Oriol Junqueras

Oriol Junqueras i Vies, né le à Barcelone, est un homme politique et un historien espagnol, comptant parmi les dirigeants du mouvement indépendantiste catalan, membre de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC).

Oriol Junqueras
Fonctions
Président de la Gauche républicaine de Catalogne
En fonction depuis le
(10 ans, 11 mois et 17 jours)
Prédécesseur Joan Puigcercós
Député européen

(6 mois et 1 jour)[1]
Élection 26 mai 2019
Législature 9e
Groupe politique NI (2019-2020)
Verts/ALE (2020)
Successeur Siège vacant

(2 ans, 5 mois et 17 jours)
Élection 7 juin 2009
Législature 7e
Groupe politique Verts/ALE
Successeur Ana Miranda
Député au Parlement de Catalogne

(6 ans, 5 mois et 9 jours)
Élection
Réélection
Circonscription Barcelone
Législature Xe, XIe et XIIe
Groupe politique ERC
Vice-président du gouvernement de Catalogne
Conseiller à l'Économie et aux Finances

(1 an, 9 mois et 14 jours)
Président Carles Puigdemont
Gouvernement Puigdemont
Prédécesseur Neus Munté
Successeur Pere Aragonès (indirectement)
Maire de Sant Vicenç dels Horts

(4 ans, 10 mois et 12 jours)
Prédécesseur Amparo Piqueras Manzano
Successeur Maite Aymerich
Biographie
Nom de naissance Oriol Junqueras i Vies
Date de naissance
Lieu de naissance Barcelone (Catalogne, Espagne)
Nationalité espagnole
Parti politique ERC
Profession Professeur d'histoire


Carrière professionnelle

Il est professeur d'histoire moderne et contemporaine à l'université autonome de Barcelone.

Carrière politique

Lors des élections européennes de , il est élu au Parlement européen, où il siège au sein du groupe des Verts/Alliance libre européenne. Il est membre de la commission des pétitions, de la délégation pour les relations avec les pays du Mercosur et de la délégation à l'Assemblée parlementaire euro-latino-américaine[2]. Le , il démissionne de son siège où il est remplacé par Ana Miranda du Bloc nationaliste galicien, en raison de l'accord au sein de la coalition Europe des Peuples - les Verts.

Le , il est élu maire de Sant Vicenç dels Horts. Réélu en , il quitte ses fonctions en décembre de la même année.

En 2012, il est l'un des vingt et un députés de la Gauche républicaine élus lors des élections au Parlement de Catalogne et devient chef de l'opposition en décembre de la même année.

Candidat en cinquième position sur la liste Ensemble pour le oui dans la province de Barcelone, il est réélu avec trente et un de ses colistiers député au Parlement de Catalogne lors du scrutin du [3]. Le , il devient vice-président du nouveau gouvernement catalan formé par Carles Puigdemont.

Référendum sur l'indépendance

Le , le gouvernement de Carles Puigdemont annonce la date et la question du référendum d’indépendance. La loi est adoptée le avant d'être suspendue le par le Tribunal constitutionnel[4].

Le , le parquet supérieur de Catalogne se saisit et poursuit les membres du gouvernement régional et les membres du bureau du Parlement présidé par Carme Forcadell devant le tribunal supérieur de justice de Catalogne[5] pour motifs de prévarication et de désobéissance ainsi que de détournement de fonds publics[6].

Carles Puigdemont intervient le devant le Parlement pour réagir au résultat du référendum d'indépendance.

Le , le gouvernement transmet au Parlement les résultats officiels du scrutin référendaire : les chiffres définitifs indiquent que 43,03 % des inscrits ont participé au vote, le « Oui » remportant 90,18 % des suffrages exprimés.

Lors d'une intervention devant le Parlement réuni le , Puigdemont proclame que « avec les résultats du référendum, la Catalogne a gagné le droit d'être un État indépendant ». Peu après la fin de la séance, les députés indépendantistes signent une déclaration qui reconnaît « la République catalane comme État indépendant et souverain, fondé sur le droit, démocratique et social ». Bien que le texte n'y fasse pas référence, son application est suspendue en conséquence du discours de Puigdemont devant les parlementaires, « pour entreprendre un dialogue, arriver à une solution négociée pour avancer face aux demandes du peuple catalan »[7].

