Noureddine Bhiri
Noureddine Bhiri (arabe : نور الدين البحيري), né le à Jebiniana, est un homme politique et avocat tunisien.
Noureddine Bhiri نور الدين البحيري | |
Portrait de Noureddine Bhiri | |
Fonctions | |
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Député de la circonscription de Ben Arous | |
– (7 ans et 11 jours) |
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Élection | 26 octobre 2014 |
Réélection | 6 octobre 2019 |
Législature | Ire IIe |
Groupe politique | Ennahdha |
Président du groupe Ennahdha à l'Assemblée des représentants du peuple | |
– (5 ans, 10 mois et 2 jours) |
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Législature | Ire IIe |
Prédécesseur | Sahbi Atigue (président du groupe Ennahdha à la 2e Assemblée constituante) |
Successeur | Imed Khemiri |
Ministre délégué auprès du chef du gouvernement tunisien | |
– (10 mois et 16 jours) |
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Président | Moncef Marzouki |
Chef du gouvernement | Ali Larayedh |
Gouvernement | Larayedh |
Ministre tunisien de la Justice | |
– (1 an, 2 mois et 17 jours) |
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Président | Moncef Marzouki |
Chef du gouvernement | Hamadi Jebali |
Gouvernement | Jebali |
Prédécesseur | Lazhar Karoui Chebbi |
Successeur | Nadhir Ben Ammou |
Constituant de la circonscription de Ben Arous | |
– (5 mois et 17 jours) |
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Élection | 23 octobre 2011 |
Groupe politique | Ennahdha |
Successeur | Frej Ben Amor |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Jebiniana (Tunisie) |
Nationalité | tunisienne |
Parti politique | Ennahdha |
Conjoint | Saïda Akremi |
Diplômé de | Université de Tunis |
Profession | Avocat |
Formation
Bhiri est titulaire d'un maîtrise de droit de la faculté de droit et des sciences politiques et économiques de Tunis[1]. Il devient ensuite avocat à la Cour de cassation ; il est également coordinateur du comité des avocats devant le tribunal militaire en 1992[1].
Carrière politique
Militantisme
Il rejoint le mouvement islamiste Ennahdha en 1977 et y occupe plusieurs postes à responsabilité, notamment la direction de l'aile du parti au sein de l'université[1]. Il devient ensuite membre du bureau politique, du bureau exécutif ainsi que du Conseil de la Choura dès 1981, avant de devenir responsable de la section politique[1]. Il est emprisonné entre février et septembre 1987[1].
Il adhère aussi à l'action associative en tant que membre du bureau exécutif du Centre de Tunis pour l'indépendance de la justice et de la coordination nationale pour le soutien à la révolution syrienne[1]. Il est également membre fondateur de l'Organisation nationale de la lutte contre la normalisation avec l'État sioniste et du Comité national de soutien de l'Irak[1]. Il milite aussi dans plusieurs associations de défense des droits de l'homme[1].
Durant la révolution de 2011, alors que les avocats entament une marche à Tunis, lui et Samir Dilou se calfeutrent dans la Maison de l'avocat selon un collègue[2].
Il est considéré comme faisant partie de l'« aile radicale » d'Ennahdha[3].
Ministre de la Justice
À la suite de la victoire du parti lors de l'élection de l'assemblée constituante du , durant laquelle il est élu dans la circonscription de Ben Arous, il devient le ministre de la Justice dans le gouvernement Hamadi Jebali (troïka). Il succède ainsi à Lazhar Karoui Chebbi, ministre dans le gouvernement Béji Caïd Essebsi, et démissionne de son siège de constituant le .
En mai 2012, il révoque 82 juges en invoquant la nécessité de freiner la corruption, un acte que Human Rights Watch considère comme injuste, arbitraire et un précédent inquiétant qui accroît la subordination de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif[4]. Lamia Mejri, membre du bureau exécutif de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), la qualifie d'« opération purement politique »[5]. Bhiri, fait par ailleurs l'objet de critiques pour avoir pris la tête du Conseil supérieur de la magistrature, suscitant de nombreuses réactions au sein de membres de l'AMT qui s'opposent à cette décision pouvant nuire selon eux à l'indépendance de la justice[6].
