Relations entre l'Azerbaïdjan et l'Union européenne

Les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Union européenne sont les relations bilatérales entre la République d'Azerbaïdjan et l'Union européenne définies par l’accord de partenariat et de coopération de 1999[1] et le Partenariat oriental à partir de 2009.

Relations entre l'Azerbaïdjan et l'Union européenne

Azerbaïdjan Union européenne
Ambassades
Mission de l'Azerbaïdjan auprès de l'Union européenne
  Ambassadeur Fuad Isgandarov
  Adresse Avenue Moliere 464
1050 Bruxelles
Belgique
  Site web Site de la mission
Délégation de l'Union européenne en Azerbaïdjan
  Ambassadeur Malena Mard
  Adresse Landmark III, 11th floor
90A Nizami Street
AZ1010 Bakou
Azerbaijan
  Site web Site de la délégation

Historique

Le , l'Azerbaïdjan obtient son indépendance de l'URSS. Dès 1994, le conflit dans la région arménienne du Haut-Karabagh, qui avait commencé en 1988, prend fin et se solde par l'indépendance de facto de la région.

Rapprochement avec l'Occident

En 1999, un accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et l'Azerbaïdjan (APC) est signé[2]. L'accord établit un Conseil de coopération entre l'Union européenne et l'Azerbaïdjan[3].

En 2006, un plan d'action commun fut adopté par le Conseil de coopération entre l'Union européenne et l'Azerbaïdjan. La même année, l'Azerbaïdjan a signé un mémorandum d'accord pour réformer et moderniser son secteur énergétique[3].

Depuis le , l'Azerbaïdjan a fait partie du partenariat oriental[3]. L'année suivante, le , l'UE lance la négociation d'un accord d'association avec l'Azerbaïdjan[4].

Ralentissement des relations avec l'Union européenne

Selon Svante Cornell, directeur de l'Institut du Caucase et de l'Asie centrale et du programme d'études de la route de la soie de l'université Johns Hopkins, plusieurs raisons expliquent la progressive distanciation de l'Azerbaïdjan[5]. Celles-ci sont au nombre de cinq :

  1. La première d'entre elles fut la guerre russo-géorgienne de 2008 qui modifia la position de l'Azerbaïdjan tant vis-à-vis des « capacités et intention de la Russie, que de l'Ouest » qui avait failli à protéger, selon Cornell, « le pays le plus progressiste et démocratique de la région »[5].
  2. La seconde fut la politique de l'Administration Obama vis-à-vis de la Russie, qui se serait fait aux dépens des petits États de la région[5].
  3. La troisième raison la mise de côté de la question du Haut-Karabagh et la recherche d'une normalisation des relations entre l'Arménie et la Turquie qui s'était pourtant détériorée face à l'implication arménienne durant la guerre du Haut-Karabagh. Selon Cornell, l'Arménie ne serait plus encline à négocier une solution à la crise dans le Haut-Karabagh si ses relations avec la Turquie venaient à s'améliorer[5].
  4. La quatrième raison est la perception selon laquelle le printemps arabe serait la conséquence des politiques occidentales visant à faire changer les régimes au Moyen-Orient et qui se sont soldées par « du chaos et de la destruction »[5].
  5. La cinquième raison serait les intentions de la Russie elle-même vis-à-vis de ses voisins, et notamment la possibilité d'un conflit ouvert sur le modèle de la crise de Crimée. À l'inverse, l'Ouest renouvela son engagement à faire respecter l'intégrité territoriale des États, mais cet engagement n'a pas été suivi d'une prise de position similaire avec le cas du Haut-Karabagh[5].

Ces éléments sont, selon Cornell, les raisons pour lesquelles l'Azerbaïdjan a suspendu la négociation d'un accord d'association avec l'Union européenne en 2014[5]. Cependant, un protocole additionnel à l'APC, permettant à l'Azerbaïdjan de participer à certains programmes et agences, est signé en . En septembre de cette même année, un accord de facilitation de délivrance de visas et un accord de réadmission sont signés entre l'Union et l'Azerbaïdjan[3].

