Ornithorynque

Ornithorhynchus anatinus

Ornithorhynchus anatinus
Ornithorynque
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Prototheria
Ordre Monotremata
Famille Ornithorhynchidae

Genre

Ornithorhynchus
Blumenbach, 1800

Espèce

Ornithorhynchus anatinus
(Shaw, 1799)

Répartition géographique

rouge : indigène - jaune : introduit

Statut de conservation UICN


NT  : Quasi menacé

L'ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus) est un animal semi-aquatique endémique de l'est de l'Australie et de la Tasmanie. C'est l'une des cinq espèces de l'ordre des monotrèmes, seul ordre de mammifères qui pond des œufs au lieu de donner naissance à des petits complètement formés (les quatre autres espèces sont des échidnés). C'est la seule espèce actuelle de la famille des Ornithorhynchidae et du genre Ornithorhynchus bien qu'un grand nombre de fragments d'espèces fossiles de cette famille et de ce genre aient été découverts[1].

L'apparence fantasmagorique de ce mammifère pondant des œufs, à la mâchoire cornée ressemblant au bec d'un canard, à queue évoquant un castor, qui lui sert à la fois de gouvernail dans l'eau et de réserve de graisse, et à pattes de loutre a fortement surpris les explorateurs qui l'ont découvert ; bon nombre de naturalistes européens ont cru à une plaisanterie. C'est l'un des rares mammifères venimeux[2] : le mâle porte sur les pattes postérieures un aiguillon qui peut libérer du venin capable de paralyser une jambe humaine ou même de tuer un chien. Les traits originaux de l'ornithorynque en font un sujet d'études important pour mieux comprendre l'évolution des espèces animales et en ont fait un des symboles de l'Australie : il a été utilisé comme mascotte pour de nombreux événements nationaux et il figure au verso de la pièce de monnaie de 20 cents australiens.

Jusqu'au début du XXe siècle, il a été chassé pour sa fourrure mais il est protégé à l'heure actuelle. Bien que les programmes de reproduction en captivité aient eu un succès très limité et qu'il soit sensible aux effets de la pollution, l'espèce n'était pas considérée comme en danger jusque récemment ; depuis 2019, elle est décrite comme « quasi-menacée »[3], et un rapport de l'Australian Conservation Foundation (ACF) (en) de novembre 2020 a recommandé de la classer parmi les espèces menacées en vertu du code EPBC[4].

Taxonomie et étymologie

Quand le premier ornithorynque fut rencontré par les Européens en 1797, le gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud, le capitaine John Hunter, en fit envoyer un pelage et des dessins en Grande-Bretagne[5]. Les scientifiques britanniques furent d’abord persuadés qu’il s’agissait d’un canular[6]. George Kearsley Shaw, qui fit la première description de l’animal dans le Naturalist’s Miscellany en 1799, expliquait qu’il était impossible de ne pas avoir de doute sur l’existence réelle de l’animal et Robert Knox croyait qu’il s’agissait d’un montage, œuvre d’un taxidermiste asiatique[7],[8]. Il pensait que quelqu’un avait cousu un bec de canard sur la fourrure d’un animal ressemblant à un castor[9], et Shaw essaya même de trouver les points de couture[6].

L’animal fut appelé Platypus par les Anglais, nom composite dérivé des mots grecs πλατύς / platús « plat, large » et πούς / poús « pied », c’est-à-dire « pied plat »[10]. Mais on s’aperçut très vite que ce nom avait déjà été utilisé pour désigner un genre de coléoptères de la famille des Platypodidae, Platypus, par l’entomologiste Johann Friedrich Wilhelm Herbst[11]. Un autre zoologiste, qui avait reçu également un animal de la part de Joseph Banks[12], Johann Friedrich Blumenbach, lui avait donné en parallèle un nom différent en 1800 : Ornithorhynchus paradoxus et il fut finalement appelé Ornithorhynchus anatinus[11]. Le nom ornithorynque vient des mots grecs ὄρνις / órnis « oiseau » et ῥύγχος / rhúnkhos « bec », qui signifient « à bec d’oiseau », et le nom d’espèce anatinus qui signifie « comme un canard » en latin[13].

Le mot a ensuite été francisé avec une graphie longtemps instable : « ornithoringue » en 1803 chez Faujas de Saint-Fond, « ornithorhynque » (graphie la plus étymologique) chez Georges Cuvier en 1805 dans ses Leçons d'anatomie comparée, qui l'orthographie cependant « ornithorinque » 136 pages plus loin. C'est finalement la graphie intermédiaire « ornithorynque » qui s'est imposée, même si l'absence du second « H » la rend inétymologique[14].

Le monde entier ne découvrit l’ornithorynque qu’en 1939 quand le magazine National Geographic publia un article décrivant les efforts pour l’étudier et le maintenir en captivité (tâche très difficile : le premier lieu où il a survécu — et toujours un des seuls — est la réserve d'Healesville au Victoria). Bien peu de jeunes ont pu être élevés jusqu’à présent : la première portée née en captivité date de 1943[15],[16],[17].

Description

Squelette d'un ornithorynque.

C'est un animal nocturne et farouche. Il est longtemps passé pour une chimère, mais se révèle un animal très adapté aux conditions de vie du continent australien.

L'ornithorynque a un poids très variable allant de 0,7 à 2,4 kilogrammes, les mâles étant habituellement d'un tiers plus gros que les femelles. La taille totale, entre 40 et 50 centimètres en moyenne, varie considérablement d'une région à l'autre, sans qu'elle soit liée au climat. La queue mesure 12 cm et la mâchoire cm.

