Parti communiste de Bohême et Moravie

Les sources décrivent diversement le parti comme étant de gauche[4]^,[5], de gauche radicale[6] ou d'extrême gauche[7]^,[8]^,[9]^,[10]. C'est l'un des rares anciens partis au pouvoir de l'Europe centrale et orientale post-communiste à ne pas avoir supprimé le titre communiste de son nom, bien qu'il ait modifié le programme de son parti pour se conformer aux lois adoptées après 1989[11][12]. En 2021, le parti compte quelque 28 715 adhérents[13]. Son symbole est la cerise.

Histoire

Le KSČM est créé en 1989, lors d'un congrès extraordinaire du Parti communiste tchécoslovaque qui décida de fonder un parti spécifique pour les territoires de Bohême et de Moravie, les régions qui allaient devenir la République tchèque. En 1990, le Parti communiste tchécoslovaque devint une fédération des deux partis créés par la séparation. Plus tard, le Parti communiste slovaque devint le Parti de la gauche démocratique et la fédération fut rompue en 1992.

Au II^e Congrès du parti, en 1992, des groupes importants le quittèrent comme le nouveau Parti de la gauche démocratique et le Parti du bloc de gauche qui ensuite fusionnèrent en un Parti du socialisme démocratique, parfois allié au KSCM. Une autre partition advint avec le départ du Parti des communistes tchécoslovaques, rebaptisé Parti communiste de Tchécoslovaquie.

Son électorat est principalement constitué par les « laissés-pour-compte » du nouveau système (anciens fonctionnaires, retraités, ouvriers et Roms)[14].

En juin 2002, le KSČM obtint 18,5 % des votes à la Chambre des députés, ce qui en fait le troisième parti représenté au parlement avec 41 députés. En juin 2004, il atteint même la deuxième place, lors des élections au Parlement européen, avec six députés sur 24.

En juin 2006, il subit un revers lors des législatives en n'obtenant que 26 sièges (12,8 %). La branche jeunesse du parti est interdite en 2006 par le gouvernement de Václav Klaus pour avoir « violé la constitution » en militant pour la nationalisation des moyens de production[15].

Il a obtenu près de 15 % des voix lors des élections régionales et sénatoriales d'octobre 2008[16].

Le KSCM a obtenu 20,44 % des voix lors des élections régionales d'octobre 2012, en passant de 114 élus à 182 élus. Pour la première fois, le Parti social-démocrate (CSSD, 23,57 % des voix) envisage de former une coalition gouvernementale avec le KSCM[17].

Idéologie

En tant que parti communiste et successeur de l'ancien Parti communiste tchécoslovaque au pouvoir[18], sa plate-forme promeut l'anticapitalisme[19] et le socialisme[20] à travers un angle de vue marxiste[21]. Il détient des vues eurosceptiques en ce qui concerne l'Union européenne[22]^,[23]^,[24].

Résultats électoraux

Chambre des députés

Année	Voix	%	Sièges	Rang	Gouvernement
1990	954 690	13,2	33 / 200	2^e
1992[25]	909 490	14,0	35 / 200	2^e	Opposition
1996	626 136	10,3	22 / 200	3^e	Opposition
1998	658 550	11,0	24 / 200	3^e	Opposition
2002	882 653	18,5	41 / 200	3^e	Opposition
2006	685 328	12,8	26 / 200	3^e	Opposition
2010	589 765	11,3	26 / 200	4^e	Opposition
2013	741 044	14,9	33 / 200	3^e	Opposition
2017	393 100	7,76	15 / 200	5^e	Soutien sans participation
2021	193 817	3,60	0 / 200	7^e	Opposition

Sénat

Année	1^er tour		2^d tour		Sièges
Année	Voix	%	Voix	%	Sièges
1996	393 494	14,3	45 304	2,0	2 / 81
1998	159 123	16,5	31 097	5,8	4 / 81
2000	152 934	17,8	73 372	13,0	3 / 81
2002	110 171	16,5	57 434	7,0	3 / 81
2004	125 892	17,4	65 136	13,6	2 / 81
2006	134 863	12,7	26 001	4,5	2 / 81
2008	147 186	14,1			3 / 81
2010	117 374	10,2			2 / 81
2012	153 335	17,4	79 663	15,5	2 / 81
2014	99 973	9,7			1 / 81

