Raphaël Dinelli

Raphaël Dinelli, né le à Floirac (Gironde), est un navigateur français.

Algimouss au départ du Vendée Globe 1996-1997.

Raphaël Dinelli
Contexte général
Sport Voile
Biographie
Nationalité sportive Française
Nationalité France
Naissance
Lieu de naissance Floirac (France)

Biographie

Passionné de voile, notamment de planche à voile, Raphaël Dinelli quitte à 20 ans son activité de cadre commercial pour se former à l'école nationale de voile de Quiberon. Il navigue sur First Class 8 et devient préparateur au chantier Capitaine Flint de Titouan Lamazou. Il travaille notamment avec Bertrand de Broc après son rachat de l'Écureuil d'Aquitaine II de Lamazou en 1992[1]. En 1993, il participe à sa première Solitaire du Figaro et termine quatorzième et deuxième bizut. Après une vingt-sixième place en 1994, il termine à la dixième place de l'édition 1995[2]. Il effectue également plusieurs convoyages en solitaire à travers l'Atlantique[1].

Après le Figaro 1995, Dinelli se prépare pour participer au Vendée Globe 1996. Son principal sponsor s'étant retiré, il convainc l'organisateur de la course, double vainqueur du BOC Challenge, Philippe Jeantot de lui confier son Crédit Agricole IV, avec lequel il a couru le Vendée Globe 1989 et le BOC Challenge 1990, en échange d'une remise en état[3]. Il recueille le soutien de l'association Deux mains pour les enfants, qui lance une souscription pour financer sa course. Il parvient à réunir suffisamment de fonds pour remplacer la quille, qui est allongée et allégée de deux tonnes[1]. À deux semaines du départ, Dinelli obtient le soutien de la société Prémac et de leur produit Algimouss, qui le sponsorise en bouclant son budget, jusqu'alors déficitaire d'un million de francs[4]. Cependant, son navire est prêt trop tard et il ne peut effectuer l'intégralité du parcours de qualification de 2 000 milles marins en raison d'une tempête en mer d'Irlande, le . Il n'est donc pas autorisé à participer au Vendée Globe par la Fédération française de voile, malgré le soutien de Jeantot et des autres coureurs[2].

Raphaël Dinelli prend cependant le départ le après avoir fait appel de la décision de la FFV ; il est alors surnommé « le pirate » par toute la presse française[5]. Pendant les deux premiers mois de la course, Dinelli navigue au sein d'un groupe relativement homogène, composé de Catherine Chabaud, Pete Goss et Patrick de Radiguès[6]. Le matin du , pris dans une tempête dépassant les 70 nœuds, Algimouss chavire, son mât perfore le pont, ouvrant plusieurs voies d'eau. Au bout de trois heures, il se redresse et commence à sombrer, pendant que Dinelli se réfugie sur le pont battu par les vagues[7]. Seul Pete Goss, situé 160 milles au sud, est en mesure de lui porter assistance. Le marin britannique affronte pendant 24 heures la tempête, chavirant lui-même à plusieurs reprises avant de parvenir à localiser Dinelli dans son radeau de survie, lancé par un avion de la marine australienne au moment où Algimouss sombrait[8]. En hypothermie, affamé et assoiffé, Dinelli est soigné par Goss pendant les douze jours que durent leur trajet vers le port australien de Hobart.

Devenus inséparables[9] – Goss est le témoin de Dinelli à son mariage pendant l'été 1997 – les deux hommes terminent cinquièmes de la Transat Jacques-Vabre 1997[10].

En , Raphaël Dinelli s'associe à Sodebo et le cabinet d'architecte de Jean-Marie Finot et Pascal Conq pour concevoir un 60 pieds pour le Vendée Globe 2000. L'innovation de Sodebo est un mât-aile basculant[11]. Il est mis à l'eau en , tout juste quelques semaines avant le début de la Route du Rhum. Dinelli termine troisième monocoque. Cependant, la collaboration avec Sodebo se passe mal et un terme y est mis en [12].

