Romazières
Romazières est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).
Romazières | |||||
L'église. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Charente-Maritime | ||||
Arrondissement | Saint-Jean-d'Angély | ||||
Intercommunalité | Vals de Saintonge Communauté | ||||
Maire Mandat |
André Leclere 2020-2026 |
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Code postal | 17510 | ||||
Code commune | 17301 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Romaziens | ||||
Population municipale |
70 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 8 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 59′ 33″ nord, 0° 10′ 28″ ouest | ||||
Altitude | Min. 104 m Max. 144 m |
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Superficie | 8,7 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Matha | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Ses habitants sont appelés les Romaziens et les Romaziennes[1].
Géographie
Le cadre géographique
La commune de Romazières est située à proximité de la forêt de Chef-Boutonne qui chevauche la limite départementale séparant les Deux-Sèvres au nord-est de la Charente-Maritime au sud-ouest. Elle est également bordée au sud par la forêt de Fontaines qui s'étend sur une grande partie de la commune voisine de Fontaine-Chalendray. Enserrée entre ces deux massifs forestiers composés essentiellement de feuillus, Romazières est enclavée dans une zone de hautes collines calcaires où aucun point de son finage communal n'est situé au-dessous des 100 mètres d'altitude comme les communes voisines de Saleignes, les Éduts et Vinax. Romazières appartient géographiquement à la partie méridionale du Seuil du Poitou où le relief se renforce notablement, près de la forêt d'Aulnay et de celle de Chef-Boutonne, donnant les plus hautes altitudes au département de la Charente-Maritime. Dans la commune, son "sommet" se trouve au Bois-Giffard culminant à 144 mètres, en limite départementale.
Bien que située dans une région de causse où la sécheresse estivale est chronique à cause des calcaires perméables qui ne retiennent pas l'eau, la commune est devenue un riche terroir céréalier. En effet, la nature calcaire de ses terrains en a fait de bonne heure une terre céréalière en raison de la présence des groies qui, bien amendées ou chaulées, donnent des sols fertiles. Les cultures privilégiées sont le blé et l'orge de printemps et le blé dur. Ce qui a eu pour conséquence un changement radical du paysage agricole comme observé dans les communes alentour. L'ancien bocage qui prévalait sur la commune jusqu'au début des années 1970 est devenu un paysage d'openfield après les grandes opérations de remembrement agricole. Aujourd'hui, les champs voués exclusivement aux céréales laissent apparaître de grands espaces nus où seules les hautes collines boisées brisent la ligne d'horizon.
Localisation
Romazières se trouve à 16 km à l'est d'Aulnay-de-Saintonge, chef-lieu du canton le plus étendu du département de la Charente-Maritime et à 36 km à l'est de Saint-Jean-d'Angély, chef-lieu d'arrondissement et principale ville de la Saintonge du Nord.
Chef-Boutonne, chef-lieu de canton du département voisin des Deux-Sèvres, est la ville deux-sévrienne la plus proche de Romazières, étant située à 24 kilomètres au nord-est.
La ville la plus proche de Romazières dans le département voisin de la Charente est Ruffec, située à 32 kilomètres à l'est.
Le petit village de Romazières est traversé par la route départementale qui relie Néré à Ruffec via Villiers-Couture, Couture-d'Argenson en Deux-Sèvres et Villefagnan, chef-lieu de canton en Charente.
Communes limitrophes
La commune de Romazières qui fait partie du canton de Matha dans sa bordure orientale est limitrophe du département voisin des Deux-Sèvres que sépare à l'est la forêt domaniale de Chef-Boutonne.
Au nord de Romazières se trouve le petit village de Saleignes contigu à la forêt domaniale de Chef-Boutonne
Romazières jouxte à l'ouest la petite commune des Éduts caractérisée par son village haut perché. La commune est bordée au sud-ouest par une faible portion de la vaste commune de Néré et au sud par la commune de Seigné.
Enfin, au sud-est et à l'est, elle est en contact avec les communes de Fontaine-Chalendray que sépare la forêt de Fontaine et de Villiers-Couture, cette dernière étant limitrophe des Deux-Sèvres avec la commune la plus méridionale de ce département voisin.
