Pleurs (Marne)

Pleurs est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Pleur, Pleurs (vigne) et Pleure.

Pleurs

Panneau d'agglomération

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Marne
Arrondissement Épernay
Intercommunalité Communauté de communes du Sud Marnais
Maire
Mandat
Janick Simonnet
2020-2026
Code postal 51230
Code commune 51432
Démographie
Gentilé Pleuriots
Population
municipale
836 hab. (2019 )
Densité 50 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 41′ 29″ nord, 3° 52′ 18″ est
Superficie 16,72 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Sézanne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Vertus-Plaine Champenoise
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Pleurs
Géolocalisation sur la carte : France
Pleurs
Géolocalisation sur la carte : Marne
Pleurs
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Pleurs

    Géographie

    Le village est arrosé par La Pleurre, La Maurienne, La Vaure, Les Auges, Les Ruelles et la rivière du Parc.

    Urbanisme

    Typologie

    Pleurs est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sézanne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (76,5 %), forêts (16,9 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %), zones urbanisées (2,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Le village de Pleurs apparaît avoir été à l'époque gauloise "Plaiduros" qui signifierait "Muraille marécageuses" ce qui correspond tout à fait à Pleurs il y a plusieurs siècles. Puis le nom du village varie en passant par Plaiodurum, Pleurre en Champagne, Pleurre et enfin Pleurs en 1792.

    Histoire

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    Préhistoire

    Pendant que des Pleuriots creusaient un étang dans un bois à la sortie du village vers Connantre, des pilotis furent mis au jour, ces vestiges d'activité humaines serait vieux d'environ 5000 ans, ce qui prouve de manière irréfutable qu'une population s'est installée primitivement sur l'actuel territoire de Pleurs. Ce n'est pas étonnant car quand l'on regarde la topographie des lieux, on remarque qu'il y a cinq cours d'eau dont quatre se rejoignent afin de créer La Pleurre qui à son tour fusionne avec Les Auges pour former La Superbe. Autant de rivières, ruisseaux donnent naissance à des marais qui étaient l'habitat favori des Gaulois.

    Gaulois

    Tombes gauloises trouvées par Léon Morel, publié dans La Champagne souterraine sur des dessins d'émile Gastebois.

    Au lieu-dit "Les Grands Châtelliers" existait un château fort en bois, des vestiges très intéressants ont été relevés comme un pot de plusieurs milliers de pièces gallo-romaines par un ancien Pleuriot.

    Léon Morel situe un habitat lacustre dans les méandres de la Pleurre[8], ayant trouvé une tête de hache en bronze, des cornes de cerf travaillées, des haches polies en silex, en jadéite et des fragments de poterie. C'est en 1851 que M. Auguste Boullé avait découvert une sépulture gauloise, les fouilles furent poursuivies par Léon Morel en 1869 et mirent au jour un cimetière gaulois. Un autre cimetière sur le chemin menant à Courcelles recelait quatorze tombes.

    Village primitif

    Le plus probable est que les cités lacustres qui été disposées le long des différents cours d'eau du territoire eut été abandonnées ou bien ont fusionné pour laisser place au début du village que nous connaissons. Le village serait sorti de terre vers 250 ap J-C car l'on retrouve des preuves de l'existence du château fort des « Grands Châtelliers » attestant donc d'un lieu de commandement, les preuves en question sont des vases datant du IVe siècle ainsi que des pièces gallo-romaines du IIe siècle.

    Château fort des Grands Châtelliers

    Au lieu-dit "Les Grands Châtelliers" il y avait jadis un château fort qui datait certainement du VIe siècle, cette datation est possible car en 1976 quand la déviation Marigny-Ognes fut faite, des morceaux de poteries ont été sortis de terre. Ils furent datés du Ve ou VIe siècle. Le château antique devenant trop vétuste il fut démoli et reconstruit en pierre vers le Xe siècle, plus vers la rivière au sud et est enfin transformé en maison forte qui finira par la suite par être abandonnée par les propriétaires

