Pièce de 1 dollar américain
La pièce de 1 dollar américain (1 $) est frappée pour la première fois 1794 par l'atelier monétaire de Philadelphie. Bien qu'entre 1849 et 1889, l'Institution monétaire américaine ait fabriqué des pièces de 1 dollar en or, le métal employé pour la version circulante et d'usage courant fut principalement l'argent jusqu’en 1935, puis, à partir de 1971, un métal composite à base de cuivre et de nickel.
Dollar | ||
Pays | États-Unis | |
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Valeur | 1,00 USD | |
Masse | 8,100 g | |
Diamètre | 26,50 mm | |
Épaisseur | 2,00 mm | |
Tranche | Lisse, inscriptions en creux | |
Composition | 6,00 % zinc 3,5 % manganèse 2 % nickel 88,50 % cuivre |
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Année d'émission | depuis 1794 | |
Numéro catalogue | ||
Avers | ||
Gravure | cf. article | |
Revers | ||
Gravure | Statue de la Liberté | |
Graveur | Don Everhart | |
Année de la gravure | 2007 | |
Depuis 1999, de nouvelles émissions en alliage de cuivre ayant l'apparence de l'or, essentiellement commémoratives, ont cours légal et l'une des faces représente la Statue de la Liberté. Historiquement, la pièce de 1 dollar, qui a du mal à s'imposer dans le « porte-monnaie » depuis une trentaine d'années, n'a donc pas remplacé le billet de 1 dollar contrairement à ce qui se passe dans la plupart des systèmes financiers développés, comme l'euro ou la livre sterling : la suppression de ce « billet symbole » de 1 dollar permettrait pourtant à l’État fédéral d'opérer une économie de plus de 5 milliards sur une période de trente ans[1].
Histoire
Premières émissions
Avant la guerre d'indépendance (1775-1783), de nombreuses devises circulaient sur tout le territoire des Treize Colonies, et à concurrence de la livre britannique, l'on trouvait des réaux espagnols frappés à Mexico ou à Potosí, mais aussi des écus français à la fleur de lys de Louisiane : de toutes ces monnaies d'argent, si elles avaient cours légal, celle qui avait fini par s'imposer était la pièce de huit (appelée « spanish dollar » par les Américains anglophones et « piastre espagnole» par les Américains francophones), d'une valeur de 8 réaux ("Ocho reales" en espagnol) pesant en 1794 27,067 4 g d'argent au titre de 896 millièmes. En votant le Coinage Act of 1792, le Congrès décide de calquer la masse de la future pièce de 1 dollar sur celle de 8 réaux qui était alors en usage parmi les colons.
À partir de 1775, le manque de numéraire chez les insurgés des Treize Colonies avait été tel, que l'on décida l'impression en urgence d'une monnaie-papier, le Continental currency dollar, supprimé en 1782. Durant cette période, sont également frappées des pièces de monnaie.
Le , les 1 758 premières pièces officielles de 1 dollar sortent des ateliers de Philadelphie : elles furent remise à David Rittenhouse, premier directeur de l'US Mint, qui s'en servit comme cadeaux lors des cérémonies diplomatiques[2]. Le , l'une de ces pièces est passée en vente, son prix a atteint 10 016 875 dollars, un record mondial pour un tel objet[3].
Le premier type fabriqué s'appelle le dollar « Flowing Hair » (1794-1795), il a été conçu par le graveur en chef de la Monnaie, Robert Scot, qui fut chargé de l'ensemble de la gamme. C'est encore lui qui exécute le deuxième type, appelé dollar « Draped Bust » (-1804). Ces deux pièces pèsent chacune 26,96 g (soit 416 grains), d'un diamètre de 39 à 40 mm, elles sont composées de 89,24 % d'argent pur et de 10,76 % de cuivre.
En 1798, la Monnaie de Philadelphie frappa 327 536 pièces de 1 dollar en argent : nombre insuffisant, qui explique en partie pourquoi, jusqu'en 1857, le type Spanish Dollar a cours légal sur le sol américain. Mis à part en 1799 et 1800, la pièce de 1 dollar n'est pratiquement pas frappée jusqu'en 1836.
Le type « Liberty Seated » (1838-1873)
En 1838, Christian Gobrecht, chef graveur de l'US Mint, conçoit un nouveau type qui n'est frappé qu'à un tout petit nombre d'exemplaires. Par la suite, dans les années 1840-1850, le manque de métal va être progressivement comblé en partie grâce à l'exploitation des mines d'argent dans le Nevada.
Ce type montre à l'avers une figure allégorique de la Liberté, jeune femme assise regardant vers la gauche, tenant d'une main, un pic surmonté d'un bonnet phrygien, son autre main posée sur le bouclier de l'Union ; au revers, un pygargue à tête blanche dessiné en vol est entouré des mentions « United States of America » et « One dollar ».
