Odon (sculpteur)

Guy Houdoin, qui prend en 1997 le pseudonyme Odon[1], né au Mans le et mort le dans le 15e arrondissement de Paris[2],[3], est un artiste plasticien français.

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Odon
Odon (Capture d'écran d'une vidéo de l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain).
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Guy Georges Houdoin
Nationalité
Activité

Biographie

En 1940, naissance de Guy Houdouin le au Mans, où il passe son enfance. Il est le deuxième d’une famille de cinq enfants. Jusqu’en 1956, sa scolarité est chaotique, il redouble plusieurs classes : « trois classes de 7e et deux de 4e, si ! si ! », précise Odon.

Études artistiques a Angers, Tours puis Paris où il obtient un diplôme aux Beaux Arts. Il obtient aussi le Diplôme National Supérieur de gravure avec mention. C'est vers ces années qu' il rencontre Colette Tessier qu’il épousera quelques années plus tard. Avec sa famille il voyage souvent en Belgique et aux Pays-Bas et il visitera des musées comme le Stedelijk Museum à Amsterdam.

C'est à partir de ses années que le couple va faire une longue série de voyages.

Il passe l'été 1960 sur la Côte d’Azur et à Aix-en-Provence en compagnie de Colette. Il rencontre avec des peintres américains installés au Château Noir. Houdouin est reçu par André Masson, qui loge à proximité, et lui montre ses lavis. Masson lui donnera des conseils : « En dessin, pour que le trait soit vivant, faites deux lignes parallèles si vous le désirez, mais jamais trois ». Au cours des années suivantes, il reverra Masson à plusieurs reprises à Paris, à son domicile de la rue de Sévigné.

En 1961, il obtient un poste de professeur d’Arts Plastiques au Mans, à l’Institution Saint-Louis et au collège des Perrais à Parigné-le-Pôlin. Le a lieu le mariage avec Colette Tessier.

À partir de 1961, il installe son atelier au Mans dans une école désaffectée. À partir de cette période, il se rendra régulièrement à Paris pour visiter les galeries, les musées (surtout celui d’Art Moderne).

En 1962 pendant l'été, le couple voyage en Italie. Il visite la Biennale de Venise, découvre Manessier qui obtient cette année-là le Grand Prix de peinture. Il découvre des mosaïques de Ravenne. Le couple poursuit (en 2 CV) leur voyage vers la Grèce, il visite Corfou et Athènes.

En 1963, le est le jour de naissance de l'unique enfant du couple, une fille Céline, au Mans.

En 1964, durant l'été ils font un séjour en Espagne. Il découvre le Greco, Diego Vélasquez. Le couple rencontre Salvador Dalí à Cadaqués, il passe une journée avec lui. Quatre ans plus tard, Odon voyage avec son épouse au Maroc.

En 1971, ils vont à New York. Il séjourne à l’hôtel Léo House, 23e rue, dans le quartier de Chelsea où se retrouvent Arman[4] et les nouveaux réalistes venus d’Europe. Odon rencontre Pierre Jacquemon et Mohammed Khalil (qui sera son imprimeur) et où il côtoie Louise Nevelson. Il rencontre également Mike Siegal, ingénieur du MIT et étudiant en médecine[5] avec lequel il noue une amitié durable. Mike Siegal sera plus tard le cardiologue de l’artiste.

Il rencontre Bengt Lindström qui lui fait connaître la galerie Marbach où il expose cette année-là. Il se liera par la suite avec Urs Baerlocher, le petit-fils de Mme Marbach, qui deviendra un de ses principaux collectionneurs.

Durant l'année 1973, le couple séjourne une année à Bruxelles. Durant cette année il réalise des expositions comme à la Galerie Montjoie. Stéphan Jansen lui achète une grande peinture. Il expose à l' Université Columbia de New York. Son ami Calder l’invite à passer une journée à Saché.

L'année suivante, en 1974 Ils retournent au Mans. C'est le début de longs et fréquents séjours à New York et aux États-Unis. Ils voyagent en Suède et en Norvège et rencontre Eide Westin qui lui achète une vingtaine d’œuvres. Il expose à Philadelphie a l'Université Temple et à New-York a l'Union Carbide Building l'année suivante. Il collabore avec J.-M. Haessie et Jacques Soisson. Jacques Kaplan lui achète toute l’exposition et le couple séjournent chez les Logan.

En 1976, Odon et Colette s’installe à Nogent-sur-Marne, à la lisière du bois de Vincennes. C'est le début des tressages. Le couple continue ses voyages, cette fois-ci en Suède ; il expose à Uddevalla et à Uppsala. L'année suivante il voyage à Londres et expose au Studio Four. Odon et Colette réalisent leur premier voyage en Inde avec leur fille Céline.

En 1978, en France, ils achètent une ancienne imprimerie qui sera à la fois son habitation et son atelier. Il se lie avec Pierre Restany. Odon expose durant cette année à New York, en Suisse et à Paris avec l’aide de la Galerie Marbach. Il rencontre Iris Clert, qui l’exposera à la Foire internationale d'art contemporain en 1980.

En 1981 il rencontre le critique d’art Gilbert Lascault avec lequel il se lie d’une amitié durable. Deux ans plus tard, Il participe à l’exposition « Nœuds et ligatures » invité par son ami.

Trois ans plus tard en 1984, il réalise un deuxième voyage en Inde à Bhavnagar. Il découvre l’Inde du Sud et le Sri Lanka. Au cours de ce voyage, Odon et Colette visitent des moulins à papier qui les impressionnent fortement et décident d'exposer à Bombay et réalise un échange d’œuvres avec la tribu Warli.

