Réserve nationale de faune de la pointe de l'Est

La réserve nationale de faune de la pointe de l'Est est l'une des huit réserves nationales de faune du Canada présentes au Québec. La réserve a pour mission de protéger des habitats servant de halte aux oiseaux migrateurs et de lieux de reproduction à des espèces dont le Pluvier siffleur et le Grèbe esclavon.

Réserve nationale de faune de la pointe de l'Est
Paysage de la pointe de l'Est
Géographie
Pays
Province
Territoire équivalent
Coordonnées
47° 36′ 00″ N, 61° 27′ 00″ O
Superficie
7,2 km2
Administration
Type
Catégorie UICN
WDPA
Création
Administration
Site web

Localisation

Le paysage varié de la pointe de l'Est

La réserve nationale de faune de la pointe de l'Est est située au nord-est de l'archipel des îles de la Madeleine, sur la pointe du même nom. Elle est accessible par la route 199. Elle partage ses limites avec le refuge faunique de la Pointe-de-l'Est qui comprend le reste de la pointe. La réserve est aussi entièrement située dans la zone importante pour la conservation des oiseaux de l'île de l'Est[1]. La réserve a une superficie de 724 ha, de plus le gouvernement du Canada possède 258 ha de terres qui sont adjacente à la réserve, mais non incluse dans celle-ci[2].

Géographie

Les îles de la Madeleine font partie du bassin des Maritimes. L'archipel en lui même est composé de roches métasédimentaires et volcaniques qui ont été soulevées par d'épais dépôts de sel. L'érosion a quant à elle libéré le sable et le gravier de ces roches. La pointe de l'Est est essentiellement une flèche littorale formée entre la Grosse Île et l'île de la Grande Entrée. Elle est composée majoritairement de sable littoral et dunaire provenant de l'érosion des plateaux gréseux des îles. Cette érosion apporte constamment de nouveaux matériaux qui forment par la force du vent des dunes et des crêtes de plages[3]. Dans l'ensemble la pointe est composée de dépôts de sable stabilisés par le réseau racinaire de l'ammophile à ligule courte (Ammophila breviligulata)[1]. À l'exception d'une petite portion au nord est qui est composée de grès et siltstones du Permien, la grande majorité du sous-sol est composée de tombolos de sable du Quaternaire[4].

Le territoire de la pointe de l'Est est composé de dunes, de landes, de deux grandes lagunes, de prés salés, de marais et d'immenses plages. La baie Clarke, la lagune la plus au nord, est influencée par la marée. L'étang de l’Est est quant à lui seulement envahi par la mer lors des grandes marées[3].

Climat

Les îles de la Madeleine sont l'endroit au climat le plus tempéré au Québec. L'écart saisonnier des températures y est moins marqué et les hivers beaucoup plus doux qu'à Montréal. La température moyenne annuelle est de 4,4 °C. La température mensuelle y est de −6,3 °C en janvier et de 16,6 °C en juillet. Les précipitations annuelles y sont de 898 mm et la saison sans gel y est de 160 jours[5].

L'amplitude des marées n'y est que de 60 cm, l'une des plus faibles du golfe du Saint-Laurent, car l'archipel est situé près du point amphidromique de ce dernier. La proximité de ce point fait que le nord de l'archipel n'est soumis qu'à des marées de type diurnes (soit une marée haute et une marrée basse par jour), contrairement aux autres côtes du golfe qui sont soumises à deux marées par jour[5].

Milieu naturel

On retrouve dans la réserve plus de 150 espèces d'oiseaux et une dizaine d'espèces de mammifères. Parmi les oiseaux nicheurs, on y retrouve le canard noir (Anas rubripes), le canard pilet (Anas acuta), le harle huppé (Mergus serrator), le fuligule milouinan (Aythya marila), le goéland hudsonien (Larus smithsonianus), le goéland marin (Larus marinus), le sterne pierregarin (Sterna hirundo) et le sterne arctique (Sterna paradisaea). Les forêts sont utilisées par le roitelet à couronne rubis (Regulus calendula), la sittelle à poitrine rousse (Sitta canadensis), le quiscale rouilleux (Euphagus carolinus), la paruline rayée (Setophaga striata), la paruline à tête cendrée (Setophaga magnolia) et la paruline obscure (Leiothlypis peregrina). Deux espèces rares nichent dans la réserve, le pluvier siffleur (Charadrius melodus) sur les plages et le grèbe esclavon (Podiceps auritus) sur le bord des étangs[6].