Il ressemble à un castor par son pelage : le corps et la queue, larges et plats, sont couverts d'une fourrure marron qui emprisonne entre ses poils de l'air afin d'isoler l'animal du froid[6],[11], sa queue stocke des réserves de graisse comme chez le diable de Tasmanie et certains moutons. Comme les canards, il est pourvu de pieds palmés surtout au niveau des pattes antérieures, avec une palmure dépassant les doigts, qu'il utilise pour nager ou pour se déplacer sur des sols vaseux. Il peut partiellement replier sa palmure lorsqu'il se déplace sur sol sec ou qu'il doit utiliser ses griffes puissantes pour grimper sur les berges ou creuser sa tanière. Il est également pourvu d'une grande mâchoire cornée lui ayant donné son surnom anglais « duck-billed platypus » (« pied plat à bec de canard »). Cette mâchoire, gris-bleu, est surtout un organe sensoriel remontant sur le front, l'ouverture de la bouche se trouvant sur sa face inférieure ; les narines s'ouvrent à l'avant de la face supérieure, tandis que les yeux et les oreilles sont situés dans une rainure placée juste en arrière du bec. Cette rainure se referme lorsque l'animal nage, ce qui le rend sourd et aveugle dans l'eau[11]. La cavité buccale est prolongée latéralement par des abajoues qui lui servent à stocker sa nourriture lorsqu'il chasse sous l'eau. La langue, charnue, a un renflement à sa partie postérieure qui peut obstruer complètement le fond de la bouche[18]. Les premiers Européens à s'être procuré un ornithorynque mort ont d'abord cru à une blague ; ils ont cherché d'éventuelles traces de coutures, en vain[19].

L'animal émettrait un petit grognement lorsqu'il est dérangé et l'on a rapporté l'émission de toute une série d'autres petits sons chez les spécimens en captivité ; mais selon d'autres témoignages, le seul bruit que ferait l'animal serait, lorsqu'il est gêné par de l'eau dans les narines, de souffler fortement pour l'en chasser[6],[20].

L'ornithorynque est un animal homéotherme dont la température corporelle moyenne est de 31–32 °C contre 37 °C en moyenne chez les mammifères placentaires[21]. Les recherches laissent à penser qu'il s'agit plus d'une adaptation progressive aux conditions environnementales du petit nombre de monotrèmes survivants plutôt que d'une caractéristique historique des monotrèmes[22],[23].

Les jeunes ornithorynques ont des molaires à 3 cuspides qu'ils perdent au moment de quitter le nid[24],[25] et les adultes disposent de blocs de kératine pour les remplacer[11] ; la mâchoire de l'ornithorynque est faite de façon différente de celle des autres mammifères et le muscle chargé de son ouverture est dissemblable[11]. Comme chez les autres mammifères, les os de l'oreille moyenne sont incorporés au crâne plutôt que d'être situés à la base de la mâchoire comme chez les cynodontes et les autres synapsides ; cependant le conduit auditif externe s'ouvre à la base de la mâchoire[11].

Les monotrèmes

L'ornithorynque, comme les reptiles, a des os surnuméraires dans la ceinture scapulaire comprenant notamment une interclavicule qu'on ne retrouve pas chez les autres mammifères[11]. Il a la démarche d'un reptile avec les pattes situées sur les côtés du corps au lieu d'être en dessous comme chez les autres mammifères[11].

Les jeunes et les ornithorynques mâles portent des aiguillons venimeux de 15 millimètres de long aux chevilles reliés à une glande située dans la cuisse, appelée glande crurale. L'aiguillon s'atrophie chez la femelle et la glande n'est fonctionnelle que chez le mâle adulte pendant la période de reproduction. Son venin, formé de plusieurs enzymes, n'est pas mortel pour les humains, mais provoque d'importantes douleurs et des œdèmes qui peuvent durer plusieurs mois. Ils peuvent provoquer une paralysie des membres inférieurs pendant quelques jours. On ne connaît pas d'antidote. On se contente de traiter par des analgésiques et un vaccin antitétanique si besoin. Le venin peut être mortel pour un chien ou pour de petits animaux domestiques par dépression respiratoire[26].

Dans l'eau, il garde les yeux et les oreilles hermétiquement fermés et se sert de ses autres sens pour se diriger. Il détecte le plus souvent ses proies grâce à des détecteurs de champ électrique situés sur sa mâchoire (voir plus loin). Les quatre pattes de l'ornithorynque sont palmées. Quand il nage, il se propulse par des battements alternatifs de ses pattes avant, sa queue et ses pattes postérieures l'aidant à se diriger, mais non à se propulser.

Doublée de tissus adipeux, la fourrure de l'ornithorynque lui permet d'affronter les rivières les plus froides d'Australie. La durée moyenne de plongée de l'animal est de 31 à 35 secondes[27],[28],[29], la plus longue plongée observée a été de 138 secondes soit plus de deux minutes[27]. L'animal plonge en moyenne à 1,3 mètre et un record à 8 mètres a été établi[27].

Sous lumière ultraviolette, son pelage apparaît vert-bleu fluorescent[30], propriété qui « pourrait l'aider à se camoufler des autres prédateurs nocturnes sensibles aux UV en absorbant la lumière UV au lieu de la réfléchir[31] ».

Il supporte moins bien la chaleur[réf. nécessaire]. Après son bain, il aime regagner son terrier après avoir essuyé son pelage, qui fut jadis très prisé des pelletiers pour ses qualités isolantes et sa grande finesse.

Venin

Aiguillon venimeux du mâle.

Alors que les ornithorynques mâles et femelles naissent avec des éperons aux chevilles, seuls les éperons du mâle délivrent du venin[32],[33],[34], composée en grande partie de défensines, comme les protéines (DLPS), dont trois sont particulières à l'ornithorynque[35]. Les DLP sont produites par le système immunitaire de l'ornithorynque. Les défensines ont pour fonction de provoquer la lyse des bactéries et virus pathogènes, mais chez les ornithorynques, elles sont également transformées en venin destiné à la défense. Bien que suffisamment puissant pour tuer des animaux plus petits tels que les chiens, le venin n'est pas mortel pour l'Homme, mais la douleur est si atroce que la victime peut être frappée d'incapacité[35],[36]. Un œdème se développe rapidement autour de la plaie et se propage progressivement dans tout le membre affecté. Les informations obtenues à partir des études de cas et d'anecdotes indiquent que la douleur se développe en une hyperalgésie de longue durée (une sensibilité accrue à la douleur) qui persiste pendant des jours, voire des mois[37],[38]. Le venin est produit dans les glandes crurales du mâle, qui sont des glandes alvéolaires en forme de rein reliées par un conduit à paroi mince à un éperon calcanéum sur chaque membre postérieur. L'ornithorynque femelle, en commun avec les échidnés, a des bourgeons d'éperon rudimentaires qui ne se développent pas (tombant avant la fin de leur première année) et n'a pas de glandes crurales fonctionnelles.

