reine, au pied est de la pyramide[121], a fait l'objet de travaux successifs d'achèvement sous le règne de Niouserrê, le plus ancien en pierre et le dernier en briques crues[122]. Complètement ruiné aujourd'hui, le temple semble avoir été conçu en imitation des temples mortuaires des rois[124] incorporant, par exemple, une pyramide satellite[126], et étant aligné sur un axe est-ouest[65]. Le temple était administrativement au moins partiellement indépendant[127] du temple de Néferirkarê avec lequel il partageait néanmoins certains services religieux[128], et il a continué à fonctionner jusqu'à la fin de la VIe dynastie, quelque trois-cents ans après la mort de Khentkaous II[65].
Temple de la vallée de Menkaourê
Des fouilles archéologiques en 2012-2015 ont révélé que Niouserrê a entrepris des travaux de construction sur le temple de la vallée de Menkaourê, comme en témoignent les nombreuses empreintes de sceaux portant son serekh découvert sur le site[129],[130]. Ces travaux s'achevèrent sur une longue période allant du règne de Chepseskaf jusqu'à son règne au cours duquel la nécropole de Gizeh ne fit pas l'objet d'une grande attention de la part de la royauté[130]. Au-delà du temple de la vallée de Mykérinos, Niouserrê s'intéressa apparemment aussi plus largement à l'administration de la ville pyramidale de Khéphren et raviva le culte de Mykérinos et de la reine Khentkaous Ire[131]. Selon Mark Lehner, cette reine, qui portait le même nom que la mère de Niouserrê et qui, comme sa mère, portait le titre de « Mère de deux rois de Haute et Basse-Égypte », fournit à Niouserrê un lien familial le reliant à la IVe dynastie[132]. John Nolan croit que la position en miroir des noms et titres des deux reines Khentkaus ont été soulignés afin que Niouserrê puisse légitimer son règne après les temps troublés entourant la mort de Néferefrê[133].
Dans le temple de la vallée de Mykérinos, Niouserrê prolongea l'annexe orientale, où il ajouta deux ensembles de colonnes en albâtre[129], reconstruisit l'entrée principale et restaura la chaussée en pierre calcaire menant du temple de la vallée au temple supérieur[134]. Là, Mark Lehner suggéra que Niouserrê a agrandi la partie intérieure du temple haut[135],[136] , notamment en y ajoutant une antichambre carrée avec un seul pilier central[129].
Temple de Satis
Un temple dédié à la déesse Satis, personnification des inondations du Nil, se dressait sur l'île Éléphantine au sud de l'Égypte depuis au moins la fin de la période prédynastique. Le temple fut agrandi et rénové plusieurs fois à partir du début de la période dynastique et fut de nouveau reconstruit au cours de la Ve dynastie, peut-être sous le règne de Niouserrê. Une plaque de faïence portant le nom de Niouserrê a été découverte dans un gisement d'offrandes votives situé sous le plancher du sanctuaire[137]. Malheureusement, ce dépôt ne représente pas le contexte original de la plaque, qui aurait pu orner les murs du temple ou avoir été déposée dans le cadre d'une offrande fondamentale faite en prévision de la reconstruction du temple[137].
Membres de la Cour royale et haut-fonctionnaires
Des personnages éminents de la cour, on citera notamment :
- Ptahchepsès, vizir et gendre du roi se fait aménager un gigantesque mastaba au pied de la pyramide du roi à Abousir. Ce monument couvre une surface de plus de deux mille trois cents mètres carrés, avec un portique d'accueil à deux colonnes lotiformes en calcaire d'une dizaine de mètres de hauteur, une cour péristyle à piliers carrés décorés des titres et représentations du ministre, une salle de culte avec une chapelle à trois niches et une chambre funéraire couverte par une voûte en chevrons[note 15] ;
- Khoufoukhaf, vieux dignitaire de la cour du roi, qui vécut la succession de plusieurs règnes et mourut sous le règne de Niouserrê. Son mastaba a été retrouvé à Gizeh dans le cimetière oriental de la pyramide de Khéops. Il épousa également une princesse royale du nom de Khentkaous, homonyme de la reine, mère de Niouserrê, ce qui peut laisser penser qu'elle en était la fille ou encore la sœur, sans plus de certitude en dehors de son origine princière.
