Le Verbe

Auteur-compositeur-interprète, écrivain, poète, comédien et réalisateur à la radio, Paul Bouchard[1] répond à l'interpellation de Paul VI qui encourage les chrétiens à s’impliquer dans les moyens de communication sociale[2]. Dépourvu d'argent et de ressources, il publie un premier numéro d’Esprit vivant[3] à Montréal. Puis, avec Daniel Picot et Michel Séguin, il fonde Spirimédia Inc. auquel plusieurs collaborateurs se joindront par la suite dont Michel Verret, fondateur des Petits frères de la Croix[4], le père Louis-Marie Parent fondateur de trois communautés/instituts séculiers, Raymond Beaugrand-Champagne[5] et Jacques Gauthier[6].

En 1975, Esprit vivant est un bimestriel tiré à 5 000 exemplaires qui n’ont pas suffi. Un an plus tard, il devient un mensuel pour être transformé, en septembre 1977, en un bimensuel tiré à 12 000 exemplaires, sous forme de tabloïd de 16 à 28 pages[7].

D’après son fondateur, l’Esprit vivant doit :

• s’adresser aux hommes « en exposant les problèmes angoissants du temps présent pour démontrer que Jésus seul, avec notre aide, peut apporter les vraies solutions[7] »
• faire passer que « la vérité de l’Évangile ne s’adresse pas à une partie de l’homme mais à tout l’homme et à son monde social, politique, économique, culturel, etc.[7] ».

La mission du journal est de « témoigner de l'Évangile de Jésus-Christ aux hommes du temps présent et servir son règne social de paix et de justice sur la terre ». Le journal devait, d’après la rédactrice en chef Évelyne Lauzier, « scruter l’actualité en prenant l’Évangile comme grille d’analyse pour dire, discerner, dénoncer, informer[8]. » Esprit vivant publie des témoignages, entrevues, reportages sur des activités religieuses et sur des faits d’actualité relus à la lumière de l’Évangile, des textes bibliques, des documents officiels de l’Église et du courrier du lectorat[7]. Le journal a vécu deux ans sans publicité, seulement grâce à des dons[8].

Faute d’argent, le journal doit cesser sa production en 1981 en raison de prises de positions politiques lors du débat référendaire du Québec.

Le dernier numéro est produit un Vendredi saint, en avril 1981. Paul Bouchard explique dans une entrevue au Verbe : « il nous est arrivé de prendre position pour le « oui » au référendum de 1980. Cela nous a fait perdre beaucoup d’abonnés. C’est là que nous avons appris que la plupart de nos abonnés étaient libéraux[9]. »

Quelques mois plus tard, un député du Parti québécois offre à Paul Bouchard et Évelyne Lauzier, 52 000 $ pour relancer le journal s’ils trouvent la somme équivalente, ce qu’ils réussissent à faire. En décembre 1981, la publication est relancée sous la forme d'un tabloïd qui paraît toutes les deux semaines avec un nouveau nom L’informateur catholique. Le bimensuel est « rédigé dans un esprit de soumission créatrice au Magistère de l’Église catholique ». L’organisme reprend à son compte le journal qui est alors axé sur l’actualité vue d'un œil chrétien. Par exemple, en 2001, l’Informateur Catholique a pris part au débat concernant la nomination de Raymond Dumais comme évêque[10].

Mais en 1983 les caisses sont à nouveau vides. Les cofondateurs partent à Međugorje faire un reportage sur des apparitions de la Vierge à des enfants alors peu connues au Québec. Le journal de 32 pages est réimprimé quatre fois pour un total de 40 000 exemplaires vendus[11]. C'est ce qui sauve la publication.

En 1990, l’équipe déménage à Chertsey, au Nord de Montréal.

Puis, en 1993, il fonde l'organisme de bienfaisance L'Informateur catholique. Les lettres patentes [12] indiquent que les administrateurs sont Paul Bouchard (directeur), Michèle Boulva (journaliste)[13] et Jacques Martineau (professeur).

La corporation a pour objets de :

• « Témoigner de l'Évangile de Jésus-Christ et servir son règne social de paix et de justice par les moyens de communication sociale.
• Regrouper en association, les personnes intéressées à la poursuite desdites fins.
• Éditer et distribuer ou vendre sans but lucratif toute publication utile aux dites fins, tels que livres, périodiques, brochures, dépliants.
• Organiser des conférences ou tout autre genre de rencontres publiques utiles à la poursuite des dites fins.[12] »

L'informateur catholique devient ensuite Nouvel Informateur catholique (Le NIC) en 1999. Il est dorénavant présenté sous la forme d’un magazine de 32 pages et est publié 22 fois par année. En 2010, Sophie Bouchard est embauchée pour diriger l'organisme qui déménage alors à Saint-Augustin-de-Desmaures. Les nouveaux locaux sont inaugurés et bénis le 1^er octobre 2011 par Monseigneur Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec, qui était « attendu pour la bénédiction des bureaux et de l’œuvre qu’ils abritent »[14]^,[15].