Le venin semble avoir une fonction différente de ceux produits par les espèces non mammifères, ses effets ne mettent pas la vie de l'Homme en danger, mais sont en revanche suffisamment puissants pour porter gravement atteinte à la victime. Les mâles étant seuls à produire du venin et la production augmentant pendant la saison de reproduction, il peut être utilisé comme une arme offensive pour affirmer la domination pendant cette période[35].

Des éperons similaires se trouvent sur de nombreux groupes de mammifères archaïques, ce qui indique qu'il s'agit d'une caractéristique ancienne pour les mammifères dans leur ensemble, et non exclusive à l'ornithorynque ou à d'autres monotrèmes[39].

Électrolocalisation

Électrolocalisation active. Les objets conducteurs concentrent le champ et les objets non-conducteurs répartissent le champ.

Les monotrèmes sont les seuls mammifères à être dotés du sens de l'électroperception : ils peuvent en partie localiser leurs proies en détectant le champ électrique produit par leurs contractions musculaires. L'électrolocalisation de l'ornithorynque est la plus sensible de celles de tous les monotrèmes[40].

Les électrorécepteurs sont situés dans la partie caudale de la peau du bec tandis que les mécanorécepteurs (qui détectent le toucher) sont répartis uniformément dans tout le bec. Ces récepteurs vont transmettre leurs informations à une partie du cortex cérébral située dans la partie somesthésique. Quelques cellules reçoivent leurs informations des deux types de récepteurs, suggérant une association étroite entre eux. Ces deux types de récepteurs dominent la carte somatotopique du cerveau de l'ornithorynque, un peu comme la main domine la carte de l'homonculus de Penfield chez l'homme[41],[42].

On pense que l'ornithorynque peut déterminer la direction de la source électrique en comparant l'intensité du signal selon l'orientation de son bec. Ceci expliquerait les mouvements caractéristiques de va-et-vient de la tête pendant qu'il chasse. Les cellules communes pour les deux types de récepteur suggèrent un mécanisme de détermination de distance de la proie par comparaison du temps d'arrivée des deux types de signaux[40].

Yeux

Dans des études récentes, il a été suggéré que les yeux de l'ornithorynque ressemblaient davantage à ceux de la myxine du Pacifique ou de la lamproie du Nord qu'à ceux de la plupart des tétrapodes. Les yeux contiennent également des cônes doubles, que la plupart des mammifères n'ont pas[43].

Bien que les yeux de l'ornithorynque soient petits et qu'il ne les utilise pas sous l'eau, plusieurs caractéristiques indiquent que la vision a joué un rôle important chez ses ancêtres. La surface de la cornée et la surface adjacente du cristallin sont plates tandis que la surface postérieure du cristallin est fortement incurvée, semblable aux yeux d'autres mammifères aquatiques tels que les loutres et les otaries. Une concentration temporale de cellules ganglionnaires rétiniennes , importante pour la vision binoculaire, indique un rôle dans la prédation, tandis que l'acuité visuelle qui l'accompagne est insuffisante pour de telles activités. De plus, cette acuité limitée s'accompagne d'un faible grossissement cortical , d'un petit noyau géniculé latéral et d'un grand tectum optique , suggérant que le mésencéphale visuel joue un rôle plus important que le cortex visuel , comme chez certains rongeurs. Ces caractéristiques suggèrent que l'ornithorynque s'est adapté à un mode de vie aquatique et nocturne, développant son système électro-sensoriel au détriment de son système visuel; un processus évolutif parallèle au petit nombre d'électrorécepteurs dans l'échidné à nez court, qui habite dans des environnements secs, tandis que l'échidné à nez long , qui vit dans des environnements humides, est intermédiaire entre les deux autres monotrèmes[44].

Environnement et comportement

Alimentation

L'ornithorynque est un animal carnivore qui a besoin de consommer tous les jours l'équivalent en nourriture de 20 % de son poids, ce qui lui demande de passer en moyenne douze heures par jour dans l'eau pour cette activité[45]. Il se nourrit de vers, de larves d'insectes, de crevettes d'eau douce, de petits poissons et de leurs œufs ou encore d'écrevisses qu'il déniche dans le lit des rivières en fourrageant avec son bec ou en les attrapant en nageant. Il les emmagasine dans ses bajoues et les mange ensuite sur le rivage.


Répartition et habitat

Ornithorynque nageant à Broken River (Queensland).

L'ornithorynque est un animal semi-aquatique qui vit dans les petits cours d'eau sur un territoire s'étendant des régions froides des hautes terres de Tasmanie et des Alpes australiennes jusqu'aux forêts pluviales tropicales du Queensland côtier dans le bas de la péninsule du Cap York. À l'intérieur du pays, sa répartition n'est pas bien connue : il s'est éteint en Australie du sud (à l'exception d'une population introduite sur l'île Kangourou) ainsi que dans la plus grande partie du Bassin Murray-Darling, probablement à cause d'une dégradation de la qualité de l'eau provoquée par le défrichement et l'irrigation intensifs. Sa distribution est aléatoire le long des divers fleuves côtiers : il semble absent de certains cours d'eau relativement salubres alors qu'il se maintient dans d'autres passablement dégradés (le bas Maribyrnong par exemple).

En captivité, l'ornithorynque peut vivre jusqu'à vingt-et-un ans[46] et dans la nature, son espérance de vie est comprise entre 10 et 15 ans[47]. Le taux de mortalité naturelle est faible[11]. Ses prédateurs naturels sont les serpents, les rakalis, les goannas et les rapaces. Il se peut que les ornithorynques soient rares dans le nord de l'Australie à cause des crocodiles[48]. L'introduction des renards comme prédateurs des lapins semble avoir joué sur la baisse de la population sur le continent australien[49]. C'est un animal essentiellement nocturne mais que l'on peut voir quelquefois en activité dans la journée surtout lorsque le ciel est couvert[50],[51]. Il vit sur les berges des cours d'eau et les zones ripariennes où il peut trouver à la fois sa nourriture dans et au bord de l'eau et son habitat en creusant des terriers pour se reposer et se reproduire[51]. Un mâle peut ainsi posséder jusqu'à 7 kilomètres (4,4 miles) de berges qu'il partage avec 3 à 4 femelles[52].

