République populaire ukrainienne
La République populaire ukrainienne (en ukrainien : Українська Народна Республіка, Oukraïns'ka Narodna Respoublika) était une république qui occupait une grande partie du territoire de l'Ukraine actuelle à la suite de la révolution russe de 1917. Elle fut dirigée par Mykhaïlo Hrouchevsky, Volodymyr Vynnytchenko puis Symon Petlioura. Son nom fut adopté le .
Ne doit pas être confondu avec République populaire d'Ukraine occidentale.
Mars 1917 – Avril 1918
Décembre 1918 – 1921
Drapeau |
Armoiries |
Hymne | Chtche ne vmerla Ukraïny |
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Statut |
République autonome (1917-1918) République sous occupation allemande (1918) République indépendante (1918-1920) |
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Capitale | Kiev |
Langue(s) |
Ukrainien Yiddish |
Monnaie | Karbovanets |
10 juin 1917 | Autonomie |
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7 novembre 1917 | Indépendance |
Entités précédentes :
- Empire russe (1917)
- Autriche-Hongrie (1917)
- République soviétique d'Ukraine (1918)
- Hetmanat (1918)
- République populaire d'Ukraine occidentale (1919)
Entités suivantes :
- République populaire ukrainienne des soviets (1917)
- République soviétique de Donetsk-Krivoï-Rog (1918)
- République soviétique d'Odessa (1918)
- Hetmanat (1918)
- République socialiste soviétique d'Ukraine (1919)
- Deuxième République de Pologne (1919)
- Royaume de Roumanie (1919)
- Première République tchécoslovaque (1919)
Malgré sa dénomination officielle, elle n'était en rien une « république populaire » tel que les gouvernements marxistes-léninistes qualifient généralement leurs États. C'est pourquoi, afin d'éviter toutes confusions avec ces derniers, cette république est quelquefois désignée sous le vocable de République nationale ukrainienne (en abrégé UNR).
La Rada centrale
En 1917, la Rada (assemblée constituée à Kiev à la faveur de la révolution russe), n’obtient rien d'Alexandre Kerenski, alors que le gouvernement provisoire a promis qu'il reconnaîtrait le droit à l’autodétermination des peuples minoritaires de l’Empire. Le , la Rada proclame cependant l’autonomie de l’Ukraine et, le , au lendemain de la révolution d'Octobre, elle proclame une République démocratique ukrainienne immédiatement reconnue par la France et le Royaume-Uni, qui envoient à Kiev des représentants. Les bolcheviks réagissent et déclarent hors la loi les représentants de la Rada. Ils installent en même temps à Kharkov un gouvernement de la République socialiste soviétique ukrainienne. En réponse, le pouvoir ukrainien installé à Kiev confirme l’indépendance complète du pays. La guerre d'indépendance ukrainienne débute immédiatement, et notamment avec la bataille de Krouty en janvier 1918.
Au début de 1918, les troupes rouges de Mouraviev marchent sur Kiev qui, défendue par Symon Petlioura, subit douze jours de bombardement avant de tomber, le , aux mains des bolcheviks.
Réfugié à Jitomir, la Rada se tourne alors vers les Empires centraux, ce qui entraîne le départ immédiat des représentants français et anglais. L'armée allemande occupe Kiev et la plus grande partie de l'Ukraine lors de l'opération Faustschlag (en allemand : « Coup de poing »), du au . La paix de Brest-Litovsk, conclue le , consacre l'abandon de l'Ukraine par les bolcheviks. Rentrée à Kiev, la Rada ratifie le traité, mais un coup d’État, mené par l’hetman Pavlo Skoropadsky avec le soutien des Allemands, met un terme à la République populaire ukrainienne au profit d'un « État ukrainien ».
L'Hetmanat : avril-décembre 1918
Avec le soutien des Allemands vainqueurs sur le front de l'Est, Skoropadsky, un ancien officier de l'Empire russe, met en place un régime qui favorise les grands propriétaires terriens et concentre les pouvoirs au sommet. Le gouvernement reçoit peu de soutien des activistes ukrainiens, mais il se montre capable de mettre en place une organisation administrative efficace, établit des relations diplomatiques avec de nombreux pays, et conclut un traité de paix avec la Russie soviétique. En quelques mois, l'Hetmanat imprime aussi des millions de livres en ukrainien, installe de nombreuses écoles ukrainiennes, deux universités, et une Académie des sciences ukrainienne.