À l'époque, l’abonnement était de 48$ pour la version papier, 24$ pour la version numérique[16]. 

En 2011, Paul Bouchard est toujours éditorialiste, mais Évelyne Lauzier, rédactrice en chef, quitte le navire. Le magazine est alors complètement refondé et devient La vie est belle ! en 2012[17].

Le magazine de 52 pages paraît dix fois par an et est vendu pour la première fois en kiosque. Le premier numéro est mis en vente le 3 février 2012. La vie est belle ! se veut plus proche du quotidien des lecteurs. Son objectif est d’annoncer le Christ[18]. Pour élargir son lectorat et se faire connaître du monde des médias, La vie est belle ! se voit dotée d'une page Facebook et d’un compte Twitter en janvier 2012.

L’équipe compte à ce moment-là une vingtaine de collaborateurs dont Monseigneur Terrence T. Prendergast, archevêque d’Ottawa et le poète et écrivain Jacques Gauthier qui recommence à collaborer à la publication[6]. La vie est belle ! a aussi une équipe de rédaction, notamment le secrétaire de rédaction Robert Charbonneau, la graphiste Joëlle Renauld et le directeur photo Pascal Huot[19].

En 2013, Antoine Malenfant est embauché comme rédacteur en chef. Un nouveau site Web est mis en ligne en décembre de la même année[8].

En 2013, La vie est belle ! reçoit son premier prix: le Prix ACPC-Inter (Association Canadienne des Périodiques Catholiques) pour la mise en page par Joëlle Renauld et Antoine Malenfant[20].

En avril 2015 la publication entreprend une nouvelle transformation: La vie est belle ! devient Le Verbe. La revue de 100 pages est publiée cinq fois par an. Elle est destinée au lectorat habituel qui s’abonne au coût de 60$ par année et continue d'être vendue en kiosques partout au Québec.

La mission de Le Verbe se lisait comme suit : « soutenir l’Église catholique dans la nouvelle évangélisation en créant des contenus pour tous les médias et en regroupant les personnes que cette mission intéresse[21]. »

La ligne éditoriale de Le Verbe tenait en trois mots visibles sur leur première de couverture, « Voir. Penser. Croire[22] ».

En 2016, l'organisme prend la décision de changer son modèle d'affaires en réalisant deux types de publications : une revue qui est envoyée seulement aux abonnés (gratuit sur demande) et un magazine, envoyé aux abonnés, mais également distribué sur les places publiques. Parallèlement, Le Verbe se lance sur Instagram en novembre 2016 et lance son émission radiophonique On n’est pas du monde en septembre 2016.  

Le 20 octobre 2016, Paul Bouchard reçoit le Prix Marie-Guyard de l’AMéCO (Association des médias catholiques et œcuméniques). « Ce prix honore une personne membre de l’Association des médias catholiques et œcuméniques qui a une influence importante dans l’univers des périodiques de chez nous[23]^,[24]. »

En 2019, l'organisme change de nom et prend l’appellation Le Verbe médias qui regroupe la publication papier Le Verbe, le site Web[25], l’émission de radio On n’est pas du monde[26] dorénavant proposée en baladodiffusion[27] et en 2020, les Éditions Le Verbe[28].

Le Verbe est totalement financé par des dons. En 2019, ces derniers proviennent majoritairement des communautés religieuses (46 bienfaiteurs), puis des dons d’organismes (12 bienfaiteurs) et de particuliers (807 bienfaiteurs)[29].

En mars 2019, Le Verbe gagne deux prix LUX. Ce prix québécois « récompense les meilleurs réalisations visuelles dans le domaine de la photographie et de l'illustration[30]. » Il a remporté le Prix Reportage Actualité pour deux reportages: « Guerre d'usure » réalisé par Raphaël de Champlain et « Le travail de nos mains » réalisé par Elias Djemil[31]. Ces reportages sont parus respectivement dans les numéros du printemps 2018 et de l'été 2018[32].

En janvier 2020, le magazine change son rythme de publication : un magazine de 20 pages est envoyé aux abonnés et distribué sur les places publiques tous les deux mois (six par année); un numéro spécial thématique d’une centaine de pages est envoyé uniquement aux abonnés deux fois par année, au printemps et à l'automne [33].