L'ornithorynque est un excellent nageur et il passe beaucoup de temps dans l'eau à la recherche de nourriture. C'est le seul mammifère qui se déplace dans l'eau en utilisant uniquement ses pattes antérieures dans un mouvement alterné pour avancer ; bien que les pattes postérieures soient également palmées, il ne les utilise pas pour avancer mais uniquement en les plaçant le long du corps pour se diriger comme il le fait aussi avec sa queue[53]. Bien qu'il passe des heures entières à fourrager dans une eau à moins de 5 °C, c'est un animal homéotherme qui maintient la température de son corps à 31 °C[11]. En plongée son cœur ralentit pour économiser sa consommation d'oxygène. Il plonge pendant 30 secondes environ et ne peut pas dépasser 40 secondes sous l'eau lorsqu'il recherche de la nourriture mais il pourrait y rester jusqu'à 11 minutes (3 minutes en moyenne) au repos[54]. Il a besoin de 10 à 20 secondes de récupération en surface avant de replonger mais il n'y a pas de relation entre le temps de plongée et le temps de récupération[45],[55].

Reproduction

Quand le premier ornithorynque fut découvert par le monde scientifique, on ne savait pas que les femelles pondaient. On le suspecta assez rapidement, mais le fait ne fut confirmé qu'en 1884 quand W. H. Caldwell fut envoyé en Australie pour cela, et qu'après d'intensives recherches menées par 150 Aborigènes, il put découvrir quelques œufs[11],[56].

L'ornithorynque atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de 2 ans et n'a qu'une saison des amours par an avec un accouplement entre juin et octobre avec quelques variations dans les dates suivant les régions[48]. L'accouplement a lieu dans l'eau. Les observations sur une longue période, le marquage et la recapture puis les premières études génétiques montrent la possibilité d'existence de populations sédentaires et de populations transhumantes, ce qui permettrait une polygamie des individus[57]. Les femelles deviennent matures leur deuxième année et la période de fécondité dure plus de 9 ans[57].

En dehors de la période des amours, l'ornithorynque vit dans un simple terrier creusé dans la berge d'un cours d'eau, dont l'entrée est située à environ 30 cm au-dessus de la surface de l'eau. Après l'accouplement la femelle construit un terrier situé plus au-dessus de la surface de l'eau, beaucoup plus profond – pouvant atteindre 20 m de long – et entrecoupé de bouchons de terre par intervalles (qui servent probablement de sécurité contre une montée des eaux, contre la venue de prédateurs tout en régulant la température et l'humidité du nid[58]). Le mâle ne participe pas à la couvaison ni à l'élevage des petits et reste dans son ancien terrier. La femelle adoucit le sol de sa galerie avec des feuilles mortes et remplit le nid situé au bout du tunnel de feuilles, de tiges et de branches qu'elle transporte à l'aide de sa queue enroulée[6].

La femelle ornithorynque a deux ovaires mais seul le gauche est fonctionnel[50]. Elle pond de 1 à 3 œufs (mais le plus souvent 2) à la coquille cuirassée comme les œufs de reptiles mesurant 11 mm de diamètre et légèrement plus sphériques que les œufs d'oiseaux[59]. Les œufs se développent dans l'utérus pendant 28 jours (à la différence des oiseaux où ils ne restent qu'un jour) et sont incubés ensuite pendant 10 jours par la mère qui se roule en boule autour d'eux (contre une vingtaine de jours chez les oiseaux)[50].

Traditionnellement, on divise la période d'incubation en 3 périodes :

  • pendant la 1re, l'embryon n'a pas d'organe fonctionnel et il se nourrit du vitellus[60] ;
  • pendant la 2e, il développe ses doigts ;
  • et durant la 3e se forme le diamant qui permettra au jeune de casser sa coquille pour en sortir[61].
Ornithorynque dans un livre pour enfants publié en Allemagne au début du XIXe siècle.

À la naissance, les jeunes sont très vulnérables, aveugles et dépourvus de poils. Dès la sortie de l'œuf, les petits s'accrochent à la mère et elle les protège en s'enroulant autour d'eux. Comme pour les autres mammifères, la femelle allaite ses petits. Elle n'a pas de mamelons apparents, mais émet son lait à travers de petites ouvertures dans la peau (les pores). Ce lait s'amasse en gouttelettes accrochées aux poils de la mère que les petits ornithorynques lèchent quand leur mère est étendue sur le dos. Les jeunes vont ainsi passer 3 à 4 mois avec elle. Pendant toute la période d'incubation et les premières semaines d'allaitement, la femelle ne quitte son nid que pendant de courtes périodes pour aller se nourrir. En sortant de sa tanière, elle forme sur le trajet du tunnel plusieurs bouchons de terre qui ont certainement pour rôle de protéger les petits des prédateurs. Lorsqu'elle revient, elle doit les défaire et ce faisant, elle sèche sa fourrure, ce qui permet de maintenir le nid au sec[62]. Au bout de 5 semaines, la femelle passe de plus en plus de temps hors du nid et, vers 4 mois, les jeunes vont sortir du nid pour la première fois[48].

Évolution

On connaît encore très mal les monotrèmes et surtout les ornithorynques, ainsi certaines légendes qui s'étaient formées au début de sa découverte sont toujours répandues dans le public, par exemple la notion d'animal primitif proche des reptiles[63]. En fait, les monotrèmes sont les descendants d'une branche de mammifères qui s'est détachée très vite des autres mammifères, les thériens ; cette autre branche se serait divisée par la suite pour donner les marsupiaux et les placentaires[64],[63]. Ceci est contraire à la théorie de William King Gregory qui en 1947 avait fait d'abord diverger les marsupiaux des autres placentaires avant de faire diverger les monotrèmes des autres marsupiaux, ce qui a été infirmé par les recherches postérieures[63],[65].

Ornithorynque vu par Georges Cuvier dans Le règne animal 1836.

Une équipe internationale a séquencé son génome et a publié son analyse dans la revue Nature du jeudi 8 mai 2008[66]. Le travail de cette équipe confirme que les caractéristiques de reptile, d'oiseau et de mammifère de cet animal se retrouvent au niveau de son génome. L'ornithorynque a conservé l'état ancestral de certains caractères, qui a été également conservé chez les reptiles ou les oiseaux (le clivage méroblastique du zygote par exemple), alors que ces caractères ont évolué (ils sont donc dans un état dérivé) chez les autres mammifères. Dans l'exemple précédent du clivage du zygote, le clivage holoblastique est donc apparu après la divergence Protothériens/Euthériens. L'ornithorynque a également développé des états dérivés de caractères spécifiques à ce taxon, comme l'électrolocalisation. Au cours de leur analyse, les chercheurs ont comparé ce génome avec ceux de l'humain, du chien, de la souris, de l'opossum et de la poule : l'ornithorynque partage 82 % de leurs gènes, ont-ils décelé. Il compte environ 18 500 gènes, soit environ les 2/3 de ceux de l'humain[67].