- Ptahchepsès Ier, l'inusable grand prêtre de Ptah qui avait commencé sa brillante carrière sous le règne de Chepseskaf dernier souverain de la dynastie précédente, acheva sa vie sous le règne de Niouserrê. Son mastaba découvert à Saqqarah a livré une stèle fausse-porte portant une inscription autobiographique célèbre[139],[note 16], conservée aujourd'hui au British Museum.
- Khnoumhotep et Niânkhkhnoum, directeurs des manucures du roi, qui possèdent un mastaba commun à Saqqarah, monument célèbre pour la qualité de ses reliefs peints. Ces deux personnages remplissant des fonctions identiques et partageant le même monument funéraire étaient des confidents du roi et de par leur fonction pouvaient donc approcher le roi et le toucher, ce qui à cette époque était un inestimable honneur, le souverain égalant les dieux sur terre.
- Khabaouptah, responsable des coiffeurs du roi bénéficia des mêmes honneurs. Il était de plus le prêtre des cultes de Sahourê, de Néferirkarê Kakaï, de Néferefrê et de Niouserrê. Il occupait également des fonctions administratives telles que « chef des secrets divins » et « chef des travaux du roi » ce qui fait de lui l’un des architectes de la Ve dynastie, exerçant probablement ses talents dans la nécropole royale d'Abousir. Son mastaba a été découvert à Saqqarah[142],[143].
- Kaemnefert, prêtre de la pyramide du roi, ainsi que de celle de son père et prêtre de Maât et de Rê dans les deux temples solaires de ces deux souverains. Il assumait également le rôle de prêtre de Khéops et de Khéphren à Gizeh, démontrant que les cultes des souverains de la dynastie précédente n'avaient pas été abandonnés ou proscrits sous le règne de Niouserrê[144],[145].
- Nimaâtsed, prêtre du culte de Niouserrê ainsi que de ses prédécesseurs immédiats. Il assuma également le rôle de prêtre de Rê et d'Hathor dans le temple solaire de Néferirkarê Kakaï, le père du roi. Son mastaba a été retrouvé à Saqqarah[146].
- Néferefrê-ânkh, un autre grand prêtre de Ptah[note 17] dont le mastaba a été découvert également à Saqqarah[147].
- Chedou, dont le mastaba familial a été mis au jour dans la nécropole royale d'Abousir, insigne honneur réservé aux proches de la famille royale.
- Ti, ami unique du roi, chef de la Double-Porte du Palais, dont le mastaba de vastes proportions retrouvé à Saqqarah est un chef-d'œuvre de l'art de cette période, et reste l'un des points d'orgue de la visite du site de nos jours. Il vécut jusque sous le règne de Djedkarê Isési[148],[149].
- Rachepsès qui commence sa carrière sous le règne de Niouserrê pour l'achever en tant que vizir sous celui de Djedkarê Isési. Son mastaba dont l'aménagement a commencé sous le règne de Niouserrê a également été retrouvé à Saqqarah. Y figure notamment un décret particulier du roi en faveur de la tombe du dignitaire, autre forme d'honneur indiquant la place qu'occupait déjà Rachepsès à la cour royale.
Cette liste loin d'être exhaustive, démontre que sous Niouserrê les fonctions et le nombre des fonctionnaires rattachés à la cour et à la famille royale s'accroît de manière importante. Les marques d'estime que le roi semble directement leur faire preuve donne l'image d'une royauté pleine et entière, proche de ses courtisans, soucieuse de ses origines et de la pérennité des institutions et des traditions. Le pays se couvre de monuments et son économie reste florissante.