À la suite du meurtre de Chokri Belaïd, le , et à l'échec de l'initiative de Jebali annoncée le soir même, consistant en la formation d'un gouvernement de technocrates[7], Bhiri figure parmi les candidats pour remplacer Jebali à la tête du gouvernement[8]. Finalement, Ennahdha porte son choix sur Ali Larayedh, qui est chargé par le président Moncef Marzouki de former un nouveau gouvernement dans lequel Bhiri n'est pas reconduit, devenant ministre délégué auprès du chef du gouvernement.
Il est élu à l'Assemblée des représentants du peuple lors des élections du 26 octobre 2014.
Arrestation puis libération
Noureddine Bhiri est arrêté le dans le quartier d'El Manar à Tunis[9]. Tenu en résidence surveillée dans un lieu privé puis hospitalisé, il est libéré le alors qu'aucune charge n'est finalement retenue contre lui[10].
Vie privée
Bhiri est marié et père de quatre enfants[1].
À la suite de l'amnistie, le , de son frère condamné à quatre ans de prison, Bhiri déclare « qu'aucun prisonnier n'a été libéré par complaisance et que tous ceux qui ont bénéficié d'une amnistie ou d'une réduction de peine répondaient aux critères légaux ». Selon lui, son frère avait été victime « d'une affaire montée de toutes pièces par l'ancien régime » ; cependant sa libération a provoqué un mouvement de protestation à Jebiniana[11].
Accusations
Les requêtes présentées au parquet civil par le comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, concernant l'implication d'une organisation secrète d'Ennahdha dans leurs assassinats, n'ont pas reçu de réponse et ces affaires ont été divisées en une dizaine de sous-dossiers. Or, le parquet est considéré par El Watan comme étant sous l'emprise du parti islamiste depuis le passage de Bhiri à la tête du ministère de la Justice[12].
Celui-ci est par ailleurs qualifié de co-responsable du décès en mai 2014 de Jilani Daboussi, ancien député et maire de Tabarka, par le fils de ce dernier[13] qui affirme détenir un enregistrement sonore où il aurait demandé la falsification du rapport médical[14].
Références
- « Biographie de M. Noureddine Bhiri, nouveau ministre de la Justice », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- Frida Dahmani, « Anniversaire de la révolution : à Tunis, Ennahdha et l'UGTT mobilisent », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- Éric Gobe et Larbi Chouikha, « La Tunisie politique en 2013 : de la bipolarisation idéologique au « consensus constitutionnel » ? », L'Année du Maghreb, no 14, , p. 301-322 (ISSN 1952-8108, lire en ligne, consulté le ).
- « Tunisie : le renvoi massif de magistrats porte un coup à l'indépendance de la justice », sur hrw.org, (consulté le ).
- « Lamia Mejri : Noureddine Bhiri a limogé 82 juges et laissé ceux contre qui il tenait des dossiers ! », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- Lilia Weslaty, « Noureddine Bhiri prend la place de Ben Ali à la tête du Conseil Supérieur des Magistrats », sur nawaat.org, (consulté le ).
- « Tunisie - L'initiative de Hamadi Jebali a échoué », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- « Tunisie - Noureddine Bhiri, fortement pressenti pour succéder à Hamadi Jebali », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- « En Tunisie, Noureddine Bhiri, homme fort d'Ennahda, a été arrêté », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Frida Dahmani, « Tunisie : Noureddine Bhiri libéré, quel avenir pour Ennahdha ? », sur jeuneafrique.com, (consulté le ).
- « Tunisie - Bhiri : Toutes les conditions étaient réunies pour la libération de mon frère », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
- Mourad Sellami, « e parti islamiste est accusé d'avoir créé une organisation secrète : le président Caïd Essebsi déclare la guerre à Ennahdha », sur elwatan.com, (consulté le ).
- « Tunisie-Politique : décès de Jilani Daboussi, 5 heures après sa libération », sur kapitalis.com, (consulté le ).
- « Mort de Jilani Daboussi : un enregistrement incriminerait Noureddine Bhiri », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
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