Piéral

Pierre Germain Bernard Aleyrangues dit Piéral souvent crédité aux génériques de films anciens comme le nain Piéral, né le à Levallois-Perret et mort le dans le 13e arrondissement de Paris, est un acteur français.

Piéral
Nom de naissance Pierre Germain Bernard Aleyrangues
Naissance
Levallois-Perret, France
Nationalité Française
Décès (à 79 ans)
13e arrondissement de Paris, France
Films notables Les Visiteurs du soir
L'Éternel Retour

Piéral mesurait 1 mètre 23[1] et il est souvent présenté comme l'un des acteurs de petite taille les plus célèbres du cinéma français.

Biographie

Débuts

Piéral est placé en nourrice de l'âge de six mois à trois ans à Gy-l'Évêque (Yonne), en France, puis retourne vivre à Levallois-Perret.

Ses parents ne lui ayant rien dit sur son nanisme, il n'en prend conscience que lorsqu'il voit son jeune frère devenir aussi grand que lui.

Suivant des cours à la Haute École de Joaillerie pendant l'Occupation, il a 17 ans lorsqu'il est abordé dans la rue par un inconnu qui lui demande s'il veut faire du théâtre. Il est alors embauché par Henri Lartigue pour jouer au théâtre de l'Avenue le rôle d'un bouffon du roi dans Fariboles. On se souvient de son rôle dans Minetti de Thomas Bernhard, dans des cabarets, le music-hall et le cirque. Les frères Bouglione l'engageront pour Blanche-neige et les sept nains au Cirque d'Hiver.

Son goût pour le transformisme le mène à jouer un numéro d'imitation de Mae West.

Carrière cinématographique

Il débute au cinéma en 1941 dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné, puis tourne dans L'Éternel Retour de Jean Delannoy, où il fait la connaissance de Jean Cocteau qui devient un ami, et auquel il rend visite quasi quotidiennement pendant trois ans, ce dernier lui ayant promis un rôle dans L'Aigle à deux têtes que finalement il n'obtiendra pas. Jean Delannoy, l'emploiera également dans Notre-Dame de Paris et La Princesse de Clèves.

Le capitan (1960), où il retrouve son ami Jean Marais mais aussi Bourvil, Elsa Martinelli et Lise Delamare.

Il tourne ensuite avec d'autres grands cinéastes, comme André Hunebelle, Max Ophüls, Luis Buñuel, Christian-Jaque

Les réalisateurs lui réservaient souvent des rôles inattendus : grande duchesse dans Voyage Surprise, psychanalyste dans Cet obscur objet du désir, lui-même dans Nuit docile. C'était l'interprète idéal du réalisme poétique (Marcel Carné, la série Le Roi Mystère) ou du surréalisme (Pierre Prévert, Luis Buñuel).

Il joua aussi dans quelques téléfilms, comme dans la série Les Cinq Dernières Minutes.

Il était connu pour son dandinement caractéristique, et son visage bonhomme et jovial qu'il a prêté souvent à des personnages maléfiques.

« Sa petite taille et son grand talent en avaient fait un personnage décalé et inquiétant que les cinéastes utilisaient volontiers pour donner du sel à leurs histoires »[2].

Vie privée

Piéral est l'auteur de souvenirs intitulés Vu d'en bas, publiés en 1976, dans lequel il parle avec facilité de sa petite taille, tout en rappelant les souffrances qu'elle lui a occasionnées, en particulier à l'école.

Bisexualité

Piéral ne faisait pas mystère de sa bisexualité, après avoir été dépucelé par une prostituée dans une maison close, il a sa première expérience homosexuelle en 1942 avec un étudiant qui l'a abordé dans la rue, puis une seconde avec un acrobate marié du cirque d'hiver Bouglione. Il raconte dans ses souvenirs que dans le domaine du plaisir son nanisme, au lieu de faire de lui un laissé pour compte, lui valait plus de propositions qu'il n'en désirait[3] et qu'il eut une grande passion pour une certaine Angela, de vingt ans son aînée : « Je n'ai pas seulement aimé Angela sentimentalement. Notre histoire a été une grande passion des sens. J'ai été l'amant le plus ardent et le plus comblé par une maîtresse qu'on m'enviait[4]. »

Il a tourné dans des films à thématique homosexuelle à la fin de sa vie.

Famille

Célibataire, Piéral a un frère cadet, Jean, père d'une fille et d'un garçon[5].

Mort

Atteint d'un cancer généralisé, Piéral meurt le à l'hôpital Broca dans le 13e arrondissement de Paris[6], des conséquences de la canicule de 2003. Son corps a été incinéré quelques jours après dans la même ville, au crématorium du cimetière du Père-Lachaise[7].

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Discographie

  • L'Écolier (1975).
  • Mon Cœur (1975).

Publication

  • Piéral, Vu d'en bas, Robert Laffont, 1976.

Notes et références

  1. Son père ne mesurait qu'1 mètre 55 d'après son livret militaire.
  2. Gilles Durieux, Jean Marais : Biographie , Paris, Éditions Flammarion, 2005, page 108 (ISBN 9782080684325)
  3. Piéral, Vu d'en bas, Mémoires, Robert Laffont, 1976, p. 63.
  4. Piéral, op. cit., p. 190.
  5. Piéral, op. cit., p. 61 : « je n'ai jamais été jaloux de mon frère, je n'ai pas envié son sort, rêvé d'être comme lui, ingénieur, marié et père d'un fils et d'une fille ».
  6. Relevé des fichiers de l'Insee
  7. Cimetières de France et d'ailleurs

Annexes

Bibliographie

  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus. 694 portraits, 2147 noms, Éditions cinéma, 2008.

Liens externes

  • Portail du théâtre
  • Portail du cinéma français
  • Portail de la télévision française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.