Paul Ramadier

Paul Ramadier, né à La Rochelle le et mort à Rodez le , est un homme d'État français.

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Paul Ramadier

Paul Ramadier en 1947.
Fonctions
Maire de Decazeville

(14 ans, 3 mois et 24 jours)
Prédécesseur Raoul Froment
Successeur René Rouquette

(21 ans, 3 mois et 18 jours)
Prédécesseur Louis Bos
Successeur Georges Tourtonde
Député français

(2 ans, 11 mois et 6 jours)
Élection 2 janvier 1956
Circonscription Aveyron
Législature IIIe (Quatrième République)
Groupe politique Socialiste

(5 ans, 7 mois et 27 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
Circonscription Aveyron
Législature Constituante 1945
Constituante 1946
Ire (Quatrième République)
Groupe politique Socialiste

(14 ans, 1 mois et 2 jours)
Élection 29 avril 1928
Réélection 8 mai 1932
3 mai 1936
Législature XIVe, XVe et XVIe (Troisième République)
Groupe politique Socialiste (1928-1932; 1936-1942)
PSF-PRS (1932-1936)
Ministre des Affaires économiques et financières

(1 an, 3 mois et 7 jours)
Président René Coty
Président du Conseil Guy Mollet
Gouvernement Mollet
Prédécesseur Robert Lacoste
Successeur Félix Gaillard
Ministre de la Défense nationale

(1 an et 24 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil Henri Queuille
Gouvernement Queuille I
Prédécesseur René Mayer
Successeur René Pléven
Ministre d'État

(1 mois et 3 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil André Marie
Gouvernement Marie
Président du Conseil des ministres

(9 mois et 28 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Ramadier I
Ramadier II
Législature Ire (Quatrième République)
Coalition Tripartisme
MRP-PCF-SFIO
Troisième Force
MRP-Radicaux-Républicains modérés-SFIO-UDSR
Prédécesseur Léon Blum
Successeur Robert Schuman
Garde des Sceaux
Ministre de la Justice

(1 mois)
Chef du gouvernement Léon Blum
Gouvernement Blum III
Prédécesseur Pierre-Henri Teitgen
Successeur André Marie
Ministre du Ravitaillement

(11 mois et 17 jours)
Chef du gouvernement Charles de Gaulle
Gouvernement De Gaulle I
Prédécesseur Paul Joseph Marie Giacobbi
Successeur François Tanguy-Prigent
Ministre du Travail

(4 mois et 11 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Édouard Daladier
Gouvernement Daladier III
Prédécesseur Albert Sérol
Successeur Charles Pomaret

(1 mois et 20 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Camille Chautemps
Gouvernement Chautemps IV
Prédécesseur André Février
Successeur Albert Sérol
Sous-secrétaire d'État aux Travaux publics

(6 mois et 16 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Camille Chautemps
Gouvernement Chautemps III
Prédécesseur Henri Tasso
Successeur Jean-Alexis Jaubert
Sous-secrétaire d'État aux Mines, à l'Électricité et aux Combustibles liquides

(1 an et 17 jours)
Président Albert Lebrun
Président du Conseil Léon Blum
Gouvernement Blum I
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance La Rochelle, Charente-Inférieure
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Rodez, Aveyron
Nature du décès Cancer
Nationalité Française
Parti politique SFIO (1905-1932 ; 1944-1961)
PSdF (1932-1936)
USR (1936-1940)
Diplômé de Université de Toulouse
Nouvelle université de Paris
Profession Avocat
Distinctions Croix de guerre 1914-1918
Médaille militaire
Religion Catholicisme romain


Maires de Decazeville
Députés de l'Aveyron
Chefs du gouvernement français
Ministres français de l'Agriculture
Ministres français de la Défense
Ministres français des Finances
Ministres français de la Justice
Ministres français du Travail

Biographie

Paul Ramadier en 1929.

