Psychologie évolutionniste
La psychologie évolutionniste, évolutive[1] ou évolutionnaire[2], parfois nommée évopsy ou évo-psy, est un courant de la psychologie cognitive[3], psychologie culturelle (en), psychodynamique, et systémique [réf. nécessaire] dont l'objectif est d'expliquer les mécanismes de la pensée humaine et de ses comportements à partir de la théorie de l'évolution biologique.
Elle est parfois assimilée à la sociobiologie[4], ou considérée comme un courant qui a pris la succession de la sociobiologie discréditée[5],[6]. Comme la sociobiologie, la psychologie évolutionniste explique nos représentations en se référant à la théorie de l'évolution naturelle de Charles Darwin, mais elle accorde une plus grande place que la sociobiologie à l'environnement culturel comme facteur explicatif[4].
Présentation
La psychologie évolutionniste est une approche théorique des sciences sociales et naturelles qui examine la structure psychologique dans une perspective évolutionniste moderne[7]. Elle cherche à identifier les traits psychologiques humains qui sont des adaptations évoluées, c'est-à-dire les produits fonctionnels de la sélection naturelle ou de la sélection sexuelle dans l'évolution humaine. La réflexion adaptationniste sur les mécanismes physiologiques, tels que le cœur, les poumons et le système immunitaire, est courante en biologie évolutionniste. Certains psychologues évolutionnistes appliquent le même raisonnement à la psychologie, en proposant que la modularité de l'esprit est similaire à celle du corps et que différentes adaptations modulaires servent différentes fonctions. Ces psychologues évolutionnistes soutiennent qu'une grande partie du comportement humain est le résultat d'adaptations psychologiques qui ont évolué pour résoudre des problèmes récurrents dans les environnements ancestraux des humains[8].
La psychologie évolutionniste n'est pas simplement une sous-discipline de la psychologie - sa théorie évolutionniste peut fournir un cadre métathéorique fondamental qui intègre le champ entier de la psychologie de la même manière que la biologie évolutionniste l'a fait pour la biologie[9],[10],[11].
Les psychologues évolutionnistes soutiennent que les comportements ou les traits de caractère qui sont universels dans toutes les cultures sont de bons candidats pour les adaptations évolutionnistes[12], y compris les capacités d'empathie, de discerner les parents des non-parents, d'identifier et de préférer des partenaires plus sains et de coopérer avec les autres. Des découvertes ont été faites concernant le comportement social humain lié à l'infanticide, l'intelligence, les modèles de mariage, la promiscuité, la perception de la beauté, la dot et l'investissement parental. Les théories et les découvertes de la psychologie évolutionniste ont des applications dans, entre autres, l'économie, l'environnement, la santé, le droit, la gestion, la psychiatrie, la politique et la littérature.
La critique de la psychologie évolutionniste implique des questions de testabilité, des hypothèses cognitives et évolutionnistes (telles que le fonctionnement modulaire du cerveau, et une grande incertitude sur l'environnement ancestral), l'importance des explications non-génétiques et non-adaptatives, ainsi que des questions politiques et éthiques dues aux interprétations des résultats de la recherche[13],[14].
La psychologie évolutionniste est une discipline située au carrefour de la biologie, de la psychologie, de l'anthropologie, des sciences sociales et naturelles et de la paléoarchéologie qui examine les traits psychologiques de l'être humain dans une perspective évolutionniste.
La psychologie évolutionniste cherche à identifier quels traits psychologiques humains résulteraient d'une adaptation génétique, c'est-à-dire qui seraient le produit de la sélection naturelle ou la sélection sexuelle. La psychologie évolutionniste considère la structure du cerveau comme provenant d'une série d'adaptations (comme le reste des organes du corps humain), et cherche à appliquer cette information à la psychologie.
La psychologie évolutionniste découle du principe que les comportements humains reposent sur des mécanismes psychologiques sous-jacents et des processus de traitement de l'information logés dans le cerveau, que l'évolution par la sélection naturelle est à l'origine des entités biologiques complexes connues, et que la sélection naturelle et sexuelle aurait modulé les mécanismes psychologiques humains.
