Rafah
Rafah (en arabe رفح, en hébreu רפיח) est une ville palestinienne située dans le Sud de la bande de Gaza, à la frontière égyptienne. La ville fut également connue sous le nom de Robihwa dans l'Égypte antique, Rafihu en Assyrie, Raphia chez les Grecs et les Romains.
Rafah | ||
Centre commercial de Rafah Gift Markets, 2010. | ||
Administration | ||
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Pays | Palestine | |
Maire | Issa Nashar | |
Démographie | ||
Population | 190 606 hab. (2010) | |
Géographie | ||
Coordonnées | 31° 17′ 19″ nord, 34° 15′ 07″ est | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Palestine
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C'est la ville la plus importante du Sud de la bande de Gaza avec plus de 150 000 habitants en 2014, dont 44 000 vivent dans le camp de réfugiés de « Rafah camp » au sud[1].
Histoire
Antiquité
L'histoire de Rafah remonte à plusieurs millénaires. La première fois que son nom est cité se situe pendant le règne du pharaon Séthi en 1303 av. J.-C., et la première campagne en Israël remonte à Sheshonq Ier en 925 av. J.-C..
En 720 av. J.-C., ce fut sur le site que le roi assyrien Sargon II défit les Égyptiens (bataille de Raphia), et le 22 juin 217 av. J.-C. eut lieu la première grande bataille, qui vit le roi d'Égypte Ptolémée IV Philopator vaincre le dernier grand roi séleucide Antiochos III lors de la Bataille de Raphia[2] : environ cent mille soldats se confrontèrent, et des centaines d'éléphants furent utilisés.
Une source araméenne fait également de Rafah le lieu biblique de Chatzerim.
Moyen Âge
Pendant la période byzantine, Rafah était un diocèse, et une importante ville commerçante avant la période arabe. Elle vit ensuite son déclin puis son abandon jusqu'au XIIe siècle. Avec les Mamelouks, elle redevint une station postale, et au XVIe siècle les Ottomans y enregistrèrent un village de seize contribuables.
Époque contemporaine
En 1917, l'armée britannique prit Rafah et l'utilisa comme base arrière pour attaquer Gaza. La présence de cette base fit partir les habitants et en 1922, la population n'était plus que de 600 personnes pour remonter à 2 500 habitants en 1948.
Après la guerre israélo-arabe de 1948, la ville passa sous contrôle égyptien et accueillit deux camps de réfugiés arabes provenant du territoire d'Israël fraîchement créé.
En 1967, après la guerre des Six Jours, la ville passa sous contrôle israélien. La population atteignait alors 55 000 habitants, dont seulement 11 000 habitaient la ville proprement dite.
Au mois de janvier 1972, 20 000 personnes furent expulsées et leurs maisons détruites afin de construire une colonie israélienne[3].
Depuis septembre 2000, la ville est un des hauts lieux de la Seconde Intifada. Elle est en effet reliée à l'Égypte par des tunnels qui servent à acheminer vers la bande de Gaza non seulement des armes, mais aussi de la nourriture, des médicaments, et tout autre objet de la vie quotidienne. Ceci explique les fréquentes incursions de l'armée israélienne dont l'efficacité et les moyens utilisés restent contestés par la communauté internationale. En particulier, la dernière intervention militaire en mai 2004 fit l'objet de vives critiques en raison d'importantes destructions de maisons. En mai 2004, l'armée israélienne lance l'opération Arc-en-ciel pour tenter de mettre fin aux attaques palestiniennes, aux bombardements des villages israéliens, et particulièrement à l'utilisation des tunnels par les trafiquants d'armes à la frontière égyptienne[4],[5]. Cette opération détruira plusieurs centaines de maisons et fera des dizaines de morts parmi les populations civile et armée de Rafah[5],[6].
À la suite du retrait israélien de la bande de Gaza, achevé le 12 septembre 2005, le point de passage de Rafah est géré par l'Autorité palestinienne sous surveillance vidéo de l'Union européenne.
Depuis décembre 2006, de nombreux accrochages ont opposé miliciens du Fatah et du Hamas jusqu'à la victoire de ce dernier en juin 2007. Les autorités égyptiennes ont fermé la frontière en réponse à l'avancée du Hamas. Fin 2007, la mission européenne EUBAM-Rafah est suspendue. Elle est maintenue en suspens, prête à reprendre ses opérations de surveillance dès que la situation politique le permettra. À la suite de la chute du président Moubarak, les autorités égyptiennes annoncent que le blocus sera levé fin mai 2011. Les Européens espèrent pouvoir reprendre leurs activités mais en juillet 2012, ils réduisent, à nouveau, le niveau de la mission[7].
L'attentat du 7 juillet 2017 à Rafah est une attaque terroriste islamiste à la voiture piégée faisant 23 morts et 30 blessés. Le groupe terroriste État islamique revendique l'attaque. Deux voitures piégées ont explosé en traversant deux points de contrôle de l'armée dans la province du Sinaï à la frontière avec la bande de Gaza faisant 23 morts et 30 blessés[8].
Galerie
- Dalles de clôture à la frontière égyptienne, utilisées pour réparer les rives d'un étang de traitement des eaux usées, 2018.
- Déchets et décharge d'eaux usées aux abords de la municipalité, 2018.
- Une mosquée détruite à Rafah durant la guerre de Gaza de 2008-2009.
- Mirador à la frontière entre Gaza et l'Égypte, 2009.
- Tunnel de contrebande d'armes à Rafah, 2009.
- Modèle 3D de bombardements de Rafah lors de la guerre de Gaza, 2014.
Articles connexes
Notes et références
- Estimation de la population dans le gouvernorat de Rafah - Palestinien Centrel Bureau of Statistics.
- Polybe, Histoires, Livre V
- Emile Llorca, Israël et le monde arabe, 1998, p 49.
- (en) « Weekly Cabinet meeting 23.05.04 », sur www.pmo.gov.il, Site ministériel, (consulté le )
- « RFI - Proche-Orient - Rafah : après l’intervention israélienne », sur www1.rfi.fr (consulté le )
- Albert Legault, Michel Fortmann et Gérard Hervouet, Les conflits dans le monde, Presses Université Laval, , 238 p. (ISBN 978-2-7637-8177-8, lire en ligne), p. 133
- « EUBAM Rafah réduit la voilure », Bruxelles2 , 3 juillet 2012.
- http://www.europe1.fr/egypte-26-soldats-tues-ou-blesses-dans-des-attaques-dans-le-sinai- « Egypte : 26 soldats tués ou blessés dans des attaques dans le Sinaï », Europe1, 7 juillet 2017
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