Parlement européen

Année	Voix	%	Sièges	Groupe
2004	472 862	20,3	6 / 24	GUE/NGL
2009	334 577	14,2	4 / 22	GUE/NGL
2014	166 478	11,0	3 / 21	GUE/NGL
2019	164 624	6,9	1 / 21	GUE/NGL

Notes et références

http://www.volby.cz/pls/kz2012/kz63?xjazyk=CZ&xdatum=20121012 Počty přidělených mandátů
(en) « European United Left & Nordic Green Left European Parliamentary Group delegations », sur www-guengl.eu (consulté le 20 août 2017)
(en) « Communist Party of Bohemia and Moravia », sur european-left.org (consulté le 20 août 2017)
« Risque pays de la République Tchèque : Politique », sur Société Générale (consulté le 19 septembre 2018).
(en) Michal Pink, « The Electoral Base of Left-Wing Post-Communist Political Parties in the Former Czechoslovakia », sur Central European Political Studies Review (consulté le 19 septembre 2018).
(en) Luke March, Contemporary Far Left Parties in Europe : From Marxism to the Mainstream?, Berlin, Friedrich-Ebert-Stiftung, 2008, 20 p. (ISBN 978-3-86872-000-6, lire en ligne), p. 3
André Kapsas, « Andrej Babiš et les sociaux-démocrates tchèques négocient leur alliance », sur Courrier d'Europe centrale, 6 avril 2018 (consulté le 19 septembre 2018).
« Partis politiques tchèques », sur Elections en Europe, 14 août 2015 (consulté le 19 septembre 2018).
(en) Miroslav Mareš, « Communist and Post-Communist Parties in the Czech Republic and Slovakia », dans Communist and Post-Communist Parties in Europe, 2008, p. 305.
Michel Perottino, « Un visage pratique du « néocommunisme » tchèque : la propagande électorale du Parti communiste de Bohême et de Moravie depuis 1990 », Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol. 31, n^o 3,‎ 2000, p. 43–68 (DOI 10.3406/receo.2000.3038, lire en ligne, consulté le 23 janvier 2020)
Bozóki et Ishiyama 2002, p. 146.
« Elections: What's on the menu (in English) », Prague Daily Monitor, 25 octobre 2013 (consulté le 25 octobre 2013)
« Politické strany na vymření. Mizí jim straníci, nejvíce těm z levice », sur iDNES.cz, 27 juillet 2021 (consulté le 13 septembre 2021)
« L'étonnante résurgence du Parti communiste tchèque », Le Monde diplomatique,‎ 1^er avril 2000 (lire en ligne, consulté le 22 décembre 2017).
(en) « Communists denounce ban on far-left youth movement », sur Radio Praha, 19 octobre 2006 (consulté le 21 décembre 2017)
« Les Tchèques votent contre le « bouclier antimissile » », sur Le Monde diplomatique, 21 octobre 2008 (consulté le 23 janvier 2020)
« République tchèque : Au secours, les communistes sont de retour ! », sur VoxEurop.eu, 15 octobre 2012 (consulté le 23 janvier 2020)
Bozóki et Ishiyama 2002, p. 150–153.
« Musíme vést třídní boj a zničit kapitalismus, řekla v Rozstřelu Konečná z KSČM », 24 avril 2019 (consulté le 6 juillet 2021)
« Kdo jsme » (consulté le 6 juillet 2021)
(cs) « Naděje pro Českou republiku (2006) », sur kscm.cz, 29 mars 2016 (consulté le 13 février 2017).
(en) « How Europe will break on Brexit », sur Politico.eu, 22 juin 2016 (consulté le 6 septembre 2016).
(cs) « O Brexitu neboli proč by EU měla jít », sur kscm.cz, 19 juillet 2016 (consulté le 4 juillet 2017).
(cs) « Krachující Evropská unie a Česká republika », sur kscm.cz, 9 septembre 2016 (consulté le 5 juillet 2017).
Au sein du Bloc de gauche.

