Quai Ernest-Renaud
Le quai Ernest-Renaud est quai du port de Nantes et une voie du quartier Bellevue - Chantenay - Sainte-Anne de Nantes, dans le département français de la Loire-Atlantique.
Quai Ernest-Renaud | ||||
Quai Ernest-Renaud, centre des Salorges et gare maritime | ||||
Situation | ||||
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Coordonnées | 47° 12′ 21″ nord, 1° 34′ 26″ ouest | |||
Pays | France | |||
Région | Pays de la Loire | |||
Ville | Nantes | |||
Quartier(s) | Bellevue- Chantenay - Sainte-Anne | |||
Début | Place de Jacksonville | |||
Fin | Quai Marquis-d'Aiguillon | |||
Morphologie | ||||
Type | Quai | |||
Histoire | ||||
Création | XVIIIe siècle | |||
Anciens noms | Quai de Chézine Quai de Cook Quai des Constructions |
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Géolocalisation sur la carte : Nantes
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
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Présentation
Il relie le quai de la Fosse, au niveau de la place de Jacksonville, à l'est, au quai Marquis-d'Aiguillon, au niveau de la rue des Salorges et à le rue de l'Hermitage, à l'ouest. Ouvert à la circulation automobile et bitumé, il présente deux voies de circulation doubles séparées par un terre-plein central. Sur son tracé elle rencontre la rue Bisson.
Dénomination
La voie a porté les noms de « quai de Chézine », « quai de Cook », « quai des Constructions », avant d'être baptisé « quai Ernest-Renaud » par décret municipal du [1]. Ernest Renaud, né à Saint-Nazaire en 1824 et mort en 1875, est un capitaine de navire marchand, qui, à la tête de l'équipage de son trois-mâts le Maurice, sauve 67 personnes parmi les naufragés de l'Austria, qui a brûlé et sombré le [2].
Histoire
Sous l'Ancien Régime, l'endroit, à l'ouest de la rue Bisson, abritait des salorges, grenier où le sel en provenance de la baie de Bourgneuf et de la presqu'île guérandaise était entreposé. Un plan de 1711 mentionne que le bâtiment appartient au sieur de la Chapelle, également propriétaire de la Hallée (actuel domaine des Oblates). En 1778, l'édifice est rehaussé d'un niveau et prend le nom de « nouveaux greniers à sel des fermes générales ». Avec l'abolition de la gabelle durant la Révolution, les greniers perdent leurs fonctions et sont convertis en prison. En 1806, la Chambre de Commerce, nouvellement créée en 1802 par des armateurs, négociants, commerçants, entrepreneurs et notables nantais, à l'instigation de Danyel de Kervégan, ancien maire de Nantes et président du conseil général de la Loire-Inférieure, obtient la concession d'un entrepôt dans les anciennes salorges. En 1821, les bureaux de la chambre y sont officiellement installés[3].
En 1857, le quai est aménagé pour la construction de la ligne de chemin de fer entre Nantes et Saint-Nazaire. La Chambre de Commerce décide alors d'acquérir de nombreux terrains et entrepôts sur les quais. Durant la même période, elle fait construire un vaste entrepôt, à l'est des salorges, de l'autre côté de la rue Bisson, composé de dix magasins organisés autour d'une cour et des logements pour les employés[3].
En 1899, Maurice Schwob lance, dans le Phare de la Loire, une campagne de promotion d'un projet du directeur de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, M. Heurteaux, qui prévoit de surélever la ligne qui traverse la ville au moyen d'un viaduc ferroviaire entre la gare d'Orléans et le quai d'Aiguillon, à la manière des tronçons aériens du métro de Paris. Cette proposition, à laquelle le maire, Paul-Émile Sarradin, est favorable, est débattue lors du conseil municipal. Mais le projet ne voit pas le jour, bien qu'il soit de nouveau proposé deux fois, sans plus de succès, en 1904, avec des modifications apportées par l'ingénieur en chef de la Compagnie d'Orléans, M. Liébaux, puis en 1926, après un réajustement effectué par l'ingénieur des Ponts et chaussées responsable des travaux du port, M. Marcheix[4].
