Pavane (Fauré)

La Pavane op. 50 en fa dièse mineur est une œuvre en un mouvement pour petit orchestre symphonique avec chœur ad libitum. Composée par Gabriel Fauré en 1887, elle est contemporaine de son Requiem.

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Pavane
Opus 50

Gabriel Fauré par John Singer Sargent, vers 1889

Genre Pavane
Nb. de mouvements 1
Musique Gabriel Fauré
Texte Robert de Montesquiou-Fezensac
Langue originale Français
Effectif Orchestre symphonique et chœur ad libitum
Durée approximative env. 7 min
Dates de composition 1887
Dédicataire Elisabeth Greffulhe
Création
par les Concerts Lamoureux
Paris

Historique

La partition originale est écrite pour un petit orchestre comprenant deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, deux cors et les cordes. La pavane devait être jouée dans une série de concerts donnés par Jules Danbé.

La Pavane est dédiée à la comtesse Elisabeth Greffulhe. Elle constitue un véritable « portrait musical » de la comtesse, célèbre pour sa beauté, son élégance et sa démarche aérienne, que Fauré appelait « Madame ma Fée »[1]. Fauré ajoute, à sa demande, une partie pour chœur mixte (sopranos, altos, ténors et basses) sur un texte de Robert de Montesquiou-Fezensac, cousin de celle-ci.

La première a lieu le par les Concerts Lamoureux sous la direction de Charles Lamoureux. La version chorale est créée trois jours plus tard par l'orchestre de la Société nationale de musique.

La Pavane inspira le passepied de la Suite bergamasque de Claude Debussy ainsi que la Pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel, écrite alors que ce dernier était encore l'élève de Fauré au Conservatoire de Paris.

Paroles

C'est Lindor ! c'est Tircis ! et c'est tous nos vainqueurs !
C'est Myrtil, c'est Lydé ! Les reines de nos cœurs !
Comme ils sont provocants, comme ils sont fiers toujours !
Comme on ose régner sur nos sorts et nos jours !

Faites attention ! Observez la mesure !

Ô la mortelle injure ! La cadence est moins lente !
Et la chute plus sûre ! Nous rabattrons bien leurs caquets !
Nous serons bientôt leurs laquais ! Qu'ils sont laids !
Chers minois ! Qu'ils sont fols ! Airs coquets !

Et c'est toujours de même ! Et c'est ainsi toujours !
On s'adore ! On se hait ! On maudit ses amours !
Adieu, Myrtil ! Églé ! Chloé ! Démons moqueurs !
Adieu donc et bons jours aux tyrans de nos cœurs !

Et bons jours[2] !

Adaptations au cinéma, jazz, rock et variété

Une interprétation vocale relativement libre a été chantée et dirigée par Bobby McFerrin sur l'album Paper Music enregistré avec le Saint Paul Chamber Orchestra en 1995.

C'est le leitmotiv du film Il divo de Paolo Sorrentino (2008), sur la vie de Giulio Andreotti, ainsi que dans La Maîtresse du président de Jean-Pierre Sinapi, et un moment fort du film belge Mr. Nobody de Jaco Van Dormael (2010). La version chantée accompagne la fin de La Femme de mon frère de la réalisatrice québécoise Monia Chokri (2019).

Le thème a également été adapté en version cool jazz par Bill Evans sur l'album Bill Evans Trio with Symphony Orchestra (1966), par Xzibit dans une version rap dans sur l'album At the Speed of Life de 1996, et en style rock progressif par Jethro Tull sur l'album The Jethro Tull Christmas Album en 2003 ainsi que par l'organiste Brian Auger. Il a également été repris dans la chanson Natural du groupe S Club 7, sortie en 2000, Tous les maux d'amour de Norma Ray, Loin des yeux loin du cœur d'Alibi Montana en duo avec Diam's, ainsi que dans la chanson Little Me du groupe Little Mix dans leur album Salute sorti en 2013, ou encore Un'Anima d'Andrea Bocelli. Une version zouk love a même vu le jour grâce à la chanteuse antillaise Peggy avec son morceau Parle moi en 2010.

Dans un registre qui n'est plus celui de la reprise littérale mais celui de l'influence musicale, le compositeur français Saint-Preux s'est beaucoup inspiré de la Pavane pour créer son célèbre Concerto pour une voix en 1969. Plus récemment, le guitariste Joe Satriani s'en est inspiré pour son morceau instrumental Crowd Chant, qui figure sur l'album Super Colossal de 2006.

Notes et références

  1. Laure Hillerin, La comtesse Greffulhe, L'ombre des Guermantes, Flammarion, , 570 p (ISBN 978-2-08-129054-9 et 2-08-129054-5, lire en ligne)
  2. Université de Malaga

Voir aussi

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