Réseau routier de la Haute-Saône

Cet article présente l'histoire, les caractéristiques et les événements significatifs ayant marqué le réseau routier du département de la Haute-Saône en France.

Réseau routier de la Haute-Saône

Carte du réseau routier national (autoroutes et routes nationales) dans le département de la Haute-Saône
Géographie
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Haute-Saône
Superficie 5 360 km2
Population 235 313 hab. (2019)
Caractéristiques générales
Longueur totale 8 663 km (2017) [1]
Densité de réseau 1.6 km/km2
Densité de réseau 2 37 km/1 000 hab.
Consistance
Autoroutes km (2017)
Routes nationales 181 km (2017)
Routes départementales 3 441 km (2017)
Voies communales 5 041 km (2017)
Accidentalité routière
Nombre d'accidents 118 (2017) [2] ,[alpha 1]
dont mortels 27 (2017)
Tués 33 (2017)
3 % (2017/2010)
(France : - 14 %)
Blessés hospitalisés 118 (2017)
Blessés légers 39 (2017)

Au , la longueur totale du réseau routier du département de la Haute-Saône est de 8 663 kilomètres, se répartissant en 0 kilomètres d'autoroutes, 181 kilomètres de routes nationales, 3 441 kilomètres de routes départementales et 5 041 kilomètres de voies communales.

Histoire

Carte Levasseur du département de la Haute-Saône (1852)

XVIIIe siècle

De 1750 à 1784, l’ensemble du réseau routier est pour la première fois cartographié à grande échelle (au 86400e) et de manière complète par Cassini de Thury[3], à la demande de Louis XV. Ces cartes sont d’une grande richesse toponymique, mais d’une grande pauvreté quant à la figuration du relief et de l’altimétrie. De même les chemins secondaires sont rarement représentés, du fait d’une part de leur état médiocre, d’autre part de leur faible importance économique.

XIXe siècle

L’Atlas national illustré réalisé par Victor Levasseur est un précieux témoignage du XIXe siècle, les cartes coloriées à la main sont entourées de gravures indiquant statistiques, notes historiques et illustrations caractéristiques des départements. Sur ces cartes sont représentées les routes, voies ferrées et voies d'eaux. Par ailleurs, les départements sont divisés en arrondissements, cantons et communes[4].

Réforme de 1930

Devant l'état très dégradé du réseau routier au lendemain de la Première Guerre mondiale et l'explosion de l'industrie automobile, l'État, constatant l'incapacité des collectivités territoriales à remettre en état le réseau routier pour répondre aux attentes des usagers, décide d'en prendre en charge une partie. L'article 146 de la loi de finances du prévoit ainsi le classement d'une longueur de l'ordre de 40 000 kilomètres de routes départementales dans le domaine public routier national[5].

En ce qui concerne le département de la Haute-Saône, ce classement devient effectif à la suite du décret du [6].

Réforme de 1972

En 1972, un mouvement inverse est décidé par l'État. La loi de finances du prévoit le transfert dans la voirie départementale de près de 53 000 kilomètres de routes nationales[7]. Le but poursuivi est[8] :

  • d'obtenir une meilleure responsabilité entre l'État et les collectivités locales en fonction de l'intérêt économique des différents réseaux,
  • de permettre à l'État de concentrer ses efforts sur les principales liaisons d'intérêt national,
  • d'accroître les responsabilités des assemblées départementales dans le sens de la décentralisation souhaitée par le gouvernement,
  • d'assurer une meilleure gestion et une meilleure programmation de l'ensemble des voies.

Le transfert s'est opéré par vagues et par l'intermédiaire de plusieurs décrets publiés au Journal officiel. Après concertation, la très grande majorité des départements a accepté le transfert qui s'est opéré dès 1972. En ce qui concerne le département de la Haute-Saône, le transfert est acté avec un arrêté interministériel publié au journal officiel le [9].

Réforme de 2005

Une nouvelle vague de transferts de routes nationales vers les départements intervient avec la loi du relative aux libertés et responsabilités locales, un des actes législatifs entrant dans le cadre des actes II de la décentralisation où un grand nombre de compétences de l'État ont été transférées aux collectivités locales. Dans le domaine des transports, certaines parties des routes nationales sont transférées aux départements et, pour une infime partie, aux communes (les routes n'assurant des liaisons d'intérêt départemental)[10].

