Roger Boyle

Roger Boyle (), 1er comte d'Orrery, fut un soldat britannique, un homme d'État et un dramaturge. Il était le troisième fils survivant de Richard Boyle (1er comte de Cork), et de sa seconde femme, Catherine Fenton. Il fut créé « baron de Broghill » le . Boyle se battit pendant les guerres confédérées irlandaises, qui furent le volet irlandais des guerres des Trois Royaumes, et, par la suite, il fut connu pour son antagonisme à l'encontre des Irlandais catholiques et de leurs aspirations politiques. Il fut aussi un dramaturge reconnu et un écrivain des guerres du XVIIe siècle.

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Roger Boyle
Fonctions
Membre du Parlement d'Angleterre
Membre du premier Parlement du Protectorat
Membre du Parlement de la Convention
Membre du deuxième Parlement du Protectorat
Membre du Conseil privé d'Irlande
Membre du Parlement de 1661 à 1679
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
(à 58 ans)
Époque
Génération du XVIIe siècle (d)
Activités
Père
Mère
Fratrie
Francis Boyle
Richard Boyle
Katherine Jones (en)
Robert Boyle
Mary Rich (en)
Conjoint
Margaret Howard (d)
Enfants
Margareth Boyle (d)
Unknown daughter Boyle (d)
Unknown daughter Boyle (d)
Unknown daughter Boyle (d)
Lady Barbara Boyle (d)
Roger Boyle
Lady Elizabeth Boyle (d)
Henry Boyle (d)
Autres informations
Membre de
Grade militaire
Conflit

Une éducation coloniale

Roger Boyle reçut le prénom du premier fils de ses parents, mort à neuf ans. La famille Boyle s'établit en Irlande à la fin du XVIe siècle, son père, Richard Boyle, devenant comte de Cork et obtenant de vastes terres et revenus, en grande partie aux dépens des lords irlandais locaux. Roger Boyle fit ses études à Trinity College de Dublin.

Rébellion et guerre civile

Boyle voyagea en France et en Italie, et prit part aux guerres des évêques contre les Écossais en rentrant chez lui. Il retourna en Irlande au début de la Rébellion irlandaise de 1641, et se battit avec ses frères contre les rebelles irlandais à la bataille de Liscarroll en . Mais Boyle et les Anglais se retrouvèrent vulnérables en Irlande au moment du déclenchement de la Première Révolution anglaise. Bien qu'à l'origine il fût sous le commandement du royaliste marquis d'Ormonde, qui devint plus tard James Butler, 1er duc d'Ormonde, Lord Broghill consentit à servir sous les ordres des commissaires parlementaires à Cork contre la Confédération irlandaise. Boyle se battit avec les Parlementaires jusqu'à l'exécution du roi Charles Ier. Il se retira alors des affaires publiques et s'installa dans sa résidence de Marston Magna dans le Somersetshire.

Il fut plus tard à l'origine d'un plan visant à rétablir la royauté. Projetant de partir à l'étranger pour consulter Charles II, il rencontra de manière imprévue Oliver Cromwell à Londres. Cromwell l'informa que son plan était parfaitement connu du conseil, et l'avertit des conséquences s'il persistait. Cromwell lui offrit un commandement en Irlande contre les rebelles, qui n'entraînerait aucune obligation de sa part, si ce n'est un engagement loyal. Il accepta.

Son concours s'avéra très précieux en Irlande durant la conquête cromwellienne de l'Irlande. Nommé grand maître de l'artillerie, il rassembla bientôt un corps d'infanterie et de cavaliers, et repoussa les rebelles dans Kilkenny, où ils se rendirent. Il persuada aussi la garnison royaliste de Cork, une troupe où il avait servi au début de la guerre, de se ranger du côté des Parlementaires. Le à la bataille de Macroom, il défit complètement une force irlandaise qui s'avançait pour secourir Cork, puis, en se joignant à Cromwell, il aida celui-ci à prendre la place. Lors du départ de Cromwell pour l'Écosse, il coopéra avec Henry Ireton, qu'il rejoignit au siège de Limerick. En 1651 à la bataille de Knocknaclashy, il défit une force irlandaise, sous les ordres de Lord Muskerry, qui s'avançait pour prêter main-forte à Limerick. Ce fut la dernière bataille des Guerres confédérées irlandaises, qui s'achevèrent par la prise de la ville.