Fils d'un psychiatre, Paul Ramadier obtient des licences en droit et en lettres à l'Université de Toulouse[1]. Il devient ensuite avocat à Paris et obtient son doctorat en droit romain en 1911[1]. Défenseur des coopératives, il est militant socialiste dès 1904 et député socialiste de l'Aveyron de 1928 à 1940, de 1945 à 1951 et de 1956 à 1958. Il est maire de Decazeville de 1919 à 1959.

Mobilisé en 1914 comme sergent d'infanterie, il est grièvement blessé. Sa conduite lui vaut la Médaille militaire et la Croix de guerre[2].

Favorable à la participation des socialistes au pouvoir, il quitte la SFIO pour rejoindre l’Union socialiste républicaine. En , il présente un texte qui prévoit de stopper l’immigration et de limiter à 10 % la proportion d’étrangers par entreprise[3]. Il fait partie du gouvernement Léon Blum en 1936 comme sous-secrétaire d’État (mines, électricité et combustibles liquides) puis du gouvernement Camille Chautemps comme sous-secrétaire d'État aux Travaux publics. Sous le Front populaire, il fait adopter d’importantes lois sociales. Il prépare notamment une loi sur les accidents du travail, la retraite et les 40 heures. Il est ministre du Travail de janvier à août 1938 dans le cabinet Édouard Daladier, puis démissionne quand celui-ci remet en cause la semaine de 40 heures qui est au cœur des réformes lancées par le Front populaire.

Il refuse avec véhémence de reconnaître les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940 et participe à la Résistance sous le pseudonyme de Violette. Il rejoint de nouveau la SFIO pendant l’Occupation. Son action en faveur des Juifs lui a valu d'être inscrit sur la liste des Justes parmi les nations à Yad Vashem.

À la Libération, il est ministre du Ravitaillement de à (gouvernement de Gaulle) et se voit surnommé « Ramadan » ou « Ramadiète », bien qu'il donnât l'exemple en travaillant dans un bureau non chauffé ; il occupe le ministère de la Justice en - (ministère Léon Blum).

En 1947, après l’adoption de la Constitution de la IVe République, il en devient le premier Président du Conseil. Il est investi à l’unanimité à ce poste par l’Assemblée Nationale le . Mais, le surlendemain, interpellé sur la composition de son gouvernement, il accepte de soumettre celui-ci à l’investiture de l’Assemblée, ce qui n’était pas demandé par la nouvelle constitution. Selon René Rémond[4], en soumettant le choix de ses ministres à l’Assemblée, il donne une interprétation de la constitution qui affaiblit la fonction de Président du Conseil et instaure de fait une suprématie de l’Assemblée sur le gouvernement ; il met ainsi le doigt dans un engrenage qui aboutira à l’instabilité gouvernementale inhérente à la IVe République.

Confronté à d'énormes difficultés dans tous les domaines comme chef de gouvernement, véritable bourreau de travail, il écarte les communistes de son gouvernement au printemps 1947, mettant ainsi fin au tripartisme (PCF, SFIO, MRP)[5], fait voter le statut de l’Algérie et l’adhésion de la France au plan Marshall. Il envoie l'armée pour mettre fin à l'insurrection malgache. Les crimes de guerre commis à cette époque (mille à deux mille victimes) ont été attribués par erreur au commandement militaire, voire au gouvernement Ramadier, alors qu'ils sont le fait de soldats incontrôlés[6].

Il se retire après huit mois à la tête du gouvernement, officiellement en raison de la persistance des grèves, et est remplacé par Robert Schuman.

Il est ministre de la Défense en 1948-49 (gouvernement Henri Queuille). À la suite de la publication en par le journal Témoignage chrétien du récit de Jacques Chegaray sur l'utilisation de la torture par l'Armée en Indochine et d'une série d'essais de Paul Mus condamnant la torture (dont le premier est intitulé « Non, pas ça ! »), Paul Ramadier rédigea des ordres secrets à destination des autorités en Indochine interdisant l'usage de la torture[7].

