Quartier Sainte-Opportune
Le quartier Sainte-Opportune est un quartier historique de Paris, du début du XVIIIe siècle à la Révolution française. Il correspond aujourd'hui à la partie sud-est du 1er arrondissement, à cheval sur les actuels quartiers de Saint-Germain-l'Auxerrois et des Halles.
Quartier Sainte-Opportune | ||||
La place Sainte-Opportune située dans le quartier éponyme. | ||||
Administration | ||||
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Pays | France | |||
Région | Île-de-France | |||
Ville | Paris | |||
1e | ||||
Géographie | ||||
Coordonnées | 48° 51′ 35″ nord, 2° 20′ 50″ est | |||
Transport | ||||
Métro | , station Châtelet [1] | |||
Bus | [2] | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 1er arrondissement de Paris
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Limites
Le quartier était compris entre :
- au sud les quais de la Vieille-Vallée-de-Misère, la rue Trop-Va-Qui-Dure et de la Saunerie (ils forment l'actuel quai de la Mégisserie en bord de Seine) ;
- à l'est la rue Saint-Denis (au-delà c'était le quartier de Saint-Jacques-de-la-Boucherie) ;
- au nord la rue de la Ferronnerie et la rue de la Chausserie (au-delà c'était le quartier des Halles), y compris les charniers sud du cimetière des Innocents ;
- et à l'ouest la rue du Roule et la rue de la Monnaie (au-delà c'était le quartier du Louvre, c'est-à-dire l'ancien quartier Saint-Germain-l'Auxerrois).
Histoire
Jusqu'à la réforme des quartiers en 1680 et 1702, ces rues faisaient partie du quartier Saint-Jacques-de-la-Boucherie.
Les quais furent construits en 1369, auparavant une pente descendait jusqu'au fleuve, formant une berge assez escarpée. La plage était utilisée à l'ouest par les tanneurs (les mégissiers) et à l'est par le marché à la volaille (appelé la Vallée-de-Misère, puis la Poulaillerie).
À l'époque, le seul axe pour aller du Châtelet à Saint-Germain-l'Auxerrois et au Louvre était la rue Saint-Germain-l'Auxerrois, l'une des rares rues pavées dès le règne de Philippe Auguste. Au coin de la rue des Orfèvres et de la rue Saint-Germain-l'Auxerrois se trouvait le grenier à sel de Paris (d'où le nom du quai voisin de la Saunerie), appartenant au roi, qui avait le monopole de la vente du sel sur laquelle était prélevée la gabelle.
Au milieu de la rue Saint-Germain-l'Auxerrois, au no 19, était situé le For-l'Évêque (le tribunal et la prison de l'évêque de Paris pour ses propriétés parisiennes, construit au XIIe siècle, reconstruit en 1652 et détruit à partir de 1783).
Parmi les Six Corps des marchands de Paris, le corps des drapiers avait ses bureaux au 11 de la rue des Déchargeurs (le sous-sol du bâtiment existe toujours sous le centre d'exposition Crèmerie de Paris)[3], les fourreurs à l'emplacement du no 9 de la rue Bertin-Poirée, les orfèvres aux nos 8 et 10 de la rue des Orfèvres.
Le quartier était composé de vingt-neuf rues, deux places et deux culs-de-sac en 1789. En raison des travaux d'urbanisme du XIXe siècle, de nombreuses petites rues ont disparu, tels que par exemple :
- la rue du Chevalier-du-Guet, qui doit son nom à l'hôtel du Chevalier-du-Guet, maison achetée en 1363 pour être la résidence du chef du guet de nuit[N 1] ;
- la rue Béthisi, qui était à l'emplacement de l'actuelle rue de Rivoli entre la rue de la Monnaie et la rue des Bourdonnais ;
- la rue Thibaut-aux-Dés, qui correspondait à la partie sud de la rue des Bourdonnais, de la rue Saint-Germain-l'Auxerrois à la rue Béthisi ;
- la rue Tirechappe, qui allait de la rue Béthisi à la rue Saint-Honoré, qui doit son nom aux fripiers qui tiraient les passants par leurs vêtements pour les engager à venir acheter chez eux.
Pendant la Révolution, le quartier devient la partie sud de la section des Marchés (rebaptisée en 1792 section des Halles, puis en 1793 section des Marchés).
En 1792, l'église Sainte-Opportune et son cloître sont vendus comme biens nationaux pour servir de carrière de pierre.
Notes et références
Notes
- Si les corps de marchands et d'artisans fournissaient alternativement des hommes affectés à des corps de garde fixes (d'où son nom de « guet bourgeois » ou de « guet assis »), le guet royal (composé de sergents à cheval et à pied) était chargé des rondes
Références
Bibliographie
- Jacques-Maximilien Benjamin Bins de Saint-Victor, Tableau historique et pittoresque de Paris : depuis les Gaulois jusqu'à nos jours, t. second, seconde partie, Paris, C. Gosselin puis Lésage, , 2e éd., lire en ligne sur Gallica.
- Jacques Hillairet, Connaissance du vieux Paris : rive droite, rive gauche, les îles & les villages, Paris, éditions Payot & Rivages, (1re éd. 1956), 377-299-255, 3 t. en 1 vol. (ISBN 978-2-86930-648-6).
- Robert Descrimon et Jean Nagle, « Les quartiers de Paris du Moyen Âge au XVIIIe siècle : évolution d'un espace plurifonctionnel », Annales, économies, sociétés, civilisations, Paris, no 5, , p. 956-983 (lire en ligne).