Le décret en Conseil d’État définissant le domaine routier national[11] prévoit ainsi que l’État conserve la propriété de 8 000 kilomètres d’autoroutes concédées et de 11 800 kilomètres de routes nationales et autoroutes non concédées et qu'il cède aux départements un réseau de 18 000 kilomètres[12].

Dans le département de la Haute-Saône, le transfert est décidé par arrêté préfectoral signé le [13]. 9 kilomètres de routes nationales sont déclassées. La longueur du réseau routier national dans le département passe ainsi de 190 kilomètres en 2004 à 185 en 2006 pendant que celle du réseau départemental s'accroît de 3 323 à 3 338 kilomètres.

Caractéristiques

Consistance du réseau

Le réseau routier comprend cinq catégories de voies : les autoroutes et routes nationales appartenant au domaine public routier national et gérées par l'État[14], les routes départementales appartenant au domaine public routier départemental et gérées par le conseil départemental de la Haute-Saône[15] et les voies communales[16] et chemins ruraux[17] appartenant respectivement aux domaines public et privé des communes et gérées par les municipalités. Le linéaire de routes par catégories peut évoluer avec la création de routes nouvelles ou par transferts de domanialité entre catégories par classement ou déclassement, lorsque les fonctionnalités de la route ne correspondent plus à celle attendues d'une route de la catégorie dans laquelle elle est classée. Ces transferts peuvent aussi résulter d'une démarche globale de transfert de compétences d'une collectivité vers une autre.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de la Haute-Saône est de 8 331 kilomètres, se répartissant en 0 kilomètres d'autoroutes, 181 kilomètres de routes nationales, 3 441 kilomètres de routes départementales et 4 709 kilomètres de voies communales. Il occupe ainsi le 69e rang au niveau national sur les 96 départements métropolitains quant à sa longueur et le 76e quant à sa densité avec 1,6 kilomètre par kilomètre carré de territoire[18].

Trois grandes réformes ont contribué à faire évoluer notablement cette répartition : 1930, 1972 et 2005.

L'évolution du réseau routier entre 2002 et 2017 est présentée dans le tableau ci-après.

Évolution du réseau routier entre 2002 et 2017[19].
2002200320042005200620072008200920102011201220132014201520162017
Autoroutes 0000000000000000
Routes nationales 189189190180185181181180181181181181181182182181
Routes départementales 3 3743 3233 3233 3683 3383 3553 3673 3673 4153 4413 4503 4573 4573 4553 4543 441
Voies communales 4 2734 2844 3234 3524 3884 5104 5104 6314 7094 7094 8844 9204 9204 9514 9875 041
TOTAL 7 8367 7967 8367 9007 9118 0468 0588 1788 3058 3318 5158 5588 5588 5888 6238 663
Réseau routier principal de la Haute-Saône.
    Lignes bleues : autoroutes
    Lignes rouges : 2x2 voies
    Pontillés rouges : travaux de mise en 2x2 voies en cours
    Pontillés verts : projets de mise en 2x2 voies
    Lignes noires : 2x1 voies

Le réseau routier est structuré par la faible armature urbaine du département, autour de trois points nodaux majeurs : Vesoul, Lure et Luxeuil, et est relié aux villes voisines. Ces trois villes sont connectées entre elles par des routes aménagées pour que la circulation y soit fluide. À ce titre, l'axe Lure - Luxeuil est réalisé en tronçon de 4 voies avec contournement.

À partir de ce réseau primaire interne, des connexions sont établies avec les grandes villes en périphérie de la Haute-Saône. La N19, qui commence à Delle à la frontière Suisse, traverse la Haute-Saône par Héricourt, Lure et Vesoul, et la quitte en allant sur Langres et Chaumont, pou se terminer sur la capitale.

L'axe Lure - Luxeuil est réalisé par la D64 en tronçon de voie rapide 4 voies, continuant à l'ouest de Lure sur Montbéliard, et au Nord de Luxeuil sur le département des Vosges, aujourd'hui devenue la E54 elle est intégralement en 2x2 voies depuis Montbéliard dans le Doubs, jusqu'à son prolongement par la N57 à Remiremont puis Épinal. La N57 traverse d'ailleurs le département en passant par Luxeuil, Vesoul, pour continuer sur Besançon avant de continuer sur Pontarlier pour accéder à la Suisse.

