Opération Tiésaba-Bourgou

L'Opération Tiésaba-Bourgou a lieu du au pendant la guerre du Mali.

Opération Tiésaba-Bourgou
Informations générales
Date
Lieu Forêt de Foulsaré et forêt de Serma
Issue Victoire franco-malienne
Belligérants
France
Mali
Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans
Ansarul Islam
Forces en présence

700 hommes[1]
~ 10 hélicoptères Tigre et Caïman[2],[3]
3 avions Mirage[2],[3]
drones MQ-9 Reaper[2]


150 hommes[1]

Inconnues
Pertes

1 mort[2]
1 blessé[4]
1 blindé VAB détruit[4]


Aucune

~ 30 morts ou prisonniers[2]

Guerre du Mali

Coordonnées 14° 51′ 25″ nord, 2° 15′ 48″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Mali
Géolocalisation sur la carte : Afrique
Géolocalisation sur la carte : Monde

Prélude

Fin , l'armée française estime que la situation est stabilisée dans le Liptako[5]. Elle maintient 500 hommes dans la région mais redéploie une partie de ses forces dans le Gourma, au sud du fleuve Niger[5].

Après plusieurs mois de combats contre l'État islamique dans le Grand Sahara, le général François Lecointre, chef d'État-Major des armées, déclare : « On a atteint un certain point de développement, de restauration de l'Etat malien et d'affaiblissement de l'ennemi. À Ménaka, il y a un véritable retour des habitants, la réinstallation de l'Etat et le retour des forces maliennes, parce qu'ils pensent que l'ennemi est désormais à leur portée. Aujourd'hui, nous nous préparons à une extension dans une autre région contigüe, le Gourma, pour conduire la même action »[5].

Forces en présence

Dans le Gourma, malgré plusieurs attaques françaises au cours des mois précédents, les forêts de Serma et Foulsaré, à la frontière avec le Burkina Faso, servent de sanctuaire aux djihadistes de la katiba Gourma du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, à Ansarul Islam et à quelques éléments de l'État islamique dans le Grand Sahara[5],[2]. Au Sahel, contrairement à d'autres pays, les groupes affiliés à al-Qaïda et à l'État islamique cohabitent et ne s'affrontent pas[6].

Le , l'armée française lance son offensive dans le Gourma[2], baptisée « Tiésaba-Bourgou »[3],[7]. Les Français engagent trois compagnies et les Maliens deux compagnies[2]. Au total, 700 soldats français — 500 sur le terrain et 200 en soutien — et 150 soldats maliens prennent part à l'opération avec 150 véhicules[1],[3]. L'armée burkinabée déploie également trois compagnies à sa frontière pour tenter de s'opposer à une exfiltration des djihadistes vers le Sud[2],[1].

Un nouveau camp est établi à Gossi et est utilisé comme quartier-général[8],[4].

La base aérienne 101 Niamey reçoit également jusqu'à trois chasseurs Mirage et un ravitailleur Boeing C-135 supplémentaires en provenance de N'Djamena[2].

Déroulement

Opération dans la forêt de Fouslaré

L'offensive est lancée le , depuis la ville d'Hombori[2],[1]. Les manœuvres subissent cependant un retard de 48 heures à cause de la météo[3].

La première phase de l'opération se déroule dans la forêt de Foulsaré[2],[1]. Dans la nuit du 29 au , une patrouille de Mirage et un hélicoptère Tigre frappent un objectif[2],[1]. Des commandos sont ensuite déposés au sol par des hélicoptères Caïman[2],[1]. Ces derniers progressent, éclairés par des drones et appuyés par des hélicoptères Tigre[2].

Le 1er avril, deux sous-groupements infanterie français du groupement tactique désert « Richelieu » et une compagnie de l'armée malienne pénètrent à leur tour dans la zone de Foulsaré pour y conduire des reconnaissances et des fouilles[2].

Le , un VAB saute sur un engin explosif improvisé alors qu'il circulait sur un sentier dans la zone de la forêt de Foulsaré[9],[4]. Deux soldats sont blessés et évacués vers Gossi par un hélicoptère Caïman, mais l'un d'entre-eux, un capitaine-médecin, succombe le jour même des suites de ses blessures[4]. Cette attaque est revendiquée le par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[6].

Les djihadistes prennent la fuite sans chercher le combat[2],[1]. Selon l'état-major français cependant, « une véritable plate-forme logistique, protégée par un réseau concentrique de surveillance » est découverte. Des armes, des munitions, des lance-roquettes RPG, des explosifs et du matériel pour la confection d'IED, des véhicules et du matériel de campement sont saisis et détruits[2],[1].

Opération dans la forêt de Serma

La deuxième phase de l'opération a lieu dans la forêt de Serma[2],[1]. Le , quatre frappes aériennes sont effectuées avec l'appui de drones d'observation MQ-9 Reaper, dont une contre un camp d'entraînement au sud de la ville de Boni[2]. Des commandos sont à nouveau déposés au sol, soutenus par un hélicoptère Tigre qui doit très rapidement ouvrir le feu[2]. Les djihadistes subissent cette fois des pertes[3]. La zone d'action est ensuite fouillée et un pick-up, une dizaine de motos, des armes, des munitions et un grand nombre de composants IED sont saisis et détruits[2].

Le même jour, un combat entre les forces maliennes et les djihadistes a également lieu dans le village de Petedougou, à la frontière avec le Burkina Fasos[10],[11].

L'opération s'achève le [2]. Elle s'est déroulée sur une zone de 80 kilomètres sur 40[3].

Pertes

Le , l'armée malienne publie un communiqué dans lequel elle affirme avoir neutralisé quinze djihadistes, récupéré 14 motos, de l'armement, du matériel explosif, des munitions et fait des prisonniers[10],[11].

Le , l'armée française annonce pour sa part qu'une trentaine de terroristes ont été mis « hors de combat »[1],[2].

Les Français déplorent un mort, le capitaine et médecin des armées Marc Laycuras, de la 120e antenne médicale, tué par un engin explosif le [2],[9],[4].

Références

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