Princeps senatus
Le « princeps senatus » (traduit du latin : « prince du Sénat ») est le premier membre par préséance du Sénat romain.
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Cette fonction entrée en existence autour de 275 av. J.-C. était, à l’origine, honorifique. Il s’agissait du plus ancien des ex-magistrats présents au Sénat[1].
Période républicaine
Sous la République romaine, le princeps senatus n’était pas nommé à vie, mais sélectionné par chaque nouveau tandem de censeurs, c’est-à-dire tous les 5 ans et pouvait toutefois être confirmé pour une période supplémentaire de 5 ans. Sélectionné parmi les sénateurs patriciens jouissant du rang consulaire, généralement le plus ancien des censeurs [2], le candidat devait être un patricien respecté de ses collègues sénateurs au passé politique irréprochable. Cette dignité qui conférait un grand prestige et une autorité morale à celui qui en disposait : le privilège de parler le premier au sénat lors des délibérations dont il disposait lui permettait de donner le ton du débat et son avis influait généralement celui des sénateurs qui parlaient après lui[3] et son nom était, à ce titre, inscrit en tête de l’album sénatorial.
Période impériale
On estime que les réformes constitutionnelles de Lucius Cornelius Sylla ont modifié le statut et la fonction de princeps senatus en 80 av. J.-C. Bien que le terme soit demeuré pour refléter le sénateur dont le nom figurait en le premier dans le registre du Sénat délivré par les censeurs, les prérogatives de sa fonction furent limitées. En particulier, l’honneur de parler en premier sur un sujet débattu au Sénat, signe de leur auctoritas, leur fut retirée pour être transférée au consul désigné[4].
Vers la fin de la République et durant le Principat, cette fonction a augmenté en héritant des prérogatives des magistrats présidents et des pouvoirs supplémentaires, tels que : l’invocation et l’ajournement du Sénat ; la décision de son ordre du jour ; la décision du lieu de la session ; l’imposition de l’ordre et des autres règles de la session ; la réunion, au nom du sénat, avec les ambassades des pays étrangers ; la rédaction, au nom du Sénat, des lettres et des dépêches.
Après le renversement de la république, c’est l’empereur romain qui fut le princeps senatus. Une fois parvenu au pouvoir, Octave a pris le titre de princeps senatus en 28 et reçut celui d’Auguste, l’année suivante[5]. Ses successeurs auront à leur tour le titre de princeps senatus. D’autres occupèrent toutefois cette fonction durant la crise du IIIe siècle. Le futur empereur Valérien l’occupa en 238, durant le règne de Maximin le Thrace et de Gordien Ier.
Liste de Princeps
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- -214 – Marcus Fabius Buteo
- -209 – Quintus Fabius Maximus Verrucosus
- -199 – Publius Cornelius Scipio Africanus
- -189 – Publius Cornelius Scipio Africanus pour la troisième fois
- -184 – Lucius Valerius Flaccus
- -179 – Marcus Aemilius Lepidus (-187)
- -147 – Publius Cornelius Scipio Nasica
- -136 – Appius Claudius Pulcher
- -131 – Lucius Cornelius Lentulus Lupus
- -125 – Publius Cornelius Lentulus
- -115 – Marcus Aemilius Scaurus
- -86 – Lucius Valerius Flaccus
- -28 – Auguste
- 68 - Galba
- 98 - Trajan
Notes et références
- (en) Francis X. Ryan, Rank and Participation in the Republican Senate, Stuttgart, F. Steiner, 19caca mou Pogba (ISBN 9783515070935), p. 170.
- Tite-Live, Histoire romaine, XXVII, 11.
- Pierre Grimal, La Civilisation romaine, Flammarion, Paris, 1981, réédité en 1998, (ISBN 2-080-81101-0), p. 122.
- (en) Thomas Robert Shannon Broughton, The Magistrates of the Roman Republic, vol. II, York, The American Philological Association, 1952, p. 127.
- Paul Petit, La Paix romaine, PUF, collection Nouvelle Clio – l’histoire et ses problèmes, Paris, 1967, 2e édition 1971, p. 125
Bibliographie
- Marianne Bonnefond-Coudry, Le princeps senatus : vie et mort d'une institution républicaine, Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité, 105-1, 1993, p. 103-134. Persée
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