Sentier (quartier de Paris)
Le quartier du Sentier de Paris est un important quartier traditionnel de confection textile du 2e arrondissement de Paris. Il tient son nom de la rue du Sentier.
Pour les articles homonymes, voir Sentier.
Sentier | ||
Une rue typique du quartier, la rue du Sentier. | ||
Administration | ||
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Pays | France | |
Région | Île-de-France | |
Ville | Paris | |
Arrondissement municipal | 2e | |
Géographie | ||
Coordonnées | 48° 52′ 07″ nord, 2° 20′ 59″ est | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Géographie
Le quartier est un rectangle d'immeubles délimité par la rue Montmartre à l’ouest, le boulevard de Sébastopol à l’est, le boulevard Poissonnière et boulevard de Bonne-Nouvelle au nord et la rue Réaumur au sud.
Il est traversé notamment par la rue d’Aboukir et la rue du Caire et est aéré par la place du Caire.
Le quartier du Sentier n'a pas d'existence administrative, son découpage correspond néanmoins à la moitié nord des quartiers du Mail et de Bonne-Nouvelle.
Produits textiles du sentier
Dans les années 1980, le quartier atteint son apogée en termes d'activités textiles ; plusieurs confectionneurs et PME exploitent le principe du circuit court : le plus rapidement possible du producteur au consommateur, ou ici de l'atelier à la boutique[1].
- Industrie textile, grossistes, distributeurs, petits ateliers de tailleurs, sous-traitants, boutiques de commerce de détail, etc.
- Tissus, vêtements, lingerie, chaussures, bijoux, mode, accessoires, fournitures, matières premières textiles, linge de maison, maroquinerie, bagagerie, mercerie, machine textiles, etc.
Ces métiers du textile, parfois liés avec la communauté juive, font du Sentier un des quartiers juifs de Paris[2].
Du textile à la « Silicon Sentier »
Du fait de la proximité de l'ancienne place boursière du Palais Brongniart, de l'AFP et de nombreuses sociétés financières, avec l'ouverture du marché français des télécommunications à la concurrence (), plusieurs opérateurs ont déployé des réseaux haut débit à base de fibres optiques dans le sous-sol du quartier.
Simultanément des sociétés spécialisées ont ouvert d'importants centres de traitement des données destinés aux opérateurs téléphoniques, aux fournisseurs d'accès Internet et aux grandes entreprises, en leur permettant de raccorder directement leurs multiples réseaux de télécommunications entre eux. Ce type de centre est aménagé de manière adaptée pour l'accueil de toutes sortes d'équipements informatiques et de télécommunications comme des équipements actifs notamment optiques pour les transmissions de données, des serveurs Web, des serveurs informatiques pour les fournisseurs d'applications en ligne ou encore des centraux téléphoniques. Le centre Telehouse-1 ouvert par la société Telehouse Europe en 1996 dans la rue des Jeûneurs, est le premier du genre en France, avec une surface de 1 000 m², il fut également le plus important centre d'hébergement télécoms du pays jusqu'en 1999. Il est utilisé encore aujourd'hui par une trentaine d'opérateurs, notamment les spécialistes des services aux grandes entreprises comme Neuf Cegetel, Completel, Verizon ou Orange Business Services.
Pendant la phase montante de la bulle internet (1997-2000), une cinquantaine de start-up s'installent dans le quartier du Sentier (Yahoo!, Nomade, Lastminute.fr, Net2one, Buycentral, Webcible, MandrakeSoft, etc.) car d'une part, il est économiquement intéressant d'être à proximité de ces artères de communication et d'autre part le quartier dispose de nombreux locaux vides à la suite de l'arrêt ou du déménagement d'ateliers de confection. Au début, les loyers sont abordables. Cependant, après quelques mois, les surfaces libres deviennent rares, ce qui fait flamber les prix dans le quartier[3]. Depuis plusieurs années, La Cantine, un des épicentres de la communauté Web en France, s'est installée dans le passage des Panoramas[4].
L'effet négatif dans le public et chez les banquiers des affaires de cavalerie dans le Sentier, conjugué avec l'éclatement de la bulle internet conduisent à partir de mars 2000 à la fermeture de nombreuses entreprises qui s'étaient établies dans le quartier.
