Révolution permanente (parti politique)

Le CCR est officiellement fondé en avril 2011 par les militants du NPA Vincent Duse et Manuel Georget. Le courant se fixe comme objectif de « réaffirmer dans l'orientation et la pratique l'actualité d'un projet révolutionnaire qui combat ouvertement pour la destruction de l'État capitaliste et la construction d'un nouveau pouvoir fondé sur les organismes d'auto-organisation des masses »^{[réf. souhaitée]}.

Il apparaît initialement comme un courant indépendant au sein du NPA, nommé Collectif pour une tendance révolutionnaire, qui rejoint la plateforme 4 pour le premier congrès du NPA. Il y défend une orientation révolutionnaire, en opposition à plusieurs autres plateformes jugées trop droitières[2]^,[3]^{[source secondaire nécessaire]}. À la veille du Congrès, une fraction du CTR devient le Courant communiste révolutionnaire[4]^{[source secondaire nécessaire]}.

Un désaccord persiste entre le NPA et RP sur la nature du départ du CCR de l'organisation. RP dénonce en effet une exclusion officieuse, tandis que le NPA réfute ces affirmations[5].

Au congrès de 2018, la direction du NPA, héritière de la LCR, obtient une majorité relative. Elle est dès lors la cible d'importantes critiques internes, provenant notamment du CCR (Courant Communiste Révolutionnaire), qui l'accusent de trop vouloir se rapprocher du parti La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon et de s'éloigner de la ligne révolutionnaire, au profit d'un simple réformisme[6]^,[7]. Le CCR reproche également au parti son manque de démocratie interne, son absence de critique des bureaucraties syndicales ainsi que le défaitisme affiché par les figures médiatiques de l'organisation. Anasse Kazib déclare ainsi : « Pour la fraction historique du NPA, le fascisme est à nos portes, et la classe ouvrière recule. Nous considérons que l’extrême droite est certes puissante, mais qu’une nouvelle génération ouvrière est née, dans les batailles contre la loi Travail, contre la réforme des retraites, chez les gilets jaunes, dans les mouvements antiracistes des quartiers populaires… Notre rôle, en tant que marxistes, est de pousser le curseur, de s’assumer franchement. »[8].

Le NPA présente des listes aux élections municipales de 2020. Au scrutin à Bordeaux, une liste d'alliance avec La France insoumise et des gilets jaunes, conduite par Philippe Poutou se qualifie au second tour et remporte trois sièges au conseil municipal[9]^,[10]. Le NPA ne présente pas de candidats pour les élections régionales de 2021 en raison d'un manque de moyens[11]. Cependant, des militants du NPA « en luttes » se présentent en Nouvelle-Aquitaine au côté de La France insoumise ; cette liste n'est pas soutenue par l'instance nationale du parti et certains courants (Anticapitalisme & Révolution, L'Étincelle et Démocratie révolutionnaire) appellent à voter pour la liste présentée par Lutte ouvrière[12]^,[13]^{[source secondaire souhaitée]}.

Le Courant communiste révolutionnaire, qui a obtenu 11,05 % lors du congrès de 2018 annonce en avril 2021 la « pré-candidature » de leur militant Anasse Kazib. Cette action amplifie les clivages. Deux mois plus tard, 296 militants du courant annoncent leur départ du NPA, dénonçant un « long processus d'exclusion » et une ligne politique « droitière »[14]^,[1]. La direction du NPA indique : « Ils avaient un pied dedans et un pied dehors. Ils avaient leur propre média, leur organisation étudiante [Le Poing levé] et leur organisation féministe [Du pain et des roses] dont les interventions n’étaient pas discutées en notre sein[15] ». Pour Marianne, « la candidature d'Anasse Kazib illustre les tiraillements dans les milieux militants d'extrême gauche entre la ligne marxiste révolutionnaire historique et les influences décoloniales ou intersectionnelles, plus récentes et qui ne font plus de la lutte des classes leur principal moteur[16]. »

Anasse Kazib, porte-parole et candidat à l'élection présidentielle pour RP

Après le départ de Révolution permanente du NPA, la direction de l'organisation décide d'acter la candidature d'Anasse Kazib. Elle est à cette occasion défendue par près de 250 personnalités, dont par exemple Frédéric Lordon, Rokhaya Diallo ou encore François Bégaudeau[17].