En 1840, Gobrecht doit plancher sur un nouveau projet et propose alors un type modifié au revers, l'aigle (« Bald Eagle ») apparaît aux ailes déployés, avec en ses serres rameau d'olivier et flèches. C'est avec cette pièce que commencent à être frappés en plus grand nombre et de manière régulière des dollars en argent, puisque le tirage passe la première année de 61 005 à plus d'un million d'unité en 1872.
Cependant en 1849, les conséquences de la ruée vers l'or californien ont un impact négatif sur la circulation de l'argent métal : l'or rendu abondant pèse sur le cours du métal blanc. Le système monétaire américain repose sur le bimétallisme, et le rapport de 15,5 entre or et argent n'est bientôt plus tenable. Une réforme monétaire devient incontournable au début des années 1870, réforme retardée à cause de la guerre de Sécession qui contribua grandement à dérégler la politique monétaire américaine.
Pièce de 1 dollar en or (1849-1889)
Conséquence de la loi du , sortent des ateliers de San Francisco les premières pièces de 1 dollar en or. Le type a été conçu par le graveur James B. Longacre et présente à l'avers la tête de la Liberté entourée des 13 étoiles des premières colonies, et au revers, au centre, les mentions « 1 dollar » et la date, entourées de « United States of America ». Il s'agit de la plus petite pièce en or émise aux États-Unis, son diamètre est de 13 mm seulement, et sa masse de 1,672 g titré 900/1000e : ce poids ne devait pas varier, il est l'exact équivalent en or d'un dollar, et fut garanti par les institutions monétaires et bancaires américaines jusqu'en 1934. Le plus gros tirage est celui de l'année 1851, avec 3 317 671 d'exemplaires.
Un deuxième type fait son apparition en 1854, d'un diamètre supérieur de 2 mm mais à poids égal : conçu également par Longacre, l'avers présente une tête d'Amérindien.
La fabrication est suspendue en 1889.
Le Trade dollar
Le Trade dollar (dollar de «commerce») a été produit à partir de 1873 en réponse aux autres puissances occidentales comme l'Espagne, et en particulier le Mexique, afin que les États-Unis se montrent compétitif sur les marchés asiatiques (« zone commerciale du Pacifique »).
Il s'agit de la première tentative américaine d'établir le dollar comme monnaie d'échange sur un plan international, cette volonté ira croissante. Cette pièce en argent métal titre 900/1000e mais possède une masse de 27,22 g, soit 0,49 g de plus que la pièce d'un dollar utilisée dans les transactions sur le sol américain.
Il est donc la concrétisation du passage de l'économie américaine à l'étalon-or sanctionné par le Coinage Act de 1873 et est réservé aux règlements et transactions extérieurs.
Cette opération eut comme conséquence, d'abord l'arrêt de la fuite des monnaies d'argent américaines vers l'extérieur ; ensuite, le Trade dollar connut un certain succès auprès des opérateurs japonais et chinois où le bimétallisme était de rigueur au profit d'une utilisation massive de l'argent métal (mais aussi du cuivre). La France suivit exactement le même schéma, frappant la piastre de commerce, pesant le même poids que le Trade dollar.
Sur le plan intérieur, le mécontentement fut grand : à partir de 1874, on ne pouvait plus pratiquer de dépôt de garantie en argent métal dans les banques) à la suite de la crise bancaire de mai 1873. La réforme monétaire fut alors qualifiée par l'opinion de « criminelle », d'autant qu'elle se doubla dans les toutes premières années d'une importante crise économique.
Par la suite d'autres grandes puissances commerçantes et concurrentes des États-Unis sur le marché asiatique, créeront leur propre "Dollar de commerce" :
- le Japon (le "Trade Dollar" ["Yen de commerce" inscrit en japonais au revers], à partir de 1875),
- la France (la "Piastre de commerce" en Indochine française à partir de 1885),
- la Grande-Bretagne : le "British Trade Dollar" à Hong-Kong et à Labuan à partir de 1895, puis le "Straits Settlements Dollar" [Dollar des établissements des détroits de Malacca et de Singapour] à partir de 1903), etc.
Le type Morgan (1878-1921)
Conséquence directe du Coinage Act de 1873, en 1878, le graveur George T. Morgan conçoit un nouveau type de pièce qui fut frappé jusqu'en 1904, avec une reprise de la frappe en 1921 seulement.
Cette pièce présente sur l'avers la tête de la Liberté, qui n'est pas sans rappeler l’œuvre d'Auguste Bartholdi, sculpteur de la fameuse statue mais qui, en réalité, s'inspire du visage d'Anna Willess Williams, une amie du peintre Thomas Eakins ; tourné vers la gauche, le profil est entouré de la devise latine e pluribus unum, des 13 étoiles et du millésime ; au revers, l'aigle, ailes déployées, est entouré d'une couronne de rameaux d'olivier, et des mentions « United States of America », « In god we trust » et « One dollar ». La tranche de la pièce est striée.
