Pierre-Étienne de Perier

Pierre-Étienne de Perier est un général de division[1],[2] français et grand officier de la Légion d'honneur, né le 31 octobre 1893 à Laghouat et décédé le 22 juin 1968 à Paris[3],[4].

Pierre-Étienne de Perier
Pierre-Étienne de Perier en tenue de colonel, 1941.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Antoine Pierre Étienne de Perier
Nationalité
Allégeance
Formation
Activité
Période d'activité
Famille
Père
Antoine Léonor de Perier (d)
Mère
Louise Loubère (d)
Conjoint
Alix de Place-Bisseret (d)
Enfants
Philippe de Perier (d)
Hugues de Perier (d)
Autres informations
Arme
Unité
Grade militaire
Conflits
Distinctions
Archives conservées par
Blason

Biographie

Origines et famille

Antoine Léonor de Perier, commandant du 2e BILA.

Pierre-Étienne de Perier est issu de la famille de Perier, une lignée normande d'officiers de marine et d'infanterie[5]. Ses armes portent d’argent, à une fasce de sinople accompagnée de quatre quintefeuilles de mesme posées une à chaque canton de l’écu[6].

Il est né le 31 octobre 1893 à Laghouat, en Algérie française de Antoine Léonor de Perier (1842-1908), commandant du 2e bataillon d’infanterie légère d’Afrique et officier de la Légion d'honneur[7], et de Louise Loubère (1862-1939), fille du colonel Jean-Louis Loubère (1820-1893), gouverneur de la Guyane française.

Antoine Daniel de Perier d'Oudalle (1751-1844)

Son père, né à Pressagny-l'Orgueilleux où sa famille possédait le château de la Madeleine, s'est engagé comme simple soldat en 1859 avant de devenir officier en 1867. Son arrière-grand-père, le colonel Antoine Daniel de Perier d'Oudalle (1751-1844), commandait la première brigade de la Garde nationale sédentaire de Rouen[8].

Formation (1912-1914)

De Perier intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion de Montmirail (1912-1914)[9], et s'engage la même année pour être rapidement promu caporal.

Première Guerre mondiale (1914-1918)

Le 28 août 1914, au combat de La Besace (Ardennes), il est grièvement blessé par balle à la mâchoire en chargeant les Allemands à la baïonnette à la tête de sa section[10]. Cette action d'éclat lui vaut d'être cité à l'ordre de l'armée : « Belle conduite au combat du 28 août 1914, a brillamment chargé à la baïonnette en tête de sa section, a été grièvement blessé »[11]. En 1916, il est affecté à l'Armée d'Orient, et devient capitaine dans les zouaves en 1917[12],[13],[14].

Entre-deux-guerres (1918-1939)

Topographe régional au Maroc de 1919 à 1921, il intègre l'infanterie coloniale[13],[15]. Il est envoyé en Allemagne, dans l'armée française du Rhin, de 1921 à 1925[16].

Alors commandant, il est aide de camp du général Franchet d'Esperey[17],[18] de 1932 à 1934.

Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

Le général Weygand à Alger en 1941 avec les représentants personnels du Maréchal en Afrique du Nord. De gauche à droite : colonel de Perier, général Weygand, colonel Gasier, général Huntziger, capitaine Royre, général Koeltz.

En juin 1940, la 3e armée dont il est sous-chef d'état-major est encerclée en Lorraine par Guderian qui mène l'opération Tiger. De Perier est capturé par les Nazis mais parvient à s'évader[19] : « s'est particulièrement signalé par son initiative, son énergie et son courage pendant la période du 1er juin au 22 juin 1940. Fait prisonnier après l'encerclement de son armée, s'est évadé et a réussi à échapper aux cavaliers lancés à sa poursuite et a rejoint la zone non occupée du territoire français après avoir circulé huit jours dans les lignes allemandes »[20],[21]. Il reçoit la médaille des évadés par décret en 1945[20].