Débarqué par son sponsor, Raphaël Dinelli ne renonce pas et repart en 2000 pour un nouveau Vendée Globe. Ayant heurté une baleine il se voit contraint à l'abandon mais finira son tour hors classement. Ce n'est qu'en 2004 sur Akena qu'il réalise enfin son rêve et boucle pour sa troisième participation son tour du monde.

Passionné de technologie, le marin désormais installé aux Sables-d'Olonne, est également très sensible à la protection de l'environnement. Dès 1998, il construit lui-même une maison bioclimatique à énergie positive. En 2004, il teste des panneaux solaires et n'utilise que 60 litres de carburant en 4 mois de navigation.

Fondation Océan Vital

En 2007, il crée la Fondation Océan Vital, reconnue d'intérêt général, dont il est le directeur de recherches[13].

Elle regroupe des entreprises, des industriels, des chercheurs et des techniciens dans le but de créer des solutions de développement durable par les énergies renouvelables en améliorant des process existants. La Fondation développe également un programme pédagogique. Elle est soutenue par la Fondation Nicolas-Hulot pour la Nature et l'Homme, par ses membres fondateurs, l’École centrale de Nantes, L’ICAM de Nantes, Le pôle de recherche EMC2 et le Conseil Régional des Pays de la Loire.

Il participe au Vendée Globe 2008-2009 sur un bateau laboratoire destiné à fiabiliser le matériel développé lors des programmes de recherches de la Fondation, et se classe 10e en terminant la course le .

À la suite de ces tests en conditions réelles il rencontre Régine Charvet Pello, fondatrice de l'agence de design RCP Design Global. Ensemble ils mettent en œuvre le concept d’encapsulation de cellules en silicium dans des matériaux composites, créé par la Fondation Océan Vital. Pour tirer profit de cette nouvelle génération de panneaux solaires, les designers de l'agence RCP imaginent une ombrière photovoltaïque baptisée SUDI, pour laquelle ils s'inspirent de structures naturelles. C'est une station autonome de recharge d’énergie pour les véhicules électriques à disposition des usagers, notamment par les collectivités locales et territoriales. Cette innovation est présentée à la Biennale internationale du design de Saint-Étienne 2010[14],[15].

Palmarès

Vie privée

Il est séparé et père de deux enfants. Il vit à Olonne-sur-Mer.

Galerie

Notes et références

  1. « Raphaël Dinelli – Deux mains pour l'enfance », Voiles et Voiliers, (lire en ligne)
  2. Couturié et Joubin, p. 43
  3. Couturié et Joubin, p. 145
  4. Lundy 2000, p. 38
  5. Lundy 2000, p. 39
  6. Lundy 2000, p. 128
  7. Couturié et Joubin, p. 131-134
  8. Lundy 2000, p. 150-158
  9. Philippe Brochen, « Dinelli et Goss, frères de mer. Le naufragé du Vendée Globe et son sauveur ne se quittent plus. », Libération, (lire en ligne)
  10. Transat Jacques Vabre, « 1997 - Un départ corsé ! 18 bateaux sur un plateau » [archive du ], sur transat-jacques-vabre.com (consulté le )
  11. « Un nouveau 60 pieds pour Dinelli », Voiles et Voiliers, (lire en ligne)
  12. « Divorce consommé pour Raphaël Dinelli et Sodebo », Stratégies, (lire en ligne)
  13. Site de la fondation
  14. Michaël TORREGROSSA, « Une ombrière photovoltaïque pour recharger sa voiture électrique », AVEM, (lire en ligne)
  15. Clotilde Briard, « L'énergie, piste phare de réflexion », Les Échos, no 20810, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Martin Couturié et Philippe Joubin, Tempête autour du monde : Le Vendée Globe 97, Paris, Éditions du Rocher, , 224 p. (ISBN 978-2-268-02550-6)
  • (en) Derek Lundy, Godforsaken Sea : The True Story of a Race through the World's most Dangerous Waters, Anchor Books, , 272 p. (ISBN 978-0-385-72000-7)

Liens externes

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