Richomer (général franc)
Richomer (Flavius Richomeres pour les Romains), né en 335, est un officier franc au service de l'Empire romain. Il a été comes domesticorum (comte des domestiques)[1], magister militum (maître de la milice) et consul de Rome en 384. Il meurt en 393.
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Richomer | |
Titre | |
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Chef des francs saliens | |
Prédécesseur | - |
Successeur | Théodomir |
Biographie | |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Père | Teutomer |
Enfants | Théodomir |
Biographie
Selon Eugen Ewig (de l’Institut historique allemand et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres), il pourrait être fils de Teutomer, qui a été un officier franc au service de l'empereur Julien[2]. Karl Ferdinand Werner suit cet avis[3], mais Christian Settipani est plus réservé, arguant qu'il est difficile de conclure tant que le peuple d'origine de Teutomer restera inconnu[4].
En 378, l'empereur Gratien l'envoie en Orient à la tête de troupes pour aider le coempereur Valens à combattre les Goths, mais les Romains sont défaits à la bataille d'Andrinople le [5]. Alors que Valens est tué au cours de la bataille, Richomer survit à la déroute et reste en Orient où il seconde Théodose Ier, le nouveau césar nommé en Orient. De nouveaux contingents francs et romains, commandés par Bauto et son neveu Arbogast, le rejoignent et lui permettent de redresser la situation. Théodose le nomme maître de la milice pour l'Orient en 383 et consul de Rome en 384[6],[7].
Il ne se consacre pas seulement à sa carrière militaire, mais s'intéresse aux arts et aux lettres et correspond avec le rhéteur Libanios[8], Symmaque[9] et le théologien Saint Augustin[10],[11].
En 388, Théodose l'envoie en Occident combattre l'usurpateur Magnus Maximus qui est battu à la Save, se rend à Aquilée et est exécuté. Il fut alors magister militum de 388 à 393. Après l'assassinat de Valentinien II (), un des coempereurs, Arbogast place Eugène sur le trône et Théodose charge Richomer de les combattre, mais ce dernier meurt peu après, laissant à Stilicon, général d'origine vandale, le soin de défaire Eugène et Arbogast à la bataille de la Rivière Froide, le [12],[4].
Postérité
Il avait épousé une Ascylla, décapitée en 413, qui avait donné naissance à Théodomir, futur roi des Francs[13],[14],[15] et peut-être ancêtre des Mérovingiens selon le témoignage tardif (vers 660 soit deux siècles et demi après) de la Chronique de Frédégaire. L'existence de Ricimer (ou Richomer), patrice romain de 457 à 472 a conduit Helmut Castritius (de) à faire l'hypothèse d'une fille de Richomer, mariée à Wallia roi des Wisigoths et grand-mère du patrice Ricimer[16],[17].
Teutomer général franc | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Baudo consul (385) († 388) | Ne | Richomer consul (384) († 393) | Ascylla | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Arcadius empereur (395-408) | Eudoxie Aellia († 404) | Arbogast général († 394) | Wallia r.Wisigoths († 418) | Ne | Théodomir roi franc († 420) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Théodose II empereur (408-410) | Ermengaire roi des Suèves († 441) | Ne (mariée à un roi suève) | Clodion le Chevelu roi des Francs († 450) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Rechila roi des Suèves († 448) | Ricimer patrice (457-472) | Ne x Gondioc r. Burgondes | Mérovée roi des Francs († 456) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Mérovingiens | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Notes et références
- Ammien Marcelin, XXXI,7,8. Richomer est encore cité par cet auteur dans XXXI 8,2, XXXI 12, 4+15+17 (à propos de négociations avec Fritigern, roi des Goths, dans les négociations menées pour éviter l'affrontement qui se solda par le désastre d'Andrinople) et XXXI 13,9.
- Eugen Ewig, Spätantikes und fränkishes Gallien, 1976-1979 (Werner 1984, p. 297).
- Werner 1984, p. 296-297.
- Settipani 1996, p. 28.
- Voir note 1.
- Werner 1984, p. 297-298.
- Rouche 1996, p. 73.
- LIBANIOS Autobiographie I 219-220 Les Belles Lettres 1979 Collection des Universités de France (Budé) pages 181 et 182.
- SYMMAQUE Lettres Livre III Lettres No 54 à 64 Les Belles Lettres 1982 Collection des Universités de France (Budé), pages 57 à 64. Textes établis traduits et commentés par J.-P. Gallu. Les lettres de Symmaque à Richomer s'échelonnent de 382/383 à avant 394.
- Riché et Périn 1996, p. 288, notice « Richomer ».
- Werner 1984, p. 298-299.
- Werner 1984, p. 299-300.
- Grégoire de Tours, Histoire des Francs, Livre 2, chapitre 9.
- Kurth 1896, p. 152.
- Rouche 1996, p. 83.
- Helmut Castritius, « Zur Sozialgeschichte der Heermeister des Westreichs nach der Mitte des 5. Jh.: Flavius Valila qui et Theodovius », Ancient Society, vol. 3, , p. 233–243.
- Settipani 1996, p. 32.
Annexes
Articles connexes
Sources primaires
- Ammien Marcellin, Histoire de Rome, livre XXXI.
- Grégoire de Tours, Histoires, livre II.
Sources secondaires
- Godefroid Kurth, Clovis, Tours, Alfred Mame et fils, , XXIV-630 p. (présentation en ligne, lire en ligne)Réédition : Godefroid Kurth, Clovis, le fondateur, Paris, Tallandier, coll. « Biographie », , XXX-625 p. (ISBN 2-84734-215-X).
- Karl Ferdinand Werner, Les Origines : Avant l'an mil, Paris, Le Livre de poche, coll. « Histoire de France », (réimpr. 1996) [détail des éditions] (ISBN 978-2-253-06203-5).
- Pierre Riché et Patrick Périn, Dictionnaire des Francs - Les temps Mérovingiens, Paris, Bartillat, (ISBN 2-8410-0008-7).
- Christian Settipani, « Clovis, un roi sans ancêtre ? », Gé-Magazine, no 153, .
- Michel Rouche, Clovis, Paris, Éditions Fayard, (ISBN 2-2135-9632-8).
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