Philippe-Gabriel de Marmier
Philippe-Gabriel, duc de Marmier, né au Château de Ray-sur-Saône[1] le et mort à Paris le , est un homme politique français.
Pour les articles homonymes, voir Marmier.
Biographie
« Fils posthume de messire Charles-Philippe-Emmanuel-Appolinaire, comte de Marmier-Ray, mestre de camp en second au régiment de cavalerie Royal-Lorraine, et de dame Madame Gabrielle-Marie-Elisabeth Constantin, marquise de la Lorie[2] », gendre du duc de Choiseul.
Premier Empire
Il devint chambellan de l'empereur Napoléon Ier ([3]) et fut créé comte de l'Empire le [2].
En , alors que les frontières de la France étaient menacées, il mit sur pied une légion de volontaires qui participa activement à la défense de Huningue jusqu'au . Sa conduite lui mérita les éloges de Napoléon, en présence de la cour : l'Empereur, lui passant autour de la taille un baudrier avec son sabre lui prononça ces mots, inscrits au château de Ray[3] :
« Le pays peut être fier d'un tel homme, il s'est conduit comme un héros[3]. »
Le comte de Marmier reprit du service pendant les Cent-Jours et fut promu colonel le [3].
Le , il fut élu[4] représentant à la Chambre des Cent-Jours, par l'arrondissement de Gray, contre Jean-Baptiste Quirot[5] ; mais il donna peu après sa démission, ayant été nommé pair le [2].
Restauration française
La seconde Restauration le laissa d'abord sans emploi[2], annulant son avancement au grade de colonel[3] que la monarchie de Juillet lui rendit le [3].
Il succéda à son beau-père, le , comme colonel de la 1re légion de la garde nationale de Paris (qu'il commanda jusqu'en 1822)[6] et devint conseiller général de la Haute-Saône[2], où il était déjà maire de Ray-sur-Saône[3].
Royaliste modéré, avec des idées libérales, il fit une opposition discrète au gouvernement des Bourbons, et, candidat à la députation dans le 1er arrondissement électoral de la Haute-Saône (Gray), le , il échoua[7] contre Brusset, et ne fut pas plus heureux[8] le contre le député sortant, Claude Joseph Lambert Brusset ; huit jours plus tard, le , il échoua encore au grand collège du département[9], contre Joseph de Villeneuve-Bargemont[10],[2].
Il ne fut élu que le [11], dans le collège de département des Vosges, lors de l'élection partielle motivée par l'invalidation en bloc de tous les élus des 17 et . Il fit de l'opposition au ministère Polignac, vota l'adresse des 221[2], et fut réélu, dans le même collège, le [12].
Monarchie de Juillet
Il se rallia au nouveau pouvoir et vit son mandat successivement renouvelé dans le 2e collège de la Haute-Saône (Jussey)[2] :
- le , par 104 voix (162 votants, 190 inscrits), contre 56 à Georges Genoux-Prachée ;
- le , par 92 voix (156 votants, 199 inscrits), contre 50 voix à M. Bésenet, candidat légitimiste ;
- le , par 118 voix (182 votants, 217 inscrits) ;
- le , par 119 voix (180 votants, 221 inscrits) ;
- le , par 121 voix (183 votants, 225 inscrits).
Il ne cessa de faire partie des majorités ministérielles, approuva les lois de septembre 1835 et de disjonction, soutint le ministère « du 15 avril » (Molé II), vota[2] :
- pour la dotation du duc de Nemours,
- pour les fortifications de Paris,
- pour le recensement,
- contre les Incompatibilité,
- contre l'adjonction des capacités,
- pour l'indemnité Pritchard.
Le , il redevint colonel de la 1re légion de la garde nationale de Paris, conserva ces fonctions jusqu'en 1844, et fut alors nommé général de brigade commandant les gardes nationaux du département de la Seine[6],[3].
Il serait entré à la Chambre des pairs le [réf. à confirmer][3], mais mourut le suivant et fut inhumé au château de Ray-sur-Saône[3]. Son fils, Alfred de Marmier le remplaça à la Chambre le suivant[2].
Le duc de Marmier, commandeur de la Légion d'honneur[1], était, au moment de son décès. à la tête d'une fortune considérable et possédait, dans le canton de Fresne-Saint-Mamès, 3 000 hectares de terres et de forêts[3].
Son épouse, Jacqueline Béatrix Gabrielle Stéphanie Choiseul Stainville (Paris, - Paris, ), « dame du palais[13] » ou « dame d'honneur[3] » (1810-1814) de l'impératrice Marie-Louise lui a donné une descendance qui subsiste[3]. « Les Marmier seront, dans la sidérurgie de Haute-Saône, une puissance régionale[14] ».
Le buste (marbre, hauteur : 0.71, 1848) du Duc de Marmier portant la croix de la Légion d'honneur, par Henri-Frédéric Iselin, est conservé au musée Georges-Garret de Vesoul[15].
Distinctions
Titres
- 2e marquis de Marmier (1795)[13] : son grand-père avait obtenu l'érection en marquisat de ses terres de Seveux (où se trouve alors une forge)[14] ;
- comte de Marmier et de l'Empire (décret du , lettres patentes signées à Fontainebleau le [16]).
