Oolithe
On nomme oolithe ou oolite (du grec ôon signifiant œuf et lithos signifiant pierre) une concrétion géologique de petites structures minérales sphériques régulières (ooïde), constituées, lors d'un processus particulier de sédimentation, en lamines concentriques. Ce terme est réservé aux grains mesurant de 0,5 à 2 mm (les grains plus gros sont nommés pisolithes).
Formation
Une oolithe est composée d'un noyau (nucléus) autour duquel s'est initié le développement concentrique par précipitation chimique (ou biochimique) du CaCO3 . Il peut s'agir :
- d'un bioclaste (débris d'origine biologique)
- d'un lithoclaste (petit fragment de débris de roche)
- d'un grain de carbonate micritique (se solubilisant dans le contexte du milieu au moment de la formation initiale de l'oolithe).
Autour du noyau se développent des « lamines » (cortex), en fines couches concentriquement superposées souvent calcaires et parfois ferrugineuses.
Les oolithes se forment plutôt en milieu marin peu profond mais agité. Elles restent en suspension permanente, tandis que les couches formant le cortex se mettent en place ; lorsqu'elles deviennent trop lourdes, elles se déposent sur le fond marin et sédimentent.
L'origine purement minérale des oolithes est sujette à débat dans la communauté des sédimentologues.
Les oolithes actuelles présentent un micro-biofilm bactérien en surface, qui pourrait aider à la précipitation carbonatée. Il s'agirait alors de précipitation induite (par opposition à une précipitation contrôlée, comme dans le cas des tests d'animaux marins), sur le modèle des stromatolithes, mais sur une structure non fixée.
Exemples
La minette de Lorraine est un minerai de fer composé d'oolithes ferrugineuses.
Galerie
- Sable à oolithes de Nauru, Micronésie - Largeur de champ = 5,5 mm
- Sable à oolithes prélevé au bord du Grand Lac salé près de Salt Lake City - Largeur de champ =5,5 mm
- Sable à oolithes prélevé en plongée au SW de Lee Stocking Cay, Bahamas - Largeur de champ = 4,4 mm
Vocabulaire
Le terme oolithe a aussi été employé pour désigner des couches stratigraphiques formées par ces petites concrétions. Cette acception du terme n'est plus utilisée, et on parle de roches à oolithes.
On oppose souvent aux oolithes les oncolithes, classées parmi les oncoïdes (structures irrégulières).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Jean-Baptiste Perez, « Notes sur les oolithes », Spéléo-Info Meurthe-et-Moselle, Villers-lès-Nancy, Comité départemental de spéléologie de Meurthe-et-Moselle, no 33, , p. 2-6 (ISSN 1626-1267, lire en ligne)
- Christophe Prévot, « Les perles des cavernes du Spéléodrome », Le P'tit Usania, Nancy, Union spéléologique de l'agglomération nancéienne, no 178, , p. 1-2 (ISSN 1292-5950, lire en ligne)
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