À ce moment, Broghill était devenu un ami fidèle et un partisan de Cromwell, dont les mesures rigoureuses en Irlande et le soutien des Anglais et des protestants furent bien accueillis, après la politique de compromis initiée par Charles Ier. Il fut élu aux parlements de Cromwell de 1654 et de 1656 comme député du Comté de Cork, et aussi dans la dernière assemblée d'Édimbourg, où il choisit de siéger. Il servit cette année-là comme lord président du conseil d'Écosse, où il devint très populaire. Quand il rentra en Angleterre, il fut intégré dans le cabinet intérieur du conseil de Cromwell, et fut nommé en 1657 membre de la Chambre des Lords de Cromwell. Il fut l'un des plus chauds partisans de l'accession de Cromwell au trône[1] et il suggéra une union entre Frances, la fille du Lord Protecteur, et Charles II.

Restauration

À la mort d'Oliver Cromwell, il apporta son soutien à Richard Cromwell; mais lorsqu'il vit qu'il n'était pas possible de maintenir le gouvernement, il partit pour l'Irlande, où il reprit son commandement du Munster. Il sécurisa l'île pour Charles, et il anticipa les ouvertures de Monk en invitant le roi à débarquer à Cork[2]. Il siégea pour Arundel à la Convention irlandaise de 1660 et au Parlement de 1661. À la Restauration en Irlande, il jouit d'une grande faveur. Le , il fut créé comte d'Orrery. La même année, il fut nommé Lord justice d'Irlande et rédigea l'Act of Settlement. En 1661, il fonda la ville de Charleville, près de ses terres de Broghill. Pourtant son manoir de Broghill fut incendié par les forces irlandaises vers la fin du siècle. Il continua à exercer ses fonctions de Lord President du Munster jusqu'en 1668, année où il démissionna à cause de différends avec le duc d'Ormonde, nommé Lord lieutenant d'Irlande.

Le , il fut mis en accusation par la Chambre des communes pour « avoir levé de l'argent de sa propre autorité sur des sujets de sa Majesté », mais la prorogation du parlement par le roi interrompit la procédure, qui ne fut plus renouvelée ensuite. Il se maria avec Lady Margaret Howard, 3e fille de Theophilus Howard (2e comte de Suffolk), dont les charmes furent célébrés par Suckling dans son poème The Bride. Avec elle, il eut, en plus de cinq filles, deux fils, dont l'aîné, Roger Boyle (2e comte d'Orrery), lui succéda comme second comte d'Orrery.

Écrits de Boyle

En plus de ses réussites militaires et administratives, le lord d'Orrery gagna quelque renommée comme écrivain et comme dramaturge. Il est l'auteur de :

  • An Answer to a Scandalous Letter ... A Full Discovery of the Treachery of the Irish Rebels (1662), imprimé avec la lettre elle-même dans ses State Letters (1742)
  • Une autre réponse à la même lettre intitulée Irish Colors Displayed …, qui lui est aussi attribuée
  • Parthenissa, roman (1651, 1654 – 56, 1669)
  • English-Adventures by a Person of Honor (1676), à partir duquel Otway tira sa tragédie The Orphan, or The Unhappy Marriage
  • Treatise of the Art of War (1677), un ouvrage ayant une valeur historique considérable

Il a écrit aussi quelques poèmes et des vers de peu d'intérêt :

Pièces de théâtre en vers, ayant quelque intérêt littéraire, mais de peu de mérite théâtral :

  • Henry V, tragédie, 1664
  • The Generall, tragi-comédie, 1664
  • Mustapha, tragédie, 1665
  • Tryphon, tragédie jouée en 1668
  • The Black Prince, tragédie jouée en 1667, imprimée en 1669
  • Herod the Great, tragédie non jouée, publiée en 1694
  • Altemira, tragédie, 1702
  • Guzman, comédie, 1669
  • Mr. Anthony, comédie, 1690

Une édition complète fut publiée en 1737, à laquelle fut ajoutée la comédie de Charles Boyle, 4e comte d'Orrery As you find it. The General lui est aussi attribué.

Autres écrits et bibliographie

  • State Letters of Roger Boyle, 1st Earl of Orrery, ed. with his life par Th. Morrice (1742);
  • Additional manuscripts (Brit. Mus.), 25,287 (correspondance quand il était gouverneur de Munster), et 32,095 sqq. 109-188 (lettres);
  • Article dans le Dictionary of National Biography
  • Anthony Wood, Athenae Oxonienses, iii. 1200;
  • Andrew Kippis, Biographia
  • Orrery Papers, éd. par Lady Cork and Orrery (1893) (Préface);
  • John Thomas Gilbert (éditeur), Contemporary Hist. of Affairs in Ireland, (1879–1880);
  • Calendar of State Pap., Irish and Domestic.

Références

  1. Oxford Dictionary of National Biography volume 7 (2002) p 110-111
  2. T. W. Moody, F. X. Martin, F. J. Byrne A New History of Ireland, volume III : Early Modern Ireland 1534-1691 Oxford University Press (1976) p420
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