Poulehouse

Poulehouse est une entreprise de production d'œufs créée en 2017, dont la particularité est d'éviter la mise à mort des volailles devenues moins productives à partir de l'âge de 18 mois. Ce nouveau mode de production a été développé pour permettre aux consommateurs de manger des œufs sans cautionner l'abattage des poules pondeuses et améliorer le bien-être animal.

Poulehouse

Création 2017
Fondateurs Fabien Sauleman
Sébastien Neusch
Elodie Pellegrain
Slogan « L'œuf qui ne tue pas la poule »
Siège social 41 rue Vivienne, Paris
 France
Activité Production d'œufs
Site web www.poulehouse.fr

Les œufs Poulehouse ont commencé à être commercialisés en , d'abord distribués par Biocoop puis dans des enseignes de grande distribution généralistes. En 2019, Poulehouse est également devenue la première entreprise française à accueillir des poules pondeuses issues des nouvelles techniques de sexage in ovo pour ne plus cautionner l'abattage des poussins mâles à leur naissance.

Le concept de Poulehouse pour les œufs est similaire à celui de Ahimsa Milk pour le lait au Royaume-Uni, qui produit du lait de vache et des produits laitiers tels que le fromage et le yaourt, sans tuer les animaux et sans séparer la mère et son veau[1]. Il n'y a pas d'insémination artificielle des vaches, qui sont également traites à la main et disposent de pâturages biologiques[2].

Histoire

L'entreprise est fondée en par Fabien Sauleman, Sébastien Neusch et Elodie Pellegrain[3]. La volonté des fondateurs est de développer des élevages de poules pondeuses répondant à des critères éthiques, en bannissant la pratique traditionnelle d'abattage des poules à 18 mois, âge à partir duquel leur productivité commence à diminuer[4],[5].

Pour éviter l'abattage des poules, Poulehouse propose aux éleveurs une rémunération supérieure à celle du marché, créant pour eux des conditions avantageuses[5]. Un contrat est signé entre Poulehouse et l'éleveur, les poules restent chez l'éleveur partenaire jusqu'à environ 18 mois. Ensuite, les poules sont envoyées dans un des élevages propre à Poulehouse en Bretagne pour effectuer de nouveaux cycles de ponte. Lorsque les poules ne pondent plus (vers 3 ans 1/2 environ) elles sont accueillies à « La Maison des Poules », une ferme-pilote créée par Poulehouse dans le Limousin jusqu'à leur mort naturelle à un âge compris entre six et dix ans[4]. Les partenaires s'engagent à les nourrir, les loger et les soigner toute leur vie[5].

En , la start-up commence à commercialiser ses premiers œufs issus de cette approche, adoptant le slogan « L'œuf qui ne tue pas la poule » en référence au bannissement de la pratique d'abattage[5],[6]. Ces premiers œufs sont également issus de poules élevées dans le respect des principes de l'agriculture biologique.

En parallèle, des avancées s'observent en Allemagne dans le domaine du « sexage in ovo », qui permet d'éviter l'abattage des poussins mâles à leur naissance. L'élevage traditionnel des poules pondeuses implique en effet, pour les couvoirs, d'abattre les poussins mâles du fait qu'ils ne pourront pas être exploités par la filière « œuf », ni par la filière « viande ». Le sexage in ovo permet d'éviter cette situation en déterminant le sexe de l'embryon avant l'éclosion du poussin, et de retirer ainsi les œufs « mâles » de la couvée sans aboutir à une situation d'abattage et donc de souffrance animale[6]. En 2019, la start-up allemande Seleggt commence à commercialiser des poussins femelles issus de cette technique. Poulehouse est la première entreprise d'élevage française à s'emparer du sujet : un partenariat est noué avec Seleggt, permettant aux premiers poussins femelles issus du sexage in ovo d'être accueillis par Poulehouse en dans sa ferme-pilote du Limousin[6]. L'entreprise commercialise ses premiers œufs de poules issues du sexage in ovo en . Poulehouse s'engage depuis à ce que les renouvellements de poules de tous ses éleveurs partenaires soient issus de cette technique de sélection.

