Mont Washington (New Hampshire)
Le mont Washington est le point culminant du Nord-Est des États-Unis avec une altitude de 1 917 mètres. Il se situe dans les montagnes Blanches dans le comté de Coös. La plus grande partie du mont se situe dans la forêt nationale de White Mountain et le parc d'État du Mont-Washington.
Pour les articles homonymes, voir Mont Washington.
Mont Washington | |||
Mont Washington, photographié depuis Bretton Woods | |||
Géographie | |||
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Altitude | 1 917 m[1] | ||
Massif | Chaînon Presidential (montagnes Blanches, Appalaches) | ||
Coordonnées | 44° 16′ 15″ nord, 71° 18′ 13″ ouest[1] | ||
Administration | |||
Pays | États-Unis | ||
État | New Hampshire | ||
Comté | Coös | ||
Ascension | |||
Première | 1642 par Darby Field | ||
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Géolocalisation sur la carte : New Hampshire
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Toponymie
La montagne est appelée Agiocochook, la « demeure du grand esprit », par les Amérindiens[2]. Une expédition scientifique menée par le géologue Dr Cutler nomme le sommet mont Washington en 1784[3].
Géographie
Topographie
Alors que le versant occidental, que gravit le Cog Railway, est régulier depuis sa base, les autres versants sont plus complexes. Au nord, Great Gulf, le plus vaste cirque glaciaire de la montagne, est entouré par les « Northern Presidentials », à savoir les monts Clay, Jefferson, Adams et Madison. Ces sommets atteignent largement la zone alpine, au-delà de la limite des arbres. L'imposante arête Chandler s'étend au nord-est depuis le sommet du mont Washington pour former le mur sud de l'amphithéâtre. Il est arpenté par une route automobile jusqu'à la cime.
À l'est du sommet, un petit plateau connu sous le nom d'Alpine Gardens (littéralement « jardins alpins ») s’étend au sud de l'arête Chandler à environ 1 600 mètres d'altitude. Il est remarquable pour ses espèces de plantes endémiques aux prairies alpines des montagnes Blanches ou habituellement répandues dans les milieux arctiques. Le plateau se prolonge à l'est en plongeant dans deux cirques, les ravines Huntington et Tuckerman.
Au sud du sommet, un second plateau, plus vaste, Bigelow Lawn, s'étend entre 1 500 et 1 700 mètres d'altitude. Le sommet secondaire Boott Spur, puis l'arête Montalban incluant les monts Isolation et Davis, le prolongent au sud, tandis que les « Southern Presidentials », autrement dit les monts Monroe, Franklin, Eisenhower, Pierce, Jackson et Webster, s'étendent au sud-ouest jusqu'à Crawford Notch. Ces deux arêtes sont séparées par Oakes Gulf.
Climat
Le premier observatoire météorologique au sommet du mont Washington a été construit en 1870 par le Service des transmissions de l'armée de terre des États-Unis, l'ancêtre du service météorologique actuel. Il s'agissait du premier observatoire mondial permanent au sommet d'une montagne. Les données y ont été prises jusqu'en 1892 puis l'observatoire a été abandonné. En 1931, Charles Franklin Brooks, fondateur de l'American Meteorological Society, devint le président du groupe local fondé pour sa remise en état[4]. En 1932, le bâtiment actuel a été construit par un groupe de passionnés de météorologie et que les mesures ont reprises de façon ininterrompue[5].
Le mont Washington est témoin de l'une des plus mauvaises météos du globe. C'est d'ailleurs là qu'a été relevé le vent le plus fort au monde de 372 km/h le [6],[7], jusqu'à ce qu'il soit battu par un record de 408 km/h survenu à Barrow Island en Australie, le .