Cadre théorique
En 1973, le prix Nobel de physiologie ou médecine remis à Konrad Lorenz, Karl von Frisch et Nikolaas Tinbergen pour « l'organisation et la mise en évidence des modes de comportement individuel et social », seul prix Nobel jamais remis à des spécialistes du comportement, a fondé les bases de l'éthologie. Ces travaux ont également eu une influence sur la psychologie mondiale, en y intégrant des éléments d'éthologie.[réf. nécessaire]
La psychologie cognitive a donc étudié les fonctions cognitives primitives dont les phylogenèses trouvaient leurs origines au cours de l'évolution des animaux, des mammifères et des primates. En comparant des comportements chez différentes espèces, l'éthologie a mis en relation la présence ou non d'un comportement, et la distance phylogénétique entre deux espèces. Cela peut s'illustrer par les similarités entre les mécanismes de la marche humaine et ceux de la marche de reptiles, entre le comportement de la tétée des humains et celui d'autres mammifères, ou entre les caresse de différents primates.[réf. nécessaire]
Les limites de cette application de l'éthologie se situent au niveau des fonctions cognitives supérieures humaines, étant donné qu'elles ne possèdent pas d'équivalent chez nos ancêtres simiens. L'apparition de la sociobiologie (selon certains une pseudo-science[15] ) avec ses apports à la théorie de la sélection naturelle (sélection de parentèle, sélection de groupe et sélection stratégique), de l'écologie comportementale et de la mathématisation de la sélection sexuelle ont ouvert un nouveau cadre théorique.
La psychologie évolutionniste moderne cherche à expliquer l'origine des comportements des animaux, et à prédire l'existence de comportements données dans la nature, par des modèles mathématiques. Ces modèles peuvent prendre en compte la possibilité de relier des variables comportementales entre elles (durée de la période de séduction et temps d'élevage de la progéniture, par exemple). Expliquer l'évolution des comportements animaux par ces modèles permettrait d'expliquer cette évolution autrement que comme une série d'accidents, et permettrait d'affirmer que pour des contraintes données, seules certaines solutions pourraient exister.[réf. nécessaire]
Historique
La psychologie évolutionniste est née à la fin des années 1980 des travaux de Gerd Gigerenzer[16],[17], et du couple John Tooby et Leda Cosmides[18].
L'inspiration cognitiviste se retrouve dans le fait que la psychologie évolutionniste tente d'expliquer les comportements et les phénomènes mentaux à partir de mécanismes qu'il s'agit de décomposer. Par contre, des postulats sur l'existence de tel ou tel mécanismes et leurs fonctionnements réels sont préalablement posés à partir d'hypothèses et de déduction écoéthologique et sociobiologique[réf. nécessaire]
Hypothèses
La psychologie évolutionniste repose sur les hypothèses fondamentales que le cerveau, tout comme les autres organes est le produit de l'évolution, et constitue donc une adaptation à des contraintes environnementales précises auxquelles ont dû faire face les ancêtres des hominidés, ainsi que sur l'hypothèse selon laquelle les comportements sociaux peuvent s'expliquer par le traitement des stimuli sociaux par le cerveau dans le sens d'une meilleure adaptation individuelle au groupe.[réf. souhaitée]
Différences avec la sociobiologie et l'écoéthologie
Alors que la sociobiologie a pour but d'expliquer des comportements à partir des théories évolutionnistes telles que la sélection naturelle ou la sélection sexuelle, la psychologie évolutionniste en diffère un peu, en mettant moins l'accent sur les comportements, et en s'attachant plus aux facultés mentales supposées sur lesquels reposent ces comportements[19].
Konrad Lorenz postule que le plaisir de manger du sucre et des graisses est né de la rareté de ces ressources énergétiques dans l'environnement préhistorique. Or, aujourd'hui, ces denrées sont facilement accessibles et ce penchant naturel pour le sucre et les graisses peut avoir des conséquences délétères (maladaptatives) dans l'environnement actuel[20] (obésité, diabète).
Différences avec la psychologie cognitive
Un saut de paradigme en psychologie ?
Tooby et Cosmides (1997) ont voulu que la psychologie connaisse un saut de paradigme et l'ont redéfinie comme « cette branche de la biologie qui étudie (1) les cerveaux, (2) comment les cerveaux traitent l'information et (3) comment les programmes du cerveau traitant l'information génèrent le comportement ».
Il y a débat pour savoir s'il s'agissait bien d'un saut de paradigme ou simplement de l'une des facettes du saut de paradigme produit par la réforme de la sélection naturelle générée par la sociobiologie et l'écoéthologie. De la même façon que la paléontologie humaine n'est pas un saut de paradigme particulier en regard de la paléontologie et de la théorie de l'évolution en général.[réf. nécessaire]
La psychologie évolutionniste a soulevé l'intérêt de chercheurs en provenance de différentes disciplines (de la génétique à l'anthropologie, la primatologie, la psychologie cognitive, la biologie, etc.)[réf. souhaitée]
La dénomination « psychologie évolutionniste » est utilisée dans le monde anglo-saxon comme un terme générique regroupant toutes les approches évolutionnistes de la psychologie, y compris celles en désaccord avec les postulats originaux de Tooby et Cosmides, alors qu'en France, les chercheurs du domaine utilisent le plus souvent d'autres dénominations (éthologie humaine, écoéthologie, etc.)[réf. nécessaire]
Pseudoscience
Mario Bunge considère, dans la revue Skeptical Inquirer, « la psychologie évolutive (purement spéculative) de la côte Ouest » comme une pseudoscience[21].