Le gouvernement de l'Hetmanat soutient aussi la confiscation des terres nationalisées par des propriétaires terriens volontaires, avec l'aide des troupes allemandes. Ceci cause des troubles, la montée d'un mouvement paysan partisan de la guérilla, et une série de grandes révoltes armées populaires. Des négociations sont organisées pour gagner le soutien d'anciens membres de la Rada, Petlioura et Vynnytchenko, mais ces activistes travaillent à renverser Skoropadsky.
La probable défaite de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie dans la Première Guerre mondiale le plaçant dans une impasse, Skoropadsky forme un nouveau cabinet de monarchistes russes et s'engage à une fédération avec une possible future Russie non-bolchévique. De leur côté, les socialistes ukrainiens annoncent un nouveau gouvernement révolutionnaire, le Directoire, le dans le but de le renverser.
Le Directoire : 1918
Avec l'affaiblissement des puissances centrales à la suite de la Première Guerre mondiale, Pavlo Skoropadsky ne peut plus compter sur le soutien de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie. Les opposants de Pavlo Skoropadsky constituent l'Union nationale ukrainienne en . Cette union est constituée de plusieurs partis ukrainiens, dont le Parti ukrainien des socialistes révolutionnaires (UPSR) et le Parti ouvrier social-démocrate ukrainien (USDRP).
Tandis que la plupart des troupes de Pavlo Skoropadsky rejoignent les forces du Directoire, celui-ci obtient l'aide de nombreux officiers des Armées blanches venus en Ukraine pour rejoindre l'Armée des volontaires du général Dénikine. Ils sont regroupés dans un « corps spécial », mais ne peuvent faire face aux troupes du Directoire. En , ces dernières prennent Kiev, renversent Pavlo Skoropadsky et le Directoire rétablit la République nationale ukrainienne (RNU).
Au cours de cette période, plusieurs protagonistes se disputent le territoire ukrainien : l'Armée de la République ukrainienne, les bolcheviks, les blancs, la Triple-Entente, la Pologne et l'armée de l'anarchiste Nestor Makhno. Après la guerre soviéto-polonaise de 1920 et à la suite du traité de Riga signé en mars 1921, la Galicie et une grande partie de la Volhynie reviennent à la Deuxième République de Pologne. Le reste du territoire ukrainien se retrouve incorporé à l'Union soviétique en tant que République socialiste soviétique d'Ukraine.
Reconnaissance internationale
La République nationale ukrainienne est reconnue de jure par la Russie soviétique, la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, la Bulgarie, la Turquie, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et le Saint-Siège. La reconnaissent de facto la Suisse, la Suède, le Danemark et l'Iran[1].
Pogroms
Quelque 40 000 juifs sont assassinés dans des pogroms déclenchés par les troupes de Symon Petlioura[2].
Gouvernements ukrainiens de 1917-1920
- Comité représentatif
- Institution - Rada centrale :
- Mykhaïlo Hrouchevsky : -
- Institution - Rada centrale :
- Autonomie de l'Ukraine
- Institution - Rada centrale :
- Mykhaïlo Hrouchevsky : -
- Institution - Rada centrale :
- Indépendance de la République populaire ukrainienne
- Institution - Rada centrale :
- Institution - Directoire :
- Autres gouvernements ukrainiens :
- Hetmanat : -
- République populaire d'Ukraine occidentale : -
- Premier gouvernement soviétique ukrainien : -
- Deuxième gouvernement soviétique ukrainien : -
- Troisième gouvernement soviétique ukrainien : - 1921
Notes et références
- Stefan Talmon, Recognition of Governments in International Law, Oxford University Press, 1998, p. 289.
- Dominique Vidal, « Aux origines de la pensée de M. Nétanyahou », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Volodymyr Kubiyovych Ukraine: A Concise Encyclopædia, volume 1, Toronto, University of Toronto Press, 1963 (ISBN 0-8020-3105-6).
- Orest Subtelny, Ukraine : A History, Toronto, University of Toronto Press, 1988 (ISBN 0-8020-5808-6).
- Paul Robert Magocsi, A History of Ukraine, 1996, Toronto, University of Toronto Press (ISBN 0-8020-7820-6).
- Stefan Talmon Recognition of Governments in International Law, Oxford University Press, 1998 (ISBN 0-19-826573-5).
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