L'observatoire est opéré par des volontaires qui peuvent accéder au sommet en 90 minutes en été grâce à une route goudronnée. En hiver, la route est fermée à cause des accumulations de neige, le personnel est donc transporté à bord d'autoneiges munies d'une lame biaise permettant de se frayer un chemin dans les congères, lorsque les conditions le permettent[8]. Chaque volontaire séjourne huit jours à l'observatoire et travaille 12 heures par jour. L'équipe complète est de quatre à six personnes. Avant le développement de ces véhicules, les volontaires demeuraient au sommet de la montagne durant tout l'hiver.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −20,1 | −19,1 | −15 | −8,1 | −1,2 | 4,2 | 6,7 | 6,1 | 2,3 | −4,4 | −10,4 | −16,8 | −6,3 |
Température moyenne (°C) | −15,1 | −14,3 | −10,6 | −4,5 | 2 | 7,2 | 9,5 | 9 | 5,3 | −1 | −6,3 | −12,2 | −2,58 |
Température maximale moyenne (°C) | −10,2 | −9,6 | −6,3 | −0,9 | 5,2 | 10,2 | 12,3 | 11,8 | 8,4 | 2,4 | −2,2 | −7,6 | 1,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−44 1934 |
−43 1943 |
−39 1950 |
−29 1995 |
−19 1966 |
−13 1945 |
−4 2001 |
−7 1986 |
−13 1992 |
−21 1939 |
−29 1958 |
−43 1933 |
−44 jan. 1934 |
Record de chaleur (°C) date du record |
9 2013 |
6 1981, 1999 |
12 1998, 2012 |
16 1976 |
19 1977 |
22 2003 |
22 1953 |
22 1975 |
21 1999 |
17 2005 |
11 1982 |
8 2001 |
22 août 1975 |
Ensoleillement (h) | 92 | 106,9 | 127,6 | 143,2 | 171,3 | 151,3 | 145 | 130,5 | 127,2 | 127,1 | 82,4 | 83,1 | 1 487,6 |
Record de vent (km/h) date du record |
276,8 1985 |
267,2 1992 |
289,7 1942 |
371,75 1934 |
263,9 1945 |
218,9 1941 |
247,8 1996 |
228,5 1954 |
280 1979 |
259,1 1943 |
262,3 1983 |
286,5 1980 |
371,75 avril 1934 |
Précipitations (mm) | 163,6 | 172 | 194,8 | 189 | 207,8 | 213,4 | 222,8 | 211,3 | 204 | 235,5 | 250,2 | 196,3 | 2 460,5 |
dont neige (cm) | 111,8 | 101,9 | 114,6 | 90,4 | 31 | 2,5 | 0 | 0,3 | 5,6 | 44,7 | 96 | 115,6 | 714,2 |
Record de neige en 24 h (cm) date du record |
61 1978 |
124,5 1969 |
68,6 1969 |
68,6 1988 |
56 1967 |
12,7 1988 |
2,5 1957 |
5 1965 |
17,8 1986 |
63,5 2005 |
63 1968 |
94 1968 |
124,5 février 1969 |
Nombre de jours avec neige | 19,3 | 17,3 | 16,6 | 13,1 | 6,4 | 0,9 | 0,1 | 0,2 | 1,7 | 9,1 | 14,6 | 19,2 | 118,5 |
Histoire
Le premier Européen à mentionner la montagne est Giovanni da Verrazzano, en 1524, qui l'aperçoit depuis l'océan Atlantique et le décrit comme une « haute montagne de l'intérieur ». L'Irlandais Darby Field affirme avoir réalisé sa première ascension en 1642[13].
Le Crawford Path, le plus ancien sentier de randonnée des États-Unis, est créé en 1819 comme chemin muletier depuis les gorges de Crawford Notch jusqu'au sommet et est resté en usage depuis cette époque. Ethan Allen Crawford construit un gîte au sommet en 1821 qui résiste jusqu'à une tempête cinq ans plus tard[3]. Il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour que la montagne devienne une destination touristique majeure du pays, avec la construction de nouveaux sentiers et de deux hôtels. La Summit House, un bâtiment en pierre de 20 mètres de long dont le toit est attaché par quatre lourdes chaînes, est ouverte en 1852. L'année suivante, la Tip-Top House est érigée pour lui faire concurrence. Reconstruite en bois avec 91 chambres en 1872-1873, la Summit House brûle en 1908 avant d'être remplacée par un bâtiment en granite en 1915[3]. Seule la Tip-Top House résiste au feu ; elle est désormais classée au National Register of Historic Places et a été récemment rénovée pour abriter des expositions. Parmi les attractions de l'époque victorienne figure également un chemin pour diligences tracé en 1861, constituant actuellement la Mount Washington Auto Road, ainsi que le Mount Washington Cog Railway, un chemin de fer à crémaillère mis en place en 1869, tous deux étant encore en service[14].
Pendant quarante ans, un journal apériodique appelé Among The Clouds, est publié par Henry M. Burt au sommet chaque été, jusqu'en 1917. Les tirages sont distribués par la voie ferrée puis aux hôtels et autres points de vente alentour.
En , Mount Washington devient une marque commerciale et des actions sont menées par les dépositaires afin d'en restreindre l'usage légal[15],[16],[17].
Activités
Randonnée
Le mont Washington offre des possibilités infinies de randonnées, de toutes difficultés. C'est l'une des montagnes les plus fréquentées en Amérique (250 000 personnes se rendent au sommet chaque année)[18]. La « commercialisation » du sommet est d'ailleurs devenue un problème avec l'observatoire météorologique[19], le restaurant, la boutique de souvenirs, la gare pour son train à crémaillère, l’auto road panoramique avec son stationnement d'automobiles[20]. L'auberge rustique Lakes of the Clouds Hut, localisée sur l'épaule sud du mont Washington, offre l'hébergement aux randonneurs[21]. Ceci permet d'observer une très vaste zone alpine avec sa diversité botanique.
Courses
L'auto road accueille des courses de côte automobiles, cyclistes et de course à pied. Créée en 1936, la course du Mont Washington a lieu annuellement en juin depuis 1966[22]. En août depuis 1973, a lieu la Mount Washington Hillclimb[23]. La course de côte du Mont Washington s'est tenue de manière irrégulière entre 1904 et 2001, puis comme course historique depuis 2004[24].
