Chœur (instrument)

Le chœur (/kœʁ/, du latin : chorus, lui-même du grec ancien : χορός / khorós) désignait dans la haute Antiquité grecque une danse de cérémonial ou des danseurs cérémoniaux. Puis, ce fut un petit groupe d'hommes masqués et chargés de commenter la dramaturgie dans l'orchestra du théâtre antique. Actuellement, le chœur est habituellement divisé en quatre pupitres principaux (soprano, alto, ténor et basse), chaque pupitre comportant ses propres divisions. Le nombre de choristes dépend de l'envergure de l'œuvre ou de la situation donnée. Par ailleurs, la plupart des chœurs ne sont en rien dépendants d'une maison d'opéra et peuvent, par exemple, participer à un office religieux ou, plus fréquemment aujourd'hui, se donner en concert (ex. : les Chœurs de l'Armée rouge) dans un répertoire non obligatoirement d'opéra (motet, oratorio, variété, gospel, etc.). Certaines formations sont uniquement composées d'hommes, de femmes ou d'enfants. Il s'agit alors de chœurs à voix égales.

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Transféré à l'opéra avec l'apport des voix de femmes, dans un premier temps, le chœur prend rarement part à l'action, se chargeant de l'illustrer et de la contraster. Au cours du XVIIIe siècle, le chœur est de plus en plus intégré au drame, depuis les opéras de Lully, Rameau, Gluck, jusqu'à l'opéra du XIXe siècle où les chœurs entrent en discussion avec les solistes et prennent leur parti dans les différentes situations, faisant souvent progresser l'action. De petits rôles sont aussi parfois attribués à un ou plusieurs choristes.

Ensemble vocal

Ensemble vocal de l'École polytechnique.

Un chœur désigne tout d'abord un ensemble musical, de nature exclusivement vocale, dont les membres, appelés choristes, chantent collectivement les différentes parties musicales destinées à ce type de formation sous la direction d'un chef de chœur. Dans ce sens, le mot « chœur » est souvent synonyme de chorale. Le concept de chœur s'oppose donc à celui d'ensemble de solistes car chaque voix du chœur doit être tenue par plusieurs personnes.

Dans la musique sacrée, le chœur, qui est à l'origine une formation musicale religieuse, doit son nom à la place qu'il occupait traditionnellement dans l'église.

Selon l'âge et le sexe des choristes, on distingue le chœur d'enfants, le chœur d'hommes, le chœur de femmes, ou encore le chœur mixte — voix de femmes (aiguës) et d'hommes (graves) assemblées.

Les membres d'un chœur peuvent être répartis en plusieurs groupes, appelés pupitres ou voix. Ces divers groupes sont destinés à interpréter autant de parties musicales différentes.

À l'époque contemporaine, un chœur mixte comprend le plus souvent quatre pupitres, deux pupitres féminins, soprano et alto, et deux pupitres masculins, ténor et basse. Ce type de chœur est appelé SATB. Selon le type de formation, on peut trouver un nombre inférieur ou supérieur à quatre pupitres. Lorsqu'il n'y en a qu'un seul, tout le chœur chante à l'unisson. Certains pupitres peuvent être dédoublés, voire détriplés, ce qui conduit à des polyphonies à plus de quatre voix.

Certaines œuvres sont écrites à double chœur (par exemple les Te Deum de Berlioz ou de Verdi, la Messe en ut mineur de Mozart, les psaumes 112 et 146 de Bruckner, etc.). Les chœurs se répondent, donnant des effets stéréophoniques intéressants. Le plus grand nombre de voix semble avoir été atteint dans le motet à 40 voix indépendantes Spem in alium de Thomas Tallis, composé pour huit chœurs de cinq voix chacun.

On peut avoir affaire à de grosses ou très grosses formations, plus de cent choristes, à des formations moins conséquentes, entre trente et cent choristes, ou enfin à de petites formations de moins de trente choristes.

Dans le bouddhisme, le courant du Sûtra du Lotus a toujours accordé une place privilégiée à l'art musical[1]. Selon les écoles bouddhiques, lorsqu’un sūtra est récité ou chanté en chœur, un accompagnement du chœur est fréquent par l'usage de cornes, conques, flûtes, hautbois, biwa, cithares (à cordes pincées ou à archet), luths, harpes, cymbales, gongs et tambours. Il existe trois types de chants bouddhiques en Corée :

  • le sûtra, invocation syllabique accompagnée seulement du gong de bois (mokt'ak) ;
  • le pomp'ae, d'origine chinoise, exécuté sur un rythme libre très lent et scindé en : hossori pomp'ae (en responsial : alternance de soliste (ou chantre) à chœur, le répons étant la reprise du tout ou de partie du verset qui vient d’être chanté[2]) et chissori pomp'ae (en homophonie : où plusieurs voix chantent à l’unisson) plus long et plus orné. C'est le chant le plus important du rite bouddhique coréen ;
  • le hwach'ong, s'inspire du folklore et est chanté par un soliste qui joue d'un gong et est accompagné d'un tambour (puk).

