Piero Manzoni

Piero Manzoni, né le à Soncino (province de Crémone), et mort à Milan le [1], est un plasticien italien, pionnier de l'Arte povera et de l'art conceptuel.

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Piero Manzoni
Naissance
Décès
(à 29 ans)
Milan
Nom de naissance
Piero Manzoni
Nationalité
Activité
Formation
Représenté par
Sperone Westwater (en), Hauser & Wirth
Lieux de travail
Mouvement
Influencé par
Parentèle
Pippa Bacca (oncle maternel)
Site web
Œuvres principales

Biographie

Influencé par les recherches d'Yves Klein, le travail de Piero Manzoni a anticipé et directement influencé celui de la génération d'artistes italiens plus jeunes réunis par le critique Germano Celant lors de la première exposition d'Arte povera qui s'est tenue à Gênes en 1967.

Manzoni est plus particulièrement connu pour une série d'œuvres mettant en question la nature de l'objet d'art, préfigurant en cela l'art conceptuel. Sa démarche évite les matériaux artistiques courants, utilisant tout ce qui se présente, de la fourrure de lapin aux excréments humains (Merde d'Artiste, 1961), en passant par toute sorte de matériaux, de manière à « découvrir les sources mythologiques et comprendre les valeurs authentiques et universelles. »

En 1958, il met au point les Tables de vérification et les Achromes. Ces derniers sont des toiles et autres surfaces recouvertes de plâtre ou kaolin sur des panneaux de tissus, feutre, coton, peluche ou autres matériaux. La même année, il expose à la galerie Bergamo et bénéficie d'une exposition personnelle à la galerie Pater de Milan avec Enrico Baj et Lucio Fontana.

En 1959, il abandonne le Groupe Nucleaire[2] (Gruppo Nucleare) et se rapproche d'Agostino Bonalumi et Enrico Castellani. Avec ces derniers il fonde la revue Azimuth, où paraissent des textes de Vincenzo Agnetti, Nanni Balestrini et Edoardo Sanguineti avec des illustrations d'Yves Klein, Arnaldo Pomodoro, Robert Rauschenberg, Jasper Johns, Piero Dorazio, Gastone Novelli et Franco Angeli. De même, en 1959, il entre en contact avec le Groupe NUL d'Amsterdam et le Groupe ZERO de Düsseldorf et, tout en continuant ses recherches sur les Achromes, il commence à créer des objets conceptuels comme les Lignes[3] (Linee) sur des bandes de papier qui peuvent atteindre 7200 m de long, avant d'être enroulées dans un tube.

En , il produit 45 Corps d'air[4] (Corpi d'aria), simples ballons remplis d'air, et d'autres de son propre souffle qu'il nommera Souffles d'artiste[5] (Fiato d'artista), puis le , lors de sa plus fameuse performance réalisée au siège de sa revue et intitulée Consommation d'art dynamique par le public dévoreur d'art[6], il appose ses empreintes digitales sur 70 œufs durs ou Œuf avec empreinte[7] (Uova con impronta) qu'il mange et distribue au public. Toujours en 1960, il réalise une Sculpture dans l'espace (Scultura nello spazio) constituée d'une sphère pneumatique de 80 cm de diamètre maintenue en suspension par un jet d'eau.

En 1961, il signe des corps vivants à la Galerie La Tartaruga de Rome, comme s'il s'agissait d'œuvres d'art, appelés ensuite Sculptures vivantes, en émettant des certificats d’authenticité, qu'il délivre notamment à Umberto Eco, Marcel Broodthaers et Mario Schifano. Avec des piédestaux nommés Socles magiques[8] (Basi magiche) il transforme en œuvre d'art tous ceux qui montent dessus. En 1961, il installe également au Herning Kunstmuseum au Danemark le Socle du monde, hommage à Galilée[9] (Base del mondo) un cube d'acier corten retourné à l'envers sur le sol comme s'il supportait le globe terrestre. Le , il met en vente 90 boîtes de conserves contenant ses propres excréments qu'il nomme Merde d'Artiste[10] (Merda d'Artista).

Son œuvre est vue par certains comme une critique de la production de masse et de la société de consommation qui changèrent la société italienne (le « miracle économique ») après la Seconde Guerre mondiale.

Il meurt d'une crise cardiaque le .

Bibliographie

  • 1974 : Manzoni, P., Piero Manzoni: Paintings, Reliefs, & Object
  • 1997 : Schumacher, R., Italy in the Sixties - A Sketch, p.  7-21
  • 2002 : Piero Manzoni, Contre rien, Allia (textes réunis et traduits de l'italien par Martina Cardelli et Danielle Orhan) (ISBN 2-84485-105-3).
  • (en) R. Schumacher, Italy in the Sixties : A Sketch, Arte Povera from the Goetz Collection, , 7–21 p.
  • (en) P. Manzoni, Piero Manzoni : Paintings, Reliefs, & Objects, Londres, Tate Gallery,
  • (en) Francesca Pola, Manzoni. Azimut, Gagosian Gallery, londres 2011
  • (en) Francesca Pola, Una visione internazionale. Piero Manzoni e Albisola, Electa, milan 2013
  • Piero Manzoni a Herning, Bianca FMR, Milan, n° 6, février - , p.  78-91.
  • Piero Manzoni, Artista, film, réalisé par A. Bettinetti, video full HD, 2013, 52 min. (produuit par Good Day Films et Sky Arte HD en collaboration avec la fondation Piero Manzoni)[11].

Notes et références

  1. D'un infarctus du myocarde (pieromanzoni.org) ou peut être d'une cirrhose du foie (Roselee Goldberg (trad. de l'anglais), La Performance, du futurisme à nos jours, Londres/Paris, Thames & Hudson / l'univers de l'art, 256 p. (ISBN 978-2-87811-380-8), Chap 6 L'art vivant de 1933 aux années 1970 / Yves Klein et Piero Manzoni).
  2. Groupe Nucleaire (it)
  3. pieromanzoni.org
  4. pieromanzoni.org
  5. pieromanzoni.org
  6. pieromanzoni.org
  7. pieromanzoni.org
  8. pieromanzoni.org
  9. pieromanzoni.org
  10. pieromanzoni.org
  11. Voir trailer « Copie archivée » (version du 23 février 2014 sur l'Internet Archive)

Voir aussi

Article connexe

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