Début février 2022, Poulehouse est placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Rouen[7]. La start-up s'est vu notifiée d'une réclamation d'un paiement de factures en retard par l'entreprise ONE qui s'occupait du conditionnement et de l'expédition des oeufs. La décision intervient alors que Poulehouse était sur le point d'atteindre la rentabilité, selon son fondateur, et de lever plus de 1,2 millions d'euros par le biais d'une collecte de fonds[8].

Élevages

Les œufs de Poulehouse proviennent de différents élevages français partenaires de la marque[3] ou des élevages propre à Poulehouse :

Par ailleurs, « La Maison des Poules », située à Coussac-Bonneval dans le Limousin, créée par Poulehouse, constitue à la fois une ferme-pilote bio et un refuge accueillant des poules pondeuses âgées de 18 mois ou plus, issues des élevages partenaires. Le lieu est parfois qualifié de « maison de retraite des poules », puisqu'il est voué à accueillir à terme, l'ensemble des poules du modèle qui ne pondent plus[4],[9].

Au sein de « La Maison des Poules », ainsi que dans certains élevages partenaires de la marque, les poules sont élevées selon les normes de l'agriculture biologique avec une alimentation variée en graines bio associées à un mélange de légumineuses, sans OGM ou uniquement à l'état de traces. Les poules bénéficient par ailleurs d'un accès extérieur avec une surface d'au moins 4 m² par poule, et de 6 poules/m² en intérieur, dans le respect de la réglementation en vigueur[10].

Produits

Pour la clientèle grand public, les produits Poulehouse sont distribués sous forme de boîtes de six œufs comportant le slogan « L’œuf qui ne tue pas la poule »[5]. Il existe deux types de boîtes : les boîtes vertes, pour les œufs issus de l'agriculture biologique, et les boîtes jaunes, pour les œufs de poules élevées en plein air. Depuis 2019, les deux types de boîtes peuvent contenir des œufs de poules issues de la technique du sexage in ovo, à mesure que celles-ci remplacent les poules issues de technique de sexage traditionnelles dans les élevages. Historiquement, les boîtes d'œufs Poulehouse ont d'abord été commercialisées dans le réseau de magasins Biocoop, puis dans le réseau Naturalia, avant de s'étendre à des enseignes de grande surface généralistes, parmi lesquelles Franprix, Monoprix, Carrefour, Auchan ou Grand Frais[5].

Pour la clientèle professionnelle (industrie agro-alimentaire), Poulehouse commercialise également des œufs sans leur coquille, qualifiés d'« ovo-produits »[11]. Il peut s'agir d'ovo-produits de « première transformation », c'est-à-dire d’œufs liquides (entier, blanc ou jaune séparé), d'œufs en poudre ou d'œufs surgelés. Il peut également s'agir d'ovo-produits de « seconde transformation », c'est-à-dire d’œufs durs, brouillés, d'omelettes, d'œufs pochés, etc.

Dans le domaine de l'industrie agro-alimentaire, Poulehouse s'associe à différents acteurs utilisant des œufs issus de sa production. En , une initiative a lieu avec « La Fabrique Cookies » pour produire des cookies à partir d'œufs Poulehouse, dans le cadre d'une levée de fonds intitulée « Le gâteau qui ne tue pas la poule »[11]. Le principe est repris en novembre de la même année pour créer un fondant au chocolat bio « qui ne tue pas la poule » en cobranding avec Franprix[12]. D'autres partenariats sont également établis avec plusieurs acteurs de l'industrie alimentaire pour que ceux-ci se fournissent auprès de Poulehouse pour certaines préparations à base d'œufs, en particulier les chaînes de livraison à domicile Foodchéri et Seazon.

Lien externe

Notes et références

  • Portail des entreprises
  • Portail de l’élevage
  • Portail des droits des animaux
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.