Hydrographie
Aucun cours d'eau référencé par le Sandre ne traverse la commune.
Urbanisme
Typologie
Romazières est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (62 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (59 %), forêts (35 %), zones agricoles hétérogènes (5,9 %)[8].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[10].
En 2019, la commune comptait 70 habitants[Note 2], en diminution de 5,41 % par rapport à 2013 (Charente-Maritime : +2,83 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
La commune de Romazières fait partie des communes les moins peuplées du canton d'Aulnay, auxquelles s'ajoutent Les Éduts, Saleignes et Vinax qui ont toutes le trait commun de compter moins de 100 habitants.
Cette petite commune rurale, comme beaucoup dans cette partie du nord-est de la Charente-Maritime, appartient à ces zones rurales en voie de désertification où le problème démographique est particulièrement préoccupant. Lors du recensement de 2007, Romazières comptait 66 habitants. À son apogée vers le milieu du XIXe siècle, pendant la Monarchie de Juillet, elle en comptait presque le quintuple, 304 en 1841. Mais l'accélération de la dépopulation de la commune a été impressionnante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale où Romazières a perdu plus de la moitié de sa population en un demi-siècle seulement, passant de 162 habitants en 1946 à 80 habitants en 1999.
La commune a atteint dès le recensement de 1999 son niveau démographique le plus bas jamais enregistré de toute sa période contemporaine.
Aujourd’hui, la densité est nettement inférieure à 10 hab./km2 (8 hab./km2 en 2007), ce qui en fait une des communes les moins densément peuplées de la Charente-Maritime.
Toponyme
Le nom de la commune apparaît en 963 sous la forme latine de terra de Rubras Macerias, c'est-à-dire des ruines rouges ou rousses au moment de l'occupation de ces lieux au milieu du Moyen Âge. Le substantif macerias a donné le français mazière dont le sens désigne des ruines tandis que le qualificatif rubras (qui est ici un pluriel - singulier rubeus) peut s'expliquer par « l'action du feu, qui rubéfie les pierres »[Quoi ?][13].
Il se peut que le village gallo-romain initial ait subi les incursions dévastatrices des envahisseurs barbares au moment de l'effondrement de l'Empire romain à la fin du IVe siècle et aurait été incendié après leur passage. Le village abandonné aurait été de nouveau découvert au temps des défrichements monastiques de la vaste sylve d'Argenson qui recouvrait toute cette région au milieu du Moyen Âge.
Histoire
Une origine gallo-romaine, une prospérité médiévale
D'origine gallo-romaine selon une indication sur un ancien cartulaire[14], le village de Romazières se développe au milieu du Moyen Âge grâce à la fondation en 1085 d'un prieuré qui relève de la puissante abbaye des Bénédictins de Saint-Jean-d'Angély[14]. Sous leur influence, les religieux y font bâtir une église romane au XIIe siècle surmontée d'un pignon à deux arcades où étaient logées les deux cloches de l'église[14]
Au XIVe siècle, les terres de la paroisse de Romazières sont concédées à la seigneurie de Chef-Boutonne qui en fait une possession de la province du Poitou[14].
Romazières pendant les Temps Modernes
Au début du XVIe siècle, Romazières se voit doter d'un relai de poste grâce à sa situation sur la route de Chef-Boutonne à Néré. Cet ancien relais qui fut un temps le Grand Logis se distingue par son style Renaissance et est pourvu d'« une porte blasonnée qui ouvre sur un escalier de pierre en pas de vis de grande largeur où celui-ci donne accès à quatre grandes salles dotées de belles cheminées à hotte »[15]. Si la hotte d'une des cheminées porte la date de 1602, la construction de l'édifice remonte toutefois au XVe siècle si on se réfère à l'histoire de Jehan tailleboeuf qui vint passer la nuit dans cette auberge de Lucas Rateau le et qui eut maille à partir avec des noceurs de Fontaine Chalandray. Arch. Nat. JJ 196, numéro 1X5, FOL 116 V.
Au XVIIIe siècle, la paroisse de Romazières relève de la Généralité de Poitiers et de l'Élection de Niort[15].
