Régiment du Maréchal de Turenne
Le régiment du Maréchal de Turenne est un régiment d’infanterie du Royaume de France créé en 1604.
Pour l’article homonyme, voir Régiment de Turenne.
Régiment du Maréchal de Turenne | |
Drapeau d’Ordonnance du régiment du Maréchal de Turenne | |
Création | 1604 |
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Dissolution | 1791 |
Pays | France |
Allégeance | Royaume de France |
Type | régiment |
Rôle | infanterie de ligne |
Création et différentes dénominations
- 1604 : création du régiment de Lemont
- : renommé régiment de Turenne
- : licencié
- : retour du régiment de Turenne au service du roi
- : renommé régiment de Maine
- : absorbe les hommes du régiment des fusiliers de Ximenès, créé le dans le Roussillon par Joseph, comte de Ximenès[1]
- : absorbe les hommes des régiments d'Aunay et d'Epinay[2]
- : absorbe les hommes du régiment du marquis de Valence[2]
- : renommé régiment d’Eu
- : renommé régiment de Nivernois
- : renommé régiment du Maréchal de Turenne
- 1er janvier 1791 : renommé 37e régiment d’infanterie de ligne
Équipement
Drapeaux
6 drapeaux, dont un blanc Colonel, et 5 d’Ordonnance « jaunes & rouges par opposition, & croix blanches »[3].
régiment de Turenne de 1633 à 1675 régiment du Maine de 1675 à 1736 régiment d’Eu de 1736 à 1775 régiment de Nivernois de 1775 à 1778
régiment du Maréchal de Turenne de 1778 à 1785 régiment du Maréchal de Turenne de 1785 à 1791
Habillement
régiment du Maine de 1720 à 1734 régiment de 1734 à 1757 régiment de 1762 à 1776 régiment de 1776 à 1779
régiment du Maréchal de Turenne de 1779 à 1791 37e régiment d’infanterie de ligne de 1791 à 1792 37e régiment d’infanterie de ligne de 1792 à 1796
Historique
Colonels et mestres de camp
- Colonels propriétaires
- : Henri de La Tour d’Auvergne de Bouillon, vicomte de Turenne puis maréchal de Turenne, maréchal de camp le , lieutenant général des armées du roi le , maréchal de France le , maréchal général des camps et armées du roi le , †
- : Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, général des galères le , maréchal de camp le , lieutenant général le , grand maître de l’artillerie le , †
- : Louis Charles de Bourbon, comte d’Eu, fils du précédent, grand maître de l’artillerie le , maréchal de camp le , lieutenant général des armées du roi le , †
- Colonels-lieutenant et colonels
- : Roger Brulard de Sillery, marquis de Puysieux, brigadier d’infanterie le , maréchal de camp le , lieutenant général des armées du roi le , †
- : Henri d’Harcourt, marquis de Thury, brigadier le , †
- : N., marquis de Sigueyran, tué lors de la bataille d'Ekeren le [4].
- : François Arnauld de Courville, brigadier le , †
- : Alexandre de Belrieux, vicomte de Damartin, marquis de Belrieux, brigadier le , maréchal de camp le , †
- : Emmery Emmanuel de Thimbrune, marquis de Valence, brigadier le , †
- : Scipion Louis Joseph de La Garde, marquis de Chambonas, brigadier le , †
- : Jean-Baptiste de Castelanne-Saint-Jeurs, comte de Castelanne, , déclaré maréchal de camp en par brevet expédié le
- : Charles Gratien, comte de Bonneguise
- : Hugues Hyacinthe Timoléon, marquis de Cossé
- : Jean François, marquis de Rochedragon
- : Charles Philibert Marie Gaston de Lévis, comte de Mirepoix
- : Joachim Robin de Blair de Fressinaux
- : Bernard Martin Lambron de La Crouzillière
Campagnes et batailles
- En 1630, le régiment, reconstitué après sa dissolution en 1626, prend part au siège de Casal en Montferrat pendant la guerre de Succession de Mantoue[5].
- En 1634, il participe à la prise du château de Bitche pendant la première occupation de la Lorraine[6].
- Pendant la guerre de Trente Ans, il fait campagne à Heidelberg, Spire, Bingen, Mayence et Deux-Ponts en 1635, Saverne en 1636, Jussey la même année pendant l'invasion de la Franche-Comté, puis en 1637 sur la Meuse[7]. Il fait campagne dans les Pays-Bas espagnols, au siège de Saint-Omer en 1638 et d'Hesdin en 1639[8]. Pendant l'hiver 1639-1640, quelques compagnies sont détachées au maréchal de Gassion pour réprimer la révolte des Nu-pieds en Normandie[9]. Il continue la guerre en Italie, au siège de Turin en 1640, à celui d'Ivrée en 1641[9]. Il revient en Allemagne pour la bataille de Fribourg en 1644, au siège d'Augsbourg en 1646 et à la bataille de Zusmarshausen qui, en 1648, met fin à la guerre contre le Saint-Empire[10].
- En 1649, le maréchal de Turenne entraîne quelques compagnies à Stenay et prend part à la Fronde contre Mazarin tandis que le reste du régiment, commandé par Henri de Lorraine-Harcourt, reprend la guerre franco-espagnole dans les Flandres. Les compagnies du parti des Frondeurs, commandées par le maréchal de Turenne, prennent part à la bataille de Rethel aux côtés des Espagnols et sont pratiquement anéanties[11]. Turenne, ayant fait sa paix avec le roi en 1651, obtient la reconstitution de son régiment et remporte la bataille du faubourg Saint-Antoine en 1652 contre Condé, chef des Frondeurs[12]. Le régiment poursuit la guerre contre les Espagnols aux sièges de Landrecies en 1655, de Valenciennes en 1656, à ceux de Cambrai et Montmédy en 1657, enfin à la bataille des Dunes de 1658 qui oblige l'Espagne à accepter la paix[13].