Les plus vieux fossiles connus de l'actuel ornithorynque datent d'environ 100 000 ans, c'est-à-dire de l'ère quaternaire. Les monotrèmes disparus, comme le Teinolophos et le Steropodon, étaient relativement proches des actuels ornithorynques[65]. Le Steropodon fossilisé découvert à Lightning Ridge en Nouvelle-Galles du Sud daterait du milieu du Crétacé, il y a 110 Ma, ce qui en ferait le plus vieux mammifère trouvé en Australie. On a retrouvé de lui une mandibule avec trois molaires alors que les actuels ornithorynques adultes sont édentés. On pensait que cette disposition tribosphénique des molaires datait de l'origine des monotrèmes, ce qui aurait conforté la théorie de Gregory en les rapprochant des reptiles, mais les recherches ultérieures ont montré que cette évolution s'était faite de façon séparée[24]. Monotrematum sudamericanum, un autre fossile parent de l'ornithorynque, a été découvert en 1991 en Patagonie, en Argentine, montrant que les monotrèmes existaient déjà à l'époque du supercontinent du Gondwana qui a éclaté voilà environ 167 Ma pour donner l'Antarctique, l'Australie et l'Amérique du Sud[24],[68].

En raison de leur divergence précoce avec les thériens et du petit nombre d'espèces de monotrèmes, ces animaux sont souvent des sujets d'étude pour comprendre l'évolution des espèces animales. En 2004, des chercheurs de l'université nationale australienne ont fait une découverte originale : le sexe des thériens est déterminé par une paire de chromosomes ; la femelle possède deux chromosomes X, et le mâle un X et un Y. Chez les oiseaux, le mécanisme est similaire, mais le mâle est ZZ et la femelle WZ. Grâce à des marqueurs fluorescents, ils ont mis en évidence que l'ornithorynque dispose de cinq paires de chromosomes sexuels. La femelle est caractérisée par une séquence XX XX XX XX XX tandis que le mâle dispose d'une séquence XY XY XY XY XY. De plus, les chromosomes du début de la chaîne ont des gènes communs avec les mammifères, tandis que ceux de la fin partagent des gènes avec les oiseaux[69],[70]. Cependant, il manque sur les chromosomes Y le gène SRY qui, chez les autres mammifères, est un gène fondamental de la détermination du sexe de l'animal. Ceci fait qu'on ne sait pas encore comment se fait la différenciation sexuelle chez cet animal[71].

Protection

Bien qu'il ait disparu d'Australie-Méridionale, l'actuel domaine de répartition de l'ornithorynque est sensiblement comparable à celui qu'il occupait avant l'arrivée des Européens. En détail, il y a cependant quelques changements locaux et surtout une fragmentation de son habitat due aux modifications apportées par l'homme dans le milieu naturel où il évolue. On ne connaît pas par contre avec beaucoup de précision le nombre d'individus vivants actuellement, ni l'évolution de la population au cours du temps et si l'on pense que cette population a diminué en nombre, on estime que c'est un animal encore assez abondant à l'heure actuelle[51]. L'espèce a été chassée à grande échelle pour sa fourrure jusqu'au début du XXe siècle et a été protégée en 1905 dans toute l'Australie[62]. Il y a eu ensuite la menace de disparition par la pêche au filet dans les cours d'eau jusque dans les années 1950. Il ne semble pas que l'ornithorynque soit en danger de disparition immédiate grâce aux mesures de protection qui ont été prises mais on ne connaît pas les conséquences à long terme de la fragmentation de son habitat, de la création de barrages, de l'irrigation, de la pollution, du piégeage, etc[72]. L'UICN classe l'ornithorynque dans sa liste des espèces menacées comme « préoccupation mineure »[72].

Les principaux prédateurs de l'ornithorynque sont les dingos, les goannas, les serpents, et les rapaces parmi la faune indigène. Les populations aborigènes les chassaient quelquefois pour leur nourriture mais leur viande n'est pas très appréciée. Avec l'arrivée des Européens qui les ont chassés pour leur fourrure sont apparus de nouveaux prédateurs comme le chien, le renard et le chat.

Il faut y ajouter la mortalité liée à la circulation automobile, à la pêche illégale au filet et aux déchets laissés dans la nature : ornithorynques noyés étouffés dans des sacs en plastique ou étranglés par des fils des filets de pêche…

Les ornithorynques sont généralement peu sensibles à la maladie dans la nature en dehors de pneumonies liées à l'entrée accidentelle d'eau dans leurs poumons ; cependant est apparu un grave problème en Tasmanie avec l'apparition d'une maladie causée par un champignon, Mucor amphibiorum (en). La maladie (appelée Mucormycose) touche seulement les ornithorynques tasmaniens et n'a jamais été observée sur le continent. Les ornithorynques atteints par la maladie développent des lésions cutanées et des ulcères sur différentes parties du corps, de la queue et des membres. L'animal peut en mourir en raison des infections secondaires que la maladie favorise, ainsi que par l'impossibilité pour l'animal de maintenir sa température corporelle et ses capacités à rechercher sa nourriture. Des études sont en cours pour déterminer les conséquences de la maladie sur la population d'ornithorynques de Tasmanie, sur son mode de transmission et sur l'étendue de l'atteinte[73]. Jusqu'à récemment, le renard roux (Vulpes vulpes) ne se trouvait que sur le continent australien et avait épargné la Tasmanie mais des observations de plus en plus fréquentes montrent qu'on peut le trouver dans certaines régions du pays[74]. Ce prédateur très efficace et sachant bien s'adapter aux différents milieux est considéré comme le pire nuisible de toute l'Australie et la plus grave menace pour la population animale autochtone.[réf. nécessaire] Son installation en Tasmanie serait un désastre en particulier pour l'ornithorynque qui trouve en Tasmanie son meilleur habitat et son plus grand nombre d'individus. La disparition du renard et du champignon sont deux défis importants à relever par ce pays pour la protection de ces animaux emblématiques.