Peu après le lancement de la campagne, il est la cible d'une campagne de cyberharcèlement de menaces de mort venant de l'extrême droite[18]. En février, des affiches racistes sont par exemple collées à la Sorbonne où le candidat est invité à répondre à des questions d'étudiants[19]. Anasse Kazib se plaint d'une invisibilisation médiatique de sa candidature[20]. Ainsi, du 1^er janvier au 18 février 2022, son temps de parole sur l'ensemble des radios et des chaînes de télévision s'est élevé à 5 minutes et 01 secondes selon l'Arcom[21]. Arrêt sur images remarque qu'il est aussi régulièrement absent lorsque les chaînes de télévision évoquent le classement des candidats selon le nombre de leurs parrainages[22].

Le 9 février 2022, le candidat est censé participer à une séance de questions-réponses avec les étudiants de l'université Panthéon-Sorbonne au sein du Centre Panthéon, cet évènement prend place lors d'un cycle de conférences organisé à l'initiative de plusieurs organisations étudiantes dans le cadre des élections présidentielles de 2022, Yannick Jadot ayant par exemple été invité peu de temps avant. Cependant, à la suite de la campagne d'intimidation menée par l'extrême droite quelques jours plus tôt, plusieurs centaines d'étudiants se rassemblent une heure avant la conférence afin d'apporter leur soutien au candidat[23]^,[24]. Recensant plus de 450 personnes[25], Le Poing Levé décide de tenir la conférence à l'extérieur du centre Panthéon, compte tenu du fait que l'amphithéâtre octroyé par la présidence ne compte que 120 places assises. Finalement le candidat fait un meeting sur la place du Panthéon, il reçoit à cette occasion le soutien d'Assa Traoré, de Bruno Gaccio ou encore de SOS Racisme[23]. La direction de l'université dénonce le 10 février ce rassemblement devant ses locaux. Le 18 février, la candidat est convoqué au commissariat du Ve arrondissement de Paris, sur injonction du procureur de la République[26] pour « manifestation sur la voie publique sans déclaration »[27].

Il présente un programme communiste, révolutionnaire, écologiste, anti-impérialiste et luttant contre les discriminations[28]^,[16]^,[29] et notamment en direction de la jeunesse[30]. Il bénéficie notamment du soutien d'Assa Traoré, militante contre les violences policières[28]^,[31]^,[32], du journaliste Taha Bouhafs[16], de la sociologue Kaoutar Harchi[33] ou de la militante transféministe Sasha Yaropolskaya[28].

Le 3 mars, à l'initiative de Révolution permanente[34] et de 43 autres organisations[35], un rassemblement est organisé en soutien au candidat, convoqué le même jour au commissariat du 5e et du 6e arrondissement de Paris. Plusieurs personnalités sont présentes au rassemblement, dont notamment Sandrine Rousseau, Frédéric Lordon, Assa Traoré ou encore Sandra Lucbert[36]. La comédienne et figure du mouvement MeToo, Adèle Haenel ne peut pas se déplacer, mais fait parvenir une lettre de soutien, lue par Sandra Lucbert. Elle déclare à cette occasion «Il y a un an je ne me serais pas définie comme anti capitaliste. Mais grâce au travail des militants de Révolution Permanente et d'Anasse, les idées ont vraiment fait leur chemin dans ma tête et dans mon cœur aussi. Maintenant, ça me semble une évidence qu'aucune émancipation n'est possible dans le cadre du capitalisme et qu'il faut mettre en place un autre système»[37]^,[38].

L'organisation ne réussit cependant pas à réunir les parrainages nécessaires pour présenter Anasse Kazib à l'élection présidentielle. Elle n'en réunit que 160[39].

L'organisation annonce en mars 2022 son intention de présenter Anasse Kazib dans la première circonscription de la Seine-Saint-Denis pour les élections législatives[40]^,[41]. Mais elle ne présente finalement aucun candidat.