Sépulture
Dans l'hypothèse de la reconstitution par Verner de la famille royale de la Ve dynastie, Niouserrê fut confronté à une tâche énorme lorsqu'il monta sur le trône : son père, sa mère et son frère avaient tous laissé leurs pyramides inachevées, les temples solaires de son père et de son frère étaient également inachevés et il dut construire sa propre pyramide ainsi que celles de ses reines. Niouserrê a relevé ce défi en plaçant sa pyramide à proximité immédiate de celles inachevées, au coin nord-est de celle de Néferirkarê et à côté de celle de Sahourê, concentrant ainsi toutes les activités de construction de pyramides à Abousir-Sud, dans une zone de 300 × 300 m. Cela signifie que sa pyramide étant hors alignement formé par les précédentes, a limité sa taille ainsi que la disposition de son complexe mortuaire. Cela expliquerait pourquoi, bien qu'ayant connu l'un des plus longs règnes de la Ve dynastie, la pyramide de Niouserrê était plus petite que celle de son père et plus proche en taille de celle de son grand-père Sahourê.
Le complexe pyramidal
Niouserrê s'est construit une pyramide à Abousir nommée Mensout Niouserrê[note 18], signifiant « Les lieux de Niouserrê sont établis »[107] ou « Les lieux de Niouserrê durent »[15].
La pyramide achevée était entièrement recouverte de calcaire fin. Elle mesurait environ cinquante-deux mètres de haut, avec une base de 78,8 m de chaque côté[150], une pente de cinquante-deux degrés et un volume total de pierre d'environ 112 000 m3. La chambre funéraire et l'antichambre étaient toutes deux revêtues de calcaire fin et couvertes de trois étages de gigantesques poutres de calcaire de dix mètres de long pesant chacune quatre-vingt-dix tonnes[119].
L'ensemble pyramidal est inhabituel car les parties extérieures du temple mortuaire sont décalées au sud du côté est de l'ensemble. Cela a permis à Niouserrê de compléter la chaussée de son père au profit de sa pyramide, qui menait du temple de la vallée près du Nil à la pyramide elle-même sur le bord du désert. Le temple de la vallée de Niouserrê fut ainsi construit sur les fondations posées par son père pour son propre temple de vallée inachevé. Une fois terminé, il se composait d'un portique à huit colonnes papyriformes, son sol était en basalte noir et ses murs étaient en pierre calcaire avec des reliefs peints au-dessus d'un lambris en granit rouge[119]. L'arrière du portique menait à la chaussée, dont la base était entièrement recouverte de basalte, tandis que les parties supérieures étaient ornées de nombreux reliefs, certains montrant le roi comme un sphinx piétinant ses ennemis[151]. La chaussée était couverte de blocs de calcaire peints en bleu avec des étoiles dorées[151]. Arrivé près de la pyramide, la chaussée menait dans une cour à colonnes précédée de magasins et suivie par le temple mortuaire lui-même, qui abritait des statues du roi et des représentations de la famille royale et de Niouserrê en présence des dieux[151]. L'ensemble pyramidal plus large était entouré d'un mur, avec deux grandes structures rectangulaires à ses angles nord-est et sud-est. Lehner et Verner y voient le précurseur du pylône, caractéristique des temples égyptiens ultérieurs[152],[151]. Au-delà de la pyramide principale, il y en avait une plus petite pour le Ka du roi[151].
La pyramide n° 24 de Lepsius
Au sud de la pyramide de sa mère Khentkaous II, Niouserrê a construit une pyramide pour une reine, l'une des siennes ou l'une de celles de son frère Néferefrê[153]. La pyramide est aujourd'hui connue sous le nom de Lepsius XXIV, d'après son numéro dans la liste pionnière des pyramides de Karl Richard Lepsius[8]. À l'origine, elle atteignait environ vingt-sept mètres de haut avec une base de 31,5 m, son noyau était constitué de calcaire et de mortier argileux organisé en couches horizontales et d'accrétion[154].