De septembre 1940 à novembre 1941, promu colonel, il devient chef d'État-Major du général Maxime Weygand[22],[23],[24],[25],[26].

En 1941, l'Armée d'Afrique doit être mise en état d'entrer en campagne. Il faut dans ce but compléter ses unités, créer des formations de sûreté remplaçant les garnisons et reconstituer leurs services d'entretien. Ces objectifs ne peuvent être atteints que par une mobilisation, que décide le colonel de Perier[27].

À partir de 1942, il prend part à la campagne de Tunisie[28].

Guerre d'Indochine (1946-1950)

Arrivée à Saïgon en 1948 du général Blaizot : de gauche à droite, le général de Perier, le général Salan, le général Blaizot et l'amiral Battet.

Inspecteur général des Troupes coloniales en octobre 1944, il est adjoint aux généraux Valluy et Salan durant la guerre d'Indochine. Il est cité à l'ordre de l'armée en 1947[29],[30].

Fin de carrière (1950-1968)

En 1948, il est auditionné au procès de Weygand devant la Haute Cour. Il effectue une longue déposition dans laquelle il défend l'accusé[31].

Il préside la Revue économique française lors de sa reparution en 1952 sous la Société de Géographie commerciale. Celle-ci traite des enjeux économiques et des territoires d'Outre-Mer[32].

Après sa prise de retraite en 1950, le général de Perier décède le 22 juin 1968 à Paris pour être inhumé dans l'Allier[33],[34].

Grades militaires

Distinctions et décorations

Décorations françaises, des colonies françaises ou interalliées

Décorations étrangères

Publications

  • Étude sur les débarquements par voie maritime pour la Revue militaire française