Depuis 2010 le Sentier connaît un fort renouveau. Les startup s'y installent massivement séduites par le caractère hyper central de ce quartier (à 200 m du hub des Halles) et les très grands volumes de ses immeubles. Parmi les entreprises les plus connus de la nouvelle économie qui sont passées dans ce quartier depuis 2010 on peut citer Doctolib, Qonto, Klaxoon, Devialet, Alan, Back Market, Blablacar, Ledger, PayFit... Le magazine Maddyness spécialiste de l'actualité des startup est également installé dans ce quartier.
Les entrepreneurs de la restauration et de l'hotellerie prennent également ce quartier d'assaut. Hélène Darroze installe son restaurant Joia rue des Jeuneurs, Maelia Weger installe son nouveau restaurant Echo rue d'Aboukir, Jason Gouzy obtient une étoile dans son restaurant le Pantagruel installé rue du Sentier. Le groupe hôtelier Ennismore lui installe un grand hôtel rue des Jeuneurs sous la marque The Hoxton. Cette exceptionnelle dynamique des restaurateurs et des hôteliers renforce l'attractivité du quartier.
Sentier de Paris en littérature
Déjà au XIXe siècle, le quartier du Sentier était le centre du textile. Honoré de Balzac y fait référence plusieurs fois dans Le Bal de Sceaux, où Émilie de Fontaine découvre Maximilien de Longueville vendant du tissu : « Rue du Sentier, n° 5, dit monsieur de Fontaine en cherchant à se rappeler parmi tous les renseignements qu'il avait obtenus celui qui pouvait concerner le jeune inconnu. Que diable cela signifie-t-il ? Messieurs Palma, Werbrust et compagnie dont le principal commerce est celui des mousselines, calicots et toiles peintes en gros demeurent là[5]. ».
Dans Mort à crédit de Louis-Ferdinand Céline, le jeune Ferdinand commence son apprentissage dans un commerce du Sentier.
C'était aussi le quartier de la presse écrite, ce que Balzac souligne encore dans La Rabouilleuse où Philippe Bridau dépose sa prose avant d'aller souper au Rocher de Cancale[6]
Sombre Sentier (Seuil Policiers, 1995), de Dominique Manotti, a pour toile de fond une grève de travailleurs clandestins turcs dans le Sentier.
Films tournés dans le Sentier de Paris
- 1997 : XXL d'Ariel Zeitoun
- 1997 : La Vérité si je mens ! de Thomas Gilou
- 2001 : La Vérité si je mens ! 2 de Thomas Gilou
- 2005 : Les Mauvais Joueurs de Frédéric Balekdjian
- 2007 : Sur le sentier des diables d'Oriane Descout
- 2010 : Sentiers, de Nicolas Droin et Prosper Hillairet
- 2012 : La Vérité si je mens ! 3 de Thomas Gilou
Voir aussi
Bibliographie
- Nancy Green, Du Sentier à la 7e Avenue. La confection et les immigrés, Paris, New York, 1880-1980, L'Univers historique, 1998.
- Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Paris. Quinze promenades sociologiques, Petite Bibliothèque Payot, 2013, (ISBN 9782228909136), chapitre 2 : « Le Sentier : confection et marché du travail communautaire » (p. 29 à 44).
Liens externes
- Site web de la mairie du 2e arrondissement de Paris
- « Usages d'entreprise et inactivation du droit du travail : l'exemple du Sentier »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- 48° 51′ 57″ N, 2° 20′ 52″ E : Vue satellite WikiMapia du quartier du Sentier de Paris
Notes et références
-
- Catherine Örmen, Modes XIXe et XXe siècles, Paris, Éditions Hazan, , 575 p. (ISBN 2-85025-730-3), p. 475
- « La tristesse et l’inquiétude de la communauté juive », lemonde.fr, 10 janvier 2015.
- Journal "Les Echos" du 20/04/2000, "Le quartier du Sentier à Paris : la Net-économie dans les pas du textile".
- Does Paris need NUMA?, Rude Baguette.
- Le Bal de Sceaux, édition Charles Furne, 1845, vol.I, p.129
- édition Furne, vol.VI, p. 122, 133
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