La plupart des humains ont fait la connaissance de l'ornithorynque en 1939 lorsque le magazine National Geographic publia un article sur ce monotrème et sur les efforts faits pour son étude et son élevage en captivité. C'est une tâche difficile et qui a connu peu de succès depuis cette époque. Un des lieux d'étude les plus connus est la réserve d'Healesville au Victoria. Le principal responsable de ce centre fut David Fleay qui réussit à créer un milieu artificiel d'élevage dans une grande citerne où il entretint un courant d'eau. Il put obtenir ses premiers petits nés en captivité en 1943. En 1972, il trouva un jeune ornithorynque mort, âgé d'une cinquantaine de jours, et apparemment né en captivité dans le parc d'attraction David Fleay (en) à Burleigh Heads (en) sur la Gold Coast au Queensland[75]. De nouveaux jeunes sont nés à Healesville en 1998 et en 2000 toujours en milieu artificiel. Le zoo de Taronga à Sydney a eu deux petits en 2003 et un petit en 2006[76].

Références culturelles

De façon humoristique, on dit quelquefois (comme au début du film Dogma par exemple) que l'ornithorynque est une preuve de l'humour de Dieu. Son apparence originale a été utilisée dans de nombreuses circonstances, surtout dans son pays d'origine, l'Australie. Il figure d'ailleurs sur la pièce de 20 cents australiens.

L'ornithorynque dans la littérature et la bande dessinée

  • L'une des œuvres de l'écrivain italien Umberto Eco s'intitule Kant et l'ornithorynque, publié en version originale italienne (Kant e l'ornitorinco) en 1997 puis en français en 1999[77]. Ce n'est en aucun cas un ouvrage sur l'ornithorynque mais l'auteur s'en sert pour sa réflexion sur l'outil philosophique et sémiotique qu'est la catégorie.
  • Toto l'ornithorynque est une série française de bande dessinée pour la jeunesse, dont le premier tome est paru en 1997.
  • Opération Platypus est le sixième tome de la série littéraire écrite par Kylie Ravera (La Tentation de la pseudo-réciproque : une saga scientifico-humoristico-policière).
  • Le complexe de l'ornithorynque (2007) est un roman de jeunesse de Jo Hoestlandt[78] qui fait référence au « complexe du homard » de Françoise Dolto. Il a été récompensé par le prix suisse Prix RTS Littérature Ados 2009[79].
  • En 2008, Thomas Cathcart a publié un ouvrage de vulgarisation de la philosophie, intitulé : Platon et son ornithorynque entrent dans un bar… La philosophie expliquée par les blagues (sans blague ?)[80].
  • « Petit ornithorynque » fait partie du vocabulaire utilisé par le capitaine Haddock dans la série de bandes dessinées Les Aventures de Tintin.
  • Le jamais content ! / texte de Vassilissa ; images de Romain Simon. Père Castor Flammarion, 1978. (ISBN 978-3-08-160167-0)
  • Drôle de nez… / Andrej Usatschow ; Anke Faust. Nord sud, 2012, np. (ISBN 978-2-8311-0052-4)
  • Dans Le Rêveur du Never Never, le 7e épisode de La Jeunesse de Picsou de Don Rosa, Picsou et un Aborigène découvrent des fresques narrant le passé, le présent et le futur du canard le plus riche du monde et sa famille, alors représentés sous la forme d'ornithorynques.
  • La collection « Les Savoirs partagés » (Conte scientifique animalier), éditée par le CIRASTI (Poitou-Charentes), publie le Journal intime d'un ornithorynque. Ce récit, très original, permet au lecteur « de s'imaginer partager la vie d'un animal sur la base des connaissances scientifiques disponibles, en choisissant une approche par empathie »[81]. Le lecteur suit la vie d'un ornithorynque femelle depuis son éclosion de l'œuf, son enfance et adolescence, sa vie d'adulte avec sa rencontre avec un mâle, la mise au monde des premiers œufs et leur éclosion.

