Quiterie

Quiterie est un prénom féminin. Les Quiterie ou Quitterie sont fêtées le , jour de la fête de la sainte Quiterie depuis le XIe siècle ; sainte patronne de la Gascogne, elle est surtout vénérée dans le département des Landes, et aussi dans les départements limitrophes, notamment les Pyrénées-Atlantiques (Doumy, Aubous, Uzan) et en Gironde, en Lot-et-Garonne, dans le Lot, en Dordogne et dans le Gers (seulement à proximité d'Aire-sur-l'Adour)[1].

Quitterie est un dérivé impropre du prénom gallo-romain Quiteria, d'origine gothe. Ses principales équivalences sont Quitéria en portugais et Quiteria en espagnol, bien que d'autres variations puissent apparaître selon les langues régionales.

Origine et signification

Quiteria, vierge (Grégoire de Tours, De gloria confessorum, 106) est un nom goth latinisé, à l'origine Witeriga, "reine blanche". Le W germanique se transforme toujours en Gu ou Qu en latin. Quiterie (et non Quitterie comme on le lit trop souvent) est une jeune vierge wisigothe ayant vécu entre la fin du Ve siècle et la fin du VIe siècle en Aquitaine. Elle est persécutée pour avoir refusé d'être mariée à un noble prétendant, plus ou moins païen comme son père, et pour avoir préféré se réfugier au sein d'un embryon de monastère, que la Légende dit "colombanien", peut-être à Reims ou à Ste-Dode (Gers). Son culte n'apparaît qu'au Xe siècle à Aurillac, avant de se fixer à Aire-sur-l'Adour vers 1094, en même temps qu'apparaît sa légende martyriale (Passio Quiteriae), probablement inventée au monastère de St Sever du temps de son abbé Grégoire de Montaner, ceci dans le but de jalonner le pèlerinage jacobite[2].

Histoire du prénom

Le prénom se répand simultanément à la naissance du culte important de Sainte-Quiterie en Gascogne, puis en Aragon, en Catalogne et en Lusitanie, culte qui la fait naître dans l’une de ces trois contrées selon des légendes locales dont il a été démontré qu'elles ont été exportées de France vers les deux autres pays très tardivement (par l'évêque Bernard d'Agen, fin-XIVe s., puis par trois hagiographes falsificateurs espagnols et portugais aux XVIe et XVIIe s., à savoir Roman de la Higuera, Tamayo de Salazar et Cardoso). La Galice, lieu de naissance de la sainte selon la fausse-légende hispanique, n'a conservé que très peu de lieux de culte. Ainsi, la totalité des légendes hispano-lusitaniennes reposent sur des inventions et des falsifications tardives et sont donc nulles. Grégoire de Tours (+ 594) se préparait à écrire une vie abrégée de la sainte et n'en avait écrit que le titre ("De Quiteria virgine") dans son ouvrage sur les saints confesseurs non-martyrs de Gaule. Quiterie est une sainte gallo-romaine (voire mérovingienne) d'origine gothe. Le prénom, bien que confidentiel, demeure présent dans les trois pays du S.O. de l'Europe depuis le XIe s. seulement (et non depuis le IIe s. comme l'affirme faussement le portugais Cardoso depuis le XVIIe s.) ; plus récemment le culte s'est étendu au Brésil, au Mexique et au Mozambique.

Un prénom rare

Le prénom fait partie des prénoms peu donnés en France. Depuis l'an 1900, 1581 petites filles ont été prénommées Quitterie, avec un pic de 56 naissances en 2010, et 345 ont été prénommées Quiterie, orthographe plus rare parce que plus ancienne, avec un pic de 18 naissances en 1985[3].

Jusqu'à une époque récente (environ 1970), il n'était attribué qu'en Gascogne. Il a bénéficié depuis d'une grande faveur dans les milieux aristocratiques ou "BCBG", mais son succès n'a pas dépassé cette sphère assez restreinte[4].

Dans la culture populaire

Quitterie notables

Notes et références

  1. « Sainte Quitterie », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  2. Béziat 2020.
  3. « Fichier des prénoms », sur www.insee.fr (consulté le )
  4. « quitterie », sur Famili.fr (consulté le )
  5. « Quitterie de Pelleport nommée directrice juridique de Renault », sur https://www.magazine-decideurs.com (consulté le )
  6. « Quitterie de Villepin | HuffPost », sur www.huffingtonpost.fr (consulté le )

Bibliographie

  • D. Béziat, « Recherches sur sainte Quiterie, qui vécut au Ve ou au VIe siècle », Revue de Pau et du Béarn, no 47, , p. 23-48

Lien externe

  • Prénoms, noms de famille et anthroponymie
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