La réserve est aussi une halte migratoire importante pour les limicoles comme le pluvier argenté (Pluvialis squatarola), le bécasseau sanderling (Calidris alba) et le grand chevalier (Tringa melanoleuca)[6].

Les principaux mammifères observés dans la réserve sont le renard roux (Vulpes vulpes) et l'écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus)[6].

Trois espèces sont protégées par la loi sur les espèces en péril et sont présentes dans la réserve, soit le pluvier siffleur, le grèbe esclavon et la Sterne de Dougall (Sterna dougallii)[6].

Histoire

Les plus anciens artéfacts trouvés aux îles de la Madeleine datent entre le 8 500 à 2 500 années avant aujourd'hui, soit lors du Paléoindien tardif et de l'Archaïque maritime. Plusieurs artéfacts ont été trouvés datant de la période sylvicole (entre 2 500 et 500 ans avant aujourd'hui). L'archipel ne semble avoir été occupé principalement de manière saisonnière, pour des raisons peu documentées. On sait qu'à l'arrivée des Européens, L'archipel était pour les Autochtones un vaste territoire de pêche et de chasse, comprenant entre autres le morse et le phoque[7].

À partir du XVIe siècle, les chasseurs et pêcheurs français, portugais et basques se sont ajoutés aux Autochtones. Les littoraux des îles étaient propices au séchage des morues. On y produisait aussi de la peau, de l'ivoire et L'huile à partir des morses et des phoques[8].

À l'arrivée des Français, les îles sont occupées de manière estivale par les Micmacs. Ces derniers étaient entre autres capables de fabriquer des canots capables de circuler en pleine mer. Ils fréquentaient les îles de la Madeleine probablement pour le morse, les colonies d'oiseaux et l'ocre rouge. On pense que c'est l'absence de grands mammifères terrestres qui a empêché l'occupation permanente de l'île. Ces derniers donnaient à l'île de nom de « Memquit » ou « Mewquit » (île flottant sur l'eau) et plus tard de « Menagoesenog » (îles battues par le ressac)[9].

L'archipel est décrit la première fois par Jacques Cartier lors de son premier voyage le où il aperçoit les rochers aux Oiseaux, l'île Brion et la Grosse Île[9].

Après plusieurs tentatives d'établissement, ce n'est quand 1761 que des Acadiens de l'Île-du-Prince-Édouard, de l'île du Cap-Breton et de la baie des Chaleurs s'installent en permanence aux îles. Ces derniers vivent principalement de la pêche et chasse aux mammifères marins[9].

C'est en 1968 que le Service canadien de la faune propose de créer une réserve nationale de faune sur la pointe de l'Est des îles de la Madeleine pour protéger et mettre en valeur des habitats pour les oiseaux migrateurs. Entre 1975 et 1977, le gouvernement fait l'acquisition de 23 lots. La réserve est officiellement créer le . En 1992, la réserve est agrandie de 62,2 ha, permettant de consolider le territoire. Un premier plan de gestion est publié en 1986 et un second en 2020.[10].

Administration et tourisme

La réserve est administrée par le Service canadien de la faune, une division d'Environnement Canada. Le service canadien de la faune a délégué à l'organisme la Salicorne les activités d'animation et de sensibilisation de la réserve. L'infrastructure comprend un réseaux de sentiers de km et quelques panneaux d’interprétation. La chasse à la sauvagine est permise en automne dans la réserve[6].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Environnement et changement climatique Canada, Réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est : plan de gestion, 2020., (ISBN 978-0-660-36327-1 et 0-660-36327-5, OCLC 1243901461, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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