En 1790, cette paroisse du Poitou en est détachée pour former le canton de Néré, lequel est annexé au nouveau département de la Charente-Inférieure. En 1800, ce canton fusionne avec celui d'Aulnay où celui-ci devient dès lors le plus étendu de la Charente-Maritime.
Romazières pendant le XIXe siècle
Pendant le XIXe siècle, notamment pendant la Monarchie de Juillet, la commune est dotée de quatre moulins à vent qui transforment les céréales locales et dispose d'une tuilerie[16] qui a laissé son nom à un lieu-dit attestant de son ancienne importance.
En 1896, Romazières est desservie par la voie ferrée Saint-Jean-d'Angély-Chef-Boutonne-Saint-Saviol. Ses habitants prennent le train à la petite gare intercommunale de Saleignes-Romazières. Pendant un demi-siècle, cette petite gare rurale désenclavera la commune jusqu'à sa fermeture à la fin de l'année 1950[17].
Romazières pendant le XXe siècle
Comme les communes voisines de Saleignes et Les Éduts, Romazières a été durement affectée par le mouvement de l'exode rural au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle a perdu plus de la moitié de ses habitants en un demi-siècle et la commune a connu de grandes transformations de ses paysages agricoles. Certes la forêt est encore très présente autour du village de Romazières mais un paysage agricole d'openfield marque désormais le finage communal. Les grands champs de céréales remplacent l'ancien bocage et rappellent les grands terroirs céréaliers des plaines de l'Aunis et des bas plateaux de la Saintonge du Nord qui se prolongent sans discontinuer à l'est vers les terres du Ruffécois dans le département voisin de la Charente.
Administration
Liste des maires
Canton
La commune de Romazières appartient depuis au canton de Matha, après avoir longtemps dépendu du canton d'Aulnay.
Intercommunalité
La commune adhéra de 1994 à 2013 à la communauté de communes du canton d'Aulnay-de-Saintonge dont le siège administratif était situé à Aulnay-de-Saintonge. Depuis le , la commune adhère à la Communauté de communes des Vals de Saintonge qui regroupe les communes du nord-est de la Charente-Maritime et dont le siège se trouve à Saint-Jean-d'Angély.
Lieux et monuments
L'église de l'Assomption date du XIIe siècle. Elle se caractérise par l'absence d'ornementation mais se singularise par sa façade à pignon-clocher avec double arcades, avec une corniche et une fenêtre à colonnettes. Elle est dotée d'une nef unique et son abside est semi-circulaire.
Cette petite église rurale est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis le [18].
- L'ancien relais de poste
L'ancien relais de poste est un édifice du début de la Renaissance qui a gardé une architecture de l'époque de sa création dont témoigne la porte blasonnée.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Luc Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic - Collection Le Patrimoine des communes de France. (Monographie sur la commune de Romazières, Tome 1, p.p. 133/134).
- M.A. Gautier, Le dictionnaire des communes de la Charente-Maritime - Notices communales (réédition de la Statistique du département de la Charente-Inférieure de 1839), éditions Les Chemins de la Mémoire, Saintes. (Notice communale sur Romazières, p. 138).
- Michel de la Torre, Charente-Maritime - L'art et la nature de ses 472 communes, éditions Nathan, Paris, 1985. (Notice sur Romazières)
Articles connexes
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- Les gentilés de Charente-Maritime
- Carte IGN sous Géoportail
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Jacques Duguet, Noms de lieux des Charentes, éditions Bonneton, 1995, p.141
- Jean-Yves Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, 2002, tome 1, p.133
- Jean-Yves Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, 2002, tome 1, p.134
- M.A. Gautier, Dictionnaire des communes de la Charente-Maritime (Ré-édition de la Statistique de la Charente-Inférieure publiée en 1839), éditions Les Chemins de la Mémoire, Saintes, p.138
- Yves Le Dret, Le train en Poitou-Charentes, les Chemins de la Mémoire éditeur, Saintes, tome 4 : La Compagnie des Chemins de fer départementaux des Charentes et des Deux-Sèvres, p.39
- L'église sur la Base Mérimée
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