Voir aussi

Bibliographie

(en) Bozóki, A et Ishiyama, J, The Communist Successor Parties of Central and Eastern Europe, 2002, p. 150-153.

Articles connexes

Liens externes

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[1] ttp://www.volby.cz/pls/kz2012/kz63?xjazyk=CZ&xdatum=20121012 Počty přidělených mandátů

[guengl-2] (en) « European United Left & Nordic Green Left European Parliamentary Group delegations », sur www-guengl.eu (consulté le 20 août 2017)

[3] (en) « Communist Party of Bohemia and Moravia », sur european-left.org (consulté le 20 août 2017)

[4] « Risque pays de la République Tchèque : Politique », sur Société Générale (consulté le 19 septembre 2018).

[5] (en) Michal Pink, « The Electoral Base of Left-Wing Post-Communist Political Parties in the Former Czechoslovakia », sur Central European Political Studies Review (consulté le 19 septembre 2018).

[march-6] (en) Luke March, Contemporary Far Left Parties in Europe : From Marxism to the Mainstream?, Berlin, Friedrich-Ebert-Stiftung, 2008, 20 p. (ISBN 978-3-86872-000-6, lire en ligne), p. 3

[7] André Kapsas, « Andrej Babiš et les sociaux-démocrates tchèques négocient leur alliance », sur Courrier d'Europe centrale, 6 avril 2018 (consulté le 19 septembre 2018).

[8] « Partis politiques tchèques », sur Elections en Europe, 14 août 2015 (consulté le 19 septembre 2018).

[9] (en) Miroslav Mareš, « Communist and Post-Communist Parties in the Czech Republic and Slovakia », dans Communist and Post-Communist Parties in Europe, 2008, p. 305.

[10] Michel Perottino, « Un visage pratique du « néocommunisme » tchèque : la propagande électorale du Parti communiste de Bohême et de Moravie depuis 1990 », Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol. 31, n^o 3,‎ 2000, p. 43–68 (DOI 10.3406/receo.2000.3038, lire en ligne, consulté le 23 janvier 2020)

[BozókiIshiyama2002146-11] Bozóki et Ishiyama 2002, p. 146.

[pdmss-12] « Elections: What's on the menu (in English) », Prague Daily Monitor, 25 octobre 2013 (consulté le 25 octobre 2013)

[13] « Politické strany na vymření. Mizí jim straníci, nejvíce těm z levice », sur iDNES.cz, 27 juillet 2021 (consulté le 13 septembre 2021)

[14] « L'étonnante résurgence du Parti communiste tchèque », Le Monde diplomatique,‎ 1^er avril 2000 (lire en ligne, consulté le 22 décembre 2017).

[YouthFarLeft-15] (en) « Communists denounce ban on far-left youth movement », sur Radio Praha, 19 octobre 2006 (consulté le 21 décembre 2017)

[16] « Les Tchèques votent contre le « bouclier antimissile » », sur Le Monde diplomatique, 21 octobre 2008 (consulté le 23 janvier 2020)

[17] « République tchèque : Au secours, les communistes sont de retour ! », sur VoxEurop.eu, 15 octobre 2012 (consulté le 23 janvier 2020)

[BozókiIshiyama2002150–153-18] Bozóki et Ishiyama 2002, p. 150–153.

[19] « Musíme vést třídní boj a zničit kapitalismus, řekla v Rozstřelu Konečná z KSČM », 24 avril 2019 (consulté le 6 juillet 2021)

[20] « Kdo jsme » (consulté le 6 juillet 2021)

[21] (cs) « Naděje pro Českou republiku (2006) », sur kscm.cz, 29 mars 2016 (consulté le 13 février 2017).

[22] (en) « How Europe will break on Brexit », sur Politico.eu, 22 juin 2016 (consulté le 6 septembre 2016).

[23] (cs) « O Brexitu neboli proč by EU měla jít », sur kscm.cz, 19 juillet 2016 (consulté le 4 juillet 2017).

[24] (cs) « Krachující Evropská unie a Česká republika », sur kscm.cz, 9 septembre 2016 (consulté le 5 juillet 2017).

[25] Au sein du Bloc de gauche.