    Abbaye de Notre-Dame lez Pleurs

    Pleurs fut également le lieu de l'abbaye cistercienne de femmes Notre-Dame du Jardin Lez Pleurs, dans l'actuel lieu-dit Le Bois du Jardin,'. Les premières traces de cette abbaye remontent à 1227, elle fut receveuse de nombreux dons des seigneurs voisins tels que Hugues de Broyes qui fit don de 120 arpents de bois dans sa forêt à La Villeneuve-lès-Charleville. Les religieuses du Jardin avaient un étang au lieu-dit "Les Trelles" qui alimentait via un canal les fossés de la maladrerie. Elle fut ruinée par les guerres de Religion et prit fin en 1403. Des fouilles eurent lieu en 1634 et ont révélé l'inhumation de personnes importantes dans la chapelle. Aujourd'hui il ne subsiste qu'une butte de terre indiquant l'emplacement du prieuré.

    Prieuré du Beschet

    Pleurs comptait encore un autre établissement religieux : le prieuré du Beschet ou Buchôt selon époque. Les premières traces de ce prieuré remontent à 1170, il fut incendié en 1567 et vendu pendant la Révolution en 1792. C'était une abbaye d'ordre bénédictins, le dernier prieur était M. Onfroy de Paris en 1804.

    Église Saint-Martin

    L'église de Pleurs à la fin de sa construction comportait son clocher au milieu et une croix au dessus du portail ouest. Cette configuration prit fin lors des grands travaux de 1605 et à la suite du violent orage en 1867 qui fît prendre feu au clocher, de nos jours, seuls les piliers de la nef subsistent du XIIe siècle, ils comportent d'ailleurs chacun des motifs différents.

    Il y a quelques siècles on pouvait observer dans l'église entre le chœur et la chapelle ouest, des marches suivies d'un promontoire à hauteur de voûte où les seigneurs pouvaient s'adresser aux villageois.

    L'église Saint-Martin de Pleurs date du XIIe siècle, sa construction a débuté en 1125, elle est le plus vieux bâtiment de Pleurs encore debout et la seconde plus vieille église du village, elle vient remplacer une église plus vieille dont on a relevé les fondations une trentaine de mètres en contrebas de l'emplacement de la nouvelle et où en arrachant un noyer on découvrit 7 têtes d'homme à la mâchoire forte.

    Collégiale de Saint-Rémy

    En 1180 est fondée dans l'actuel terrain de l'orangerie une collégiale pour six chanoines, on retrouve la trace d'un certain "Maître Rémy" vers le XIIe siècle qui y siège, nous savons de par les recherches de plusieurs érudits en 1634 que plusieurs personnes importantes (certainement des membres de la famille de Pleurre) furent inhumées dans cette église ; elle est finalement démolie en 1810.

    Murailles et fossés

    Pleurs présentait jusqu'aux alentours de 1650 une imposante forteresse dont nul seigneur voisin ne put se rendre maître, le fossé principal débutait au sud des marais des "Grands Châtelliers" longeait la rue de Marigny, poursuivait le long de la rue Saint-Jolleau pour rejoindre les rivières de Linthelles et mesuraient selon estimation entre 4 et 6 mètres de profondeur. Le village comptait aussi quatre portes dont une se situait tout près de l'actuel salon de coiffure.

    Carrosse d'or de Marie Antoinette

    Durant la Révolution française, la reine Marie Antoinette aurait fait séjour à Pleurs et aurait déposé un carrosse d'or quelque part sur le territoire du village, aucune source n'atteste la véracité des faits, nous n'avons de plus aucune information sur cette relique, certainement un mythe pleuriot.

    Post-Révolution

    C'est de Pleurs que Foch déclencha, le , l'attaque sur Fère-Champenoise.

    En 1917 le soldat Rodion Malinovski qui deviendra par la suite le grand maréchal de l'URSS, vit durant une année dans une grange près de l'église, il revient en 1960, lors d'une convention à Paris avec le président Khrouchtchev revoir la grange dans laquelle il a vécu.

    La Boucherie Humaine

    Au début des années 80, vient s'installer à Pleurs un homme du nom de Luc Merklin alias Lucifugus qui ouvre une boucherie pour le moins originale.

    En effet, c'est un génie du bricolage et il installe un peu partout des petits pièges à eau ou électriques dans sa boucherie, il est un artiste reconnu en France, il part finalement dans les années 90 dans le Puy-de-Dôme où il finira ses jours.