Aujourd'hui, la pyramide est fortement ruinée, son enveloppe extérieure en calcaire blanc fin a disparu depuis longtemps, et elle ne mesure que cinq mètres de haut. Si les graffitis laissés par les constructeurs indiquent que la construction de cette pyramide date de la fin du règne de Niouserrê et s'est déroulée sous la direction du vizir Ptahchepsès[154], le nom de la reine à qui la pyramide était destinée est perdu[8]. Rêpoutnoub a été cité comme candidate probable. Dans la chambre funéraire, à laquelle on accède par un passage droit nord-sud, on a découvert la momie brisée d'une jeune femme. Elle mesurait environ 1,60 m et est morte entre vingt-et-un et vingt-trois ans[155]. Il n'est pas avéré si la momie est celle de la propriétaire originale de la pyramide ou date d'une période ultérieure comme la méthode de momification employée pourrait le suggérer[154]. Les fouilles de la chambre funéraire ont mis au jour des fragments d'un sarcophage de granit rose ainsi que des morceaux de grandes jarres canopes de calcite et de petits équipements funéraires[154].
Du côté est de la pyramide, les ruines d'une petite pyramide satellite ainsi que d'un temple mortuaire ont été découvertes. Tous deux ont été fortement touchés par le vol de pierres, qui a commencé dès le Nouvel Empire et a atteint son apogée pendant les périodes saïte et perse, rendant impossible une reconstruction moderne du plan du temple[154].
La pyramide n° 25 de Lepsius
Les ruines connues aujourd'hui sous le nom de Lepsius XXV ne constituent pas une mais deux grandes tombes adjacentes construites comme un seul monument à l'extrémité sud-est de la nécropole d'Abousir. La construction particulière, que Verner a appelée une double pyramide, était connue par les anciens Égyptiens sous le nom de « Les deux sont vigilants »[note 19]. Les pyramides, toutes deux tronquées, avaient des bases rectangulaires de 27,7 × 21,5 m pour la pyramide orientale et de 21,7 × 15,7 m pour la pyramide occidentale, leurs murs atteignant une inclinaison de 78 degrés environ. Cela signifie que la construction ressemblait plus à une paire de mastabas qu'à quelques pyramides, à tel point que Dušan Magdolen a proposé que Lepsius XXV soit un mastaba[157].
Une autre particularité de la structure est l'absence de temple mortuaire associé[153]. Au lieu de cela, la tombe est ornée d'une petite chapelle d'offrande construite en calcaire blanc non décoré et située à l'intérieur de la superstructure de la tombe. Son plafond atteint cinq mètres de haut. Les fouilles ont révélé de petits morceaux de papyrus portant une liste d'offrandes ainsi que des fragments d'une statue en albâtre représentant une femme vêtue d'une simple robe. La chambre funéraire a révélé peu de restes de la propriétaire et quelques pièces d'équipement funéraire[153].
Le tombeau occidental a été construit après le tombeau oriental et semble avoir servi à enterrer une autre femme. Les graffiti de constructeurs découverts lors des fouilles tchèques démontrent selon toute vraisemblance que le monument a été construit sous Niouserrê, ses propriétaires étant probablement parmi les derniers membres de la grande famille royale à être enterrés à Abousir, la nécropole étant abandonnée par Menkaouhor, le successeur de Niouserrê[153].
Culte funéraire
En tant que roi, Niouserrê a bénéficié d'un culte funéraire établi à sa mort. Sous le terme de « culte funéraire » sont regroupées diverses activités cultuelles de deux types différents. D'abord, il y avait un culte officiel qui se déroulait dans l'ensemble mortuaire du roi et qui était prévu par les domaines agricoles établis sous le règne de Niouserrê. Ce culte fut le plus actif jusqu'à la fin de l'Ancien Empire, mais il dura au moins jusqu'à la XIIe dynastie pendant le Moyen Empire[158], date à laquelle la dernière mention connue d'un prêtre servant dans le complexe funéraire de Niouserrê est nous soit parvenue[159]. Plus tard, le culte officiel de Niouserrê se réduisit essentiellement à un culte de la figure de l'ancêtre royal, une version limitée du culte du divin, comme l'écrit Jaromir Málek[160], qui se manifesta par la dédicace des statues et la compilation des listes des rois à honorer[161].