Situation actuelle

L'Union européenne et l'Azerbaïdjan sont des partenaires solides dans le domaine de la politique énergétique et travaillent ensemble sur un certain nombre de projets. Le projet principal est la construction d'un pipeline pour relier l'approvisionnement en pétrole de la mer Caspienne à l'Europe, fournissant une route viable pour que le pétrole et le gaz atteignent les consommateurs. L'Europe soutient également le programme parrainé par l'État en Azerbaïdjan pour l'utilisation accrue des sources d'énergie alternatives et renouvelables[6].

L'Azerbaïdjan est un pays partenaire du programme énergétique INOGATE de l'UE, qui a quatre thèmes principaux : renforcer la sécurité énergétique, la convergence des marchés énergétiques nationaux sur la base des principes du marché intérieur de l'UE, soutenir le développement énergétique durable et attirer des investissements dans des projets énergétiques. d'intérêt commun et régional. Des négociations sont en cours entre l'UE et l'Azerbaïdjan pour remplacer leur APC existant par un accord d'association[réf. souhaitée]. Roland Kobia, l'ambassadeur de l'UE en Azerbaïdjan, a déclaré en qu'elles pourraient être achevées avant la réunion du Partenariat oriental en [7]. Cependant, le chef adjoint de l'administration présidentielle azerbaïdjanaise a déclaré que « notre objectif est de rédiger un accord de partenariat - un document reflétant plus adéquatement le niveau de nos relations et de notre coopération avec l'Union européenne » plutôt qu'un accord d'association[8]

Un représentant de l'UE de la délégation azerbaïdjanaise a souligné qu'« il n'a pas été dit que l'Azerbaïdjan ne le signera jamais, mais que ce n'est pas le bon moment pour le signer maintenant. Nous travaillons donc avec l'Azerbaïdjan sur d'autres formats, signer un accord d'association ». Aucun accord d'association n'a été paraphé au sommet, bien qu'une déclaration conjointe ait salué les progrès des négociations et déclaré que l'UE était disposée à négocier un accord de libre-échange approfondi et complet avec l'Azerbaïdjan une fois que le pays aurait rejoint l'Organisation mondiale du commerce[9].

En , le commissaire européen à l'élargissement, Štefan Füle, a déclaré que les négociations sur les accords d'association se poursuivaient. En , le Conseil européen a autorisé le lancement de négociations sur un accord-cadre qui « permet à l'Azerbaïdjan de décider dans quelle mesure il participera à l'offre d'association politique et d'intégration économique de l'UE »[10].

Thématiques

Haut-Karabakh

L'UE, avec d'autres pays, tente d'aider à résoudre le conflit du Haut-Karabakh. L'UE a parlé à plusieurs reprises de la nécessité de résoudre pacifiquement le conflit, en soutenant et en organisant des réunions tripartites. L'UE estime que le statu quo dans le Haut-Karabakh est inacceptable[11] et l'a déclaré à plusieurs reprises.

Sources

Références

  1. SEAE - 2013
  2. Accord de partenariat et d'association 1999
  3. SEAE - EU Azerbaïdjan 2014, p. 1
  4. Le Figaro - 16 juillet 2010
  5. Gotev 2016
  6. Azvision, « Ilham Aliyev: « Nous allons signer un nouvel accord avec l'Union européenne » », sur https://azvision.az (consulté le ).
  7. (en) « EU expects Association Agreement with Azerbaijan for November EaP sum… », archive.is, (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  8. « Azerbaijan won’t sign EU association agreement: official », PanARMENIAN.Net, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) « Vilnius Summit participants welcome progress in EU-Azerbaijan negotiations on Association Agreement », Trend.Az, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Commission européenne - COMMUNIQUES DE PRESSE - Communiqué de presse - EU-Azerbaijan: Willingness to enhance cooperation on all levels », sur europa.eu (consulté le ).
  11. (ru) « Статус-кво конфликта в Карабахе неприемлем - посол ЕС в Азербайджане | Вестник Кавказа », sur vestikavkaza.ru (consulté le )

Bibliographie

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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