    Politique et administration

    Liste des maires de Pleurs

    - Denis Jolly (1788-1789)

    - Primien Carouge (1807)

    - Marquis Claude Charles de Pleurre (1807- 1810)

    - Marquis Ange Charles de Pleurre (1810-1815)

    - Primien Carouge (1815-1825)

    - René Patenostre (1825-1832)

    - Laurent Pignard (1832-1835)

    - Marquis Charles Ange de Pleurre (1835-1840)

    - Vincent Patelart (1840-1843)

    - Jean Baptiste Garnesson (1843-1846)

    - Denis Maillet (1846-1849)

    - Laurent Pignard (1849-1852)

    - Napoléon Jollard (1852-1865)

    - Pimpernet Isidore (1865-1884)

    - Eugène Choquart (1884- 1884)

    - Jules Barbier (1884-1892)

    - Alexandre Laurent (1892-1895)

    - Barbier Jules (1895-1900)

    - Alexandre Laurent (1900-1904)

    - Henri Levasseur (1904-1911)

    - Jules Barbier Frouart (1911-1912)

    - Charles Gilson Bidault (1912-1919)

    - Albert Cousin (1919-1920)

    - Charles Gilson Bidault (1920-1935)

    - Paul Doc (1935-1944)

    - Albert Cousin (1944-1947)

    - Georges Dufour (1947-1963)

    - Edmond Capet (1963-1971)

    - Alain Degermann (1971-1983)

    - André Laureaut (1983-1989)

    - Jean-Paul Payen (1989-1993)

    - Issam Moussly (1993-2008)

    - Jannick Simonnet (2008-en cours)

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[10].

    En 2019, la commune comptait 836 habitants[Note 3], en diminution de 7,21 % par rapport à 2013 (Marne : −0,55 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    525532534511591630634643649
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    656677686673652666632640625
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    612619572533596538557560586
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    609590582699713714763770903
    2017 2019 - - - - - - -
    856836-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Héraldique

    Les armes de la commune se blasonnent ainsi :

    d'azur au chevron d'or accompagné de trois griffons d'argent, les deux du chef affrontés.


    Lieux et monuments

    Église Saint-Martin
    • L'église Saint-Martin date principalement du XIIe siècle. Sa nef et ses bas-côtés sont inscrits à l'inventaire des Monuments Historiques le [13].
    • Le château de Pleurs fut une maison de retraite. Il est redevenu de nos jours (2009) une propriété privée, après une mise en vente aux enchères de son mobilier.
    • L'abbaye Notre-Dame du Jardin Lez Pleurs.
    • 4 calvaires forgés
    • Mairie 1881
    • Hôtel-Dieu (actuel salon Elise Coiff), la plus vieille maison de Pleurs (XIVème siècle)

    Pleurs dans la littérature

    Pleurs est citée dans le poème d’Aragon, Le Conscrit des cent villages, écrit comme acte de Résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[14].

    Aragon cite en fait un village Linthes-Pleurs créé à partir des deux communes limitrophes.

    Quatre livres ont été publiés sur l'histoire de Pleurs (Mémoires d'un enfant du pays, La Notice du Village, Pleurs il y a 70 ans, Pleurs au fils des siècles).

    Personnalités liées à la commune

    • Joseph Mauclair (1906-1990), natif de Pleurs, coureur cycliste professionnel, vainqueur notamment de Paris-Nantes et d'une étape du Tour de France.

    Luc Merklen était un artiste venu s'installer à Pleurs une dizaine d'années.

    Manassès Ier, premier seigneur connu de Pleurre, il descendait de Charlemagne.

    Malinovski, durant la 1ère guerre mondiale, passa plusieurs mois dans une grange à Pleurs, il revint en 1960 accompagné de Nikita Khrouchtchev lors de la conférence de la Paix se tenant à Paris.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Léon Morel, La Champagne souterraine..., Reims, édition de 1898, p120.
    9. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    10. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    13. « Église à Pleurs », notice no PA00078764, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 9 janvier 2013.
    14. Louis Aragon, « Le Conscrit des cent villages », publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris, Seghers, 2004 (2e édition) (ISBN 2-232-12242-5), p. 373-375
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