Ski de descente
Le mont Washington attire aussi des centaines de skieurs au printemps, alors que la neige est présente en abondance[25] dans le Tuckerman Ravine, au moins jusqu’à la fin juin. Comme il n'y a aucune remontée mécanique, les skieurs doivent grimper le Tuckerman Ravine avant d'effectuer une descente.
Escalade
La montagne offre aussi des possibilités d’escalade de roche, de glace et d’alpinisme, principalement dans Huntington Ravine. Au printemps, les avalanches de neige sont courantes dans les ravins[26] et un bulletin est mis à jour constamment par les gardiens du parc sur les babillards des refuges et du centre d'accueil de Pinkham Notch.
Protection environnementale
La quasi-totalité de la montagne se trouve dans la forêt nationale de White Mountain. Le parc d'État du Mont-Washington, une aire protégée de 240 hectares, entoure et inclut le sommet.
Culture populaire
Le mont Washington a été l'objet de plusieurs peintures fameuses par l'école de la Nouvelle-Angleterre connues sous le terme de White Mountain art (en). Inspirés par les paysages de l'Hudson River School, plusieurs artistes de l'époque victorienne se rendent dans les montagnes Blanches à la recherche de sujets de représentations. Conway devient leur base. Leurs créations se répandent dans le monde entier, en particulier au château de Hampton Court. L'intérêt suscité par leur travail attire les visiteurs vers le mont Washington et sa région, lançant le tourisme dans ces montagnes[27]
- Ferdinand Richardt, Summit of Mount Washington in the White Mountains, 1857
- Albert Bierstadt, Autumn in the Conway Meadows looking towards Mount Washington, New Hampshire, 1858
- Benjamin Champney, Mount Washington, sans date
- Harrison Bird Brown, Mount Washington, sans date
- John F. Kensett, Mount Washington from the Valley of Conway, 1869
- Winslow Homer, Mount Washington, 1869
- Charles Herbert Moore, Mount Washington, 1872
Des hommages musicaux ont également été rendus, comme la Symphony no. 64, Op. 422 (Agiochook), composée vers 1990 par l'Américain Alan Hovhaness et dédiée au mont Washington, que le compositeur avait gravi dans sa jeunesse.
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la géographie :
- (en) page web sur le Mont Washington
- (en) Observatoire météorologique du Mont Washington
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mount Washington (New Hampshire) » (voir la liste des auteurs).
- Visualisation sur l'USGS.
- (en) Dartmouth College Library Collections
- (en) « Condensed Facts About Mount Washington », Atkinson News Co., 1912
- (en) « Charles Franklin Brooks At Blue Hill Observatory » [PDF], sur www.bluehill.org, (consulté le ).
- (en) « About the Mount Washington Observatory », sur The Mount Washington Observatory (consulté le )
- Collectif La Martinière, La Terre de tous les records, De la Martinière, coll. « Science et Vie », (ISBN 978-2732437804, résumé), p. 125.
- (en) « World Record Wind », History, Mount Washington Observatory, (consulté le ).
- (en) « Frequently Asked Questions », sur The Mount Washington Observatory (consulté le )
- (en) « NOWData – NOAA Online Weather Data », National Oceanic and Atmospheric Administration (consulté le ).
- (en) « Station Name: NH MT WASHINGTON », National Oceanic and Atmospheric Administration (consulté le ).
- (en) « WMO Climate Normals for MOUNT WASHINGTON, NH 1961–1990 », National Oceanic and Atmospheric Administration (consulté le ).
- (en) « Mount Washington Observatory: Normals, Means and Extreme », Mount Washington Observatory (consulté le ).
- (en) Gazetteer of the State of New Hampshire 1817, USGW Archives C. Norris & Co., Exeter, New Hampshire, 1817
- (en) Frank Hunt Burt, Mount Washington; A Handbook for Strangers, éditions Frank H. Burt, Boston, Massachusetts, 1906, [lire en ligne]
- (en) Battle Brews Over Attempt To Trademark 'Mount Washington' - News Story, WMUR Manchester, 11 novembre 2010
- (en) Hotel Owners Say Concerns Over Mount Washington Name Overblown - News Story, WMUR Manchester, 12 novembre 2010
- (en) U.S. Trademark Applications Serial Nos. 7669738, 76690735, 76690740
- (en) Whites Mountains Guide, 28e édition
- (en) Mount Washington Observatory MW OBS
- (en) Mount Washington Observatory - Webcam Network
- (en) AMC, Lakes of the Clouds Hut
- (en) « Mount Washington Road Race », sur mtwashingtonautoroad.com (consulté le )
- (en) « Mt. Washington Auto Road Bicycle Hillclimb », sur mtwashingtonautoroad.com (consulté le )
- (en) « Mount Washington Hillclimb Auto Race », sur mtwashingtonautoroad.com (consulté le )
- Il y tombe en moyenne, chaque année, 635 cm de neige dans le Turckerman Ravine.
- (en) Mount Washington Avalanche Center
- (en) White Mountain Art & Artists
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