Pont Neuf de Mantes

Le pont Neuf de Mantes est un pont routier qui franchit la Seine de Mantes-la-Jolie à Limay sur une longueur de quatre cent cinq mètres. Il comprend en fait deux ponts, séparés par la traversée de l'île aux Dames, le pont neuf de Mantes proprement dit, à structure métallique, qui enjambe le bras navigable de la Seine, et le pont de neuf de Limay, pont de pierre à trois arches reconstruit en 1943, sur le bras de Limay. Il se situe légèrement en aval du vieux pont de Limay.

Pont neuf de Limay à trois arches sur le bras de Limay.

Pont Neuf de Mantes

Le pont neuf de Mantes dominé par la collégiale Notre-Dame.
Géographie
Pays France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Commune Mantes-la-Jolie et Limay
Coordonnées géographiques 48° 59′ 07″ N, 1° 43′ 46″ E
Fonction
Franchit Seine
Fonction Pont routier
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : Yvelines

Caractéristiques

Le pont neuf de Mantes est un pont métallique d'une portée totale de 145 mètres, qui comporte trois travées de 43, 59 et 43 mètres, reposant sur deux piles en béton immergées dans le grand bras de la Seine. Le tablier supporte une chaussée de 9 mètres et deux trottoirs de 2,25 mètres. Le système de poutres métalliques a été choisi pour réduire l'épaisseur du tablier et dégager le gabarit de navigation[1].

Trafic

Le pont de Mantes fait partie de l'itinéraire de la route départementale 190. Lors d'un comptage permanent SIREDO effectué en 2005, le trafic moyen journalier hebdomadaire s'élevait à 19 837 véhicules[2].

Histoire

La ville et le pont de Mantes vers 1650.
Chantier de construction du pont Perronet en 1764.
Le pont Perronet peint par Corot (vers 1840).
Pont provisoire en charpente construit en 1871.
Chantier de reconstruction du pont Perronet en 1873-1874.
Pont Bailey installé en août 1944 par le génie militaire britannique.

À l'origine, il existait un pont en trois parties reliant, selon un tracé quelque peu tortueux, Mantes à Limay. Son existence est attestée dès 1050 dans une charte concernant les droits de péage. Ce pont, souvent détruit ou endommagé à la suite d'accidents climatiques dus notamment aux crues et aux débâcles (dégels), est reconstruit plusieurs fois. Comptant au total 37 arches, il se composait d'un pont sur le bras de Mantes (13 arches), entre la porte aux Images et l'île Champion (désormais englobée dans l'île aux Dames), d'un deuxième pont sur l'île, dit « pont Fayolle » (12 arches), et enfin du pont sur le bras de Limay (12 arches), qui est le vieux pont de Limay, seule partie conservée jusqu'à nos jours[3].

En 1757 commence la construction d'un nouveau pont en pierre sous la direction de Jean Hupeau, premier ingénieur des Ponts et Chaussées, puis après son décès en 1764, sous celle de son successeur, Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794), à qui l'on doit également la construction du pont de Neuilly-sur-Seine. Elle se termine en 1768, ainsi que l'aménagement de la route royale. Ce pont, dit « pont Perronet » comportait trois arches en anse de panier de longueur égale. L'ancien pont est démoli en 1766. La construction du deuxième pont sur le bras de Limay, dans le prolongement du pont Perronet, est réalisée entre 1844 et 1855 par l'ingénieur Gigot selon les plans de l'ingénieur Perronet[4].

En septembre 1870, à l'approche des troupes prussiennes, le génie militaire fait sauter le pont Perronet. Il est remplacé par un pont de bateaux, puis par un pont provisoire en bois en septembre 1871. Par la suite le pont Perronet sera reconstruit dans le même style[5].

Le 3 septembre 1914, le génie militaire reçoit l'ordre de faire sauter le pont de Mantes dès que la menace de l'invasion allemande le nécessitera, mais le maire de Mante-la-Jolie, Auguste Goust, réussit en négociant à obtenir un sursis. Après la Bataille de la Marne qui vit les Allemands reculer, le pont fut épargné[1].