Dès le lendemain matin, le conseil des ministres se réunit exceptionnellement et le président du gouvernement Mariano Rajoy annonce qu'il envoie à Puigdemont une « mise en demeure formelle » pour savoir si l'indépendance a été ou non déclarée, précisant qu'il s'agit d'une étape nécessaire « avant l'adoption par le gouvernement de toute mesure admise par l'article 155 de la Constitution », qui permet de suspendre l'autonomie de la Catalogne et de dissoudre le parlement et l'exécutif régionaux[8].

Le , Rajoy annonce qu'il recourt à l'article 155 pour revenir à la légalité et faire respecter le statut d'autonomie. Il demande au Sénat de destituer le gouvernement de Catalogne et d'organiser de nouvelles élections régionales dans les six mois[9]. Le , l'intégralité du gouvernement est officiellement destituée, mais la première réunion du gouvernement de la République catalane autoproclamée et non internationalement reconnue a lieu le soir même[10].

Le , Puigdemont réagit depuis Gérone et appelle à « s'opposer démocratiquement » à la décision du gouvernement central, dénonçant une « agression préméditée à la volonté des Catalans » à laquelle il faut « infatigable esprit civique et pacifique » et assurant de sa « volonté est de continuer à travailler pour remplir [son] mandat démocratique »[11].

Emprisonnement

Le , d'après l'agence Efe, le président destitué et cinq de ses anciens conseillers se réfugient à Bruxelles via Marseille[12] mais Oriol Junqueras n'en fait pas partie. Au contraire, il se rend à son bureau, au ministère de l'Économie[13].

Pochoir réclamant la liberté d'Oriol Junqueras - La Bisbal d'Empordà

Le , il comparaît devant l'Audience nationale en compagnie de huit membres du gouvernement destitué, tous poursuivis pour les délits de rébellion, sédition et malversation de fonds publics[14]. À l'issue de leur comparution, la juge d’instruction ordonne leur placement en détention provisoire[15].

Le , Oriol Junqueras, Raül Romeva, Jordi Sànchez et Jordi Cuixart sont transférés au centre pénitentiaire Lledoners situé dans la commune de Sant Joan de Vilatorrada à km de Manresa[16].

Le , le Parquet fait savoir qu'il requerra 25 ans d'emprisonnement pour délit de rébellion tandis que le Bureau de l'Avocat général de l'État annonce qu'il requerra douze ans de réclusion pour délit de sédition[17].

Au début de sa détention Amnesty International demande sa libération[18] jugeant cette mesure « excessive » et « disproportionnée ». En , 41 sénateurs français (sur 348) de la majorité et de l'opposition signent un manifeste demandant également une libération ; le gouvernement espagnol considère cette initiative comme étant le fruit d'une « désinformation orchestrée » par les indépendantistes[19]. À travers leur avocat Ben Emmerson, Junqueras, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart saisissent le groupe de travail de l'ONU sur les détentions arbitraires qui conclut par un rapport demandant leur libération immédiate avec indemnisation jugeant que leur détention aurait pour but d'infléchir leurs positions politiques[20]. Le gouvernement espagnol répond le qu'il considère que le groupe de travail a été manipulé par les indépendantistes catalans et demande la révocation de deux de ses membres pour « conflits d'intérêt » car par le passé ils auraient travaillé sur d'autres sujets sur lesquels travaillait également Ben Emmerson[21].

Il est de nouveau élu député européen lors des élections européennes du 26 mai 2019 en Espagne.

Le , il est condamné par le Tribunal suprême à 13 ans de prison pour sédition et malversation, assortis de 13 ans d'inéligibilité[22]. Le la Cour de justice de l'Union européenne décide qu'il bénéficie d'immunité parlementaire et doit être libéré[23].

Empêché par la Commission électorale centrale (JEC) de siéger au Parlement européen, son président, David Sassoli, annonce qu'il est officiellement déchu de ses droits de député européen le avec effet au [24] à la suite de la publication par le Tribunal suprême de son maintien en détention et de son inéligibilité[25].

