Richard Martineau
Richard Martineau (né le ) est un chroniqueur et animateur québécois de radio et de télévision.
Pour les articles homonymes, voir Martineau.
Richard Martineau | |
Naissance | Verdun[1], (Québec, Canada) |
---|---|
Nationalité | canadienne |
Profession | journaliste chroniqueur |
Médias actuels | |
Pays | Canada |
Fonction principale | Chroniqueur, animateur |
Historique | |
Presse écrite | Journal de Montréal |
Radio | QUB Radio |
Télévision | LCN |
Biographie
Richard Martineau s'est fait connaître à partir des années 1990 comme chroniqueur de l'hebdomadaire montréalais Voir où il a publié ses Ondes de choc jusqu'en .
Il publie actuellement ses chroniques dans Le Journal de Montréal, où il tient également un blogue[2]. Il collabore aussi à des magazines, tels que InfoPresse et Elle Québec.
Depuis 1998, il coanime l'émission Les Francs-tireurs sur les ondes de Télé-Québec, d'abord avec Benoît Dutrizac et Laurent Saulnier, puis avec le journaliste Patrick Lagacé de 2006 à 2013, pour revenir en duo avec Dutrizac par la suite.
En 2003, il est l'un des invités spéciaux de la parade gaie de Montréal[3]. Il a participé aussi aux débats de fin de soirée sur les ondes de TQS puis il a assuré l'animation de ces débats entre mai et septembre 2006.
Il partage sa vie avec Sophie Durocher avec qui il a eu un garçon. Auparavant, il a vécu avec la journaliste Nathalie Collard, avec qui il a eu deux filles[4].
Il anime jusqu'en une émission de radio, puis, par la suite une émission à l'antenne de LCN. De 2015 a 2018 il coanime à l'antenne de CHOI-FM à Québec une émission quotidienne de radio[5],[6].
Discours
Entre le milieu des années 1980 et le début des années 2000, Richard Martineau écrit pour des revues telles que Voir et Séquences. Ses propos penchent alors généralement vers un certain progressisme social[7],[8],[9],[10],[11]. Avec le temps, ses positions évoluent de plus en plus vers une certaine droite[12],[13],[14],[15]. Dans un article intitulé « Les faux jeunes », publié dans Le Journal de Montréal, il explique ce changement de cap en ces termes : « J'ai travaillé, j'ai eu des enfants, j'ai vécu toutes sortes d'expériences, j'ai payé des impôts - j'ai vu pleuvoir, comme dirait l'autre. Si à 53 ans, tu penses comme tu pensais à 23 ans, tu as perdu 30 ans de ta vie. »[13]
Durant la décennie 1990, il fait paraître trois essais aux Éditions du Boréal. La Chasse à l'éléphant : sur la piste des babyboomers (1990) se veut notamment une diatribe à l'endroit des baby boomers, alors que Pour en finir avec les ennemis de la télévision (1993) cible les soi-disant intellectuels pour qui la télévision serait à l'origine de tous les maux mais qui n'hésiteraient pas à utiliser ce même médium pour véhiculer leur message[16]. Enfin, en 1998, il se joint à l'homme de lettres Jacques Godbout pour faire paraître Le buffet : dialogue sur le Québec à l'an 2000 . Selon le critique du Devoir Robert Saletti, ses lignes laissent transparaître une américanophilie, suggérant notamment que le succès de la culture américaine serait dû à sa capacité d'ouverture ainsi que sa propension à absorber et digérer, tel une éponge. Richard Martineau écorcherait aussi un « fétichisme linguistique » dont serait victime le Québec. La langue ne serait ainsi qu'« un outil, une monnaie d'échange, une clé pour sortir du ghetto »[17].
Dans ses chroniques au Journal de Montréal et au Journal de Québec, il pratique abondamment l'auto-référence et la personnalisation de ses interventions, avec des propos tels que « J’aime les partis qui sont au fond du baril », « Parfois, j’ai le goût de monter sur un pont et de crier ! », « Chaque fois que je pense à ça, je me dis: un jour, ça va finir par sauter [...] ». En effet, Martineau se sert souvent de ses sentiments, sa perception des choses et de ses avis personnels comme des axiomes à partir desquels il fonde le reste de son intervention[18]. Pour le professeur de journalisme Gilles Gauthier, Richard Martineau n'est d'ailleurs pas le seul chroniqueur populaire à agir de la sorte au Québec, citant notamment Patrick Lagacé[19].
