Al-Mansûr Sayf ad-Dîn Qala'ûn al-Alfi

Al-Mansûr Sayf ad-Dîn Qala’ûn al-Alfî[1], aussi connu sous le nom de Qala’ûn ou Kélaoun, est un sultan mamelouk bahrite d’Égypte de 1279 à 1290.

Pour les articles homonymes, voir Al-Mansur et Sayf ad-Dîn.

Al-Mansûr Sayf ad-Dîn Qala'ûn al-Alfi
Fonction
Sultan d'Égypte
-
Titre de noblesse
Sultan
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
المنصور سيف الدين قلاوون
Activités
Monarque, commandant
Famille
Enfants
Parentèle
Statut
Esclave (en)
Autres informations
Religion
Conflits

Biographie

Qala'ûn était issue des Turcs kipchaks. Il fut vendu en esclave en Égypte contre la somme de mille dinars, un prix justifié par sa beauté, et qui conduisit à l'appeler du surnom "al-Alfî" ("l'homme qui vaut un millier"). Après une formation habituelle de mamelouk, il devint émir et connait très vite une ascension dans la hiérarchie militaire. Il fut un homme de confiance de Baybars durant le vivant de ce dernier[2].

Il fait nommer sultan le fils aîné de Baybars, Baraka. Constatant son incompétence à gouverner, Qala'ûn l'écarte du pouvoir. Il se fait alors nommer régent de Salamish, le frère cadet, en . En , il prend le pouvoir. Il mène alors une politique d’alliance avec les Kiptchak et Byzance contre les Il-Khan d’Iran. Il vainc les mongols d’Abaqa près de Homs (1281) grâce à la neutralité des Francs de Saint-Jean-d'Acre.

Le , il prend la forteresse des Hospitaliers de Marchat (Forteresse de Margat). En , il assiège Tripoli de Syrie, qui tombe le . Une partie de la population parvient à s’enfuir par la mer, mais le reste des hommes est massacré, les femmes et les enfants sont réduits en esclavage. La ville, pillée, est démolie et rasée.

Pressé par ses émirs d’en finir avec les Francs d’Acre, Qala’ûn refuse de violer le traité de 1283 et renouvelle la trêve pour dix ans en . Il encourage les musulmans à profiter de Saint-Jean-d'Acre pour leurs échanges avec l’Occident, par l’intermédiaire des commerçants vénitiens et des Templiers, devenus les principaux banquiers de Syrie, et des marchands damascènes. Le port d’Acre connaît une période de prospérité. Cependant, au lendemain de la chute de Tripoli, le roi d’Acre Henri dépêche des messagers à Rome pour demander des renforts.

Une importante flotte occidentale chargée de croisés arrive à Acre au milieu de l’été suivant. Des marchands damascènes sont assaillis dans les rues, dévalisés et laissés pour morts par les nouveaux venus. Les autorités parviennent à rétablir l’ordre, mais la situation se détériore fin août. Qala’ûn profite de la situation. Il envoie à Acre une ambassade pour demander des explications et pour que les assassins lui soient livrés. Devant le refus des Francs, le sultan brise la trêve. Le , l’armée mamelouk s’ébranle. Mais le lendemain Qala’ûn tombe malade. Il fait jurer à ses émirs et à son fils Khalil de terminer la campagne, et meurt moins d’une semaine plus tard.

Son successeur, Khalil, prendra Acre le .

Notes et références

  1. arabe : al-manṣūr sayf ad-dīn qalāʾūn al-ʾalfī, المنصور سيف الدين قلاوون الألفى, al-manṣūr sayf ad-dīn : Le vainqueur, glaive de la religion, al-ʾalfī : le millier
  2. André Clot, L'Egypte des Mamelouks 1250-1517, Paris, tempus, (ISBN 978-2-262-03045-2), p. 104

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam, PUF, coll. « Quadrige », , 1056 p. (ISBN 978-2-13-054536-1), « Mamlouks syro-égyptiens », p. 526-529
  • André Clot, L'Égypte des Mamelouks 1250-1517. L'empire des esclaves, Perrin, , 474 p. (ISBN 978-2-262-03045-2)
  • (en) Clifford Edmund Bosworth, The new Islamic dynasties: a chronological and genealogical manual, Edinburgh University Press, 389 p. (ISBN 978-0-7486-2137-8, lire en ligne), « The Baḥrī line 648-792/1250-1390 », p. 76
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