Autres utilisations culturelles de l'ornithorynque

Notes et références

  1. Collectif, Grande encyclopédie alpha des sciences et techniques, Zoologie tome II (1974), p. 85 à 88, Grange Batelière, Paris.
  2. Edouard Launet, « Piqûre de l'ornithorynque », sur liberation.fr, (consulté le ).
  3. « Les ornithorynques sont sur le point de disparaître », L'Obs, (lire en ligne)
  4. z3525972, « Platypus should be listed as a threatened species: new report », sur UNSW Newsroom, (consulté le )
  5. (en) Brian K. Hall, The Paradoxical Platypus in BioScience, American Institute of Biological Sciences, mars 1999, vol. 49, 3, p. 211–218.
  6. (en) The platypus, a very special australian, Australian Platypus Conservancy Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  7. George Shaw et Frederick Polydore Nodder, « The Duck-Billed Platypus, Platypus anatinus. », The Naturalist's Miscellany, vol. 10, no CXVIII, , p. 385–386 (DOI 10.5962/p.304567, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Duckbilled Platypus, Museum of hoaxes Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  9. Tel qu'il avait été fait avec la truite à fourrure.
  10. (en) Liddell et Scott, Greek-English Lexicon, Abridged Edition, Oxford University Press, Oxford, 1980 (ISBN 0-19-910207-4).
  11. (en) J.R.Grant, Fauna of Australia, Australian Biological Resources Study (ABRS), chap.16, vol.1b Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  12. (en) Platypus Paradoxes, National Library of Australia, août 2001 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  13. Définitions lexicographiques et étymologiques de « ornithorynque » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  14. Trésor de la langue française informatisé, « Ornithorynque », sur Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  15. (en) David Fleay’s history prior to establishing Fleays Fauna Reserve at West Burleigh, The State of Queensland Environmental Protection Agency, 2007 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  16. (en) David Fleay, We breed the platypus, Robertson & Mullens, Melbourne, 1944.
  17. (en) Tom Grant, The Platypus: A Unique Mammal, New South Wales Univ Pr Ltd, 1980.
  18. (fr) Les ornithorynques, Le Monde Vivant, Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  19. Nathaniel Herzberg, « L’ornithorynque, sauveur de l’humanité », Le Monde, (lire en ligne).
  20. (en) Platypus, Native Plants and Animals, Department of Primary Industries and Water Site permettant d'écouter des ornithorynques. Consulté le 7 juin 2008.
  21. (en) Thermal Biology of the Platypus, Davidson College, 1999 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  22. (en) J.M. Watson et J.A.M. Graves, Monotreme Cell-Cycles and the Evolution of Homeothermy, Australian Journal of Zoology, CSIRO, 1988, vol. 36, 5, p. 573–584.
  23. (en) T.J. Dawson, T.R. Grant et D. Fanning, Standard Metabolism of Monotremes and the Evolution of Homeothermy, Australian Journal of Zoology, CSIRO, 1979, vol. 27, 4, p. 511–515.
  24. (en) Pascual, R., Goin, F.J., Balarino, L., and Udrizar Sauthier, D.E., New data on the Paleocene monotreme Monotrematum sudamericanum, and the convergent evolution of triangulate molars in Acta Palaeontologica Polonica, 2002, vol. 47, 3, p. 487–492 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  25. (en) Hugh Race, Living mammals are placentals (eutheria), marsupials, and monotremes, Geowords.
  26. (en) Platypus, Duckbill, Ornithorhynchus anatinus, Poisonous plants and animals Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  27. (en) Bethge P, Munks S, Otley H, Nicol S, « Diving behaviour, dive cycles and aerobic dive limit in the platypus Ornithorhynchus anatinus. », Comparative Biochemistry and Physiology, vol. Part A, no 136, , p. 799–809.
  28. (en) Otley HM, Munks SA, Hindell MA, « Activity patterns, movements and burrows of platypuses (Ornithorhynchus anatinus) in a sub-alpine Tasmanian lake. », Australian Journal of Zoology, vol. 48, , p. 701-713.
  29. Kruuk H, « The Diving Behaviour of the Platypus (Ornithorhynchus anatinus) in Waters with Different Trophic Status. », Journal of Applied Ecology, vol. 30, , p. 592-598.
  30. (en) Paula Spaeth Anich, Sharon Anthony, Michaela Carlson, Adam Gunnelson, Allison M. Kohler, Jonathan G. Martin et Erik R. Olson, « Biofluorescence in the platypus (Ornithorhynchus anatinus) », Mammalia, (DOI 10.1515/mammalia-2020-0027).
  31. « Comme s’il n’était pas assez étrange : l’ornithorynque est également fluorescent », sur gurumed.org, 2 novemvbre 2020
  32. « Platypus Information » (version du 29 mai 2012 sur l'Internet Archive), sur www.australianfauna.com,
  33. « News | The University of Sydney », sur sydney.edu.au (consulté le )
  34. « ! Platypus poison ! Tropical Rainforest, North Queensland, Australia » (version du 21 juin 2011 sur l'Internet Archive), sur rainforest-australia.com,
  35. (en) « Platypus poison », sur Protein Spotlight (consulté le )
  36. « Evolution of platypus venom revealed | COSMOS magazine » (version du 5 novembre 2012 sur l'Internet Archive), sur www.cosmosmagazine.com,
  37. Venom from the platypus, Ornithorhynchus anatinus, induces a calcium-dependent current in cultured dorsal root ganglion cells
  38. « Platypus - venom: clinical pathology and pharmacology » (version du 1 février 2012 sur l'Internet Archive), sur www.kingsnake.com,
  39. Jørn H. Hurum, Zhe-Xi Luo et Zofia Kielan-Jaworowska, Les mammifères étaient-ils à l'origine venimeux?, Acta Palaeontologica Polonica 51 (1), 2006: 1–11
  40. (en) John D., Electroreception in Monotremes, The Journal of Experimental Biology, 1999, 202, p. 1447–1454 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  41. (en) P. R. Manger et S. L. Fine, The sensory world of the platypus, Philosophical Transactions of the Royal Society of London, 1998, 353, p. 1199-1210 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  42. (en) Richard Dawkins, The Ancestor's Tale, A Pilgrimage to the Dawn of Life : The Duckbill's Tale, Houghton Mifflin Company, Boston, 2004 (ISBN 0-618-00583-8).
  43. (en) Caroline J. Zeiss, Ivan R. Schwab, Christopher J. Murphy et Richard W. Dubielzig, « Comparative retinal morphology of the platypus », Journal of Morphology, vol. 272, no 8, , p. 949–957 (ISSN 1097-4687, DOI 10.1002/jmor.10959, lire en ligne, consulté le )
  44. J D Pettigrew, P R Manger et S L Fine, « The sensory world of the platypus. », Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences, vol. 353, no 1372, , p. 1199–1210 (ISSN 0962-8436, PMID 9720115, PMCID 1692312, lire en ligne, consulté le )
  45. (en) Philip Bethge, Energetics and foraging behaviour of the platypus, University of Tasmania, avril 2002 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  46. (en) R.J. Whittington, The survival of platypuses in captivity, Australian Veterinary Journal, 1991, 68 (1), p. 32–35.
  47. (fr) L'ornithorynque sur dinosoria.com.
  48. (en) Platypus, Environmental Protection Agency/Queensland Parks and Wildlife Service, 2006 Lire en ligne Consulté le 7 juin 2008.
  49. (en) Sarah Munks et Stewart Nicol, Current research on the platypus, Ornithorhynchus anatinus in Tasmania: Abstracts from the 1999 ‘Tasmanian Platypus WORKSHOP’, University of Tasmania, mai 1999 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  50. (en) Erica Cromer, Monotreme Reproductive Biology and Behavior, Iowa State University, avril 2004 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  51. (en) T.G. Grant and P.D. Temple-Smith, Field Biology of the Platypus (Ornithorhynchus Anatinus): Historical and Current Perspectives, Philosophical Transactions: Biological Sciences, The Royal Society, 29 juillet 1998, vol. 353, 1372, p. 1081–1091.
  52. (en) J.L. Gardner and M. Serena, Spatial-Organization and Movement Patterns of Adult Male Platypus, Ornithorhynchus-Anatinus (Monotremata, Ornithorhynchidae), Australian Journal of Zoology, CSIRO, 1995, vol. 43, 1, p. 91–103.
  53. (en) F.E. Fish, R.V. Baudinette, P.B. Frappell et M.P. Sarre, Energetics of Swimming by the Platypus Ornithorhynchus Anatinus: Metabolic Effort Associated with Rowing, The Journal of Experimental Biology, The Company of Biologists Limited, 28 juillet 1997, vol. 200, 20, p. 2647–2652 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  54. (en) Diving Physiology of the Platypus Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  55. (en) H. Kruuk, The Diving Behaviour of the Platypus (Ornithorhynchus anatinus) in Waters with Different Trophic Status, The Journal of Applied Ecology, 1993, vol. 30, 4, p. 592–598.
  56. (en) Vivienne Baillie, Platypus poison, Protein Spotlight, décembre 2002 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  57. (en) T.R. Grant, M. Griffiths et R.M.C. Leckie, Aspects of Lactation in the Platypus, Ornithorhynchus anatinus (Monotremata), in Waters of Eastern New South Wales, Australian Journal of Zoology, 1983, vol. 31, 6, p. 881–889.
  58. (en) Anna Bess Sorin et Phil Myers, Family Ornithorhynchidae (platypus), University of Michigan Museum of Zoology, 2001 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  59. (en) R.L. Hughes et L.S. Hall, Early development and embryology of the platypus, Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences, The Royal Society, 29 juillet 1998, vol. 353, 1372, p. 1101–1114.
  60. (en) The Puzzling Platypus, Ockhams Razor Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  61. (en) Paul R. Manger, Leslie S. Hall, John D. Pettigrew, The Development of the External Features of the Platypus (Ornithorhynchus Anatinus), Philosophical Transactions: Biological Sciences, The Royal Society, 29 juillet 1998, vol. 353, 1372, p. 1115–1125.
  62. (en) Egg-laying mammals, Queensland Museum, novembre 2000, Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  63. (en) John A.W. Kirsch et Gregory C. Mayer, « The Platypus is not a Rodent: DNA Hybridization, Amniote Phylogeny and the Palimpsest Theory, Philosophical Transactions », Biological Sciences, vol. 353, no 1372, , p. 1221–1237.
  64. (en) M. Messer, A.S. Weiss, D.C. Shaw et M. Westerman, « Evolution of the Monotremes: Phylogenetic Relationship to Marsupials and Eutherians, and Estimation of Divergence Dates Based on α-Lactalbumin Amino Acid Sequences », Journal of Mammalian Evolution, Springer Netherlands, vol. 5, no 1, , p. 95–105.
  65. (en) O.W.M. Rauhut, T. Martin, E. Ortiz-Jaureguizar et P. Puerta, « The first Jurassic mammal from South America », Nature, (lire en ligne).
  66. Genome analysis of the platypus reveals unique signatures of evolution, Nature 453, 175-183 (8 mai 2008); Lire en ligne.
  67. (fr) « L'étrange ornithorynque se révèle », sur radio-canada.ca, (consulté le ).
  68. (en) Tim Folger, « A platypus in Patagonia — Ancient life », Discover, (résumé).
  69. (fr)+(en) Information rapportée, entre autres, par les magazines Science & vie d'août 2005, par New Scientist et Nature (DOI 10.1038/nature03021).
  70. (en) Jocelyn Selim, « Sex, Ys, and Platypuses », sur Discover, (consulté le ).
  71. (en) « Explore the Platypus genome », sur Ensembl (consulté le ).
  72. (en) Ornithorhynchus anatinus sur la liste rouge de l'UICN avec les données expliquant pourquoi cette espèce est peu concernée (Least Concern).
  73. (en) Platypus Fungal Disease, Department of Primary Industries and Water, Tasmania Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  74. (en) The Foxes in Tasmania, Parks and Wildlife Service Tasmania Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  75. (en) David Fleay's achievements, Queensland Government, 23 novembre 2003 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  76. (en) Platypus, Catalyst, 13 novembre 2003 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  77. Publication de la traduction française chez Grasset, Paris, 1999. Les premiers chapitres sont disponibles gratuitement sur le site des éditions Grasset (page consultée le 7 juin 2008).
  78. Édité par Milan Jeunesse (Macadam) (ISBN 978-2-7459-2658-6).
  79. Lauréats du Prix RTS littérature ados, site ricochet-jeunes.org.
  80. Publié chez Seuil (ISBN 978-2-02-096712-9).
  81. CIRASTI-Poitou-Charentes, 2005; (ISBN 2-87614-618-5), (ISSN 1620-0705).
  82. (en) About World Expo '88, Foundation Expo '88, 1988 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  83. (en) A Brief History of the Olympic and Paralympic Mascots, Bejing2008, 5 août 2004 Lire en ligne. Consulté le 7 juin 2008.
  84. (en) The Home of Hexley the Platypus sur hexley.com. Consulté le 7 juin 2008.
  85. « Mascottes de l'AEGEP », sur aegep.phy.ulaval.ca (consulté le ).
  86. (en) Perry the Platypus fan club. sur bebo.com. Consulté le 7 juin 2008.

