Jeanne Thérèse Ninous
Jeanne Thérèse Ninous, dont les principaux noms de plume sont Pierre Ninous et Paul d'Aigremont, née à Bordeaux le [1],[2] et morte en [3], est une écrivaine française.
Pour les articles homonymes, voir Aigremont.
Naissance | |
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Décès |
(à 65 ans) |
Nom de naissance |
Jeanne Thérèse Ninous |
Pseudonymes |
Pierre Ninous, Jeanne-Thérèse Rousson, Paul d’Aigremont |
Nationalité | |
Activité | |
Conjoint |
Léon de Roussen (d) |
Membre de |
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Biographie
Elle adhère en 1878 à la Société des gens de lettres[4]. En 1881, elle fait partie des 70 sociétaires femmes[5].
Elle a été directrice du journal illustré La Famille fondé par elle à Paris en 1879[6].
Pierre Ninous est un feuilletoniste connu dans la deuxième moitié du XIXe siècle[réf. souhaitée]. Il est pris en exemple par Charles Le Goffic dans sa critique du genre roman-feuilleton en 1890… « Quel rapport, je vous prie, entre un écrivain et M. Pierre Ninous (Je prends M. Ninous au hasard. Mais j’aurais pu tout aussi bien nommer cinquante autres)… le journal exigera à l’avance de ses feuilletonistes qu’ils renoncent à toute délicatesse de style et d’idée, qu’ils échauffent la bête et la tiennent sur son appétit jusqu’au bout par les mystérieux points d’interrogation de la cinquième colonne. »[7]. Ou encore dans le livre de Han Ryner, Le Massacre des amazones la même année[8]. Sur la vingtaine de roman écrits par Jeanne Thérèse Ninous, sont relevés uniquement quelques pléonasmes et contradictions.
Mariée en 1885[1], en secondes noces à Léon de Roussen[9], président du journal La petite République et propriétaire de l'île de Porquerolles où ils créèrent une colonie agricole pour jeunes délinquants. Ils sont condamnés en 1887 pour maltraitance envers les enfants[10],[11],[12].
Elle est membre de l’Académie du Var en 1886[13].
De son premier mariage avec Jean Marie Louis Dubarry, on sait qu'il finit par un divorce en [1]. Une Emma Bovary, en plus scandaleuse, dont les journaux colportent les frasques : « Emma(sic) Ninous, qui maintenant se fait appeler Pierre, avait passé jadis devant la police correctionnelle de Condom sur la plainte de son mari. Elle s’était mise à écrire des romans impies et licencieux pour les feuilles de gauche. Plus tard elle profita de la loi du divorce pour épouser un opportuniste bien posé, un certain administrateur du journal la Petite République, qui se faisait faussement appeler M. de Roussen. » Journal de Roubaix 1886. Dans la guerre pour l'éducation des enfants de l'assistance publique entre cléricaux et anti, les rumeurs et les informations se mêlent.
Elle a aussi été appelée Mme Lapeyrière lors du procès par plusieurs journaux[14],[15], nom supposé de son premier mari.
Ses livres ont été réédités après sa mort.
Œuvres
Sous le pseudonyme Pierre Ninous
- La Migoune, 1876 feuilleton du Roman populaire[16].
- L'Empoisonneuse, Paris, G. Charpentier, 1879.
- Cœur de neige, Paris, G. Charpentier, 1880.
- Le Bâtard, Paris, E. Dentu , 1881.
- La Goualeuse, 1881.
- La Fille de l'ouvrier, 1882.
- Le Beau Notaire, 1883 (feuilleton du Roman populaire en 1876) .
- Le Sacrifice de Micheline, Paris, E. Dentu, 1887.
- Les Enfants, drame en vers, 1887[17].
- Cœur brisé, 1890.
- Le Secret du fou, 1890.
- Affiche promotionnelle pour le roman Le Secret du fou, vers la fin du XIXe siècle.
- Affiche promotionnelle pour le roman Cœur brisé.
- Illustration d'Eugène Damblans pour L'Empoisonneuse publié en roman-feuilleton dans le Journal des romans populaires illustrés, début du XXe siècle.
Sous le pseudonyme Paul d'Aigremont
- Mère et Martyre, 1893 en collaboration avec Jules Dornay, joué au théâtre de l'Ambigu, 27 janvier[18],[19].