Controverses
Certains articles et des chroniques de Richard Martineau sont l'objet de controverses, dont :
- Lors du lock-out des employés du Journal de Montréal, Martineau décide de continuer sa rédaction de chroniques et soutient qu'il n'est pas un briseur de grève malgré les accusations du président du syndicat des employés du journal, Raynald Leblanc[20].
- Il poursuit pour diffamation le média web Ricochet qui a publié en une parodie de notice nécrologique le concernant[22],[23] et ce quelques mois à peine après avoir été un des plus ardents défenseurs de la liberté d'expression en intitulant 45 de ses chroniques "Je suis Charlie" dans le Journal de Montréal (chacune étant numérotée de 1 à 45). Une entente à l’amiable a lieu en [24].
- En 2017, après que Radio-Canada[25] eut révélé l'existence d'un mémoire de maîtrise en sociologie[26] concernant les chroniques de Richard Martineau, qui soutenait que ce dernier participait à l'islamophobie, Martineau réagit par une chronique[27] au Journal de Montréal et par une entrevue[28] à LCN où il affirme que ce mémoire aurait comme grande faiblesse de ne pas définir le terme "islamophobie". Ce qui était faux, le mémoire en question s'attardant longuement sur les différentes définitions données au terme "islamophobie". Cette affirmation de monsieur Martineau fit rapidement réagir sur les réseaux sociaux[29] et dans les médias écrits[30].
- En 2019, après une chronique le 19 août sur l'exposition des minorités dans les médias,[31] Richard Martineau est la cible d'un mouvement demandant sa démission. Le mouvement est qualifié de malhonnête et est accusé de mener une «surenchère de la victimisation» par une collègue du Journal de Montréal[32].
Grève étudiante de 2012
Les prises de position de Martineau contre le mouvement de grève étudiante québécoise de 2012 soulèvent la controverse.
Le , il publie un message sur son compte Twitter (« Vu sur une terrasse à Outremont: 5 étudiants avec carré rouge, mangeant, buvant de la sangria et parlant au cellulaire. La belle vie ! »[33]) qui entraîne une panoplie de réactions sur Internet allant de la saturation de son compte Twitter à une fausse page Wikipédia[34].
Dans le cadre d'une manifestation étudiante nocturne tenue le , des étudiants scandant des slogans anti-Martineau ont voulu manifester devant la résidence personnelle de Richard Martineau, mais se sont trompés de maison[35].
Blâmes du Conseil de presse du Québec
- En , le Conseil de presse du Québec blâme M. Martineau ainsi que Le Journal de Montréal pour information incomplète, pouvant conduire à une interprétation abusive, relativement à un texte portant sur une manifestation tenue en l’honneur de Fredy Villanueva[36]. La décision a été confirmée par la Commission d’appel du Conseil de presse[37].
- En , le Conseil de presse du Québec blâme de nouveau M. Martineau ainsi que Le Journal de Montréal pour information inexacte, propos discriminatoires et préjugés tenus à l'égard de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante[38],[39],[40].
- En , le Conseil de presse du Québec blâme M.Martineau pour propos discriminatoires et expression de préjugés[41].
- En , le Conseil de presse du Québec blâme M.Martineau pour les griefs d’information inexacte, manque de respect et absence de rectification[42].
- En , le Conseil de presse du Québec blâme le chroniqueur Richard Martineau et les quotidiens Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec pour le grief de propos entretenant les préjugés envers les femmes et les musulmans[43].
- En , le Conseil de Presse du Québec adresse un blâme sévère à M. Richard Martineau et le site journaldemontreal.com pour le grief d’informations inexactes[44].
- En , le Conseil de presse du Québec blâme Richard Martineau et le quotidien Le Journal de Montréal pour le grief de manque de rigueur de raisonnement.[45]
- En , le Conseil de presse du Québec blâme Richard Martineau et le quotidien Le Journal de Montréal pour le grief de manque d'information incomplète et de manque de rigueur de raisonnement.[46]
- En , le Conseil de presse du Québec blâme Richard Martineau et le quotidien Le Journal de Montréal pour les griefs d’information inexacte et de sensationnalisme.[47]
Notes et références
- « Biographie: Richard Martineau », Le Journal de Montréal (consulté le )
- « Richard Martineau | Le Journal de Montréal », sur www.journaldemontreal.com (consulté le )
- http://www.gai-ecoute.qc.ca/default.aspx?scheme=2874
- Jean-François Codère, « Richard Martineau et son ex. Chicane publique à propos des enfants », Le Journal de Montréal, (lire en ligne, consulté le ).
