Odette du Puigaudeau

Odette Loyen du Puigaudeau, née le à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) et morte le à Rabat (Maroc), est une ethnologue française.

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Odette du Puigaudeau
Biographie
Naissance
Décès
(à 96 ans)
Rabat
Nom officiel
Odette Loyen du Puigaudeau
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Père
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Prononciation

Biographie

Issue d'une famille de la bourgeoisie, fille du peintre de l’École de Pont-Aven Ferdinand du Puigaudeau (1864-1930)  cousin germain de l'écrivain Alphonse de Châteaubriant , et de Blanche-Henriette-Idalie Van Den Broucke, Odette du Puigaudeau réside à partir de 1908 au Croisic (Loire-Atlantique) dans le manoir de Kervaudu. Enfant unique, elle était instruite à la maison par ses parents.

En 1920, elle s'installe à Paris pour s'inscrire à la Sorbonne au cours d'océanographie du professeur Jourdin[Qui ?] dans l'espoir d'être engagée au laboratoire marin de Carthage en Tunisie, sans succès.

Elle est ensuite dessinatrice dans les laboratoires du Collège de France, styliste chez Jeanne Lanvin, journaliste à L'Intransigeant et dans des revues féminines, et enfin ethnologue.

En 1928, en raison de son attrait pour la mer, elle parvient à se faire engager pendant trois mois comme aide-matelot sur un bateau du Morbihan pêchant des crevettes. En 1929, elle devient à Concarneau l'une des premières femmes à s’embarquer sur des thoniers bretons. Elle décrit la vie dans les îles bretonnes de l’Entre-deux-guerres dans son livre Grandeur des îles.

Sa candidature pour une expédition au Groenland ayant été refusée par le commandant Charcot qui n'accepte pas les femmes à bord, elle découvre par la suite d’autres grands espaces dans le désert du Sahara et jusqu'aux confins de la Mauritanie en 1933 et 1934, sur un dundee de Douarnenez, La Belle Hirondelle, avec sa compagne Marion Sénones, peintre et dessinatrice qui illustrera certains de ses livres[1].

Débarquées à Port-Étienne, les deux femmes entreprirent, entre novembre 1933 et octobre 1934, un premier voyage de 4 500 kilomètres à travers la partie occidentale du Sahara. Elle raconte son périple, illustré par Marion Sénones, et ses rencontres avec les tribus mauritaniennes dans son ouvrage Pieds nus à travers la Mauritanie[2], grand prix de l'Académie française en 1936.

Les deux femmes accomplirent un second voyage dans la même région entre décembre 1936 et janvier 1938.

Fondatrice en à Paris du Service féminin français, elle assure à partir de cette date des missions de préhistoire et d'ethnographie pour divers ministères et sociétés savantes.

Elle repart en expédition en Mauritanie et dans les pays environnants entre décembre 1949 et septembre 1951 avec l’appui du Ministère de la France d’Outre-mer et un quatrième en janvier-février 1960. Cependant, du fait de ses prises de position politiques en faveur de la décolonisation, elle doit affronter l’hostilité croissante des autorités coloniales[3].

Elle aura parcouru en tout, en trente ans, plus de 15 000 kilomètres dans le Sahara, en rapportant une moisson considérable de documents, qui lui servirent pour écrire de nombreux articles et livres[1].

Elle s'établit à Rabat en 1961, où elle réalise pour la radio des émissions culturelles de 1961 à 1962, et est documentaliste au ministère de l'Information en 1963, et chef du bureau de préhistoire au musée archéologique de Rabat de 1970 à 1977.

Odette du Puigaudeau a écrit huit livres, de nombreux articles et un traité sur le peuple maure. Son travail ethnographique, scientifique et littéraire est un hommage aux peuples du Sahara occidental.

Ses archives, données par elle à la Société de géographie en 1987 et en 1991, sont conservées à la Bibliothèque nationale.

Hommages

À l'occasion du 27e anniversaire de son décès, le Conseil national des droits de l'homme et le Centre des études sahariennes de l'Université Mohammed V ont rendu hommage à cette figure de la vie intellectuelle rabatie à l'occasion d'un cycle de conférences organisé le à la BNRM[4].

En outre, l'école française de Dakhla, affiliée au réseau scolaire de la Mission laïque française, porte le nom d'école Odette du Puigaudeau[5].

Publications

  • Pieds nus à travers la Mauritanie, préface du général Gouraud, Plon, 1936 ; Phébus, 1992, prix Anaïs-Ségalas de l'Académie française en 1937.
  • La grande foire aux dattes, Plon, 1937, prix la Société des gens de lettres.
  • Le sel du désert, éd. P. Tisné, 1940 ; Phébus, 2001.
  • La route de l'Ouest (Maroc-Mauritanie), éd. J. Susse, 1945, prix Lange de l’Académie française en 1946.
  • Grandeur des îles, Julliard, 1946 ; Julliard 1989 ; Payot 1996 (préface de Monique Vérité).
  • Mon ami Rachid, Guépard, Albin Michel, 1948.
  • Tagant, Julliard, 1949 ; Phébus 1993.
  • La piste Maroc-Sénégal, Plon, 1954.
  • Le passé maghrébin de la Mauritanie, Rabat, ministère d'État chargé des Affaires islamiques, 1962.

Notes et références

  1. Bernard Le Nail, L'almanach de la Bretagne, Larousse, coll. « Jacques Marseille », (ISBN 2-03-575106-3).
  2. Odette du Puigaudeau, Pieds nus à travers la Mauritanie : 1933-1934, Paris, Phébus, 272 p. (ISBN 978-2-7529-0640-3).
  3. Jeanne Sébastien, Des chameaux et des hommes : les voyages d’Odette du Puigaudeau en Mauritanie (1933-1961), thèse d’École des chartes, 2019.
  4. Reportage consacré à la journée d'hommage sur Medi1TV
  5. Site officiel de l'école Odette du Puigaudeau

Annexes

Bibliographie

  • Monique Vérité, Odette du Puigaudeau, une Bretonne au désert, Jean Picollec, 1992 (ISBN 2-86477-119-5).

Audiovisuel

  • Brigitte Chevet, Odette du Puigaudeau, de la Bretagne au désert, Aber Images, France 3 Ouest, 26 min. [année ?].

Liens externes

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