Publications

  • (ca) Els catalans i Cuba, .
  • (ca) La batalla de l'Ebre. Història, paisatge, patrimoni, .
  • (ca) La presó Model de Barcelona, .
  • (ca) Manel Girona, el banc de Barcelona i el canal d'Urgell. Pagesos i burgesos en l'articulació del territori, .
  • (ca) Guerres dels catalans, .
  • (ca) Guerra, economia i política a la Catalunya de l'alta edat moderna, .
  • (ca) Economia i pensament econòmic a la Catalunya de l'alta edat moderna (1520-1630), .
  • (ca) Camí de Sicília, .
  • (ca) Les proclames de sobirania de Catalunya (1640-1939), .

Notes et références

  1. N'a jamais siégé du fait de son emprisonnement.
  2. « Oriol Junqueras », sur la base de données des députés au Parlement européen.
  3. (ca) Generalitat de Catalunya, Eleccions al Parlament de Catalunya 2015, section Composició del Parlament
  4. « Indépendance de la Catalogne : Madrid hausse le ton », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  5. El TSJ de Cataluña registra dos querellas de la Fiscalía contra Govern y Mesa Parlament, page du Conseil général du pouvoir judiciaire.
  6. (es) J. G. Albalat, « La fiscalía acusa a Puigdemont de malversación, que comporta penas de cárcel », elperiodico, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) Pere Ríos, « Puigdemont declara la independencia de Cataluña pero propone dejarla en suspenso », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) « Ultimátum de Rajoy a Puigdemont antes de intervenir Catalunya con el 155 », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, demande la destitution du président catalan et la tenue d'élections régionales dans les six mois », sur francetvinfo.fr/, (consulté le ).
  10. (ca) « Acaba la primera reunió del govern de la República », VilaWeb, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Catalogne : Puigdemont appelle "à s'opposer démocratiquement" à la mise sous tutelle », sur europe1.fr, .
  12. (es) Claudi Pérez et Pere Ríos, « Puigdemont y cinco exconsejeros se refugian en Bruselas », El País, (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) « Junqueras acude a su despacho en la Conselleria d'Economia », sur El Nacional, 30 octobre 2017. (consulté le ).
  14. (es) « La juez manda a la cárcel a ocho exconsellers de la Generalitat », sur elpais.com, (consulté le ).
  15. (es) « La jueza envía a la prisión a Junqueras y los consellers con fianza para Vila », sur El Nacional, .
  16. (ca) Daniel Sánchez Ugart, Núria Martínez et Marc Toro, « Junqueras, Romeva i els Jordis ingressen a la presó de Lledoners », sur ara.cat, Ara, (consulté le ).
  17. (es) « La fiscalía pide 25 años de cárcel para Junqueras y la Abogacía del Estado solicita la mitad », sur elpais.com, (consulté le ).
  18. (en) Sam Jones, « Amnesty calls for immediate release of jailed Catalan leader », sur The Guardian, (consulté le )
  19. « La désinformation orchestrée par les séparatistes catalans est une menace pour la démocratie espagnole », sur Le Monde, (consulté le )
  20. « Un organe de l'Onu réclame la libération de 3 séparatistes catalans », sur Le Figaro, (consulté le )
  21. (es) Beatriz Talegón, « El informe del Grupo de Trabajo de Naciones Unidas sobre los presos políticos: análisis para comprender mejor lo sucedido », sur diario16.com, (consulté le )
  22. (es) « Los condenados por el juicio del ‘procés’ », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  23. Joana Viusà, « Catalogne - Oriol Junqueras bénéficie bien de l'immunité de parlementaire européen et aurait dû être libéré », sur lindependant.fr, (consulté le )
  24. (es) « La Eurocámara acepta la decisión del Supremo y deja de reconocer a Junqueras como eurodiputado », sur El País, .
  25. (es) « El Supremo comunica al Parlamento Europeo que Oriol Junqueras está inhabilitado y seguirá en prisión », sur El País, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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