Critiques
Selon Pascal Picq,
« La psychologie évolutionniste actuelle n’échappe pas à ces travers épistémologiques, négligeant l’algorithme darwinien, et tentant d’attribuer notre psychologie à des traits mentaux sélectionnés au cours de notre long passé de chasseurs-collecteurs, et plus particulièrement pendant les âges glaciaires. Seulement, ses tenants se réfèrent à des conceptions erronées des périodes de la préhistoire, sans parler de leurs connaissances caricaturales de la sexualité chez les espèces les plus proches de nous[22]. »
La psychologie évolutionniste observe les mécanismes psychologiques actuels qui régulent en partie le comportement et, à partir de ces observations, elle essaye de retrouver d’hypothétiques adaptations passées causant ces mécanismes. Les critiques de la psychologie évolutionnistes dénoncent cette forme d'inférence qui aboutit à élaborer des histoires ad hoc (just-so stories) dont la réfutablité s'avère problématique.
Certains critiques soulignent aussi des biais et faiblesses épistémologiques : version simplifiée à outrance de la théorie darwinienne, mauvaise prise en compte des données des autres domaines scientifiques (primatologie, paléoanthropologie, paléoclimatologie, ethnologie).
Darwin lui-même avait mis en garde contre la tentation d'attribuer systématiquement une explication évolutionniste en biologie : relevant le cas de la fontanelle des mammifères, que certains avaient justifié comme une évolution adaptative permettant de franchir l'étroit passage du bassin, il relevait que cette disjonction des os du crane existait aussi chez les oiseaux et les reptiles, qui pourtant éclosent des œufs[23].
Les critiques de l'adaptationnisme darwinien s'appliquent aussi à la psychologie évolutionniste dont la prémisse est que les traits psychologiques sélectionnés ont eu une fonction importante pour la survie et la reproduction des individus dans un environnement passé. Ainsi selon le contre-argumentaire structuraliste : « de même que la couleur blanche des os n’a pas d’utilité, mais résulte de la présence de calcium (qui est utile), certains aspects de notre esprit peuvent n’être que des sous-produits d’autres capacités. Il ne servirait alors à rien d’essayer de déterminer leur fonction, puisqu’ils en seraient dépourvus : s’interroger sur la fonction de tel ou tel processus psychologique reviendrait à se demander à quoi sert la couleur des os ! ». Certains chercheurs, notamment Stephen J. Gould et Richard C. Lewontin, pensent que la grande majorité de nos mécanismes mentaux ne sont au départ que des « sous-produits » ayant maintenant une importance cruciale[24].
Sexisme
En 2013, Michel Huteau a écrit : « la psychologie évolutionniste a été accusée d'être une « science sexiste » véhiculant une idéologie conservatrice contribuant indirectement à justifier la domination masculine et les discriminations dont les femmes sont l'objet[25] ». Irène Jonas décèle un «sexisme bienveillant» dans la valorisation apparente par les psychologues évolutionnistes de qualités prétendument innées des femmes, comme le goût pour la coopération et la conciliation, distinctes de qualités «masculines», comme le goût pour la compétition ; elle juge sans fondement scientifique cette tentative de présenter comme naturelles les différences entre les hommes et les femmes[26]. Le sociologue Sylvain Laurens et les journalistes Stéphane Foucart et Stéphane Horel voient dans la psychologie évolutionniste l'«excuse génétique du sexisme»[27]. La biologiste Elisabeth Lloyd conteste le postulat des psychologues évolutionnistes selon lequel il y aurait des prédispositions masculines et féminines, qui s'expliqueraient par la sélection naturelle au cours de l'évolution ; que des facteurs autres que la sélection naturelle entrent en jeu dans l'évolution (comme la dérive génétique aléatoire par exemple), rappelle Elisabeth Lloyd[27].
Mari Ruti (en), auteur de The Age of Scientific Sexism. How Evolutionary Psychology Promotes Gender Profiling and Fans the Battle of the Sexes (2015) souligne le caractère rétrograde des stéréotypes de genre dans les versions vulgarisées de la psychologie évolutionniste, qui glorifient le mariage, stigmatisent les célibataires, et refusent d' «envisager différentes façons de vivre et d'aimer»[28].
Ethnocentrisme
Pour l’anthropologue Susan McKinnon, cette discipline est caractérisée par un biais ethnocentrique qui considère les comportements passés ou présents du monde occidental comme des « universaux de l’espèce humaine », ce qui aboutit à « essentialiser » les comportements, en négligeant d'autres facteurs (comme la culture), et alimente une idéologie néo-libérale[29].
Réponses aux critiques par les psycho-évolutionnistes
Différentes critiques sont apparues dès la constitution de la psychologie évolutionniste au sein des sciences psychologiques[30] (notamment dans la lignée des critiques portées à la sociobiologie (la sociobiologie est une pseudo-science) dont elle cherchait pourtant à se distinguer).
