Philippe Ier le Beau
Philippe de Habsbourg, dit Philippe le Beau (en allemand : Philipp der Schöne, en néerlandais : Filips de Schone, en espagnol : Felipe el Hermoso)[1], né le à Bruges en Flandre et mort le à Burgos en Castille, est le fils de Maximilien de Habsbourg et de Marie de Bourgogne.
Pour les articles homonymes, voir Philippe de Bourgogne, Philippe de Castille (page d'homonymie), Philippe de Habsbourg et Philippe Ier.
Ne doit pas être confondu avec Philippe le Bel.
Philippe le Beau | ||
Philippe le Beau, Maître de la légende de Madeleine, vers 1500, musée d'Histoire de l'art de Vienne. | ||
Titre | ||
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Roi de Castille | ||
– (2 mois et 13 jours) |
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Avec | Jeanne Ire | |
Prédécesseur | Jeanne Ire (seule) | |
Successeur | Jeanne Ire (seule) | |
Duc de Bourgogne | ||
– (24 ans, 5 mois et 29 jours) |
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Prédécesseur | Marie de Bourgogne | |
Successeur | Charles Quint | |
Biographie | ||
Dynastie | Maison de Habsbourg | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Bruges Comté de Flandre Pays-Bas bourguignons |
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Date de décès | ||
Lieu de décès | Burgos Royaume de Castille |
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Sépulture | Chapelle royale de Grenade | |
Père | Maximilien Ier | |
Mère | Marie de Bourgogne | |
Fratrie | Marguerite d'Autriche | |
Conjoint | Jeanne Ire | |
Enfants | Éléonore d'Autriche Charles Quint Isabelle d'Autriche Ferdinand Ier Marie d'Autriche Catherine d'Autriche |
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Ducs de Bourgogne Monarques de Castille |
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À la suite de la mort précoce de sa mère, duchesse de Bourgogne, Philippe hérite des terres bourguignonnes dès l'âge de trois ans. En 1494, âgé de seize ans, il commence son règne personnel, mettant fin à la régence impopulaire de son père, devenu roi des Romains. Marié deux ans plus tard à Jeanne, dite « la Folle », fille des Rois catholiques d'Espagne, il devient, en 1504, roi consort de Castille et de León, un titre remis en cause par son beau-père Ferdinand d'Aragon. Officiellement reconnu roi en 1506, il meurt quelques mois plus tard, apparemment d'une fièvre typhoïde.
Philippe est le père des empereurs Charles Quint et Ferdinand Ier ; il est ainsi l'ancêtre commun des souverains Habsbourg d'Espagne et du Saint-Empire.
Biographie
Enfance
Philippe naît le à Bruges dans le comté de Flandre, l'un des Pays-Bas bourguignons[2]. Il est le seul fils survivant de l'archiduc Maximilien d'Autriche et de son épouse la duchesse Marie de Bourgogne, fille et héritière du duc Charles le Téméraire qui a été tué à la bataille de Nancy. Ses parents s'étaient mariés le au Prinsenhof de Gand ; au moment de sa naissance, son père a lutté contre Louis XI de France dans la guerre de Succession de Bourgogne.
En 1480 naît sa sœur Marguerite d'Autriche. Un deuxième fils de Maximilien et de Marie, François, est mort peu après sa naissance en 1481.
Le , il a trois ans quand sa mère meurt précocement à l'âge de 25 ans des suites d'une chute de cheval pendant une partie de chasse. Il hérite nominalement des deux-Bourgognes (le comté et le duché) et des Pays-Bas bourguignons, fiefs lui venant de sa mère et possédés par son grand-père, le dernier des ducs Valois de Bourgogne, Charles le Téméraire.
Cependant Louis XI a saisi cette occasion pour reprendre la lutte et le traité d'Arras de 1482 attribue le comté et le duché de Bourgogne au roi de France. Par le traité de Senlis, en 1493, le roi Charles VIII rétrocède aux Habsbourg les comtés de Bourgogne (Franche-Comté) et d'Artois. Sous les dispositions dans le testament de sa mère, Maximilien Ier est régent en son nom.
À la suite de l'accord d'Arras, sa sœur Marguerite était destinée à épouser le dauphin de France, Charles VIII, et a été éduquée à la cour française. Philippe lui-même demeura aux Pays-Bas où Olivier de La Marche (1426-1502) est son éducateur. François de Busleyden (1455-1502) fut le précepteur, de 1485 à 1495, puis son principal conseiller. En , à l'âge de seize ans, il est déclaré majeur.
Mariage et descendance
Pendant la première guerre d'Italie, Maximilien de Habsbourg a conclu un pacte avec la monarchie espagnole, prélude à la ligue de Venise menée par le pape Alexandre VI, lors duquel un mariage double était également prévu. Le à Lierre, Philippe épouse l'infante Jeanne de Castille, la fille des « Rois catholiques d'Espagne », Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon. Six mois plus tard, sa sœur Marguerite se marie au frère de Jeanne, le prince héritier Jean. Ces mariages font partie de la politique extérieure d'Isabelle et Ferdinand ; avec les unions conjugales de leur progéniture, ils prétendent construire un réseau d'alliances dans le but de renforcer l'union des couronnes de Castille et Aragon, destinées à être héritées par leur fils Jean, contre la France[3], principale rivale et ennemie à l'époque.
Philippe et Jeanne ont plusieurs enfants :
- Éléonore (1498 – 1558), reine de Portugal puis de France ;
- Charles (1500 – 1558), roi d'Espagne et empereur du Saint-Empire ;
- Isabelle (1501 – 1526), reine de Suède, de Norvège et de Danemark ;
- Ferdinand (1503 – 1564), empereur du Saint-Empire ;
- Marie (1505 – 1558), gouvernante des Pays-Bas et reine de Hongrie et de Bohême ;
- Catherine (1507 – 1578), reine consort de Portugal.
