Temple solaire
Les rois de la Ve dynastie vont inaugurer un nouveau type de monument, le temple solaire, qui est une des deux parties constitutives du complexe funéraire du roi. Ce sont deux entités architecturales distinctes, mais sur le plan administratif, on voit bien que ces deux ensembles sont liés.
Cet article possède des paronymes, voir Ordre du Temple solaire et Temple du soleil.
On connaît six temples solaires pour la Ve dynastie. À cela s'ajoute le temple solaire de Ramsès II à Aïn Chams dans la banlieue du Caire, et ceux du pharaon Akhenaton.
Les temples solaires de la Ve dynastie
Les temples solaires de la Ve dynastie sont nommés respectivement :
- Nekhenrê, « l'Enclos de Rê » pour Ouserkaf
- Sekhetrê, « la Roselière de Rê » pour Sahourê
- Setibrê, « la Place du Cœur de Rê » pour Néferirkarê Kakaï
- Heteprê, « le Repos de Rê » pour Néferefrê
- Chésépouibrê, « Celui qui réjouit le Cœur de Rê » pour Niouserrê
- Akhetrê, « l'Horizon de Rê » pour Menkaouhor
On n'en connaît aucun pour Chepseskarê. On ne connaît sur le terrain que celui d'Ouserkaf et celui de Niouserrê. Ceux de Néferirkarê et de Néferefrê sont régulièrement cités dans les papyri d'Abousir, mais ils n'ont pas encore été retrouvés.
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Fonction
Le sens et l'évolution des temples solaires sont ancrés dans l'histoire architecturale et religieuse de l'Ancien Empire, en particulier la Ve dynastie[1]. Un débat existe sur les fonctions exactes de ces temples, puisqu'ils semblent avoir eu plus que des fonctions funéraires royales, contrairement aux pyramides égyptiennes, mais semblent néanmoins avoir fait partie du culte de la royauté, puisqu'il était essentiel pour chaque roi d'avoir un temple personnel[1]. Selon l'érudit Massimiliano Nuzzolo, au cours des Ve et VIe dynasties, le pharaon semble avoir acquis une nouvelle signification socio-religieuse en tant que « roi-soleil » et « dieu-soleil »[1], ce qui correspond bien au fait que ces temples solaires sont les premiers exemples trouvés de grandes structures en pierre dédiées par des monarques égyptiens et entièrement séparées des pyramides funéraires[2].
Organisation architecturale du temple
Les temples solaire étaient construits sur la rive ouest du Nil et semblent avoir eu un plan type semblable à celui des pyramides. Chaque temple solaire semble avoir eu trois sections principales, d'est en ouest : tout d'abord le temple de la vallée près d'un canal ou d'un site de culture ; ensuite la courte chaussée menant du temple de la vallée à la partie suivant ; enfin le temple solaire proprement-dit dans lequel se trouvait l'obélisque, élément principal et le plus visible de ce type de temples[2].
Le temple solaire d'Ouserkaf
Le temple solaire d'Ouserkaf est appelé « l'Enclos de Rê ». Il est érigé à Abousir, loin au Nord de Saqqarah.
Ce complexe est composé :
- d'un temple bas enserré dans un mur d'enceinte. Il est orienté nord-est/sud-est et est construit en calcaire de Tourah. Il repose sur un soubassement massif en trois couches de blocs de calcaire. Y était liée une cour à portiques, à ciel ouvert et à piliers rectangulaires en granit. Des niches étaient alignées à l'arrière de la cour.
- d'une chaussée menant vers le temple haut soit le temple solaire proprement dit. Elle est longue de 165 m et était séparée en une grande chaussée centrale et deux petites voies latérales plus étroites.
- d'un temple haut, qui a connu quatre phases de construction. Il a d'abord été construit sous la forme d'une butte quadrangulaire (peut-être la représentation de la butte du sanctuaire de Hiérakonpolis) entourée d'un mur d'enceinte. Ce temple haut a fait l'objet de reconstructions, sûrement par les successeurs d'Ouserkaf. On érige alors un obélisque de granit sur un socle de pierre à l'intérieur duquel se trouvent des pièces (dont des chapelles), et on ajoute entre autres des autels.
Tous ces éléments ont servi de carrière de pierre par la suite (notamment à l’époque romaine).
Le temple solaire de Néferirkarê
Le temple solaire de Néferirkarê, nommé « la Place du Cœur de Rê », n'est connu que par les papyri d'Abousir, trouvé lors de fouilles dans les années 1890. Ce sont des archives administratives de la vie du temple solaire qui nous donnent des informations sur son fonctionnement au quotidien et sur sa relation avec le complexe funéraire du roi et de la reine.
Le temple solaire de Néferefrê
Le temple solaire de Néferefrê, nommé « le Repos de Rê », n'est également connu que par les papyri d'Abousir.
Le temple solaire de Niouserrê
Son temple solaire est nommé « Celui qui réjouit le Cœur de Rê ». Il possède un petit temple bas, une courte chaussée qui mène au hall d'entrée et à la cour solaire. Au centre de cette cour se trouve un autel d'albâtre avec magasins d'offrandes, abattoirs et chapelle. C'est dans le podium de l'autel que se trouve la « Chambre des Saisons » (qui porte la représentation des saisons du calendrier égyptien). L'ensemble est délimité par une enceinte.
Les temples solaires du Nouvel Empire
Aïn Chams
Le quartier d'Aïn Chams (l'Œil du Soleil) a été construit sur les ruines de la cité antique d'Héliopolis (la ville du Soleil), nom donné par les Grecs à la ville de Iounou (Jwnw), capitale de Basse-Égypte qui était le centre du culte du dieu-soleil Rê. Un temple solaire qui daterait de Ramsès II y a été découvert sous un marché aux puces.
Bibliographie
- Friedrich von Bissing, Das Re-Heiligtum des Königs Ne-woser-Re (Rahutes) I, II & III, Berlin 1905, 1923 & 1928.
- Jacques Vandier, Manuel d'archéologie égyptienne, Tome II, Les grandes époques - L'architecture religieuse et civile, Paris 1955, p. 582-594.
- Mark Lehner, The Complete Pyramids, Londres 1997, p. 148-153.
Notes et références
Liens externes
- Les temples solaires sur le site egypte-eternelle.
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