Parallèlement à ce culte officiel se trouvaient les cultes plus privés d'individus pieux vénérant Niouserrê comme une sorte de saint, un intercesseur entre les croyants et les dieux[160]. Ce culte populaire, qui s'est développé spontanément, peut-être à cause de la proximité de la pyramide de Niouserrê à Memphis[160], faisait référence à Niouserrê en utilisant son nom de naissance Ini[162], et consistait probablement en invocations et offrandes aux statues du roi ou dans son temple funéraire[160]. Les traces archéologiques de ce culte sont donc difficiles à discerner, mais le statut particulier de Niouserrê se manifeste dans certaines formules religieuses, où son nom est invoqué, ainsi que dans l'onomastique des individus, notamment pendant le Moyen Empire, dont les noms comprenaient Ini, comme Inhotep, Inemsaf, Inankhu et beaucoup plus[163]. Bien que la vénération de Niouserrê ait été à l'origine un phénomène local d'Abousir, de Saqqarah et de leurs environs[160], elle a pu finalement atteindre même en dehors de l'Égypte même, dans le Sinaï, à Byblos et en Nubie, où des fragments de statues, de vases et de stèles portant le nom de Niouserrê ont été découvertes dans des contextes religieux[164].
Ancien Empire
Sous l'Ancien Empire, les provisions pour le culte funéraire officiel de Niouserrê étaient produites dans des domaines agricoles créés sous son règne[165]. Les noms de certains de ces domaines ont été retrouvés inscrits sur les murs des tombes de Saqqarah ou dans le temple mortuaire de Niouserrê[165], comme « La piste d'Ini »[note 20] et « Les offrandes d'Ini »[note 21]. Plusieurs domaines Ḥout du roi, qui comprennent les possessions foncières du temple mortuaire de Niouserrê[168], sont connus : « Hathor souhaite que Niouserrê vive »[note 22], « Horus souhaite que Niouserrê vive »[note 23], « Bastet souhaite que Niouserrê vive »[note 24], et « Ptah désire que Niouserrê vive »[note 25]. Plusieurs prêtres servant dans le complexe pyramidal et le temple du soleil de Niouserrê sont connus de leurs tombes jusqu'à la fin de la VIe dynastie, ce qui montre que le culte mortuaire officiel a duré tout au long de l'Ancien Empire[173].
Niouserrê a d'ailleurs reçu une attention particulière d'au moins deux de ses successeurs au cours de cette période : Djedkarê Isési restaura ou acheva son temple funéraire[note 26][175] , et Pépi II érigea un jambage de porte portant une inscription mentionnant à la fois sa première fête-Sed et Niouserrê dans le temple de sa vallée, une association étroite destinée à « témoigner de la prétendue association du roi avec son ancêtre »[175],[note 27].
Première Période intermédiaire
Niouserrê est l'un des rares rois de l'Ancien Empire pour qui il est prouvé que le culte funéraire s'est poursuivi sans interruption pendant la Première Période intermédiaire[note 28], lorsque l'autorité centrale des pharaons s'était effondrée et que l'État égyptien était en crise[162],[177]. Les tombes de deux prêtres, Hérychefhotep Ier et II, qui ont vécu pendant cette période[note 29], mentionnent leurs rôles et devoirs dans l'établissement funéraire de Niouserrê, témoignant de l'existence continue du culte funéraire officiel[181].