Partie musicale

Au cours d'une exécution musicale quelconque, on nomme chœur (ou chœurs au pluriel) chaque intervention de ce type de formation.

Dans la Messe en si mineur de Bach, les chœurs sont abondamment sollicités, depuis la première jusqu'à la dernière mesure de l'œuvre.

Le 4e et dernier mouvement de la symphonie no 9 de Beethoven contient un chœur, l'Ode à la joie, choisi comme hymne européen en 1972 à Strasbourg.

Dans le domaine de la chanson ou de la musique populaire, les chœurs désignent la ou les parties vocales entendues à l'arrière plan, autres que celles chantées par l'interprète principal. Cette seconde acception est en usage quel que soit l'effectif réel des chœurs en question. Lorsqu'un seul chanteur accompagne la voix principale, on dit que ce chanteur « fait les chœurs ».

Présentation d'un chœur sur scène

Disposition d'un chœur avec les sopranos côté jardin (à gauche sur la photo), les ténors et les basses au centre et les altos côté cour.

De nombreuses possibilités de présentation du chœur en concert sont possibles. Depuis le côté jardin vers le côté cour, la disposition sopranos, altos ténors puis basses possède l'avantage de respecter l'ordre des tessitures sur la partition. Les chœurs amateurs, qui possèdent fréquemment moitié d'hommes que de femmes, trouvent un avantage esthétique à mettre les hommes au centre, surtout si leur tenue de scène est différente de celle des femmes (voir photo ci-contre). Il peut aussi être intéressant de rapprocher des voix qui vont chanter ensemble comme dans le Psaume 42 (Mendelssohn) dont le 4e mouvement est un chœur de femmes et le 6e un chœur d'hommes.

Les œuvres utilisant un double chœur, comme le Te Deum des quatre pièces sacrées de Verdi, l'ordre sopranos 1, altos 1, ténors 1, basses 1, basses 2, ténors 2, altos 2 et sopranos 2 permet de regrouper les hommes pour l'introduction de style grégorien qui est un chœur d'hommes tout en respectant la logique de la partition sopranos, altos, ténors et basses dans chaque chœur. Cette disposition permet en effet au chef d'orchestre de s'y retrouver simplement quand il fait signe à une voix particulière pour un départ.

Mais toutes les dispositions sont acceptables, comme les sopranos devant à droite, les altos devant à gauche, les ténors au fond à droite, derrière les sopranos, et les basses au fond à gauche, derrière les altos.

Genre musical

Au sein d'une pièce musicale de nature composite (un opéra, un oratorio, une messe, une cantate), un chœur est également un genre musical particulier, précisément destiné à être interprété par ce type d'ensemble vocal, et non par des solistes, par opposition aux arias, aux duos, etc. Ce genre musical peut être accompagné d'une partie instrumentale. Dans le cas contraire, on dit que le chœur est interprété a cappella.

L'Alleluia de l'oratorio Le Messie de Haendel, ou encore le Va, pensiero, de l'opéra Nabucco de Verdi sont des exemples célèbres de chœurs, à l'origine partie intégrante d'une œuvre plus vaste, par la suite interprétés en concert indépendamment de cette œuvre.

Instrument de musique

Sur certains instruments à cordes pincées, un chœur désigne également un groupe de cordes accordées à l'unisson ou à l'octave et destinées à être jouées simultanément.

Compositeurs et répertoire

Le répertoire de la musique chorale est très riche dans toutes les périodes depuis le XIIIe siècle. Parmi de nombreux compositeurs, on peut citer :

Mais aussi le gospel et le jazz.

Notes et références

  1. Historique : Mouvement bouddhiste Soka, « Une histoire musicale du Sûtra du Lotus » (consulté le )
  2. Pascal Bourgain, « Qu’est-ce qu’un vers au Moyen Âge », Bibliothèque de l’École de Chartes, t. 147, Droz, 1989

Bibliographie


Articles connexes

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