Notes et références

  1. Delphine ÉTIENNE adjointe administrative de 1re classe Alain GUÉNA adjoint administratif principal de 1re classe, SOUS-SÉRIE GR Y D OFFICIERS GÉNÉRAUX DE L’ARMÉE DE TERRE ET DES SERVICES (ANCIEN RÉGIME-2010) (lire en ligne), p. 192
  2. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, Volume 4, Numéros 34 à 45, (lire en ligne), p. 471
  3. François de Lannoy, Dictionnaire des officiers généraux de la Seconde guerre mondiale,
  4. Steen Ammentorp, « Antoine Pierre-Etienne de Perier »
  5. Henri Jougla de Morenas & Raoul de Warren, Grand Armorial de France, Supplément Tome VII, Paris, Société du Grand Armorial de France, (lire en ligne), p. 413
  6. Robert Busquet de Caumont, Busquet de Caumont: Histoire culturelle, sociologique et patrimoniale d'une ancienne famille, Editions Publibook, , 320 p. (lire en ligne), p. 217
  7. Ministère de la Culture, « Dossier individuel de Antoine Léonor de Perier », sur Base Léonore
  8. Max Schiavon et François de Lannoy, Dictionnaire des officiers généraux de la Seconde Guerre mondiale, Notice de Perier
  9. Général de brigade Jean Boÿ, « Historique de la 97 promotion (1912-14), promotion de Montmirail »
  10. Armand Plat, Deux Français libres sur les traces de Paul Déroulède, Nouvelles éditions latines, , p. 121
  11. Ordre N° 54 du 63ème Régiment d'Infanterie du 17 février 1915.
  12. Service historique de l'Armée de terre, La Guerre d'Indochine, 1945-1954: textes et documents, Volume 2,, (lire en ligne), p. 154
  13. Ministère des Armées, « Notice biographique de Pierre-Etienne de Perier », sur Base Léonore
  14. Société de géographie commerciale de Paris, Revue économique française, Volume 90, (lire en ligne), p. 71
  15. France, Journal officiel de la République franc̜aise, Numéros 79 à 102, (lire en ligne), "M. de Perier ( A.-P.-E. ), capitaine au 21° régiment . res indigènes du Maroc."
  16. Société de géographie commerciale de Paris, Revue économique française, Volume 90, , page 71
  17. Institut archéologique liégeois, Bulletin de L'Institut Archéologique Liégeois, Volumes 55-57, (lire en ligne), p. 16
  18. Paul Azan, Franchet d'Espérey, Flammarion, , p. 269
  19. Société de géographie commerciale de Paris, Revue économique française - Volume 90, Paris, , Page 71 : "Le Général de Périer...au cours de laquelle, fait prisonnier avec l'Etat-Major d'une Armée dont il est le Sous-Chef, il parvient à s'évader."
  20. Décret du 21 mai 1945. Médaille des évadés. « de PERIER (Antoine-Pierre-Étienne) : Général de Brigade, Inspecteur des troupes coloniales, ministère de la guerre. Déjà cité pour le même motif par ordre général n*153c en date du 20 août 1940 du général commandant en chef ministre secrétaire d'État à la défense nationale : après avoir rempli avec autorité, depuis le début de la campagne les fonctions de sous-chef de l'État-major de la 3e armée, s'est particulièrement signalé par son initiative, son énergie et son courage pendant la période du 1er juin au 22 juin 1940. Fait prisonnier après l'encerclement de son armée, s'est évadé et a réussi à échapper aux cavaliers lancés à sa poursuite et a rejoint la zone non occupée du territoire français après avoir circulé huit jours dans les lignes allemandes.»
  21. André Gaston Prételat, Le destin tragique de la ligne Maginot, Berger-Levrault, , 277 p., Page 241 et suivantes
  22. Barnett Singer, Maxime Weygand: A Biography of the French General in Two World Wars, (lire en ligne), p. 128 et 180
  23. Maxime Weygand, Mémoires : rappelé au service, , p. 362, 399 et 407
  24. Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Odile Jacob, , p. 102
  25. Claude Faure, Aux services de la République : du BCRA à la DGSE, (lire en ligne), Chapitre 6 : renseignement et résistance en Afrique du Nord
  26. Max Schiavon, Weygand : l'intransigeant, , "Préparation de la mission"
  27. Hoover Institute, La Vie de la France sous l'Occupation, Tome 2, (lire en ligne), p. 813
  28. Jean-Noël Vincent, Marcel Spivak, Armand Léoni, Les forces françaises dans la lutte contre l'Axe en Afrique: La campagne de Tunisie, 1942-1943, Ministère de la défense, Etat-major de l'Armée de terre, Service historique, , 471 p. (lire en ligne), Page 24
  29. Maxime Weygand, Rappelé au service, volume 3 de Mémoires, Flammarion, (lire en ligne), Page 354
  30. Raoul Salan, Le Viêt-minh mon adversaire, Presses de la Cité, (lire en ligne), Page 128
  31. Maurice Schmitt, Le Double Jeu du Maréchal : légende ou réalité, Presses de la Cité, , 344 p. (lire en ligne)
  32. Georges Chabot, « Revue économique française », Bulletin trimestriel de la Société de Géographie, , p. 78 (lire en ligne)
  33. Société d'émulation du Bourbonnais, Les Cahiers bourbonnais et du centre, Volume 12 (lire en ligne), p. 21
  34. Revue Économique Francaise, Volumes 88 à 91, (lire en ligne), p. 70
  35. Jacques Lafitte, Stephen Taylor,, Qui est qui en France, , p. 1240

Bibliographie

  • Barnett Singer, Maxime Weygand : A biography of the French general in Two World Wars, 2008
  • Maurice Schmitt, Le Double Jeu du Maréchal : légende ou réalité, Presses de la Cité, 1995, lire en ligne
  • Augustin de Dainville, L'ORA : la résistance de l'armée: Guerre 1939-1945, 1974, lire en ligne
  • Max Schiavon, Weygand, Tallandier, 2018, lire en ligne

Sources

Voir aussi

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