- L'amour vainqueur, 1902
- Fille de Lorraine, 1904
- Tante Germaine, 1932
Références
- Gaston Bastit, La Gascogne Littéraire, 1894, p. 311, classée dans les écrivains du Gers : « Mme Pierre Ninous a produit, depuis une vingtaine d'années, une quantité considérable de romans, dans lesquels l'imagination l'emporte de beaucoup sur l'observation. De plus, en 1893, sous un pseudonyme (Paul d’Aigremont), elle a fait jouer, sur un théâtre populaire de drame (l’Ambigu), un bon mélo : Mère et Martyre, qui a inondé de larmes les galeries supérieures. »
- Acte de mariage à Paris 9e p 18/19 - 14 oct 1885. « L'an 1885 le 14 octobre à 4 heures du soir acte de mariage de Léon Alexandre Domingo De Roussen né à Ailly le haut clocher (Somme) le 11 février 1838, propriétaire, président du conseil d'administration du journal la petite république française domicilié à Paris rue de la chaussée d'antin 53, fils majeur de Louis Honoré Domingo De Roussen, propriétaire décédé et de Adèle Eliza Lesueur sa veuve sans profession âgée de 76 ans demeurant audit Ailly le haut clocher présente et consentante d'une part et de Jeanne Thérèse Ninous née à Bordeaux (Gironde) le 25 juin 1841, sans profession domiciliée à Paris boulevard de Clichy 14 fille majeur de Pierre Ninous, pharmacien décédé et de Jeanne Thérèse Dupuy-Labarthe sa veuve sans profession âgée de 64 ans demeurant à Condom (Gers) consentant au mariage aux termes d'un acte reçu par Mr Grichar notaire au même lieu le 26 aout dernier. La future épouse divorsée de Jean Marie Louis Dubarry, en date audit Condom du 11 décembre dernier d'autre part. Dressé par nous Jean Emile Ferry, maire, officier de l'état civil du neuvième arrondissement de Paris… »
- page 95/208 : acte 797 Ninous Jeanne T Le vingt cinq du dit (juin), à deux heures, de relevée, à comparu monsieur Pierre Ninous, pharmacien, fossé st éloi no 21 lequel nous a présenté un enfant du sexe féminin né ce matin à une heure, de lui déclarant et de Dame Jeanne Thérèse Dupuy Labarthe, son épouse, et auquel il donne le prénom de Jeanne Thérèse, fait en présence des sieurs Guillaume Du… commis à la mairie, cous… et Pierre Larrue…
- Le Radical, 5 février 1907 : Nécrologie De Mme Paul-d’Aigremont, qui fut célèbre jadis sous le pseudonyme de Pierre Ninous ; elle se nommait Mme de Roussen, et, sous ce nom, fut l’héroïne d’un procès scandaleux, celui des enfants martyrs de Porquerolles. Après le procès, elle crut bon de changer de pseudonyme.
- Ellen Constans, Ouvrières des lettres, 2007, Limoges, Pulim. Dans cet ouvrage, on retrouve notamment le nom d’Emma Lapeyrière ainsi que des questionnements sur l'identité de l'auteur. L'aspect novateur des bas-bleus y est traité ainsi que leur quotidien comme la nécessité de l'adhésion à la Société des gens de lettres. Adhésion, souvent empreinte de condescendance p. 76. Celle de Pierre Ninous a été faite sous le parrainage de Tony Révillon et d’Émile Richebourg, rapporteur Jules Clarétie.
- La Gazette des femmes, 10 avril 1881, p.5 : sur 1700 femmes écrivains en 1881, 70 sont sociétaires à la SDGDL et 14 adhérentes
- Yves Olivier-Martin dans Histoire du Roman populaire en France 2013 . Il donne des éléments biographique dont la fondation du journal, minimise son rôle dans le scandale et la dit, née Jeanne Thérèse Lapeyrière en 1845 à Bordeaux…
- Charles Le Goffic, Les Romanciers d’aujourd’hui, 1890, Paris, Léon Vanier, chapitre Romanciers divers, p. 344
- Han Ryner, Le Massacre des amazones, études critiques sur deux cents bas-bleus contemporains, Paris, Chamuel. p. 122 à 124 .
- né Léon Alexandre Domingo Deroussen selon son acte de naissance, fils du maître de poste d'Ailly-le-Haut-Clocher
- Evelyne Maushart, Portrait de la presse toulonnaise sous la municipalité Dutasta (1878-1888) . Le procès traité sous forme de quasi-feuilleton fait vendre les journaux.
- Chanson Monsieur et Madame de Roussen, sur le thème du scandale
- La Tribune : : «
Interrogatoire de la femme Roussen - La femme de Roussen, née Ninous, s'est mariée le .
Le président fait remarquer à la prévenue qu'elle n'avait aucune qualité pour commander aux surveillants, alors qu'elle n'était pas Mme de Roussen. La prévenue essaie alors de rejeter toute la responsabilité sur l'Assistance publique de Paris. Elle prétend aimer beaucoup les enfants, qui, d'après elle, lui rendent tendresse pour tendresse. Elle a quitté sa modeste situation littéraire pour les soigner et ne veut que leur bonheur à tous.
La femme de Roussen pleure ! Relativement au supplice de Pascal, elle prétend que l'enfant avait battu les surveillants. Elle aurait dit : "baillonez-le, mais ne le frappez pas. " Elle termine en protestant son amour pour les enfants. Elle est tout en larmes.
Le prévenu Ferry avoue avoir fait venir, avec l'autorisation de la femme Ninous, les fers dont on enchaînait les enfants, mais dit que ces instruments de torture servaient surtout à les intimider. » - Bulletin de l'Académie du Var, Toulon, 1886
- Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire, 27/07/1886
- Le Gaulois, 12 février 1887 : Les Noms des acteurs et le programme de la pièce
- Le Tintamarre : Bruits de coulisses
Pierre Ninous (Mme de Roussen) vient de présenter au Théâtre-Français un drame en vers intitulé : Les Enfants.
Cette pièce a été reçue à corrections.
Bengall.6 mars 1887 - « Le XIXe siècle », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Monde artiste », sur Gallica, (consulté le )
Liens externes
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