Il participe en au congrès de La Haye. Ministre des finances dans le gouvernement Guy Mollet (-), il a la lourde tâche de financer la politique sociale alors que la guerre d'Algérie vide les caisses publiques. Son nom est par ailleurs associé à la vignette automobile, introduite en 1956[8].

Si le 24 mai 1958, il participe à une manifestation de défense de la République contre les conditions du retour du général de Gaulle, il fait partie des hommes de la quatrième République reçus par De Gaulle qui finit par le convaincre de le soutenir le premier juin. Après avoir refusé un poste ministériel, il est battu aux législatives ce qui entraîne la fin de sa vie politique nationale.

Ramadier était franc-maçon[9], initié le à la loge Parfaite Union de Rodez et vénérable de la Nouvelle Cordialité à Villefranche-de-Rouergue[10].

À ce titre, il avait été démissionné d'office de son mandat de conseiller général du Canton de Decazeville[11] en 1941. Il fut réélu à ce mandat en 1945, et le conserva jusqu'à sa mort en 1961. Son épouse est décédée le à l'âge de 88 ans.

Citation

« Faire l'Europe c'est faire la Paix ! »

 Dans L'Aveyron libre[12] du 17 janvier 1948

Évocation

Paul Ramadier est évoqué dans le 110e des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans Je me souviens.

Détail des mandats et des fonctions

Au gouvernement

Au Parlement

Au niveau local

Au niveau international

Notes et références

  1. Aline Fonvieille-Vojtovic et René Reymond, Paul Ramadier (1881-1961) : Elu local et homme d'État, Paris, Publications de la Sorbonne, , 543 p., p. 21
  2. Voir sa biographie sur le site de l'Assemblée nationale.
  3. « Embarras de la gauche sur l’immigration », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
  4. René Rémond, Histoire de France sous la direction de Jean Favier, tomme 6, Notre siècle., Fayard, Édition 1988 (ISBN 978-2-213-02039-6), page 392
  5. Philippe Buton, « L'éviction des ministres communistes », dans Serge Berstein et Pierre Milza (dir.), L'année 1947, Paris, Presses de Sciences Po, , 531 p. (ISBN 2-7246-0786-4), p. 339-355.
  6. Jean Fremigacci, « La vérité sur la grande révolte de Madagascar », L'Histoire, no 318, mars 2007, p. 36-43.
  7. (en) « Torture, French » Torture, Français »], Le dictionnaire de la Guerre d'Indochine, Faculté des sciences humaines, Université du Québec à Montréal, Canada (consulté le ).
  8. Florence Renard, « 30 juin 1956 : La vignette auto créée au nom de la solidarité », sur blogs.lesechos.fr, Les Échos, (consulté le ).
  9. Encyclopédie de la franc-maçonnerie (sous la direction d'Eric Saunier).
  10. Histoire de la franc-maçonnerie en France - J.A Faucher A. Ricker - 1967
  11. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
  12. Voir sur cvce.eu.

Voir aussi

Sources primaires imprimées

Bibliographie

  • Serge Berstein (dir.), Paul Ramadier : la République et le socialisme : actes du colloque, Paris, 8-9 décembre 1988 / organisé par le Centre d'histoire de l'Europe du vingtième siècle avec le concours de la Société des amis de Paul Ramadier, Bruxelles, Complexe, coll. « Questions au XXe siècle » (no 15), , 520 p. (ISBN 2-87027-327-4).
  • Aline Fonvieille-Vojtovic (préf. René Rémond), Paul Ramadier (1868-1961) : élu local et homme d'État, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France au XIXe et XXe siècle » (no 32), , 543 p. (ISBN 2-85944-226-X, présentation en ligne).
  • Jean Maitron (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, L'Atelier.
  • « Paul Ramadier », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Article connexe

Liens externes

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