L'efficacité de la déification et de la vénération populaire de Niouserrê s'épanouit parallèlement au culte officiel tout au long de la période, comme en témoignent par exemple les inscriptions sur la tombe d'un individu nommé Ipi, qui désire être « honoré devant Ini »[note 30], une terminologie dans laquelle Niouserrê joue un rôle normalement réservé aux dieux[182]. Des qualifications similaires dénotant le statut de Niouserrê se retrouvent dans les tombes datant du début du Moyen Empire, comme la momie d'un individu nommé Inhotep, sur laquelle il dit qu'il doit être « honoré devant Osiris, seigneur de la vie, et Ini, seigneur du respect »[note 31].
Moyen Empire
Le Moyen Empire voit le déclin du culte officiel de Niouserrê. Les témoignages de cette période proviennent des travaux entrepris dans le temple de Karnak par Sésostris Ier, qui consacra un certain nombre de statues de rois de l'Ancien Empire[161], dont au moins une de Niouserrê[note 32], à un culte d'Amon et des ancêtres royaux[185]. Dans le même temps, la XIIe dynastie voit le démantèlement généralisé de nombreux temples funéraires de l'Ancien Empire pour leurs matériaux, qui furent notamment réutilisés dans les complexes pyramidaux d'Amenemhat Ier et Sésostris Ier[160]. Ces événements sont contemporains de la vie du dernier prêtre servant le culte officiel du Niouserrê, un certain Inhotep[181]. Ces deux faits font allusion à un manque d'intérêt royal pour les cultes funéraires parrainés par l'État des souverains de l'Ancien Empire[160].
Nouvel Empire
La vénération populaire de Niouserrê dans les temps anciens a continué à influencer les cultes du Nouvel Empire. La liste des rois de Karnak, composée sous le règne de Thoutmôsis III, dans le but d'honorer une sélection d'ancêtres royaux et qui comprend le cartouche représentant Ini pour Niouserrê, en est le meilleur exemple. Ce choix est inhabituel, car les cartouches comportent normalement le nom de couronnement du roi plutôt que son nom de naissance, Ini étant probablement choisi ici parce que c'est sous ce nom que Niouserrê était vénéré et s'était déifié[186].
Plus tard, pendant la période Ramesside, des statues de pharaons de l'Ancien Empire, dont une de Niouserrê, furent placées dans une cachette dans le temple de Ptah à Memphis, suggérant leur utilisation continue à des fins cultuelles jusque-là[187]. Parallèlement à ces activités, d'importants travaux de restauration ont été entrepris à Abousir et à Saqqarah sous le règne de Ramsès II, sous la direction du prince Khâemouaset. Le temple solaire de Niouserrê faisait partie des monuments bénéficiant de ces travaux[188].
Troisième Période intermédiaire
Durant la fin de la Troisième Période intermédiaire, les temples mortuaires de l'Ancien Empire ont connu un regain d'intérêt dû principalement au style d'archivage favorisé par les rois de la XXVe dynastie d'Égypte[189]. En particulier, Taharqa avait des reliefs des temples de Sahourê, Niouserrê et Pépi II reproduits dans le temple d'Amon (Gem-Aton) à Karnak durant ses travaux de restauration[189].
Titulature
Notes et références
Notes
- La statuette est au musée égyptien de Berlin, sous le numéro 17438[11].
- Connue comme as Khâmerernebty A, pour la distinguer d'autre Khâmerernebty. Pour les mêmes raisons, [Ptahchepsès est connu comme Ptahchepsès B[16].
- En égyptien sm3-Mnw, siginfiant sema pr^tre de Min[24],[25].
- Le dernier recensement du bétail établit par des documents et le huitième, ce qui donnerait une durée de règne d'au moins 16 ans[38].
- Entre son livre de 1985 et celui de 2005, Nigel Strudwick a changé son opinion sur la durée du règne de Niouserrê et donne maintenant 31 ans[42].
- Ryholt écrit : la durée du règne de Niouserrê est abimé. Il y a une trace d'un 10, 20 ou 30, suivi d'un coup. Ainsi, les possibilités sont 11–14, 21–24, et 31–34 ans [pour Niouserrê], et non juste 24 ans"[44].
