Robert Delavignette
Robert Louis Delavignette, né à Sainte-Colombe-sur-Seine le et mort à Paris 7e le [2] est un haut fonctionnaire français, directeur de l'École nationale de la France d'outre-mer et spécialiste des questions coloniales.
Président Société française d'histoire des outre-mers | |
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Haut-commissaire de la France au Cameroun | |
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Robert Casimir (d) | |
Directeur École nationale de la France d'outre-mer | |
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Biographie
Né en Bourgogne, mais issu d'une famille originaire de Belgique (la famille Delavignette détenant la seigneurie de Forest), Robert Delavignette fait de brillantes études secondaires au lycée Carnot de Dijon. Enrôlé en 1916, il est démobilisé en avec le grade de lieutenant d’artillerie. Il rejoint alors, comme commis aux affaires indigènes, l’Afrique-Occidentale française. Vite remarqué par sa hiérarchie, il entre en au cabinet du gouverneur général de Dakar. L’année suivante, il est reçu à l’École Coloniale, profitant du stage réservé aux fonctionnaires subalternes leur permettant d’intégrer le corps des administrateurs coloniaux.
En Afrique
Diplômé en 1922, il sert au Niger (Tessaoua, Dosso puis Ouagadougou) comme adjoint au commandant de cercle. En 1923, administrateur colonial, il fait ouvrir les tombes des capitaines Voulet et de Chanoine tués après leur funeste équipée en 1899 et qu'il découvre vides. Ce mystère, qui lui vaudra une certaine notoriété, ajoutera encore à l'étrangeté de cette affaire. Il devient ensuite chef de subdivision à Banfora (Haute-Volta), poste qu’il occupe jusqu’en 1930.
En , nommé administrateur, il quitte l’Afrique pour Paris où il dirige l’agence économique de l’AOF. À ce poste, en contact étroit avec les milieux politiques et économiques liés aux intérêts coloniaux, il participe, sous la direction de Lyautey, à la préparation de l’exposition coloniale de 1931. Chant du cygne de l’Empire français, ce grand succès de communication ne fut de fait jamais renouvelé.
L’École nationale de la France d'outre-mer
En , remarqué par Marius Moutet, nouveau ministre de la France d’outre-mer, il devient son chef adjoint de cabinet en septembre suivant. Promu administrateur en chef en 1937, Delavignette est alors nommé directeur de l’École nationale de la France d'outre-mer, à la suite d’Henri Gourdon et surtout de Georges Hardy qui avait quelques années plus tôt durablement renforcé cette institution.
Premier directeur à avoir connu les fonctions de terrain, Delavignette s’inscrit dans les pas de ses prédécesseurs. Il continue à faire de l’ENFOM une école de haut niveau, plutôt sélective comme le sera plus tard l’ENA[3]. Il porte de plus la scolarité à quatre années, ajoutant au cursus de formation un stage en territoire. Durant l’Occupation, Delavignette réussit à protéger ses élèves du STO – en les affectant fictivement au service de la main d’œuvre indochinoise – tout en réservant un accueil bienveillant à ceux d’entre eux qui soutiennent la Résistance.
Nouvelle politique coloniale
En , Robert Delavignette est nommé haut commissaire au Cameroun, poste qu’il conserve jusqu’en . Le mois suivant, alors qu’il vient d’être promu gouverneur général, il est affecté au poste de directeur des affaires politiques du ministère de la France d’Outre-Mer sous l’autorité, une nouvelle fois, de Marius Moutet. À cette place, qui est une des plus élevées de la haute fonction publique de l’époque, il tente d’initier une nouvelle politique coloniale. Toutefois, en désaccord avec le gouvernement quant à la gestion de la situation indochinoise, il démissionne en pour reprendre son poste de professeur à l’ENFOM. Il y enseigne avec brio le droit et les coutumes d’outre-mer, imprimant sa marque sur de nombreux élèves qui deviendront plus tard les hauts fonctionnaires de la France ou de pays étrangers. Il y exerce jusqu’en 1962, date de sa retraite[4]. Il siège au Conseil économique et social à partir de 1951.
Il meurt à Paris le .
Vie privée
Il était veuf de Marie-Anne Cernesson qu'il avait épousé à l’issue du conflit mondial et qui était elle même veuve d'Alphonse Mairey, militant socialiste, proche de Jean Jaurès, tué au combat[5].
Œuvre littéraire
Robert Delavignette a été un auteur prolifique, réalisant une œuvre originale et variée[6] sur le sens de la colonisation et son évolution inexorable vers les indépendances. Du fait de la longue durée de sa carrière administrative et politique, il en a en effet connu toute l'histoire, de sa stabilisation au début des années 1920 à sa disparition dans les années 1960.
Notes et références
- « https://archinoe.fr/console/ir_ead_visu.php?PHPSID=8da7bb029d08c5a96feadaf874e9c9f5&ir=23547 » (consulté le )
- Fichier de l'I.N.S.E.E. des décès en France sur le site matchID
- Pour une trentaine de places concourent chaque année plus de 400 candidats.
- Guy Mollet l’avait nommé en mai 1957 à la commission de sauvegarde des droits et libertés individuels au sein de laquelle il avait rédigé un rapport accablant pour l’État quant à la gestion policière de la situation algérienne.
- Son beau-fils, Jean Mairey, lui aussi socialiste, l’a accompagné dans sa mission en Algérie en 1957. Agrégé d'histoire, résistant, ce dernier avait été commissaire de la République en 1944 à Dijon, région dont il était lui aussi originaire.
- Notamment « Les paysans noirs » (1931), « Christianisme et Colonialisme » (1960), « Du bon usage de la décolonisation » (1968) ainsi que des romans et de très nombreux articles.
Bibliographie
- Colonisation et conscience chrétienne de S.E. Mgr Chappoulie, Marcel Brion, Joseph Folliet, R. P. Yves Congar, Robert Delavignette, Georges Suffert, Paris, éd. Arthème Fayard, 1953, 224 pages
- Robert Delavignette (1897-1976), savant et politique de Romuald Fonkoua, Bernard Mouralis et Anne Piriou, Paris, Karthala, 2003, 352 pages
Liens externes
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