- 1er duc de Marmier () :
La transmission des rang, titre et qualité de pair du royaume dont était revêtu Claude-Antoine-Gabriel de Choiseul (1760-1838), duc de Choiseul à son gendre, Philippe-Gabriel, marquis de Marmier, fut autorisée par ordonnance royale du (bull. 278, n°. 6446[17]). Elle prit effet par lettres patentes du , mais sans la pairie, l'hérédité de la pairie ayant été abolie[18].
Décorations
- Légion d'honneur[1] :
- Chevalier de l'ordre de la Couronne de fer[3] ;
- Officier de l'« ordre de Belgique »[3]Le seul ordre belge contemporain du duc de Marmier est l'Ordre de Léopold.
Armoiries
Image | Armoiries |
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Armes de la famille de Marmier
De gueules, à une marmotte d'argent[19]. Armes parlantes (Marmotte ⇒ Marmier.). | |
Armes des Marmier (branche « de Choiseul »)
Écartelé: aux 1 et 4, De gueules, à une marmotte d'argent (de Marmier) ; aux 2 et 3, de Choiseul[19]. | |
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Armes du comte de Marmier et de l'Empire
Écartelé au premier des comtes officiers de notre maison ; au deuxième de gueules à la marmotte debout d'argent (de Marmier) ; au 3e de gueules à la roue d'argent ; au quatrième d'azur à la croix d'or cantonnée de vingt b[e]llettes (billettes) du même (de Choiseul) et chargée d'un écusson d'argent à la croix ancrée de gueules (Stainville)[16]. |
Grandes armes des Marmier (branche « de Choiseul »)
Écartelé: au 1, de gueules, à une escarboucle de huit rais d'or, pommetés et fleuronnés du même (Ray); au 2, d'or, à la bande de gueules, chargée de trois fleurs-de-lis d'argent (du Châtelet); au 3, d'or, à la bande vivrée d'azur, (de La Baume Montrevel); au 4, d'azur, à la croix d'or cantonnée de vingt billettes du même (de Choiseul), la croix chargée en cœur d'un écusson d'or à la croix ancrée de gueules (Stainville). Sur le tout gueules, à une marmotte d'argent (de Marmier)[19]. |
Notes et références
- « Cote LH/1747/24 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Robert & Cougny 1891, p. 275.
- Choffat, Thiébaud & Tissot-Robbe 2006, p. 181.
- Avec 96 voix (108 votants}.
- 8 voix.
- Bouvier 1998-2012, p. Marmier.
- Avec 84 voix contre 177 à l'élu
- Avec 102 voix, contre 118 à l'élu.
- Avec 40 voix.
- 62 voix.
- Par 210 voix (262 votants, 303 inscrits).
- Par 211 voix (255 votants).
- Roglo 2012.
- Lambert-Dansette 2001, p. 101.
- Iselin 1848, p. Buste.
- Archives nationales BB/29/968, p. 66.
- Courcelles 1822, p. 61.
- Velde 2005, p. Lay peers.
- Rietstap 1884.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « Marmier (Philippe-Gabriel, duc de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, t. IV, Edgar Bourloton, , 640 p. [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 275 [texte sur Sycomore] ;
- Thierry Choffat, Jean-Marie Thiébaud et Gérard Tissot-Robbe, Les Comtois de Napoléon : Cent destins au service de l'Empire, Cabédita, , 268 p. (ISBN 978-2-88295-478-7, lire en ligne), p. 181 ;
- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887 « et ses Compléments », sur www.euraldic.com (consulté le ) ;
- « Chambre des pairs », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. I, [détail de l’édition] (lire en ligne), p. 61-66 ;
- Jean Lambert-Dansette, Chemins de la mémoire : Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, L'Harmattan, , 554 p. (ISBN 978-2-7475-1220-6, lire en ligne), p. 101 ;
Articles connexes
- Armorial des comtes de l'Empire ;
- Château de Ray-sur-Saône ;
- Duché de Choiseul ;
- Famille de Choiseul ;
- Familles subsistantes de la noblesse d'Empire ;
- Liste des commandeurs de la Légion d'honneur ;
- Liste des conseillers généraux de la Haute-Saône ;
- Liste des députés de la Haute-Saône ;
- Liste des députés des Vosges ;
- Liste des membres de la Chambre des pairs (Cent-Jours) ;
- Liste des membres de la noblesse d'Empire ;
- Ray-sur-Saône ;
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- « Philippe-Gabriel de Marmier », sur roglo.eu (consulté le ) ;
- « Registres de lettres patentes de collation de titres et d'armoiries et armorial. 1808 - 1815. BB/29/968 page 66 », Titre de comte, accordé par décret du 15 août 1810, à Philippe, Gabriel de Marmier. Fontainebleau (22 octobre 1810)., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ), p. 496 ;
- (en) François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le ) ;
- « Les sculptures d'Henri-Frédéric Iselin au musée Georges-Garret », Le Duc Gabriel de Marmier (Ray-sur-Saône,1783-Paris,1845), sur www.musees-franchecomte.com (consulté le ) ;
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