En 1911, une portion de 100 mètres de long sur 15 mètres de large s'effondre dans la Loire, emportant une grue. Un effondrement plus réduit survient en 1981[2].
Le port de Nantes subit, comme la plupart des ports situés en fond d'estuaire, un glissement de ses activités vers l'aval. En effet, les progrès techniques entraîne une augmentation du tirant d'eau des navires et de leur tonnage, ce qui nécessite des bassins profonds et des surfaces de stockage plus étendus. À Nantes, cela se traduit notamment par l'extension du quai de la Fosse vers l'ouest en 1624 puis 1680, par l'aménagement de quais sur l'île Feydeau et l'île Gloriette à partir de 1750, et la création des quais Ernest-Renaud et Marquis-d'Aiguillon en 1761. Ensuite, les cales en pente douce sont progressivement abandonnées pour des quais verticaux, c'est chose faite pour les quais de la Fosse et Ernest-Renaud après 1875[5].
Le quai Ernest-Renaud est touché par le bombardement du 13 septembre 1943 qui détruit en partie l'entrepôt des salorges. Celui-ci sera finalement rasé pour laisser la place à des immeubles de logements[6],[3].
Après la création du tunnel ferroviaire de Chantenay, les rails sont enlevés, dans les années 1950[6].
En 2005, Navibus, un service de transport en commun fluvial est mis en œuvre. Le ponton de la « Gare Maritime » est situé quai Ernest-Renaud.
Architecture et bâtiments remarquables
- Centre des Salorges
Le siège social du Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire et de la Chambre de commerce et d'industrie de Nantes et de Saint-Nazaire sont dans le centre des Salorges. Celui-ci résulte de la réhabilitation du hangar 11, construit entre 1960 et 1962, qui reliait à l'origine les entrepôts du port exploités par la CCI par trois passerelles.
La réhabilitation est réalisée en 1986 par les architectes Philippe Rondeau et Marc Ginisty. Le 8 décembre 1986, le siège du Port Autonome de Nantes Saint-Nazaire (devenu le Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire en 2008), s'installe au Centre des Salorges, inauguré le 7 mai 1987 par Jacques Chirac, alors premier ministre de la France[3],[6]. Des trois passerelles d'origine, une seule est conservée. Elle passe au-dessus des voies routières et permet de relier le bâtiment principal à celui qui abrita la capitainerie du port (autrefois située au Bureau de Port sur le quai de la Fosse) de 1980[7] à son déménagement dans la zone de Cheviré en 2011[8].
En 2021, le siège du Grand Port Maritime est orné d'un habillage extérieur réalisé par l'illustrateur nantais Möön, marquant l'identité portuaire des lieux. L'artiste y représente l'économie maritime portuaire, à travers des navires, des bouées, amarres et portiques en arrière-plan, associés à des silhouettes, symboles de la diversité des métiers portuaires.
Notes et références
- Pied 1906, p. 3.
- Pajot 2010, p. 181-182.
- « Chambre de commerce et d'industrie de Nantes et de Saint-Nazaire dit Centre des Salorges », Patrimoine des Pays de la Loire (consulté le ).
- Marcel Rumin, « La transformation de Nantes », Les Annales de Nantes et du pays nantais, Nantes, Société académique de Nantes et de la Loire-Atlantique, no 274 - « Nantes en 1900 », , p. 9-16 (ISSN 0991-7179).
- Claude Cabanne, « Nantes Saint-Nazaire vers le large », Norois, , p. 269-272 (ISSN 1760-8546, lire en ligne).
- « Quai du Ernest-Renaud », section « Mémoire de la Butte » de l'« Association de la Butte Sainte-Anne » (consulté le ).
- « La capitainerie du port » [PDF], Les annales de Nantes et du pays nantais - no 244, (consulté le ), p. 7 et 8.
- « La nouvelle capitainerie du port de Nantes » [PDF], Mer et marine (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Stéphane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).
- Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 246-247.
Articles connexes
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