Il n'existe aucune autoroute sur le territoire départemental, la plus proche étant l'A36, traversant la Franche-Comté en longeant la frontière entre le Doubs et la Haute-Saône.

En dehors de ces grands axes majeurs à l'échelle régionale, un réseau routier secondaire permet d’irriguer les villages relativement efficacement en raison de la faible contrainte topographique de la géographie départementale.

Réalisations ou événements récents

Cette section a pour objet de recenser les événements marquants concernant le domaine de la Route dans le département de la Haute-Saône depuis 1990. Seront ainsi citées les déclarations d’utilité publique, les débuts de travaux et les mises en service. Seuls les ouvrages les plus importants soit par leur coût soit par leur impact (déviation de bourgs) seront pris en compte. De même il est souhaitable de ne pas recenser les projets qui n’ont pas encore fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique.

En projet
  • Doublement de la route actuelle entre Héricourt et Botans (pas de travaux avant 2023/2024[20]).
  • Création de la voie express en 2×2 voies entre Amblans et Calmoutier (pas de travaux avant 2021[21]).
  • Création de la voie express en 2×2 voies entre Calmoutier et Vesoul.
  • Doublement de la déviation de Fougerolles sur 4,4 km[22] (début des travaux entre 2023 et 2026).
  • Doublement de la déviation de Luxeuil-les-Bains sur 2,3 km[22] (début des travaux entre 2023 et 2026).

Notes et références

  1. Les statistiques d'accidents recensent les accidents s'étant produits sur les réseaux publics (autoroutes, routes nationales, routes départementales et voies communales) mais aussi hors réseau public, sur les parkings publics et sur les autres voies.
  1. Ministère de la transition écologique et solidaire, « Mémento des transports urbains et routiers 2017 », sur https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ (consulté le )
  2. Ministère de la transition écologique et solidaire, « Les accidents corporels de la circulation 2017 - Recueil de données brutes », sur http://www.securite-routiere.gouv.fr/ (consulté le )
  3. Pour la zone sud de la Haute-Saône et pour la zone nord de la Haute-Saône sur Gallica
  4. Carte Levasseur du département de la Haute-Saône sur Wikimedia Commons
  5. Jacques Borredon, Code de la voirie routière et textes annexes : explicitations et commentaires, Editions du Papyrus, , 645 p. (lire en ligne), p. 22-23-87.
  6. Fac-simile du décret signé par le Président de la République Gaston Doumergue, publié au Journal officiel en date du , classant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  7. « Projet de loi relatif aux libertés et aux responsabilités locales - Chapitre 1 - la voirie », sur le site du Sénat (consulté le )
  8. Rapport sur le transfert du réseau de la voirie nationale secondaire dans la voirie départementale, Conseil général du Loiret, séance du 6 décembre 1972
  9. Fac-simile de l'arrêté interministériel publié au Journal officiel en date du , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  10. « La décentralisation : acte II », sur www.vie-publique.fr, (consulté le )
  11. Décret no 2005-1499 du 5 décembre 2005 relatif à la consistance du réseau routier national
  12. « Rapport d'information sur la mise en application de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. », sur le site de l'Assemblée nationale, (consulté le ) p. 42
  13. Fac-simile de l'arrêté préfectoral signé le , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire
  14. Art. 123-1 du Code de la voirie routière
  15. Art. 131-1 du Code de la voirie routière
  16. Art. 141-1 du Code de la voirie routière
  17. Art. 161-1 du Code de la voirie routière
  18. « Mémento de statistiques des transports, Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux », sur le site Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / Économie et statistiques. (consulté le )
  19. « Mémento 2017 de statistiques des transports, Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux », sur le site Ministère de l’Écologie et de la Transition énergétique. (consulté le )
  20. « Mise en 2 x 2 voies de la RN 1019 entre Brevilliers et Sevenans », sur L'Est républicain, .
  21. « En 2017 des améliorations en vue sur les routes », sur L'Est républicain, .
  22. « Fougerolles-Saint-Valbert: Aménagement de la RN 57 : les géomètres préparent le terrain », sur L'Est républicain, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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