Elle fut d'un usage courant, le chiffre des différents tirages montrant des pics à plus de 15 millions d'unités (1879, 1884, ou encore 1889).
Le tirage de 1921 (qui n'est pas un retirage puisque Morgan a du regraver les matrices) est venu en réponse au manque de numéraire à la suite du Premier Conflit mondial et à la décision en par la Chambre qui vote le Pittman Act de rappeler et fondre l'ensemble des pièces de 1 dollar en circulation : colossal, le tirage de 1921 totalise plus de 85 millions d'unités.
Le type Peace (1921-1935)
Une autre conséquence du Pittman Act, fut la création du « Peace dollar » (dollar de la Paix), un acte doublement symbolique : il montre la volonté des États-Unis d'immortaliser dans les mémoires la fin du conflit militaire européen et l'affirmation de la toute puissance de l'économie américaine, le poids du dollar, conséquences d'emprunts massifs, dans les transactions internationales, étant désormais sensiblement supérieur à celui de la livre sterling et du franc français.
En sortent des ateliers monétaires les premiers Peace dollars : le type a été conçu par le graveur d'origine sicilienne Anthony de Francisci qui avait remporté le concours lancé par la Commission des beaux-arts des États-Unis. D'un diamètre et de masse identiques aux précédents dollars, l'avers montre la tête de la Liberté, entourée des mots « Liberty », « In god we trust », et du millésime ; le revers montre le pyrargue au repos perché sur un piton rocheux, sur lequel est inscrit le mot « Peace », l'animal regardant vers la droite l'aurore.
Cette pièce fut frappée massivement jusqu'en 1926 inclus ; puis, jusqu'en 1935, au rythme moyen de près d'un million d'unités par an (au total, plus de 111 millions de pièces). C'est le dernier dollar d'argent d'usage courant. La dépression économique, conséquence du krach de 1929, puis le vote du Gold Reserve Act en , mettent un terme aux émissions.
Le type Eisenhower (1971-1978)
Entre 1936 et 1970, l'US Mint ne fabrique pas de pièces de 1 dollar. Le Coinage Act of 1965 démonétisa de facto l'ensemble des pièces en argent sur une période de trois à cinq ans. La pièce de 50 cents « Kennedy » émise en 1964 au titre de 900 millièmes conserva une part d'argent (40 %) pour les émissions de 1965 à 1970. Deux ans plus tard, le , le président américain Richard Nixon décrète l'inconvertibilité du dollar en or : c'est la fin du Gold Exchange Standard.
Pièce à la fois commémorative et censée être d'usage courant, le « Eisenhower dollar » souffrait d'être formatée aux mêmes dimensions que les précédents dollars en argent. Encombrante, moins maniable qu'un billet de 1 dollar, cette pièce fut surtout collectionnée et circula donc peu. Elle n'est nullement rare : le tirage maximal est de plus de 170 millions d'unités en 1972.
Conçue par le graveur Frank Gasparro , pesant 24,59 g (composée de 40 % d'argent et de 60 % de cuivre émise de 1971 à 1974 et une autre émission parallèle mais en cuivre plaqué cupronickel pesant 22,8 gr., elle montre à l'avers le profil du président américain Dwight David Eisenhower, et au revers, le pygargue, ailes déployées, ainsi que la Lune : la présence graphique du satellite de la Terre renvoie ici à l'alunissage du .
En 1976 est émise la gamme commémorant le bicentenaire des États-Unis : un revers spécifique est alors dessiné par Dennis R. Williams, montrant au premier plan la Liberty Bell et au second, la face visible de la Lune.
Le type Susan B. Anthony (1979-1981, 1999)
Décidée en 1978, la nouvelle pièce de 1 dollar adopte un format proche de celui du quarter (25¢) : le rejet du public fut massif.
Pièces contemporaines
En 1997, le Congrès américain relance l'idée d'une pièce de 1 dollar d'usage courant en votant le programme d'émission du Dollar Sacagawea.
Ce programme est complété en 2007 par la Série du dollar présidentiel.
En 2011, 1,4 milliard de pièces destinées à la circulation étaient stockées par la réserve fédérale américaine, et il[Qui ?] a alors suspendu la production des pièces de la série pour permettre d'économiser 50 millions de dollars de coûts de transport et de stockage. Ces pièces de un dollar sont uniquement en circulation à Las Vegas pour que les gens puissent les utiliser dans les machines à sous.[réf. souhaitée]
Articles connexes
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dollar coin (United States) » (voir la liste des auteurs).
- (en) « U.S. Coins: Replacing the 1 $ Note with a 1 $ Coin Would Provide a Financial Benefit to the Government », rapport de l'U.S. Government Accountability Office (GAO) du 16 août 2011.
- (en) « The first silver dollars », in Legendary Coins & Currency, Smithsonian NMAH, en ligne.
- (en) Vente Stacks Bowers, The January 2013 New York Americana Sale, en ligne.
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