- « La Toile réagit à l'union CHOI-Martineau », Le Journal de Québec,
- Normand Provencher, « Richard Martineau et Jonathan Trudeau quittent CHOI Radio X »,
- Richard Martineau, « Fight the Power »
- « Érudit - Martineau, Richard - Index des auteurs - Revue Séquences »
- name="fauxjeunes"/>
- Richard Martineau, « La gauche peut-elle aimer le caviar? »
- http://www.erudit.org/culture/sequences1081634/sequences1159468/50859ac.pdf
- Richard Martineau, « L’ABC de l’ASSÉ »
- Richard Martineau, « Les faux jeunes »
- « De nouveaux décors et un panel à droite à LCN - Richard Therrien - Télévision et radio »
- « Richard Martineau qui parle d'économie, quossa donne? »
- Jean-Pierre Lamoureux, « Essais québécois », Nuit blanche, périodique littéraire, (lire en ligne).
- Robert Saletti, « Le royaume de l'obésité », Le Devoir, (lire en ligne).
- Gilles Gauthier, « Le journalisme de communication : expression de conviction et moralisme », Les cahiers du journalisme, , p. 265 (lire en ligne).
- Gilles Gauthier, « Le journalisme de communication : expression de conviction et moralisme : Note de bas de page no. 26 », Les cahiers du journalisme, , p. 270 (lire en ligne).
- Caroline Roy, « Prise de bec à Tout le monde en parle », Rue Frontenac.com, (lire en ligne).
- « Richard Martineau en burqa à LCN », sur Le Huffington Post (consulté le )
- « Notice nécrologique : Richard Martineau (1961-2016) », sur ricochet.media, (consulté le )
- Zone Société - ICI.Radio-Canada.ca, « Richard Martineau poursuit un média indépendant pour 350 000 $ »
- « Le litige entre Richard Martineau et Ricochet est réglé »,
- Zone Société - ICI.Radio-Canada.ca, « Les chroniques de Richard Martineau alimentent l’islamophobie, selon une étude », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- Service des bibliotheques de l'UQAM - technologie de l'information, « Parcourir par auteur Beauregard, Mélanie - Archipel », sur www.archipel.uqam.ca (consulté le )
- Richard Martineau, « Qu’est-ce que l’islamophobie? », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
- «Qu'on étudie mes textes à l'université, c'est une aberration», sur TVA Nouvelles (consulté le )
- Clique du plateau, « Richard non plus n’a pas regardé l’étude???? », sur La Clique du Plateau, (consulté le )
- Frédéric Bérard, « L’affaire Martineau ou la valeur de la science », sur Métro, .
- Richard Martineau, « L’amour du marginal », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
- Léolane Kemner, « Richard ou la poule et son œuf », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
- RiMartineau, « Tweet du 22 mars 2012 à 20h37 », sur https://twitter.com,
- Charles Prémont, « Richard Martineau parodié sur Twitter », Branchez-vous, (lire en ligne)
- « Manifestation nocturne: les étudiants ont attaqué la mauvaise maison - Gabrielle Duchaine - Conflit étudiant »
- http://canlii.ca/t/2bvm1
- http://canlii.ca/t/2d5k9
- « D2012-04-090 - Conseil de presse du Québec »
- Richard Martineau, « La stupidité du conseil de presse », sur http://blogues.journaldemontreal.com, Le Journal de Montréal,
- Paraclet, « Comprendre Martineau (1) », sur http://www.mauvaiseherbe.ca, Mauvaise herbe,
- « D2013-10-044 | Conseil de presse du Québec », sur conseildepresse.qc.ca (consulté le )
- « D2014-09-016 | Conseil de presse du Québec », sur conseildepresse.qc.ca (consulté le )
- « D2016-02-093 | Conseil de presse du Québec », sur conseildepresse.qc.ca (consulté le )
- « D2016-04-129 | Conseil de presse du Québec », sur conseildepresse.qc.ca (consulté le )
- « D2017-07-095 | Conseil de presse du Québec », sur conseildepresse.qc.ca (consulté le )
- D2019-02-030 : Guillaume St-Laurent c. Richard Martineau et Le Journal de Montréal Consulté le 2022-07-26
- D2020-02-027 : Sébastien Saint-Jean Plante, François Gosselin et un plaignant en appui c. Richard Martineau et Le Journal de Montréal Consultée le 2022-07-26
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Portail du Québec
- Portail de la télévision
- Portail de la presse écrite