Siège de Namur (1695)
Le siège de Namur de 1695 est le second siège de la ville durant la guerre de la Ligue d'Augsbourg.
Pour les articles homonymes, voir Siège de Namur.
Date | Du 2 juillet au 5 septembre 1695 |
---|---|
Lieu | Namur |
Issue | Capitulation française |
Royaume de France | Saint-Empire Royaume d'Angleterre Provinces-Unies |
• Louis François de Boufflers • Maréchal de Villeroy | • Guillaume d'Orange • Menno van Coehoorn • Prince de Vaudémont • Maximilien-Emmanuel de Bavière |
13 000 hommes |
8 000 hommes | 12 000 hommes |
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Batailles
- Philippsbourg (1688)
- Sac du Palatinat (1689)
- Baie de Bantry (1689)
- Mayence (1689)
- Walcourt (1689)
- Fleurus (1690)
- Cap Béveziers (1690)
- La Boyne (1690)
- Limerick (1690)
- Staffarda (1690)
- Québec (1690)
- Coni (1691)
- Mons (1691)
- Leuze (1691)
- Aughrim (1691)
- La Hougue (1692)
- Namur (1692)
- Steinkerque (1692)
- Lagos (1693)
- Neerwinden (1693)
- La Marsaille (1693)
- Charleroi (1693)
- Saint-Malo (1693)
- Rivière Ter (1694)
- Camaret (1694)
- Texel (1694)
- Dieppe (1694)
- Bruxelles (1695)
- Namur (1695)
- Dogger Bank (1696)
- Carthagène (1697)
- Barcelone (1697)
- Baie d'Hudson (1697)
Historique
Après la prise de la ville le par les Français, sous le commandement du maréchal de Luxembourg et en présence du roi Louis XIV, le système défensif de Namur et de sa citadelle amélioré par Menno van Coehoorn est encore perfectionné par Vauban. Point stratégique important au confluent de la Meuse et de la Sambre, Namur est devenue la place forte la plus importante des Pays-Bas méridionaux.
Cela n'empêche pas l'armée alliée de la Ligue d'Augsbourg, sous le commandement de Guillaume d'Orange et de Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur des Pays-Bas espagnols d'assiéger à son tour la ville à partir du .
Le le maréchal de Boufflers qui commande la place offre la capitulation de la ville en échange d'une trêve de six jours pour soigner ses blessés et se retrancher dans la citadelle, ce qui lui est accordé. La trêve est garantie par la signature d'un traité et, selon l'usage par un échange d'otages, officiers de haut rang. Le délai expiré, les otages sont rendus et le siège de la citadelle reprend.
Le maréchal de Villeroy et le duc du Maine arrivent avec une armée de 120 000 hommes pour soulager les assiégés. Le Prince de Vaudémont, à la tête d'une armée de campagne de 100 000 hommes, leur coupe le chemin de Namur. Le Duc du Maine souhaite éviter une bataille frontale entre les deux armées. Or, plus le siège continue, plus Namur est susceptible de tomber. Villeroi tente de faire sortir Vaudémont de sa position en attaquant des villes tenues par les alliés comme Knokke et Beselare, maintenant Zonnebeke. Cette stratégie échoue, malgré la capture de Dixmude et Deinze fin juillet avec 6 000 à 7 000 prisonniers. Une nouvelle tentative de détourner les alliés par le bombardement de Bruxelles des 13, 14 et est un autre échec. Enfin Villeroi et le Duc du Maine se décident à engager Vaudémont, et l'armée française attaque les positions alliées le 27 août; mais cette offensive est incapable de briser l'encerclement.
Après avoir résisté un mois supplémentaire, Bouflers se rend aux assiégeants le après deux mois de combat et avoir perdu 8 000 de ses 13 000 hommes. Cette victoire coûte plus de 12 000 hommes aux armées alliées.
Suites
Si l'armée française avait engagé les assiégeants dès la fin juillet, la bataille leur aurait probablement été plus favorable. La pusillanimité du Duc du Maine, qui hésitait à attaquer (au grand désespoir de Villeroy), donna a Vaudémont le temps de se retrancher, et la Gazette d'Hollande conta ces événements en tournant en ridicule la lâcheté du bâtard royal. Que cette gazette ait osé railler son cher fils mit Louis XIV si hors de lui, qui pourtant était d'habitude un roi "si égal à l'extérieur et si maître de ses moindres mouvements", qu'il poussa des cris, frappa un valet et lui cassa sa canne sur le corps[1]. Ce fut la dernière fois que l'on confia au Duc du Maine un commandement militaire important.
Le bombardement et la destruction de Bruxelles par l'armée française suscitèrent l'indignation dans l'Europe entière. Un tel bombardement de terreur, prenant pour cible une population civile sans défense et étrangère au conflit, représentait une rupture avec les conventions tacites qui régissaient les guerres jusqu’à cette époque, et les nations coalisées contre la France jurèrent de venger les innocents tués à Bruxelles[2].
Notes et références
- Duc de Saint-Simon - Mémoires - Gallimard - Édition de la Pléiade - Tome I, pp. 245
- Réflexions sur les raisons que la France allègue pour justifier le bombardement de Bruxelles, publié à Ratisbonne en français et en italien en 1695.
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du XVIIe siècle
- Portail du royaume de France
- Portail de la France du Grand Siècle
- Portail du Saint-Empire romain germanique
- Portail de la province de Namur