Régence pour Jeanne de Castille
Après la mort précoce de Jean d'Aragon en 1497, la question de la succession de Castille était de nouveau posée. Du au (185 jours), Philippe et son épouse se rendent[4], depuis Bruxelles, à Tolède pour recevoir l'hommage des Cortes (parlement) du royaume de Castille et du royaume d'Aragon comme héritiers du trône. Philippe retourne en Flandre avant la fin de l'année.
À la mort de la reine Isabelle le , son mari Ferdinand tente de mettre la main sur la régence de la Castille mais les nobles castillans, qui ne l'aiment pas et le craignent, l'obligent à y renoncer. Sa fille Jeanne étant l'héritière du royaume, le couple part en Castille pour être proclamé reine et roi.
Dans un acte du déjà, Philippe se définit « par la grace de Dieu roy de Castille, de Leon, de Grenade, archiduc d’Autriche etc. » La querelle de famille, dans laquelle son beau-père Ferdinand d'Aragon (comme une partie importante des Cortes castillanes et Jeanne) ne veut pas de lui comme roi de Castille dure depuis la proclamation de Jeanne comme héritière, à la suite des décès de son frère Jean et sa sœur aînée Isabelle d'Aragon. En effet, ce mariage ne prévoyait pas, selon les « Rois catholiques », l'accès au trône « d'un Flamand » qui, d'après eux, détournerait les intérêts de la couronne. Au contraire, ce mariage devait défendre les intérêts de la monarchie espagnole contre la France.
Finalement, Ferdinand a dû céder et renoncer à ses droits. Philippe, en Castille pour se proclamer roi, meurt à Burgos lors de ce séjour, après deux mois de « règne », apparemment d'une fièvre typhoïde « après un jeu de paume très assoiffant qui dure des heures et [après] avoir beaucoup transpiré sans bien s'hydrater »[réf. nécessaire] (le soupçon de l'empoisonnement, reste néanmoins vraisemblable, bien que l'eau empoisonnée soit testée par son goûteur, qui résiste mieux au poison).
Après la mort de Philippe, sa veuve Jeanne a été placée en résidence surveillée au couvent de Tordesillas par son père. Son fils mineur Charles a été élevé par sa tante Marguerite aux Pays-Bas ; en 1516, il est proclamé, conjointement avec sa mère, roi des Espagnes. Également élu roi des Romains et couronné empereur en 1520, il céda les territoires héréditaires des Habsbourg à son frère cadet Ferdinand. Son fils Philippe II lui succédera en Espagne.
Titres et armoiries
- Duc de Bourgogne et comte de Flandre sous le nom de Philippe IV (1482-1506)
- Duc de Brabant, duc de Limbourg et comte de Charolais sous le nom de Philippe III (1482-1506)
- Duc de Luxembourg, comte de Hainaut, comte de Hollande et comte de Zélande sous le nom de Philippe II (1482-1506)
- Comte de Namur sous le nom de Philippe V (1482-1506)
- Comte palatin de Bourgogne et comte d'Artois sous le nom de Philippe VI (1482-1506)
- Duc de Gueldre et comte de Zutphen sous le nom de Philippe Ier (1482-1492)
- Roi consort de Castille sous le nom de Philippe Ier (1506)[5]
Ascendance
Références
- Jean-Marie Cauchies, Philippe le Beau : le dernier duc de Bourgogne, Turnhout, Brepols, coll. « Burgundica » (no 6), 2003.
- « BnF - Miniatures flamandes », sur expositions.bnf.fr (consulté le )
- Henri d'Hulst, Le Mariage de Philippe le Beau avec Jeanne de Castille à Lierre le 20 octobre 1496, Anvers, Impr. générales Lloyd Anversois, 1958, 83 p.
- La relation de ce voyage fourmille de descriptions et de détails sur les villes et villages traversés, l’accueil par la population et les autorités locales : voir (de) Joseph Chmel, Die Handschriften der k. k. Hofbibliothek in Wien, Wien, 1841, Codex Ms. no 3410, « Reise des Erzherzogs Philipp nach Spanien 1501 » (extraits en ligne).
- Éléments de titulature dans Zalama et Vandenbroeck 2006, p. 157 et 185.
- ; (es) Ignacio Gavira Tomás, « La evolución del escudo de España », sur Heraldicá hispanica, .
Annexes
Bibliographie
- Jean-Marie Cauchies, Philippe le Beau : le dernier duc de Bourgogne, Turnhout, Brepols, coll. « Burgundica » (no 6), , XIX-292 p. (ISBN 2-503-51226-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Jean-Marie Cauchies, « « Croit conseil » et ses « ministres ». L'entourage politique de Philippe le Beau (1494-1506) », dans Alain Marchandisse et Jean-Louis Kupper (dir.), À l'ombre du pouvoir : les entourages princiers au Moyen Âge, Liège, Publications de l'Université de Liège, coll. « Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège » (no 283), , 412 p. (ISBN 2-870-19-283-5, lire en ligne), p. 385-405.
- (es) Miguel Ángel Zalama, Paul Vandenbroeck et al., Felipe I el Hermoso : la belleza y la locura, CEEH, , 302 p. (ISBN 978-84-934643-3-2, lire en ligne).
Articles connexes
- Maison de Habsbourg
- Histoire de la Bourgogne
- Traité de Lyon (1503) (es), Philippe le Beau cède le royaume de Naples à Louis XII pour tenter de résoudre la guerre de Naples.
- Duché de Bourgogne
- Liste des ducs de Bourgogne
Liens externes
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