Le 5 mai 2022, le journal en ligne du parti organise une émission de discussion politique avec Youssef Brakhni (membre du Comité Adama), Sasha Yaropolskaya (journaliste et militante transféministe, co-fondatrice du journal "XYmédia" et ancienne porte-parole de la campagne d'Anasse Kazib), Daniela Cobet (membre du comité exécutif de RP), Kaoutar Harchi (sociologue), Anasse Kazib et Adèle Haenel (comédienne et figure du mouvement MeToo)[42]. Cette dernière déclare à cette occasion «Ce monde n'est pas vivable sous le capitalisme. C'est une évidence. Il faut renverser ce système, faut le changer. Révolution Permanente a posé cette question-là. On n'a pas le choix. Il faut un autre monde et c'est pas le moment de se reposer»[37]. La comédienne entérine donc à cette occasion son soutien à Révolution Permanente.

A l'approche des élections législatives, l'organisation s'oppose à la ligne d'union de la gauche défendue par la NUPES, considérant que le réformisme est une impasse[43] et une contradiction avec les objectifs initiaux de LFI[44]. Elle critique également vivement la décision du NPA de s'associer à la coalition[45].

A l'issue d'une conférence nationale ayant rassemblé une centaine de délégués au début du mois de juin, l'organisation publie sur son journal un appel à la création d'une organisation révolutionnaire[46]. L'organisation annonce à cette occasion qu'un congrès de fondation aura lieu à l'automne 2022, ils enjoignent dans le même article les militants du NPA ou de LO qui seraient en rupture avec la direction de leur parti à rejoindre le processus.

Révolution permanente[47] est avant toute chose le nom du journal en ligne de l'organisation, publié pour la première fois le 9 juin 2015. Il est la version française de la Izquierda Diaro - Red Internacional, le journal en ligne de la Fraction trotskyste - Quatrième Internationale. Révolution permanente revendique en 2019 1,5 millions de lecteurs mensuels[48] et déclare être le média d'extrême gauche le plus lu de France.

Le Poing Levé[49] est l'organisation de jeunesse de Révolution permanente. Bien que ne se considérant pas comme un syndicat étudiant, l'organisation est présente dans plusieurs conseils d'universités. Elle dispose ainsi de nombreux élus aux conseils étudiants, par exemple dans l'université Panthéon-Sorbonne[50] où elle a obtenu en novembre 2020 deux élus en Commission de la Formation et de la Vie Universitaire[51] et une élue au Conseil d'Administration de la faculté, se positionnant donc comme la troisième force politique étudiante de l'université.

L'organisation se fait remarquer en 2022 en bataillant[52]^,[53]^,[54] et en obtenant l'inscription d'étudiants fuyant l'Ukraine au sein de plusieurs universités françaises[55], à l'image de l'université Paris-VIII[56]. Le collectif s'oppose de plus à l'expulsion de ces étudiants[56], sommés de quitter le territoire français.

Le collectif bataille également contre la fermeture des universités faisant suite à l'occupation de la Sorbonne les 13 et 14 avril[57]^,[58].

Le Poing Levé agit aussi dans les lycées, sous le nom du Poing Levé Lycée.

Révolution permanente possède également sa propre organisation féministe, nommée Du Pain et des Roses[59], inspirée de son équivalent argentin Pan y Rosas.

Fraction trotskyste - Quatrième Internationale

L'organisation est membre de la Fraction trotskyste - Quatrième Internationale, à l'origine fondée par le Parti des travailleurs socialistes d'Argentine, la Ligue ouvrière révolutionnaire de Bolivie et la Ligue des travailleurs pour le socialisme - Contre le courant (maintenant Mouvement des travailleurs socialistes) du Mexique. Elle comprend aussi le Mouvement révolutionnaire des Travailleurs du Brésil, la Ligue des Travailleurs pour le Socialisme du Venezuela, le Parti révolutionnaire des travailleurs du Chili, le Courant des travailleurs pour le socialisme de l'Uruguay, le Courant révolutionnaire des travailleurs et des travailleuses de l'État espagnol, l'Organisation internationaliste révolutionnaire (es) d'Allemagne, l'organisation et journal du même nom Left Voice aux États-Unis et en tant que sections sympathisantes la Fraction internationale révolutionnaire d'Italie, l'Organisation socialiste du Costa Rica et le Courant socialiste des travailleurs et travailleuses du Pérou.

• Anticapitalisme
• Extrême gauche en France
• Ligue communiste révolutionnaire
• Trotskisme en France
• Fraction trotskyste - Quatrième Internationale
• Parti des travailleurs socialistes
• Anasse Kazib

• Site officiel

• Portail de la politique française
• Portail du communisme