- En 1664, Louis XIV ayant décidé d'envoyer un secours à l'empereur dans la Guerre austro-turque, le régiment se joint au contingent de Jean de Coligny-Saligny aux côtés des Impériaux. Il contribue à la victoire de Saint-Gothard. Le jeune enseigne Sillery ayant été tué par les Turcs, ce sont les piquiers du régiment qui empêchent les janissaires de s'emparer du drapeau, ce qui leur vaudra, par la suite, le privilège d'escorter seuls l'étendard[14].
- En 1665, le régiment d'Eu fut des 4 000 hommes d'infanterie qui marchèrent, sous les ordres du marquis de Pradel, au secours des États-généraux de Hollande contre Principauté épiscopale de Münster de l'évêque de Münster, Christoph Bernhard von Galen engagés dans la deuxième guerre anglo-néerlandaise. Parti de Mézières le arriva le 10 à Maastricht, et se distingua au siège de Lochem[15].
- En 1675, pendant la guerre de Hollande, le régiment participe la campagne d'Allemagne. Après la mort du maréchal de Turenne, tué à la bataille de Salzbach le , il se replie en deçà du Rhin. Il reçoit le nom et les couleurs du duc de Maine, fils naturel de Louis XIV. Il participe à la défense de Saverne et Haguenau[16]. En 1676, il est engagé au siège de Condé-sur-l'Escaut ; en 1677, au siège de Valenciennes et à celui de Cambrai puis à la bataille de Cassel ; en 1678, aux sièges de Gand et Ypres, et termine sa campagne sur le Rhin[17].
- Pendant la guerre de la ligue d'Augsbourg, le régiment de Maine participe à plusieurs opérations et se distingue au siège de Mayence en 1689 puis à la bataille de Fleurus en 1690. Il participe au bombardement de Bruxelles de 1695[18].
- En 1701, au début de la guerre de succession d'Espagne dans les Pays-Bas espagnols, deux bataillons du régiment du Maine sont envoyés par le maréchal de Boufflers pour défendre la place de Lierre[19].
- En 1703, pendant la guerre de succession d'Espagne dans les Pays-Bas espagnols, le régiment perd 30 officiers à la bataille d'Ekeren ; son colonel, M. de Siguéran, y est tué, et son remplaçant. M. de Courville, blessé et fait prisonnier ; il est libéré peu après par échange[4],[20].
- De 1704 à 1709, le régiment fait campagne en Espagne et Portugal[21] avant de revenir aux Pays-Bas et sur le Rhin de 1709 à 1713, dans la dernière phase de la guerre[2].
- 1734 la Bataille de San Pietro
- Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français de 1762, le régiment d'Eu conserve ses deux bataillons.
L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment d'Eu comme suit[22]
Habit, revers, veſte et culotte blancs, collet et parements bleus, poche ordinaire avec trois boutons, autant sur la manche, quatre au revers et autant en dessous; boutons jaunes, forme plate, avec le no 20. Chapeau bordé d'or.
- Le 37e régiment d’infanterie de ligne a fait les campagnes de 1792 à 1794 à l’armée du Rhin.
Personnalités ayant servi au régiment
- François Gaspard, comte de Poly-Saint-Thiébaut alors lieutenant
- François de Touchebœuf mestre de camp du « régiment de Maine » le .
Notes et références
Références
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 5, p. 339
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 429.
- Cinquième abrégé général du militaire de France, sur terre et sur mer, Pierre Lemau de La Jaisse, Paris, 1739
- Charles Sevin de Quincy , « Histoire militaire du règne de Louis le Grand », 1726, p. 25.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 407.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 407-408.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 407-409.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 409-410.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 410.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 410-411.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 411-412.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 413-414.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 414-416.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 418-419.
- Eu Infanterie
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 420-422.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 422.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 422-423.
- Lieutenant général de Vault, « Mémoires militaires relatifs à la guerre d'Espagne sous Louis XIV », tome 1, 1835, p. 436.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 424-425.
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, p. 425-429.
- Ordonnance du roi, concernant l'infanterie françoise : du 10 décembre 1762
Annexes
Sources et bibliographie
- Jacques de Quincy, Histoire militaire du règne de Louis le Grand, vol. 4, (Paris), , 703 p..
- Lieutenant général de Vault, Mémoires militaires relatifs à la guerre d'Espagne sous Louis XIV, vol. 1, Imprimerie Royale (Paris), , 910 p. (lire en ligne).
- M. Pinard, Chronologie historique-militaire, tome 2, 3, 4 et 8, Paris 1760, 1761, 1761, et 1778
- Colonel de Conchard, État militaire de la France au milieu du XVIIIe siècle. - Les Régiments limousins et leur filiation jusqu'à nos jours, p. 79-84, Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique du Périgord, 1919, tome 41 (lire en ligne)
- Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, Volume 4, Paris, 1851, p. 405 à 437
Articles connexes
- Régiments français d'Ancien Régime
- 37e régiment d'infanterie (dernier régiment ayant entretenu la tradition du régiment du Maréchal de Turenne)
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