Rda (costume)

Le rda (parfois appelé melhafa) est un drapé traditionnel algérien, porté lors de cérémonies dans l'Ouest algérien et notamment à Tlemcen.

Rda
Mariée de Tlemcen en rda sur le qat et coiffe tlemcenienne dans les années 1930.
Caractéristiques
Type
Matière
soie (mensoudj)
Origine

Description

Rda actuel.

Le rda est un péplos drapé d'origine berbère en soies légères unies ou fleuries[1]. C'est une pièce de quatre mètres de long, en mousseline de soie[2], de type mensoudj au fond clair, le plus souvent bleu, mauve ou rose, parcouru de rayures en or[3]. Le mensoudj est un luxueux tissu à rayures doré ou argenté fait à la main que la ville Tlemcen conserve son tissage[1].

Le rda a résisté face aux apports nouveaux. À l’instar de toutes les formes archaïques de costumes, il correspond à des rectangles d’étoffe tissés sur mesure qui, ne sont ni taillés, ni cousus. Son aspect désuet est toutefois compensé par le raffinement des matières sélectionnées[3]. Aujourd'hui, les fibules placées sur les épaules ne sont que décoratives puisque les plis du drapé sont cousus ensemble pour faciliter l'usage de la robe[1].

Le rda se porte le jour de fêtes dans l'Ouest algérien et notamment à Tlemcen[4]. Il est porté sur une veste appelée qât, richement brodée d'or ou d'argent, très largement ouverte sur la poitrine, à manches longues et fendues aux poignets. C'est l'ancien djabadouli des Algéroises[2], seuls les manches sont visibles[4]. Lors des cérémonies, il est porté avec une coiffe conique (chéchia) d'origine médiévale[1].

La mariée d'Annaba revêt parfois d'une melhafa analogue, de satin broché, de teinte claire[5]. Le rdâ est également le nom d'une pièce d'étoffe plus grossière qui drape les épaules des campagnardes[2]. Il enveloppait aussi les pèlerins en lui laissant le bras droit en partie découvert et les défunts[6].

La melhafa ou elhaf fait partie du costume traditionnel de l'ensemble de la région des Aurès et de plusieurs régions du Sahara algérien : la zone entre Ghardaïa et Timimoun, ainsi qu'au Souf et à Ouargla[4].

Références

  1. (en) Gabriele Mentges et Lola Shamukhitdinova, Textiles as National Heritage: Identities, Politics and Material Culture, Waxmann Verlag, (ISBN 978-3-8309-8609-6, lire en ligne), p. 301-302
  2. Pascal Pichault, Le costume traditionnel algérien, Maisonneuve et Larose, (ISBN 2-7068-1991-X et 978-2-7068-1991-9, OCLC 190966236, lire en ligne), p. 63
  3. Leyla Belkaïd, Costumes d'Algérie, Layeur, (ISBN 2-911468-97-X et 978-2-911468-97-1, OCLC 52429324, lire en ligne), p. 87
  4. الزي التقليدي ، تراث ثقافي حي للجزائر Le costume traditionnel, patrimoine culturel vivant de l'Algérie, p.33-34
  5. Pascal Pichault, Le costume traditionnel algérien, op. cit. p. 90
  6. Pascal Pichault, Le costume traditionnel algérienop. cit. p. 58

Articles connexes

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