- Verner note que ces scènes font partie de la décoration standard lors de l'Ancien Empire[45].
- Néferefrê est le fils ainé de Néferirkarê avec la reine Khentkaous II[59],[60],[15], comme montré sur un bas-relief qui décrit Néferirkarê et sa femme Khentkaous avec « leur fils ainé Ranefer », futur pharaon Néferefrê[59]. Dans le même temps, Niouserrê effectue des travaux works sur le temple funéraire de Khentkaous II, qui porte le titre de « mère des deux rois de Haute et Basse-Égypte », ce qui montre que deux de ces fils ont accedé au trone.
- Néferefrê et Niouserrê.
- Verner propose qu'il reçoit ce titre lors de son mariage avec la fille de Niouserrê[67]
- Joyce Tyldesley voit le règne de Djedkare Isesi comme le début du déclin du pouvoir du roi [75] au vu de ces réformes. Mais pour Nigel Strudwick et Klaus Baer, ces réformes sont prise en réaction de la rapide augmentation de l'administration centrale[76] qui a amassé trop de pouvoir politique et économique aux yeux du roi[77],[78]
- Catalogue Cairo JE 38570[87].
- Transliteration Šsp-jb-Rˁ[104].
- Lehner pense que le temple d'Ouserkaf a subi une transformation similaire[106] bien que plus légère, alors que Grimal et von Beckerath souligne l'aspect unique de Shesepibre pour cet aspect[103],[102].
- Ces éléments étaient jusque là réservés aux complexes pyramidaux royaux[138]
- Pour une traduction de la stèle, voir Breasted[140] et pour une version hiéroglyphique plus complète du texte on consultera Sethe[141]
- Pour rappel, la charge pontificale memphite était dédoublée à cette époque. Par ailleurs Ptahchepsès Ier ayant un âge très avancé et le règne de Niouserrê étant probablement assez long il n'est pas étonnant qu'il y ait eu plusieurs grands prêtres de Ptah
- Transliteration Mn-s.wt-Nj-wsr-Rˁ[104].
- Transliteration: rś mrwj[156].
- Transliteration Mṯn-Ini[166].
- Transliteration Ḥtpwt-Ini[167].
- Transliteration ḥwt Ny-wsr-Rˁ mr Ḥwt-Ḥr ˁnḫ Ny-wsr-Rˁ[169].
- Transliteration ḥwt Ny-wsr-Rˁ mr Ḥr ˁnḫ Ny-wsr-Rˁ[170].
- Transliteration ḥwt Ny-wsr-Rˁ mr B3stt ˁnḫ Ny-wsr-Rˁ[171].
- Transliteration mr Ptḥ ˁnḫ Ny-wsr-Rˁ[172].
- Cela est montré par une inscription fragmentaire où Djedkare déclare avoir fait des travaux sur le temple de Niouserrê. Ce fragment est au musée de Berlin, No. 17933[174].
- Le jambage de porte est au musée de Berlin, No. 17934[176].
- Selon Jaromir Malek les rois qui continuent à bénificier d'un culte sont Niouserrê et Teti[177]. Antonio Morales ajoute Ounas à cette liste[162], mais cela est contesté par Malek[178].
- Malek pense que ces deux prêtres ont vécu probablement à la fin de la XIe dynastie, au début du Moyen Empire[179], mais n'exclut pas une date plus ancienne durant la Première Période intermédiaire[180].
- Transliteration jm3ḫw ḫr Jnjj[182].
- Transliteration jm3ḫ(w) ḫr Wsir nb ˁnḫ Jnj nb jm3ḫ[183].
- La statue en question est en plusieurs morceaux, la partie inférieure est au musée égyptien du Caire sous le numéro CG 42003 et la partie supérieure au Rochester Memorial Art Gallery, no. 42.54[184]. La aprtie inférieure d'une statue de Niouserrê de granit noire, au British museum sous le numéro BM EA 870, vient peut être aussi de Karnak[185].
Références
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Voir aussi
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