Noël Daru

Noël Daru, né à Grenoble en 1729, mort à Paris en 1804, est un administrateur français, capitoul de Toulouse. Il est l'oncle de Stendhal qui parle de lui dans ses œuvres.

Pour les autres membres de la famille, voir famille Daru.

Noël Daru
Fonction
Capitoul
Toulouse
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Administrateur
Enfants
Pierre Daru
Martial Daru (d)

Biographie

Né à Grenoble le , Noël Daru est le douzième enfant de François Daru, maire de Grenoble, et Marie-Thérèse Senterre[1]. Sa famille est originaire de Valréas, fixée à Grenoble au XVIIe siècle, et doublement apparentée à la famille de Stendhal[2].

Avocat, administrateur

Noël Daru effectue des études de droit à Grenoble et devient avocat au parlement [1],[3],[4]. Il est d'abord employé de la Compagnie des Indes[5].

En 1749, il part pour Montpellier pour y être chef des bureaux de l'intendance générale de la province du Languedoc, dirigée alors par le comte de Saint-Priest[4]. Il en est le second à partir de 1765 comme « subdélégué général » (secrétaire général) de l'intendance[3],[6],[5].

Capitoul de Toulouse

En 1769, Noël Daru est élu capitoul de Toulouse[3],[7],[8], ce qui lui procure l'anoblissement[4]. Il siège aux États de Languedoc et fait partie, le , de la délégation des cinq membres des États qui est présentée au roi et reçue par lui en audience, à Versailles[9]. Il prend sa retraite de subdélégué général à 58 ans, en 1787, et bénéficie de deux rentes. Arthur Chuquet estime sa fortune de l'époque à 217 000 francs[3].

Le capitoulat étant une charge anoblissante, c'est dans l'assemblée de la noblesse que Noël Daru prend part aux délibérations préalables aux États généraux de 1789[10], ce qui causera plus tard du tort à son fils Pierre[11].

Révolution et Empire

L'hôtel Daru, qu'il achète en 1798.

Pendant la Révolution, il quitte Montpellier pour Versailles, vers 1792. Sous la Terreur, il est arrêté en  ; ses biens sont séquestrés. Il est libéré en octobre suivant[1]. Sous le Directoire, il trouve le moyen de gagner deux millions[3] grâce à d'heureuses spéculations[12].

Il achète en un hôtel particulier à Paris, rue de Lille, qui avait appartenu à Condorcet[13]. C'est dans cet hôtel qu'il accueille son jeune cousin Henri Beyle (Stendhal) après l'avoir fait soigner[14].

Il est la première personnalité importante de la famille Daru[1]. Stendhal qui lui est apparenté parle de lui dans ses œuvres. Il meurt dans son hôtel parisien le [3].

Controverse sur l'espionnage

Des historiens comme Chuquet et Lefebvre ont pensé que Noël Daru et son fils Pierre pouvaient être « l'ami de Paris » et « le fils de l'ami » qui auraient alimenté le comte d'Antraigues en informations secrètes pour la cour de Russie. Mais selon Jacques Godechot, une analyse approfondie montre que les renseignements étaient en grande partie faux et que le comte d'Antraigues, pour mieux vendre ses renseignements, devait faussement les attribuer à des personnes haut placées qu'il avait connues à Montpellier[15].

Mariage, postérité

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • P. Hamon, « Daru (Noel) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 10, Paris, [détail des éditions] , col. 228-229.
  • « Daru (Noël) », dans Henri Martineau, Petit dictionnaire stendhalien, Paris, , p. 156-158.
  • Henri Martineau, Le cœur de Stendhal : Histoire de sa vie et de ses sentiments, vol. I : 1783-1821, Paris, Albin Michel, , p. 110 et suivantes.
  • « Noël Daru », dans Pierre Clerc, Guy Barral, Dictionnaire de biographie héraultaise, (ISBN 2904091076 et 9782904091070).
  • H. de la Barre de Nanteuil, Le comte Daru ou l'administration militaire, Paris, Peyronnet, , p. 25-25, 50, 88, 164.

Notes et références

  1. Dictionnaire de biographie française.
  2. Martineau 1948, p. 156-157.
  3. Martineau 1948, p. 157.
  4. Nanteuil 1966, p. 25.
  5. Suzanne d'Huart, Les archives Daru, Archives nationales, 1962, p. 5.
  6. Jean Tulard, Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1989, p. 569.
  7. A. Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, tome 2, Paris, Champion, 1902, p. 272.
  8. Annales de la ville de Toulouse, vol. 4, p. 172.
  9. Mercure français, 1772, p. 209.
  10. « Daru », dans Louis de La Roque, Armorial général de Languedoc, t. II, Montpellier, Seguin, 1860, p. 168.
  11. H. de la Barre de Nanteuil, Le comte Daru ou l'administration militaire, Paris, Peyronnet, 1966, p. 50.
  12. Martineau 1958, vol. I, p. 111.
  13. Henri Martineau, Le Cœur de Stendhal, tome 1.
  14. Martineau 1958, t. 1, p. 110-111.
  15. Jacques Godechot, « Bernard Bergerot, Daru en son temps (1767-1829) », dans Annales historiques de la Révolution française, 1985, p. 574.
  16. Martineau 1948, p. 157-158.
  17. Martineau 1948, p. 158.
  18. Martineau 1948, p. 158-160.
  19. Martineau 1948, p. 161-162.
  20. Martineau 1948, p. 162-163.
  21. Martineau 1948, p. 163-164.
  22. Martineau 1948, p. 164-165.
  23. Martineau 1948, p. 164.
  24. Martineau 1948, p. 165-166.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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