Voir aussi

Bibliographie

Les ouvrages sont listés dans l'ordre chronologique de leur première parution.
  • « Un étrange et rare animal », L'Illustration, 17 février 1923
  • (en) Harry Burrel, The Platypus, Rigby, 1927.
    Nouvelle publication 1974. (ISBN 0-85179-521-8)
  • (en) David Fleay, We breed the platypus, Robertson & Mullens, Melbourne, 1944.
    Nouvelle publication, We breed the platypus – 50th Anniversary Edition, Boolarong Publications, Brisbane, 1994. (ISBN 0-86439-171-4)
  • (en) Tom Grant, The Platypus: A Unique Mammal (l'Ornithorynque – un mammifère unique), New South Wales Univ Pr Ltd, 1980. (ISBN 0-86840-143-9)
  • Vie Sauvage – Encyclopédie Larousse des animaux, no 115, Larousse, 1992.
  • (en) Ann Moyal, Platypus: The Extraordinary Story of How a Curious Creature Baffled the World, Allen & Unwin, Crows Nest, 2001. (ISBN 0-8018-8052-1)
  • (fr+en) Georgette Charbonnier, Michel Launois et Géraldine Laveissière, L'Ornithorynque pédagogique - The Educational platypus, Cirad-Savoirs, Montpellier, 90 p, 2014. (ISBN 978-2-87614-667-9)

Articles connexes

Liens externes

Classification

Espèces

Genre

  • Portail des mammifères
  • Portail de l’Australie
  • Portail des lacs et cours d'eau
La version du 4 mai 2008 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.