Son ami Jack Larsen, qui l'a rencontré à Lausanne et à Paris l'aide à organiser en 1995 l'exposition « Three Artists, Three Media, Three Continents ». La même année, il rencontre le peintre Philippe Guesdon, avec lequel il se lie.

En 1996, il expose musée de Chartres des Métissages.

L'année suivante il fait une découverte. Après ses recherches pour que l’écriture de son nom ne soit plus écorchée et soit simplifiée, Guy Houdouin découvre Odon de Cluny, deuxième abbé de Cluny, Sarthois comme lui, et la rivière normande l’Odon. Désormais, et de façon inopinée, il sera Odon. Cela déroute parfois les visiteurs.

Pendant deux ans (1997-1998), il expose au Musée d’Art Moderne de Troyes.

L'année 1999 sera une année sombre. Sa fille a eu trois enfants mais meurt à la clinique Sainte-Marie à Angoulême. Elle est âgée de 36 ans.

Il voyage au Québec où il est reçu par Carole Simard-Laflamme et expose à Saint-Lambert. Il Rencontre Roger Boulay le conservateur au Musée des Arts Africains et Océaniens[6], qui lui présente Marie-Claude Tjibaou. Il est fait Citoyen d’Honneur par la ville de Saint-Lambert, au Québec.

Marie-Claude Tjibaou l'invite et ils séjournent un mois en Nouvelle-Calédonie, au cours duquel Odon travaille avec les Kanaks. Au retour de Nouméa, ils vont à Sydney et en 2002, il fait une exposition par le Musée de Lodève[7]. À l’occasion de la première étape de l’exposition au Mans, à l’Abbaye de l'Épau, désormais restaurée, Odon reçoit le Prix de l’Académie du Maine.

Une nouvelle exposition à lieu au Musée Janina Monkute-Marks[8] de Kėdainiai, en Lituanie en 2005.

Les années suivantes le couple continue son périple (Autriche...)

Mais en 2007, Il souffre de problèmes cardiaques gravement. Il déclarera : « L'accident m'a amené à aller à l'essentiel, à me regarder par rapport à moi-même, à m'isoler pour être universel ». il continue de travailler quotidiennement dans son atelier de Nogent-sur-Marne. La même année, il est fait chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.

En 2017, il meurt à 76 ans.

Son travail l'a conduit à côtoyer notamment Alechinsky, Soulages, Manessier.

Citations

« Je voudrais porter le monde à bout de tresses. »

« Pourquoi me faire écrire sur mon travail ? Si la peinture m’a choisi c’est parce qu’elle savait que j’étais incapable de m’exprimer par d’autres moyens. Pourquoi me faire parler de mon travail ? Si je dois ajouter le verbe à la couleur c’est que je ne suis pas allé assez loin dans la peinture. La peinture est un art muet. Au commencement étaient le bleu, le jaune, le rouge. Avec ces trois couleurs et leurs mélanges le pouvoir est donné de tout colorer, ne nous privons surtout pas ! La peinture ? C’est très simple - Bach a dit, « La musique ? c’est très simple : il suffit d’appuyer sur la bonne touche au bon moment. »

À propos d'Odon

« Sorcier, sourcier, magicien ? Guy Houdouin se présente chez ses amis peintres avec la douceur sensible et l’apparente innocence d’un saint de village. Il ne nous demande rien d‘autre que ce qu’il y a de plus élémentaire dans notre travail quelques plages de papier de couleur qui sont nos matériaux de départ. Des semaines ou des mois plus tard, le voici revenu, et c’est avec le même sourire qu’il nous montre sa transmutation, si étonnante soit-elle. Feuilles roulées, taillées, tressées en larges réseaux ou prolongées en longs filaments, une œuvre s’est épanouie dans l’espace, légère, aérienne, belle et mystérieuse comme une création inca, mais qui, par sa couleur originelle, se souvient de son passé. Une musique se dégage du tremblement de ces fibres, de leur organisation dans l’espace, de leurs trouées, appelant – pourquoi pas – le concours du vent, mais l’extraordinaire diversité de ces œuvres, elle est due au jeu de Guy Houdouin qui, sans trahir la palette qui lui est proposée, réalise une imprévisible cantate à deux voix. » Jean Bazaine, Clamart,

Expositions

  • Musée de Lodève "Racines au ciel" 2006
  • Musée des Beaux-Arts Châlons-en-Champagne “Odon, écritures célestes” 2007
  • Musée département de l'Oise "Odon, maître du lieu" 2008
  • Musée de Châteauroux "Odon, papiers d'éternité" 2009 au couvent des Cordeliers du au
  • Monastère royal de Brou Bourg-en-Bresse "odon tressages d'éternité" du au www.brou.monuments-nationaux.fr
  • Cathédrale et chapelle du musée de Cahors "Sursum corda" du au
  • Palais de l'Europe, Menton, "Odon, Couleurs et murmures", 2017

Collections publiques

Références

  1. « Odon », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  3. « Mort de l'artiste Guy Houdouin, alias Odon : une exposition posthume à Menton », Culturebox, (lire en ligne, consulté le )
  4. (en-US) « The Leo House NYC | Affordable NYC Hostel, Hotel and Guesthouse », sur The Leo House | New York City (consulté le )
  5. (en) « Michael D. Siegel », sur MIT Sloan (consulté le )
  6. « Roger Boulay », sur data.bnf.fr (consulté le )
  7. « Musée de Lodève », sur Musée de Lodève (consulté le )
  8. (en-US) « Janina Monkute - Marks Museum Gallery | Official page of Janina Monkute – Marks Museum » (consulté le )

Liens externes

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