Pour certains chercheurs se réclamant de la psychologie évolutionniste, ces critiques s'attaquent le plus souvent à une version caricaturale de leur discipline, selon la rhétorique de l'épouvantail[31]. Ce biais étant particulièrement accentué[32] quand la psychologie évolutionniste touche au sexe[33] et au genre, y compris dans des manuels universitaires[34], des auteurs se sont demandé s'il ne fallait pas y voir l'effet d'un tabou culturel[35].
Par ailleurs, la discipline elle-même a évolué depuis sa constitution au cours des années 1990. Elle s'est notamment structurée sur le plan méthodologique et propose des formulations beaucoup plus complexes des interactions entre traits évolutifs et construction de l'individu, telles qu'elles se manifestent dans les variations inter-culturelles et inter-individuelles (par exemple dans le lien entre investissement parental et jalousie[36]).
Des données sociologiques relevées par Geoffrey Miller et al., comprenant un échantillon de 31 doctorants en psychologie se réclamant des thèses adaptationnistes, tendent aussi à contredire l'idée selon laquelle cette discipline serait la façade pseudo-scientifique d'une idéologie politique conservatrice : le fait d'être favorable ou non aux thèses adaptationnistes n'est pas associé à une idéologie politique plus conservatrice (ces étudiants se révélant même souvent plus progressistes que la population américaine moyenne)[37].
Contre l'argument idéologique, les tenants de la discipline évoquent la loi de Hume selon laquelle la description d'un état de fait (concernant la nature de la psychologie humaine) n'est en rien une justification morale de celle-ci[38].
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
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- Irène Jonas, « Psychologie évolutionniste, mixité et sexisme bienveillant », Travail, genre et sociétés, 2010/1 (n° 23), p. 205-211, lire en ligne
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- Workman, Lance et Reader, Will (2007) : Psychologie évolutionniste ; Trad. de Françoise Parot. ed. de Boeck, 2007. Traduction d'un ouvrage de 2004 (Evolutionary psychology. An introduction) à destination des étudiants de 1er et 2e cycle.
- Wright, Robert (1994) : L'Animal moral ; Trad. éd. Michalon, 1995. L'auteur ré-analyse la vie de Darwin à la lueur des découvertes en psychologie évolutionniste.
- Philippe Huneman & Édouard Machery, La psychologie évolutionniste : enjeux, résultats, débats (chapitres 31 à 37), in Les mondes darwiniens. L’évolution de l’évolution, 2d édition (1re éd Syllepse, 2009) Éditions Matériologiques, 2011, Page 1073, chapitre 31
- Stephen M. Downes, La Psychologie évolutionniste, l’adaptation et l’organisation, in Les mondes darwiniens. L’évolution de l’évolution, 2d édition (1re éd Syllepse, 2009) Éditions Matériologiques, 2011, Page 1115, chapitre 34
- Irène Jonas, « Psychologie évolutionniste, mixité et sexisme bienveillant », Travail, genre et sociétés, no 23, , p. 205-2011 (lire en ligne)
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
En anglais
- (en) Darwinism: Why we are, as we are : article introductif du journal The Economist.
- Tooby & Cosmides (1997) : « Evolutionary Psychology, A Primer » : re-définition de la psychologie plus les cinq principes fondamentaux (le mismatch en est le cinquième). Synthèse en français.
- Human-Nature.com : anglophone, site de Ian Pitchford (le créateur de la liste Evolutionary Psychology).
- The International Cognition & Culture Institute (ICCI) : anglophone, groupe international créé fin 2008 rassemblant des membres de l'Institut Jean Nicod et d'autres universités (le blog d'AlphaPsy y renvoie maintenant). AlphaPsy était un groupe de travail sur l'anthropologie cognitive et la psychologie évolutionniste, regroupé maintenant avec l'ICCI.
- Sur l'approche holistique de la philosophie du processus, voir par exemple le bref historique du Whitehead Psychology Nexus, ou encore : Michel Weber and Anderson Weekes (eds.), Process Approaches to Consciousness in Psychology, Neuroscience, and Philosophy of Mind (Whitehead Psychology Nexus Studies II), Albany, New York, State University of New York Press, 2009.
- (en) Valerie G. Starratt, 2016, Evolutionary Psychology: How Our Biology Affects What We Think and Do, 287 p.
En français
- "Psychologie évolutionniste et raisonnement" Article du CNRS, Jean-Baptiste Van Der Hernst et Hugo Mercier, .
- Poirier, Faucher, Lachapelle, "Un défi pour la psychologie évolutionniste" Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie, Archives Henri Poincaré. UMR 7117 CNRS / Nancy-Université.
Notes et références
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