Le 9 juin 1940, le pont de Mantes est à nouveau détruit par le génie militaire français, qui détruit également deux arches du vieux pont de Limay, le pont ferroviaire sur le bras navigable de la Seine, et le vieux pont Fayolle, dans le but de ralentir l'avance allemande. Destruction inutile puisque l'armée allemande franchit la Seine les 9 et 10 juin 1940 près de Courcelles-sur-Seine et occupe Mantes dès le 13 juin. Le pont neuf de Limay n'a pas été détruit. Une arche du pont Perronet (côté Mantes) est toutefois restée intacte, ce qui a facilité la réparation du pont à l'aide de travées métalliques de type Pigeaud. Cela permit le rétablissement de la circulation entre Mantes et Limay dès le 9 septembre 1940[6],[1],[7].

Le 30 octobre 1943, le nouveau pont de Limay, reconstruit avec une chaussée élargie grâce à des dalles de béton armé posées en encorbellement, est inauguré[7].

Le 30 mai 1944, trois vagues de bombardements alliés détruisent à nouveau les ponts, sauf le vieux pont et le pont neuf de Limay qui ne sont pas touchés, une grande partie du quartier historique entourant la collégiale Notre-Dame qui reste miraculeusement intacte, et une partie de la ville de Limay[8]. En août 1944, un pont de bateaux provisoire est construit en attendant la reconstruction du pont côté Mantes. Celui-ci, faisant appel à un système de poutres métalliques sous chaussée s'appuyant sur des piles en béton, est adjugé en 1949 aux entreprises Morillon-Corvol pour les parties béton et Seibert pour les parties métalliques, est ouvert à la circulation le 23 septembre 1951. L'inauguration officielle eut lieu le 6 décembre 1951[7],[1].

Une passerelle accolée au pont, destinée aux piétons et aux cyclistes, est construite en 2018-2019[9].

Notes et références

  1. Claude Vacant, Routes et ponts en Yvelines : du XIXe au XXe siècle, Paris, Presses de l'école nationale des Ponts et chaussées, , 298 p. (ISBN 2-85978-251-6), p. 245-249.
  2. (fr)[PDF]Carte du trafic routier en Yvelines, consultée le 9 septembre 2010
  3. Holvas, Icole 2005 p. 15-16.
  4. Holvas, Icole 2005 p. 19-20.
  5. Holvas, Icole 2005 p. 21-22.
  6. GREM 1994 p. 9.
  7. Holvas, Icole 2005 p. 23.
  8. GREM 1994 p. 64.
  9. Céline Evain, « Yvelines. Mantes-la-Jolie : une pose de passerelle spectaculaire », sur actu.fr, article du (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Groupe d'études et d'éditions mantaises (GREM), Le Mantois dans la guerre - 1939-1945, Mantes, Éditions du GREM, , 176 p. (ISBN 2-85480-486-4).
  • Jean-François Holvas, Véronique Icole, commissariat scientifique de l'exposition, Mantes sur Seine : Une histoire d'eau du Moyen Âge à nos jours : Exposition 17 septembre - 10 novembre 2005, Mantes-la-Jolie, Archives communales de Mantes-la-Jolie, , 51 p. (ISBN 2-915503-10-9).
  • Claude Vacant, Routes et ponts en Yvelines : du XVIIe au XIXe siècle, Presses de l'école nationale des Ponts et chaussées, , 262 p. (ISBN 2-85978-120-X).
  • Claude Vacant, Routes et ponts en Yvelines : du XIXe au XXe siècle, Paris, Presses de l'école nationale des Ponts et chaussées, , 298 p. (ISBN 2-85978-251-6).
  • Marcel Lachiver, Histoire de Mantes et du Mantois à travers chroniques et mémoires des origines à 1792, Meulan, coll. « Travaux et documents pour servir à l'histoire de Mantois et du Vexin », , 306 p..

Liens externes

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