Siège de Mayence (1689)

Le siège de Mayence se déroule du 1er juin au , pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Nicolas Chalon du Blé d'Huxelles et Jacques Henri de Durfort défendent la ville assiégée par les armées de la Ligue d'Augsbourg[4].

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Siège de Mayence (1689)
Plan de Mayence assiégé
Informations générales
Date au
Lieu Mayence
(Allemagne actuelle)
Issue Victoire impériale
Belligérants
Royaume de France Saint-Empire
avec des troupes venues de

Électorat de Mayence
Électorat de Bavière
Électorat de Saxe
Duché de Palatinat-Neubourg

Landgraviat de Hesse-Cassel
Commandants
Nicolas Chalon du Blé, marquis d'UxellesCharles V de Lorraine
Forces en présence
environ 7 000 hommes[1]entre 40 et 60 000 hommes[2]
126 canons et 22 mortiers
Pertes
1 000 morts et 1 200 blessés[1]entre 4 000 et 14 000 morts[3]

Guerre de la Ligue d'Augsbourg

Batailles

Coordonnées 50° 00′ 00″ nord, 8° 16′ 16″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Géolocalisation sur la carte : Rhénanie-Palatinat

Déroulement

Le siège de Mayence ayant été résolu, les troupes de Saxe et de Hesse-Cassel y arrivent les premières, s'y retranchent, construisent un pont sur le Main au-dessous de leur camp, et ne font pendant quelque temps que jeter des bombes dans les redoutes que les Français ont construites sur le Rhin. Le duc Charles V de Lorraine ayant passé ce fleuve sur le pont de Rüdesheim am Rhein, s'approche de la ville, qu’il fait investir le . Le même jour, le reste de l’armée impériale traverse le même fleuve sur un pont construit à Weisenau ; il est suivi des troupes saxonnes, à la réserve de quelques régiments qui demeurent de l’autre côté du Rhin, et dans les îles qui sont entre ce fleuve et le Main. La cavalerie de la place fait d’abord deux sorties, où les Impériaux perdent beaucoup de monde ; 3 000 hommes sont commandés pour travailler aux lignes de circonvallation, et on fait venir 30 000 fascines pour se couvrir plus aisément. L’électeur de Bavière, Maximilien-Emmanuel, après avoir envoyé un détachement vers la Forêt-Noire, rejoint les Impériaux avec sept à huit mille hommes.

Vue de la ville de Mayence assiégée par le prince Charles de Lorraine. Gravure publiée par François Jollain l'aîné (1660-1704), à Paris rue Saint-Jacques à l'enseigne "À la Ville de Cologne"

Pendant que le duc de Lorraine forme le siège de Mayence avec les électeurs de Bavière et de Saxe, l’électeur Frédéric III de Brandebourg, avec ses troupes et celles de Münster, investit Bonn. Il y avait dans la place huit bataillons français et un allemand, faisant en tout 6 500 hommes, 800 hommes de cavalerie en deux régiments, et un de dragons de 400 hommes ; outre cela, chaque bataillon avait une compagnie de grenadiers de 50 hommes. Le baron d'Asfeld, qui s'était signalé en Suède, y commande dès le commencement du siège, et avait mis dans une redoute vis-à-vis de la place 50 hommes qui soutiennent deux assauts, et qui rentrent ensuite dans la ville. Le commandant est blessé à la tête, et ne laisse pas que de défendre la brèche avec cinq soldats restés auprès de lui ; après quoi il se retire. Les troupes qui sont à Zulpich pour tenir le pays qui est au-delà du Rhin à couvert des courses de la garnison de Bonn, voyant la redoute prise, repassent le fleuve. On dresse deux batteries de canon et de mortiers pour battre la place de l'autre côté du Rhin, tandis que les troupes de Münster et des détachements de l'armée de Lunebourg et de Hollande l'attaquent du côté français avec 60 pièces de canon et 12 mortiers. On tire en huit jours 7 000 bombes qui ruinent la plupart des maisons, sans néanmoins endommager les magasins ; ce qui était le principal but des assiégeants. Le baron d'Asfeld voyant que la ville n’est plus qu'un monceau de pierres, loge la garnison au dehors.

Reconquête par les Impériaux

Les Impériaux ne réussissent pas mieux devant Mayence ; leurs travaux vont lentement, parce que les assiégés font de fréquentes sorties, et ruinent le jour ce qu’ils ont fait la nuit. Ils en font une entre autres le , où les Allemands perdent beaucoup d'hommes. Le prince Frédéric-Guillaume de Palatinat-Neubourg, à la tranchée avec deux de ses frères, y est tué d'un coup de fauconneau qui lui emporte la tête. Le duc de Lorraine prend son quartier derrière l’église de Sainte-Croix ; l’électeur de Saxe se loge sur les hauteurs de Weisenau, et les troupes de Hanovre se logent à la Chartreuse Saint-Michel de Mayence. Le marquis d'Uxelles, qui commande la place, se défend jusqu’au 8 septembre. Après sept semaines d'un siège meurtrier il capitule, faute de poudre et de mousquets. La garnison française, forte encore de six-mille hommes, se retire le 11, tambour battant, enseignes déployées, avec armes et bagages, six pièces de canon et quatre mortiers. Les blessés sont chargés sur cinquante charrettes fournies par les Allemands[5]. Les Français sont escortée par le duc en direction de Landau.

Après la prise de cette place, le duc de Lorraine et l'électeur de Bavière vont joindre l’électeur de Brandebourg devant Bonn, qui se défend encore. Le baron d’Asfeld soutient le siège jusqu'au , et sort de la place en battant tambours.

Les écrivains allemands conviennent qu’ils ont fait peu de sièges plus meurtriers. Les assiégés faisaient quelquefois deux du trois sorties en un jour, à deux heures l'une de l'autre. Dans une seule il resta neuf cents impériaux sur le carreau. Le roi, voyant d’Uxelles à son retour honteux de reparaître devant lui : « marquis, lui dit-il, vous avez défendu la place en homme de cœur, et vous avez capitulé en homme d'esprit[4] ».

Notes et références

  1. Relation du siège de Grave en 1674 et de celui de Mayence en 1689, Paris, Jombert, (lire en ligne)
  2. Charles Antoine Jombert, Catalogue raisonné de l'œuvre de Sébastien Le Clerc, Paris, Jombert, (lire en ligne), p. 237.
  3. Le décompte journalier des morts par La Gazette approche les 4 000 morts auxquels il faut ajouter les jours où la La Gazette parle d'un grand nombre de morts, sans autre précision. Les Mémoires de M de*** avancent 20 000 morts. Mais c'est une source tardive. Charles Antoine Jombert, l'éditeur du récit du siège, avance 14 000 morts.
  4. Gabriel Daniel, Histoire de France : depuis l’établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1720-1725, p. 198.
  5. Philippe de Courcillon marquis de Dangeau, Journal du Marquis de Dangeau, Paris, Firmin-Didot, (lire en ligne)

Voir aussi

Sources et bibliographie

Articles connexes

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